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Pierre Steiner aborde les questions classiques de la philosophie de l’esprit par un biais inattendu: celui de la technique. Une vision des choses appelée à avoir de profondes répercussions

Pierre Steiner est un philosophe belge établi en France, encore jeune (il est né en 1980), mais dont les travaux sont pourtant connus de longue date. Actuellement professeur à l’Université de technologie de Compiègne, il suit une voie très originale, qui permet de renouveler audacieusement des problèmes très classiques de philosophie de l’esprit, laquelle interroge (depuis Platon!) les rapports de l’esprit humain au monde. Qu’est-ce que penser? Comment l’esprit est-il lié aux objets qu’il perçoit du monde? Ce sont là de vieilles et nobles questions, mais que Pierre Steiner aborde par un biais inattendu: celui d’une philosophie de la technique.

Ainsi, l’un des lieux communs les plus répandus sur la technique (y compris parmi les philosophes) consiste à dire que celle-ci serait un ensemble d’outils ou de dispositifs servant à réaliser telle ou telle fin, fixée par l’être humain. Celui-ci aurait donc des buts, et la technique permettrait de les réaliser. Les buts seraient «dans la tête», et telle ou telle technique serait le moyen de les atteindre. Qu’y a-t-il donc à redire à cette vision de bon sens?

Milieu de vie

C’est qu’elle est beaucoup trop étroite. Certes, si je veux faire un aller-retour dans la matinée entre Genève et Lausanne, je prends le train ou la voiture, parce que c’est le meilleur moyen de réaliser mon but; mais le fait même de pouvoir envisager un tel but est rendu possible par la technique. Autrement dit, «les «moyens techniques» forment en réalité un milieu de vie qui inclut, reconfigure et transforme des fins et des valeurs, si bien que toute technique est constitutive de nouveaux projets et d’une reconfiguration du champ de l’expérience».

Lire aussi: L’art englouti par la technique, le verdict de Jacques Ellul

Par conséquent, les techniques ne sont pas qu’un instrument pour agir sur le monde selon notre volonté: elles sont constitutives de cette volonté elle-même, qui ne préexiste pas à leur avènement. Pierre Steiner ajoute qu’elles sont également constitutives de la connaissance, et pour la même raison: la connaissance est elle aussi préformée par ce qui la rend possible, à savoir nos outils de connaissance.

Mais le livre du philosophe, La Fabrique des pensées, n’est pas un livre sur la technique. C’est un livre sur la pensée. La pensée comme technique. Car pour lui, la pensée, comme la technique, est aussi une certaine manière de faire, d’agir, de s’inscrire dans le monde. Penser d’une certaine manière, c’est une certaine manière d’être. Les pensées, nous ne les avons pas, au sens d’un minerai enfoui qu’il suffirait de porter au jour; nous les fabriquons, précisément, à partir de notre inscription dans le monde.

L’archer et sa cible

Il résulte de ces profondes considérations une tout autre image de la relation de l’esprit et du monde que la très classique relation sujet-objet qui accorde à la vie mentale, depuis Platon, Descartes et jusqu’à Husserl, une forme d’existence séparée du monde, comme s’il y avait d’un côté la pensée, de l’autre le monde que cette pensée doit viser. Lumineuses sont à cet égard les pages qui critiquent une conception de la pensée qui viserait son objet comme l’archer vise sa cible; car viser une cible est une action qui suppose un certain état du monde, un instrument technique, une posture du corps, sans lesquels la volonté de viser ne pourrait même pas naître. La pensée n’est ainsi pas préalable à la situation dans laquelle elle s’inscrit.

Lire également: Les lanceurs d’alerte du changement climatique avant la lettre

Une telle vision des choses est appelée, si les scientifiques voulaient bien l’entendre, à avoir de profondes répercussions, dans le domaine de l’intelligence artificielle par exemple. Elle le devrait. En tout cas, ce livre, écrit dans une langue philosophique à la fois claire et rigoureuse, représente une contribution notable sur le patient chemin de la compréhension de l’humain par lui-même.


Philosophie. Pierre Steiner, «La Fabrique des pensées», Cerf, 462 p.

Leukerbad 1951 / 2014

Serge Chauvin, Marie Darrieussecq, Teju Cole, James Baldwin

Zoe Editions, 80 p.

 

 

 

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je quitte et j"appelle ...

12:33 ce même jour Benoit aux abonnés absents.... Sophie, non joigniable ... Vincent .... décroche me dit qu'il est en discussion avec Spohie .... j'en prends "bonne note"  ...."Jevous embrasse et ...à une prochane ...........

 

ENQUÊTE - Avec l'accord de leurs enfants, ils créent des structures pour corriger les inégalités sociales. Des initiatives inspirées de la tendance américaine du «give back». Trois d'entre eux ont accepté de nous décrire leur rapport à l'argent et à la succession.

 

 

 

Pour devenir riche en France, turbiner sert de nos jours bien moins qu'être né de parents cossus. En 2021, le Conseil d'analyse économique pointait la hausse de la part de fortune héritée dans le patrimoine total : 65% en moyenne contre 34% dans les années 70. La «société d'héritiers» du XIXe siècle est de retour. Dans ce contexte, certains millionnaires français font un choix intrigant : ils appauvrissent leur famille. Inspirés par la tendance américaine du give back popularisé par le fondateur de Microsoft, Bill Gates, et l'homme d'affaires Warren Buffett, ils distribuent une partie, parfois large, de leur fortune à la collectivité via la création de fonds de dotation ou de fondations de plus en plus consacrés à des causes sociétales.

 

Ils le font avec l'accord de leurs enfants qui, par ce système, perdent une partie de leur héritage. Avec le sourire.

Impliquer les enfants

Yann Rolland, œil très doux, sourire mince et sa femme Marie-France, une belle femme au carré blond, avaient de quoi rendre leurs trois enfants très riches. De 1995 à 2021, Yann Rolland a dirigé Cetih, un groupe industriel spécialisé dans «les secteurs de l'enveloppe de l'habitat et de la rénovation énergétique». 1300 salariés. 220 millions d'euros de chiffres d'affaires annuel.

Lorsqu'ils hériteront, Laure, Claire et David (1) ne seront que riches. Car en 2021, la famille nantaise a pris la décision de créer Superbloom, un fonds de dotation dans lequel Yann a injecté ses actions de Cetih. On appelle cela une dépossession. De plus en plus de fortunes françaises s'engagent dans ce processus, témoigne Pascal Julien Saint Amand, notaire associé et président du Groupe Althémis, qui parle d'un «vrai phénomène».

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Yann et Marie-France devant les photos de leurs enfants. Madeleine Meteyer.

Ses clients qui font ce choix sont des entrepreneurs «qui ont créé leur boîte avec passion puis l'ont revendue plusieurs millions». Rien que des entrepreneurs ? Il fouille sa mémoire. «J'ai dû avoir un patron du CAC 40». Claire Fournier auteur de Repenser l'héritage (l'Observatoire, mai 2022) a, elle, rencontré «des patrons de la tech très influencés par les États-Unis où la philanthropie joue le rôle de l'État providence».

Surpris par la fortune, ces nouveaux riches ne se voient pas l'amasser. Souvent issus de familles «normales», ils s'imaginent mal créer une lignée de millionnaires. Certains n'ont pas cinquante ans. Beaucoup ont des enfants. Le notaire Pascal Julien Saint-Amand recommande de les impliquer dans l'affaire. Car, à moins de la dépenser à sa guise de son vivant, on ne fait pas en France ce qu'on veut de sa fortune : notre législation garantit une «réserve héréditaire» aux descendants directs : la moitié du patrimoine de ses parents pour un enfant unique. Deux enfants auront droit aux 2/3. Ainsi de suite.

En théorie, priver ses enfants de la réserve héréditaire est impossible. Sauf s'ils signent, devant deux notaires, une «renonciation à l'action en réduction». La dépossession est «un processus permettant de faire réfléchir ensemble à une direction, d'empêcher des brouilles», estime Emmanuel Ravanas, avocat, ancien notaire, président de l'association Emmaüs défi.

Pour les Rolland cette décision a découlé du rapport dépassionné qu'ils ont toujours eu avec l'argent. «On a grandi dans des familles nombreuses où on n'en parlait pas», explique Marie-France en servant du parmentier de canard dans leur maison plantée au bord de l'Erdre. À la mort de ses parents, des commerçants, cette ancienne orthophoniste a eu 30.000 euros d'héritage. Yann en a reçu 100.000 après le décès des siens, un père capitaine au long cours, une mère au foyer. Immédiatement investis dans Bel'm, l'entreprise qu'il venait de racheter.

«Quand je suis devenu actionnaire majoritaire de Cetih, en 2008, on a senti qu'il se passait quelque chose.» Marie-France pouffe : «Notre conseillère bancaire nous a invités à déjeuner. Elle voulait qu'on fasse partie de la banque privée.» Ils refusent, s'efforcent de ne pas afficher de façon trop clinquante leur nouveau rang, éludent quand les enfants demandent : «combien tu gagnes papa ?»

Dans la vie, il faut savoir rendre.

Patrick de Giovanni

«On voulait éviter que l'argent facile leur coupe les ailes car ils avaient des difficultés à l'école», explique Yann. «Tu me disais que peut-être plus tard, ils ne pourraient pas mener la même vie que nous…», lui rappelle son épouse. Le fonds de dotation est apparu comme une solution. «Les enfants n'ont pas retenu la question de l'argent qu'ils n'auraient pas. Ils ont retenu qu'on allait pouvoir être acteurs du bien commun.»

David, le dernier né âgé de trente ans, se dit content de cette perte de millions. «Si je reçois un héritage un jour, j'aurai 50 ans. J'espère que ma vie sera faite d'ici-là.» Le jeune homme et ses sœurs s'investissent dans Superbloom qu'ils ont décidé d'affecter «aux femmes en précarité et à l'éducation alternative». L'éducation nationale leur ayant laissé un souvenir mitigé.

Patrick et Cyrille

En janvier 2020, dans le calme 16e arrondissement parisien, Patrick de Giovanni a fait la même annonce, je donne des sous pour un fonds de dotation, à son fils et sa fille. Cet ingénieur polytechnicien devenu dans les années 90 l'un des rois du capital investissement a amassé une importante fortune - Sephora lui doit en partie son succès. Avec sa seconde épouse Danielle, ils ont affecté dix de leurs millions à DAPAT, le fonds de dotation qu'ils ont créé, dédié à la cause des femmes précaires. «Dans la vie, il faut savoir rendre», dit Patrick en se défendant «d'avoir honte d'être riche».

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Danielle et Patrick de Giovanni Madeleine Meteyer

Leur libéralité est à la fois logique - on a trop -, et de principe : fruit de leur éducation. Pour les parents de Patrick, un père à la SNCF, une mère au foyer, l'argent n'était pas un sujet. Ni d'inquiétude ni d'intérêt. «La réussite, c'était le travail et la famille». Danielle est l'aînée de huit. Père prof de maths, mère au foyer, enfance heureuse, l'argent manque, pas au point d'en parler. On sait vivre sans être riches, assurent-ils en chœur.

Et les enfants de Patrick et de sa défunte épouse Marie-Joseph ? Eux qui sont nés nantis, comment ont-ils pris cette dépossession partielle ? «Mon fils est photographe, ma fille kiné. Ils ont 44 et 47 ans, ils n'attendent pas d'argent, sourit le septuagénaire, ils ont ce qu'il faut». Ils s'impliqueront dans DAPAT par intérêt pour la cause défendue et «parce qu'ils tiennent à ce que je ne fasse pas n'importe quoi de mon argent qui est aussi celui de leur mère».

Mauvaise foi ?

Que leurs enfants aient «ce qu'il faut». Si à propos de ces nouveaux philanthropes, on doit parler de dépossession partielle ou de partage augmenté, et pas de déshéritement, c'est qu'ils s'assurent de cette condition avant de donner. Que leurs enfants aient ce qu'il faut. Définition qui d'un milieu modeste à un milieu aisé varie sensiblement. Ainsi Bill Gates, qui a annoncé se déposséder de 99% de son patrimoine laissera 10 millions de dollars à chacun de ses trois enfants.

Cette générosité qui ne va pas jusqu'au dépouillement peut leur coûter des procès en mauvaise foi. Sous prétexte qu'ils conservent beaucoup, il peut leur être reproché de ne pas donner assez, «de se donner bonne conscience en faisant des dons déductibles d'impôts», regrette Esprit de Famille, une association créée en 2012 qui héberge 120 fonds et fondations familiales et dont les adhérents se montrent discrets. «Alors qu'on ne se lance pas dans un projet de fonds pour la fiscalité… soupire Yann Rolland. Mais pour être utile à ceux qui ont eu moins de chance que nous.»

Au départ, pour être tout à fait franc, Cyrille Vu, 50 ans, fondateur de la société de conseil Seabird - 32 millions d'euros chiffre d'affaires en 2022 - envisageait de ne rien laisser à ses enfants Georges, Ange et Lisa, 20, 17 et 11 ans. Ils se débrouilleraient. Opposé à l'existence de la réserve héréditaire, l'homme est le plus révolutionnaire de nos interlocuteurs. La notion de mérite lui arrache un sourire sceptique : «Qu'est-ce qu'on mérite en tant qu'individu ? Je suis né avec un patrimoine génétique qui a fait que je n'étais pas trop bête et dans un milieu culturel où on lisait des livres. Je n'ai pas bossé plus que d'autres, je n'ai pas le souvenir de m'être sacrifié au travail. C'est normal que je gagne autant d'argent ?»

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Cyrille Vu Madeleine Meteyer

Lui qui n'a hérité de rien de ses parents est même séduit par le système d'héritage pour tous défendue par l'économiste Thomas Piketty : la distribution d'une somme de 120.000 euros à chaque individu à l'âge de 25 ans, fruit d'un mélange d'impôt progressif sur la fortune et sur les successions. «Ce serait génial de remettre les compteurs à zéro !» considère-t-il en avalant une gorgée de thé aux côtés de sa femme Marthe et de son cadet, Ange.

Interrogés sur la pertinence de cette même idée, Patrick et Danielle de Giovanni ont tordu le nez. «Certains seraient aidés par cette somme, d'autres pas du tout, ça dépend du rapport que l'on a à l'effort», a dit Danielle. Chez les Rolland, Marie-France penche en faveur d'un plafonnement de l'héritage à «500.000 euros par enfant» quand Yann se montre prudent, craint d'être donneur de leçons, même s'il espère être imité.

Ce sont mes petits.

Marthe Vu

Cyrille Vu envisageait donc de ne rien laisser aux enfants. Mais ils ont une mère. Or Marthe a grandi dans un milieu aisé à Versailles et, assez jeune, elle a hérité d'un petit appartement dans le 18e dont les loyers lui ont plus tard permis de devenir artiste plasticienne. Cette liberté reçue, elle tient à la transmettre. Ainsi Georges, Ange et Lisa pourront «s'orienter vers des métiers peu rémunérateurs comme l'art et la philosophie, qu'ils visent pour l'instant. Ce n'est peut-être pas juste, dit-elle en riant, mais ce sont mes petits.»

Les Vu n'ont donc transféré «que» 22% des actions qu'ils possèdent chez Seabird - soit 25% de leur patrimoine - à leur fondation Seabird Impact qui finance entre autres des «projets de recherche pour développer un capitalisme plus durable, plus inclusif». Comme ils souhaitent en donner encore 28%, leurs enfants devront signer à leur majorité cette fameuse renonciation à l'action en réduction. Ils en sont ravis, assure Ange, 17 ans, lycéen de son état et représentant de la fratrie ce dimanche d'avril. L'argent, dont il sait ne pas manquer, ne l'intéresse pas. Ses parents lui donnent pour ses loisirs 25 euros par mois, 8 euros par jour pour déjeuner, il s'habille sur Vinted, cherche à faire du baby sitting.

Un effort

Le give back français a la figure d'une révolution. Voilà des riches - citons aussi Jean-Pascal Archimbaud du groupe Archimbaud, Charles Kloboukoff du groupe Lea Nature… - qui considèrent que leur fortune n'est pas que la leur, que les déséquilibres majeurs doivent être corrigés, que leurs enfants doivent faire leurs preuves dans ce monde. Et ce sans réclamer une baisse de la fiscalité successorale ! La révolution est cependant de velours, fait remarquer la philosophe Mélanie Plouviez, chargée du projet «philosophie de l'héritage» à l'université Côte d'Azur. Car ils ne demandent pas non plus une taxation plus forte, craignant qu'elle «ne décourage les initiatives entrepreneuriales» dixit Cyrille Vu. Et puis, précise, Charles Kloboukoff PDG du groupe Lea Nature - 480 millions de chiffre d'affaires - et fondateur du fonds de dotation FICUS dirigé par sa fille Emma, «le problème avec la fiscalité, c'est qu'on ignore ce que l'État fait de ce qu'il prélève. Certaines dépenses publiques, des ronds-points qu'on fait et qu'on défait pour des millions d'euros par exemple , sont aberrantes.»

La posture de nos fortunes hexagonales, à mi-chemin entre prudence et radicalité, est congruente avec l'esprit de notre époque, explique Mélanie Plouviez. «Les débats sur l'héritage sont aujourd'hui cantonnés à des question techniques comme celle des taux de fiscalité successorale». Tandis que l'institution en elle-même est plus que jamais légitimée. «Alors qu'au XIXe siècle, il y avait alors des partisans de l'abolition. Par exemple, Bakounine, théoricien de l'anarchisme, qui proposait de transférer les héritages familiaux à un fonds d'éducation et d'instruction publique. Ou encore Émile Durkheim, le fondateur de la sociologie scientifique dans l'hexagone, qui voulait rediriger l'héritage vers les groupements professionnels». Français millionnaires, encore un effort si vous voulez être révolutionnaires.

(1) Les prénoms ont été modifiés

Sujets

 

 

 

 

 

 

  

 

      ... attendant ...                                       ... attendant ...  

 

 

   

... vous avez des yeux et vous ne voyez pas ...

... vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ...

 

 

 


 ..... et le matin: Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre.

Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps.

Matthieu 16:3

 

 

....... vie &mort .......

 

 

 

 

 

 ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

 

 

... robert l'alsacien à la grande gueule ...aux racines chrétiennes ...

 

... conçu début septembre 1931 à Strasbourg ...

 

 

 ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

de

   
1929   1931

 

   

 paule (née en 1930)

entre son frère Pierre (né en 1930)

et Jacqueline ( née en 1932)

 

.... né  le 6. 6. 1932 

le matin de bonne heure

à la clinique de la Robertsau ..

 

 

 

 

 

 
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 ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

de

       
       
       
       
       

 

.......ce monde ......

IcI & MAINs-tENanteS

 

 

 

 

 

  avril 2023    avril 2023    avril 2023    avril 2023    avril 2023  
     
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Mais pourquoi Macron

porte-t-il deux alliances?

 et

 et Xi-Jinping pas

 

?


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Une enquête en cours sur l'acquisition des vaccins anti-Covid dans l'UE confirmée

?

 

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Pourquoi cet étalage

de blancs-becs en Occident ?

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«Mai 68 ? Une crise de la modernité et l'avènement du peuple adolescent»

?

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- Rien que la vérité sur la "démission" de Benoît XVI

?

 
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Je crois que nous sommes au seuil d'un grand changement, dû certes à l'avancée des travaux scientifiques ( voir Revue de presse ce  jeudi 04.05.23, mais surtout à la valeur que ceux-ci sont amenés à recevoir. C'est une simple constatation.

Le savoir s'est fragmenté durant les deux derniers siècles : chaque discipline a eu tendance à construire des règles qui lui sont propres, qu'il s'agisse de l'esthétique, de l'ethnologie ou de la physique nucléaire (voir , puis à soumettre à ses normes l'ensemble des phénomènes, indépendamment d'une compréhension entière du monde, des choses et des êtres.

 

 

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      ...en ENtre-attendant            ...en ENtre-attendant... 

 


UNe Revue de presse 


des Premières qui auraient dû faire le 

BUzzzzzzzzZZZZZZZZZZZ

derniers livre achetéS

... de l'homocoques.fr ...

 

 

 

 

 

 .......... la vérité un fois libérée ,

est comme un lion,

elle se défend toute seule ...

 Saint Augustin ( en 16:30 ... fin de la video)

 

 

Aleluya de G.F.Händel

 

 

Hélène Grimaud: Bach

 

 

 

 

 ..... AGIR -TRANS- mettre ......

 

ENtre-ACTIONs

 

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F3109

 

CORRELATs

 

 

  • ... sans lion ....

 

 

  

 

Illustration de l’expérience de la « Fente de Young »  menée en 1801

 

 


la réalité est l’expérience

et ne sera jamais une vérité scientifique…

  fin de l'article citant Nietsche ci_diessus

 

Gustave Thibon : « La culture comme la foi, exige un soubassement social. Il importe donc avant tout, pour faire face aux puissances anonymes qui dirigent l’opinion, de créer des îlots de résistance, des groupes d’hommes concrètement liés les uns aux autres par le même idéal, la même foi. A l’intérieur de la cité technocratique et totalitaire qui règne “par la force et par la grimace”, nous avons à restaurer une cité fraternelle, (…) une cité temporelle qui, au lieu d’écraser les individus sous la pesanteur des idoles, soit

 

 

un lieu de passage

 

vers

 

la Citéde Dieu. »

 

 

 

 

 

 

 

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ENtre-NOUS à SAND *

 

 

 

..... au 3ième rang à gauche .....

 

 

 

 

CORRELATs

 

Aimer signifie investir sans trop exciter, se dévouer avec tendresse sans se laisser envahir par la haine inévitable, séduire et être séduite, savoir se laisser utiliser sans souffrir ou se venger. Un équilibre délicat du plaisir.

Soigner, c’est offrir le soutien holding, un comportement physique et psychique adéquat aux besoins handling, être disponible au bon moment comme le bon sein idéal object-presenting, être fiable. C’est possible s’il y a empathie, identification, adaptation à la détresse sans trop de toute-puissance ni d’angoisse (Winnicott, 1970).

Nourrir c’est savoir donner, mais aussi s’arrêter et accepter la frustration de ne pas être totalement indispensable, pour créer l’espace de l’absence.

Contenir demande de supporter la tension de l’angoisse devant l’inconnu, d’accepter de recevoir les émois non organisés du bébé, de les transformer en pensées pour agir et calmer.

Introduire à l’ordre symbolique se fait dès que la mère favorise le dégagement de la fusion initiale, révélant la place du tiers paternel, et pense un projet éducatif envisageant l’évolution dans le temps de l’enfant, quand elle accepte les séparations face à celui qui grandit.

 

 

 

 

 

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https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/04/26/isabelle-filliozat-le-bon-filon-de-l-education-positive_6171012_4500055.html

 

 

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Publié hier 27.04.2023
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https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/04/26/isabelle-filliozat-le-bon-filon-de-l-education-positive_6171012_4500055.html

https://img.lemde.fr/2023/04/24/30/0/1206/804/630/0/75/0/e42a695_280625-3319418.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2023/04/24/30/0/1206/804/1260/0/45/0/e42a695_280625-3319418.jpg 2x" alt="La psychothérapeute Isabelle Filliozat, à Paris, le 12 avril 2023." class="initial loaded" srcset="/https://img.lemde.fr/2023/04/24/30/0/1206/804/630/0/75/0/e42a695_280625-3319418.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2023/04/24/30/0/1206/804/1260/0/45/0/e42a695_280625-3319418.jpg 2x" data-was-processed="true" width="664" height="443">

Elle aurait préféré un jardin mais le temps tourne à la pluie. La proposition de prendre un café au Drugstore Publicis l’enchante, même si cette brasserie branchée n’a plus grand-chose à voir avec le lieu qu’elle a connu. Son père travaillait comme psychologue au sein du groupe Publicis, chargé de mener des études de marché. Isabelle Filliozat, 65 ans, a mangé dans ce restaurant son premier burger – « le premier de Paris ». Cet après-midi d’avril, c’est inhabituel, elle a un peu de temps libre. Le lendemain, elle participe à une table ronde sur l’école organisée par la Mairie de Paris. Le surlendemain, c’est à la mairie de Marseille qu’elle est attendue. Et les demandes d’interview pleuvent. « Toute ma vie, j’ai été débordée, sourit-elle. Mais là, c’est un peu difficile. »

Cette sexagénaire au visage rayonnant encadré par de longs cheveux gris, papesse de l’éducation positive en France, autrice de best-sellers et conférencière demandée, est depuis des mois férocement attaquée par des psychiatres et des psychanalystes opposés à cette « pseudoscience » qui culpabiliserait les parents et fabriquerait des gamins agités et intolérants à la frustration.

La psychologue et psychanalyste Caroline Goldman, devenue la cheffe de file des « anti », ne manque jamais de rappeler dans ses nombreuses interviews combien le travail d’Isabelle Filliozat est – elle l’a posté en commentaire sur Instagram – « confus, grossier, péremptoire et opportuniste ». Pétitions, interpellation du Conseil de l’Europe, « une » de journaux, matinales de radio… Au fil des semaines, le débat a pris de l’ampleur et s’est transformé en un affrontement caricatural entre deux camps, celui des parents autoritaires côté Caroline Goldman et celui des permissifs, incarnés par Isabelle Filliozat.

« Des ressources plutôt que des limites »

« Je ne comprends pas cette violence », rétorque l’intéressée dépassée par l’ampleur de la polémique et qui relève que « même les journalistes sont devenus agressifs ». Alors, elle réexplique. La parentalité positive élaborée par différents psychologues anglo-saxons, qu’elle popularise depuis une dizaine d’années comme la méthode d’éducation idéale, consiste à fournir aux enfants « des ressources plutôt que des limites ».

En prenant appui sur les neurosciences, la psychothérapeute propose une méthode supposée ­épanouir les enfants et apaiser les parents. « Le moindre échange de sourire avec un enfant construit littéralement son cerveau », dit-elle, assumant de mettre à la poubelle la bonne vieille psychanalyse.

Elle attrape l’ordinateur glissé dans son sac à dos et l’allume. « J’ai fait un tableau : d’un côté, vous avez la psychanalyse, de l’autre la théorie de l’attachement [développée par le psychanalyste britannique John Bowlby à la fin des années 1950]. En psychanalyse, un enfant vient au monde avec des pulsions. La théorie de l’attachement est venue contrer ça et dire qu’un enfant ne vient pas au monde avec des pulsions mais avec des besoins. »

Isabelle Filliozat parle tout doucement, comme si elle s’adressait à un enfant, la voix légèrement cassée et chuintante. Elle a la diction bourgeoise et surannée, quelque chose de l’institutrice d’autrefois. « Très souvent, on se trompe lorsqu’on parle de crises de colère chez un petit enfant, poursuit-elle. Il s’agit en réalité d’une réaction de stress intense. »

En gros, selon elle, si l’enfant désobéit ou fait des crises, c’est parce qu’il n’a pas le choix : vous avez provoqué une décharge de stress en fronçant les sourcils ou en éteignant l’écran. Et nombre de troubles seraient liés à ces erreurs du parent, qui reproduit lui-même ce qu’il a vécu (des punitions et des cris) au lieu de chercher à identifier et à satisfaire le besoin de son enfant. En apprenant, en développant ses « compétences » à partir des découvertes récentes en neurosciences, le parent pourrait rectifier le tir.

L’une des voix les plus écoutées de France

Comment résister à cette promesse ? Les parents ont massivement succombé. Depuis Au cœur des émotions de l’enfant (JC Lattès, 1999), devenu un classique traduit en dix langues, vendu à 500 000 exemplaires en version poche (son plus gros best-seller), et l’énorme succès de J’ai tout essayé ! (JC Lattès, 2013), avec 390 000 exemplaires, les livres d’Isabelle Filliozat ne quittent pas les meilleures ventes. A l’automne 2022, cinq de ses essais étaient encore en tête des classements d’ouvrages sur la parentalité.

La psychothérapeute qui n’a jamais reçu de patients est ainsi devenue l’une des voix les plus écoutées sur la question de l’enfance, y compris au sein des institutions. En 2019, elle est nommée vice-présidente des 1 000 Premiers Jours, une commission de dix-huit experts mandatée par le gouvernement pour formuler une série de propositions sur la question de la petite enfance.

https://img.lemde.fr/2023/04/24/0/0/1500/1207/630/0/75/0/23d212a_280621-3319418.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2023/04/24/0/0/1500/1207/1260/0/45/0/23d212a_280621-3319418.jpg 2x" alt="Isabelle Filliozat (à gauche), lors d’une table ronde sur l’école organisée par la Mairie de Paris à l’Academie du climat, à Paris, le 12 avril 2023." class="loaded" srcset="/https://img.lemde.fr/2023/04/24/0/0/1500/1207/630/0/75/0/23d212a_280621-3319418.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2023/04/24/0/0/1500/1207/1260/0/45/0/23d212a_280621-3319418.jpg 2x" data-was-processed="true" width="664" height="443">

En novembre 2022, lors de la conférence mondiale sur l’éducation et la protection de la petite enfance organisée par l’Unesco à Tachkent, en Ouzbékistan, elle s’est exprimée sur les effets du traumatisme dont sont victimes « deux tiers des personnes » adultes et enfants. Elle s’apprête à participer au lancement dans plusieurs grandes villes, dont Marseille, du programme international Trauma-Informed City, qui vise à développer la sensibilisation sur le trauma et ses conséquences. Consécration : le 9 mai, Claire Hédon, la Défenseure des droits, la fera chevalière de la Légion d’honneur.

Jamais elle ne s’arrête. « Je travaillais la nuit surtout, mais aujourd’hui je m’arrête à 18 heures, je suis fatiguée. » Elle planche sur quatre livres : l’un sur les 1 000 Premiers Jours, l’autre sur les réflexes archaïques de l’enfant (avec une ostéopathe), un autre sur l’inclusion des enfants neuroatypiques et enfin un texte destiné aux parents d’adolescents qui ont subi une violence sexuelle. Elle a signé 41 ouvrages, en a préfacé des dizaines, donné 1 600 conférences, formé 160 élèves, dirigé deux écoles et animé une collection de livres de développement personnel, « Isabelle Filliozat présente », chez JC Lattès.

Un nom devenu une marque

En 2015, elle crée son entreprise de formation, Filliozat & co, dont quatre programmes sont toujours plébiscités : les Ateliers Filliozat, destinés aux parents et aux professionnels de la petite enfance ; la Méthode Filliozat, une formation en trois ans pour devenir coach parental ; la Grammaire des émotions, un stage de trois jours pour « découvrir ce que cachent nos réactions », et, enfin, un programme d’accompagnement à la parentalité positive « 100 % en ligne sur huit mois ».

« Mon nom n’est plus mon nom, il est le symbole d’un mouvement », dit-elle. Il est aussi une marque. La Grammaire des émotions a été déposée à l’INPI dès janvier 2008. Les Ateliers Filliozat ont été déposés en juin 2015, la Méthode Filliozat fin 2016 et le logo de la Méthode Filliozat en juillet 2020. Elle affirme n’avoir jamais déposé de marque. On insiste. « J’ai déposé Grammaire des émotions, concède-t-elle seulement. Je ne voulais pas que les gens racontent n’importe quoi. »

Mal à l’aise lorsqu’il s’agit de parler d’argent, la psychothérapeute avance qu’elle ne « sait pas » combien elle gagne et que le chiffre d’affaires « n’est pas une information qui est donnée en France ». « Personne ne demande à Christophe André combien il gagne, note-t-elle. Parce qu’il est un homme ? Un médecin ? On accepte de payer une séance à 80 euros mais pas un coaching ? »

Elle assure ignorer le coût de ses stages. « Je ne m’en occupe pas », dit-elle. Sans être hors de prix, ses stages à destination des parents coûtent tout de même de 90 euros l’atelier de deux heures à 497 euros l’accompagnement en ligne de huit mois. Pour les professionnels, ils vont de 500 euros (la formation d’animateur en six fois trois jours) à 13 000 euros pour être certifié coach Filliozat en trois ans. Une fois formés, les coachs doivent s’acquitter d’un abonnement mensuel de 10 euros pour apparaître sur son site.

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Elle n’anime plus elle-même les stages depuis la mort de son mari, en 2018. Elle a confié cette activité aux coachs formés dans ses écoles : « La seule chose que ma société touche, c’est le montant de la licence dont s’acquittent ces deux écoles, soit 2 500 euros HT chacune par an, quel que soit le nombre d’inscrits. »

Blessée par la question sur ses revenus, elle poursuit : « Je ne suis pas là pour faire de l’argent. J’ai toujours fait des trucs bénévoles, des trucs mal payés, des trucs bien payés… J’ai une passion pour la vie et pour mon travail. » « Très solitaire », elle n’emploie qu’une salariée à plein temps : Laurence, son assistante. Une graphiste, employée à mi-temps, s’occupe des dessins et des schémas que l’on retrouve dans toutes ses publications. « C’était l’une des passions de mon père : utiliser des dessins pour expliquer. »

Un langage simple

Elle en parle beaucoup de ce père adoré, Rémy Filliozat, mort du Covid en 2020. Il est l’un des cofondateurs de l’Institut français d’analyse transactionnelle (le diplôme, non reconnu par l’Etat, ne permet pas de se revendiquer psychologue). Cette approche thérapeutique, développée par le canadien Eric Berne dans les années 1950, considère les individus comme intrinsèquement positifs et utilise un langage simple que chaque patient doit pouvoir maîtriser (d’où les petits dessins et schémas). Elle-même s’y est formée : « C’est pourquoi je peux écrire des livres que tout le monde peut comprendre. J’ai cette habitude de pouvoir être claire et accessible. »

Après son bac, elle s’inscrit à la fac de médecine et se rêve chercheuse en biologie, mais, lorsqu’un enseignant explique qu’il bosse depuis dix ans sur un sujet aussi réduit et pointu que la crête de mitochondrie, elle renonce. Elle rêve d’une autre vie, ne sait pas bien laquelle. C’est en consultant un psy, sur les conseils de sa mère, Anne-Marie, elle-même psychanalyste, qu’elle trouve sa voie, tant saisir ce qui se passait en elle et comprendre qu’« il existe des raisons à nos comportements » l’a fascinée. Elle s’inscrit en psycho à l’université Paris-Descartes et à l’Institut français d’analyse transactionnelle.

Isabelle Filliozat soupire : « On dit que je n’y connais rien en psychanalyse… Et que j’ai raté mes études. Mais, non, j’ai bien une maîtrise en psychologie clinique obtenue à Paris-Descartes. Et j’ai eu une très bonne note à l’unité de valeur de psychanalyse ! » Elle a parfois utilisé le titre de psychologue clinicienne, qu’elle n’a pas. Désormais, son site affiche « psychothérapeute, écrivaine et conférencière ».

Elle a une explication pour cela. Lorsque la loi a changé, en 1990, sa maîtrise de psychologie clinique ne suffisait plus pour s’installer comme psychologue (il faut une année d’étude en plus) : « Il y avait un dossier à remplir pour obtenir le titre quand on exerçait déjà depuis un certain temps, ce qui était mon cas. J’ai rempli et envoyé ce dossier, mais je n’ai jamais reçu de réponse. Je ne m’en suis pas préoccupée. C’est ainsi que j’ai perdu le titre de psychologue. » En 2012, nouveau changement de loi : après un passage en commission devant l’autorité régionale de la santé, elle est enfin reconnue comme psychothérapeute. « Ce titre me suffit, les diplômes ne donnent pas la compétence. »

Une famille victime de violences

Enfant, elle rêvait de devenir astrophysicienne parce qu’elle aimait regarder le ciel. Un goût qu’elle partageait avec son père qu’elle appelait « le cosmonaute » les jours où il enfilait son costume futuriste Courrèges bleu ciel et ses bottines blanches. « Mon père était un grand traumatisé. Il n’a sombré ni dans l’alcool ni dans la drogue, mais dans la compulsion d’achats, raconte-t-elle. Au grand dam de ma mère, qui devait travailler double pour tenter de colmater les trous dans le budget. »

Dans leur grande maison parisienne du 14e arrondissement, où ils recevaient leurs patients, Rémy et Anne-Marie Filliozat élevaient leurs quatre enfants dans une grande liberté. C’était une enfance joyeuse où chacun était encouragé à s’exprimer. « Mes parents se sont mis ensemble avec l’objectif d’élever des enfants sans violence. »

De Jean Filliozat, son grand-père, spécialiste reconnu de l’Inde, elle garde le souvenir d’un homme distant et fascinant. « Mais je savais ce qu’il avait fait. » Jean Filliozat a battu son fils, Rémy, toute son enfance. « Il le frappait, avec des cravaches qu’il lui demandait de choisir. Il l’humiliait. Il lui a interdit de signer un livre de son nom. Mon père n’a jamais pu écrire. »

Enfants, ses grands-parents avaient subi les mêmes violences. C’est ce cycle que son père s’est promis de rompre. C’est aussi la mission que s’est donnée Isabelle Filliozat. « Nos difficultés d’adultes sont liées à l’enfance et à nos expériences dans la famille et à l’école, explique-t-elle. Mais il ne s’agit pas seulement de réparer. Il faut arrêter de blesser. Et, pour cela, il faut changer l’école. »

Un projet avorté d’école alternative

Et, puisqu’ils jugent que rien n’a changé depuis l’école de leur enfance et qu’ils n’ont guère envie d’infliger cela à leurs deux enfants, elle et son mari, Jean-Bernard Fried, décident d’ouvrir la leur au début des années 2000. C’est à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), où ils sont installés, qu’ils inaugurent l’Ecole européenne alternative : deux classes et dix-sept enfants. Jean-Bernard, qui est à la tête d’une petite société qui vend des filtres à eau et des sièges ergonomiques, s’occupe du côté business, Isabelle de la pédagogie.

L’aventure dure vingt-quatre heures. Pour une « raison d’urbanisme », la mairie ordonne la fermeture administrative de l’établissement. « Le maire me détestait parce que j’étais sur la liste écolo : Marie-Christine Blandin [ancienne sénatrice Europe Ecologie-Les Verts] m’éblouissait. » Au bout de plusieurs mois de bataille, comprenant que c’est fichu, ils partent pour Aix-en-Provence et inscrivent leurs enfants dans une école Freinet afin qu’ils bénéficient d’une pédagogie alternative.

Leur fille, Margot Fried-Filliozat, sexothérapeute âgée de 30 ans, qui a cosigné quatre livres avec sa mère, se souvient avoir eu des parents très disponibles. « Ils avaient des vies professionnelles très chargées, mais je pouvais toujours toquer à leur porte quand j’avais besoin d’eux. Parfois, ça prenait trois minutes. » Elle dit ne pas avoir le moindre souvenir de conflit avec sa mère. Même quand Margot s’est mise à fumer un peu à l’adolescence : « On a eu de longues conversations avec ma mère, elle m’envoyait des articles sur les conséquences du tabac sur la santé. Elle me disait : “Je ne peux pas te l’interdire parce que tu vas le faire quand même, mais ça n’est pas OK pour moi.” » Margot a rapidement renoncé à la cigarette.

C’est à Aix-en-Provence qu’en 2006 Isabelle Filliozat fonde l’Ecole des intelligences relationnelle et émotionnelle où elle forme des coachs à « vivre [leurs] émotions et accompagner celles d’autrui », avant de se lancer dans la formation de coachs parentaux. « Ces sessions séduisent les parents parce que, face à une situation extrêmement bloquée, le coach vous dit que ce que vous pensez être un conflit entre vous et l’enfant ou une manifestation du caractère méchant de votre enfant, c’est un message qu’il vous envoie. Ça ouvre des possibilités d’action », décrit Nicolas Marquis.

Ce professeur de sociologie et de méthodologie à l’université Saint-Louis, à Bruxelles, a assisté à plusieurs ateliers Filliozat dans le cadre d’une enquête sur la pratique du coaching dans les domaines de la parentalité et de la santé mentale. « Ses conférences, c’est la messe avec un credo marqué : si les parents font mal, ça n’est pas de leur faute, c’est qu’ils ont mal appris et qu’ils reproduisent ce qu’ils ont connu. Il faut donc réapprendre. C’est un discours qui fait la promesse qu’un parent ne sera jamais démuni mais qu’il peut s’équiper de compétences relationnelles, émotionnelles et psychosociales. » Pour le sociologue, une des limites de ce discours est de transformer le parent en machine à scruter son enfant, une activité aussi vaine que chronophage : « Comme n’importe quel événement signifie quelque chose, vous devez passer votre temps à interpréter et à décoder. »

Une « vision scientiste et naïve »

Nicolas Marquis a aussi observé une chose : les coachs, contrairement à ce que racontent les détracteurs de la parentalité positive, posent toujours un cadre. « Evidemment, je ne suis pas laxiste », répète Isabelle Filliozat. « Depuis Françoise Dolto, on sait que trop de frustration peut traumatiser, mais aussi que la frustration est nécessaire et aide à grandir », écrit-elle dans Au cœur des émotions de l’enfant.

Elle se sent mal comprise par ceux qui relèvent qu’en déconseillant de dire « non » à un enfant, elle rend impossible le quotidien des parents : « Je dis simplement que, si vous dites “non” brutalement à un enfant de 2 ans ou à un adolescent, vous risquez de déclencher une crise. Ça n’est pas la peine. Si, à la place, vous dites “stop”, vous avez un gamin qui vous écoute. » Elle avance un autre exemple : ses enfants, Adrien et Margot, ne pouvaient manger des bonbons qu’un seul jour par semaine. « Son approche n’oublie pas le cadre, confirme Philippe Poirson, psychopraticien formé à l’école d’Isabelle Filliozat. S’il n’y en a pas, on met les enfants en insécurité. En revanche, nous pensons que la punition n’a pas sa place. »

« Ce débat n’a aucun sens. Les neurosciences ne vous disent pas s’il faut punir ou non un enfant », met en garde Edouard Gentaz. Professeur de psychologie du développement à l’université de Genève et directeur de recherche à l’Institut des sciences biologiques du CNRS, il a lui-même signé une tribune s’élevant contre les méthodes éducatives s’appuyant sur des stratégies répressives et contestant notamment le time-out, cette pratique consistant à isoler un enfant dans sa chambre en cas de crise ou de conflit, défendue par Caroline Goldman. Pour autant, il met en garde contre la vision scientiste et naïve véhiculée par l’éducation positive : « Les neurosciences vont vous permettre de comprendre les corrélats neuronaux de l’enfant, mais pas son comportement. Les neurosciences ne vous expliquent pas ce qui peut vous accompagner dans l’éducation de l’enfant. »

 

Un goût pour les pratiques ésotériques

La méfiance nouvelle suscitée par Isabelle Filliozat provient aussi de ce qu’elle semble versée dans les médecines alternatives tendance new age. « Très amie » avec Olivier Soulier, médecin homéopathe actif dans le mouvement antivax Réinfo Covid, elle décrit, dans un livre étonnant, Partenaires (JC Lattès, 2021), consacré à l’expérience terrible et éprouvante qu’a été la maladie de son mari, son goût pour les pratiques ésotériques.

Elle raconte ses consultations auprès de médiums, chamanes et même d’une psychopompe (praticien qui conduit les âmes des morts) et ne cache rien des hésitations du couple à accepter la chimiothérapie prescrite à Jean-Bernard Fried pour soigner sa tumeur au cerveau, préférant les soins d’un guérisseur brésilien. S’ils finissent par se laisser convaincre par les médecins, ils ne renoncent pas à leur voyage au Brésil. Mais le miracle n’a pas eu lieu. L’homme qu’elle aimait follement est mort le 23 septembre 2018.

Après dix ans de pratique du bouddhisme, elle est désormais agnostique. « Je médite tous les matins. C’est une méditation laïque. » Elle dit n’appartenir à aucune communauté et n’épouser aucun dogme, et « certainement pas celui de la psychanalyse ». Plus jeune, elle s’est tout de même allongée sur le divan. Une année de psychanalyse qui la convainc que ça n’est pas pour elle. Elle n’aime guère ces praticiens des « hautes sphères » ni leur vocabulaire compliqué. « J’ai vu ma mère ne pas guérir avec la psychanalyse, dit-elle. Elle n’a quitté la peur de son père que grâce au travail émotionnel et corporel [au cours d’une thérapie alternative]. »

Pour elle, les attaques répétées de Caroline Goldman ne sont que le « dernier sursaut » d’une pratique – la psychanalyse – en voie de disparition : « Ils se savent en perte de vitesse. Ça doit être vraiment dur de réaliser qu’on s’est trompé, qu’on a été trompé, qu’on a trompé des gens, qu’on a peut-être fait du mal à des gens, à des enfants… », nous écrit-elle par e-mail quelques jours après notre rencontre. Elle ajoute : « Certains chercheurs assimilent l’adhésion à la psychanalyse au phénomène religieux, avec le même fanatisme. »

Un vocabulaire anxiogène

A l’inconscient, elle préfère l’imagerie cérébrale dont elle parle beaucoup, mais sans s’embarrasser de détails scientifiques. Son style, mi-lapidaire mi-péremptoire, assène plus qu’il n’accompagne. Exemple avec l’un de ses tubes : « Regarder la télévision met le cerveau en ondes alpha, l’enfant se sent détendu. Bien sans rien faire, il n’a pas envie que ça s’arrête. Il éprouve du plaisir à regarder. Son cerveau sécrète des opioïdes. Lorsque vous éteignez le poste de télévision, le taux de peptides opioïdes chute brutalement et active les centres de la douleur. D’où la crise. » (Extrait de J’ai tout essayé, Marabout, 2013.)

Le vocabulaire utilisé, peu accessible aux non-spécialistes, est anxiogène. La méthode Filliozat, c’est un peu cela : prôner la bienveillance à coups d’arguments d’autorité, et tant pis si les informations sont approximatives. « A ma connaissance, la recherche ne dit rien des effets de ces ondes sur les enfants qui regardent des écrans », relève Edouard Gentaz, lui-même auteur d’un ouvrage sur les émotions des enfants (Comment les émotions viennent aux enfants, Nathan, 2023).

 

 

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page originale:

https://www.homocoques.com/b0412.02_Nos_Nous_echelons.htm

 

EXTRAITs

 

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"  Nos Nous "

 .....sans lesquels une santé de vie humaine n'est pas possible....

dossier : Simone Weil

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Extrait : 

 

ÊTRE HUMAIN et SES METAXU : « Toutes les choses crées refusent pour moi d’être des fins. » [...] Les choses crées ont pour essence d’être des intermédiaires ( hcq :..EN/Rapport ...). Elles sont des intermédiaires les unes vers les autres, et cela n’a pas de fin. Elles sont des intermédiaires vers D-ieu. Les éprouver comme telles.....Ne priver aucun être humain de ses metaxu .....Simone Weil

L'art des "metaxu"

 

 

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le 24.04.23

  • https://homocoques.fr/index.php/8-articles/1949-16-05-22-nouage-et-clinique-infantile-ca-sert  .....Nous partons de l’hypothèse selon laquelle une lecture correcte des symptômes ne peut se faire qu’en prenant appui sur les trois catégories introduites par Lacan du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire, ainsi que sur leur nouage ou leur dénouage. Ces trois catégories qui sont, dit Lacan, les trois dit-mensions du langage, comment pourrions-nous les appréhender dans la clinique avec l’enfant ?

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https://www.lefigaro.fr/sciences/trouble-borderline-quand-les-emotions-debordent-20230423

 

 

DÉCRYPTAGE - Lié à une insécurité émotionnelle pathologique, ce trouble de la personnalité plonge l’individu dans une grande souffrance.

Ils ont du mal à réguler leurs émotions, sont souvent impulsifs et entretiennent des relations particulièrement difficiles avec les autres. «En France, on estime que 2,5 % de la population active présente des caractéristiques du trouble de la personnalité borderline», observe l’association Aforpel (un réseau de professionnels de la prise en charge de ce trouble, www.aforpel.org). Longtemps appelée «état limite», puisqu’on ne savait pas comment classer cette pathologie qui ressemblait tantôt à une névrose, tantôt à une psychose lors de courts épisodes dissociatifs, on la nomme aussi «labilité émotionnelle» en raison de ses manifestations soudaines, disproportionnées et instables.

 

Le trouble de la personnalité borderline découle d’une «représentation de soi en manque de bien-être, de sécurité émotionnelle et de valeur personnelle. Nos patients se sentent défaillants, indignes d’être aimés», explique la psychiatre Déborah Ducasse, responsable du Centre de thérapies des troubles de l’humeur et émotionnels/borderline, au CHU de Montpellier. Incapables de se donner à eux-mêmes la satisfaction et l’assurance intérieure dont ils ont besoin, ils en chargent leur environnement ou leur entourage et projettent, attendent, exigent, bref surinvestissent les liens dont ils deviennent dépendants. «C’est une addiction relationnelle, observe la psychiatre. Paniquées à l’idée d’être abandonnées, les personnes multiplient les demandes de réassurance, s’acharnent à plaire et à correspondre à ce qu’on attend d’elles, testent les limites pour vérifier la fiabilité de la relation, peuvent fouiller dans le portable de l’autre ou contrôler ses fréquentations pour éviter toute “trahison”.» Mais arrive toujours ce moment douloureux où elles se trouvent déçues ou frustrées. Certaines, pour y échapper, peuvent également fuir ou saboter la relation.

Cette redoutable insécurité naît d’une interaction entre une vulnérabilité génétique et un environnement familial invalidant. «Invalidant ne veut pas dire mal intentionné, tient cependant à préciser Déborah Ducasse. Souvent, les parents ou les autres figures référentes n’ont pas été en mesure, pour diverses raisons (éducation personnelle, difficultés psychiques…), d’aider l’enfant à réguler des émotions particulièrement intenses et variées.» Les parents ont pu réprimer l’expression de la colère ou du chagrin, par exemple, parce qu’ils en avaient peur. Ou manquer de ressources pour accompagner la vulnérabilité de l’enfant. Celui-ci a pu aussi percevoir de hautes exigences de performance de la part de ses proches, et dès lors considérer les émotions comme des obstacles à son devoir de réussite.

Ce trouble est à prendre très au sérieux puisqu’il plonge l’individu dans une immense souffrance. «Les patients sont éprouvés par une grande colère et rongés par la honte. Ils peuvent alors s’attaquer à eux-mêmes, s’automutiler ou tenter de mettre fin à leurs jours.» Une étude publiée en 2006 dans Jama Psychiatry et référencée par l’Institut américain sur la santé mentale, révèle que 80 % des sujets atteints de trouble de la personnalité borderline présentent des comportements suicidaires et que 9 % d’entre eux se sont suicidés. Des chiffres que Déborah Ducasse confirme.

Ressources intérieures

Les médecins savent aujourd’hui soigner cette maladie, même si les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces sur le trouble borderline - certaines molécules sont en revanche prescrites lorsqu’il est associé à un autre trouble, comme la bipolarité. La psychothérapie est donc à privilégier. «Les thérapies cognitives et comportementales de troisième vague, basées sur la méditation, obtiennent de très bons résultats. Elles permettent aux patients de travailler sur la représentation de soi, la manière dont ils se perçoivent.» Peu à peu, ils apprennent à s’identifier à leurs ressources intérieures, à reconnaître leurs caractéristiques personnelles et positives, y compris celles qui sont liées à leur pathologie et notamment l’hypersensibilité. Ainsi ils développent leur plein potentiel.

L’entourage a aussi besoin d’être aidé, explique Déborah Ducasse, qui propose au CHU de Montpellier un accompagnement qu’elle décrit dans le livre Le Trouble borderline expliqué aux proches (Odile Jacob). «Nous leur délivrons d’abord un maximum de connaissances scientifiques sur la maladie, ses origines, ses manifestations, les mécanismes psychiques à l’œuvre. Puis nous leur permettons de mieux interagir et communiquer: il s’agit pour eux de reconnaître et de valider ce que ressent la personne en souffrance, mais aussi de comprendre leur propre fonctionnement et d’apprendre à se positionner avec justesse pour mieux se relier.» Aider sans s’épuiser, telle est l’idée.

 

 

 
1 commentaire
  • Poum-poum

le

Enfin un article qui aborde ce trouble de la personnalité dont on ne parle jamais dans la presse nationale. Pour en avoir supporté dans mon entourage, je peux dire que les borderline sont aussi horribles. Manipulateurs, moitié normaux, moitié pathologiques. Ils asservissent leur entourage par peur d'être quittés. Ont régulièrement des réactions explosives et insensées pour un petit rien qui les dérangent. Hyper sensibles pour eux-mêmes et sans empathie pour leur entourage qui les subit. Et pour finir ont des troubles de mémoire lors du passage d'un état normal à un état pathologique. Sont de mauvaise foi. Accusent toujours les autres et ne se remettent jamais en cause. Une horreur ces gens !! Et on en parle jamais. Pourtant il y en a beaucoup.

 

 

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https://www.lefigaro.fr/vox/religion/jean-luc-marion-et-metin-arditi-pourquoi-l-alliance-judeo-chretienne-est-plus-que-jamais-necessaire-20230421

 

 

Jean-Luc Marion (à gauche) et Metin Arditi (à droite). Le Figaro Magazine

 

GRAND ENTRETIEN - Le philosophe et académicien, auteur de La Métaphysique et après, et l’écrivain, qui vient de signer Le Bâtard de Nazareth, sont tous deux membres du jury du prix Constantinople, dont l’objectif est de récompenser les écrivains contribuant à un rapprochement entre l’Orient et l’Occident. Alors que la civilisation occidentale apparaît de plus en plus menacée, ils défendent la nécessité d’une alliance judéo-chrétienne.

 

Le Figaro Magazine.

 

Le Figaro. - Vous êtes tous deux membres du prix Constantinople, que vous avez par ailleurs créé, Metin Arditi, dans le but d’un rapprochement entre les différentes civilisations. Comment définiriez-vous la civilisation judéo-chrétienne?

Metin Arditi. -La civilisation judéo-chrétienne part initialement de la Torah, à laquelle est venu s’ajouter le Nouveau Testament, à savoir les Évangiles, les Épîtres… Mais cette civilisation, en tant que telle, ne forme pas un tout continu. Certaines personnes, dont moi, regrettent qu’il n’y ait pas eu une meilleure compréhension entre le christianisme et le judaïsme.

L’occasion a été manquée au cours des premiers siècles du christianisme. Il y avait d’une part la Loi et d’autre part l’amour. On aurait pu imaginer que les deux ne pouvaient vivre de manière séparée. Tout comme les trois valeurs du triptyque républicain, l’Égalité, la Liberté et la Fraternité, qui se complètent sans être pour autant fusionnelles. Il n’est donc pas évident de vivre la civilisation judéo-chrétienne comme quelque chose de global.

Jean-Luc Marion. - Il me semble nécessaire de distinguer la question religieuse de la question de civilisation. Concernant la question proprement religieuse, le problème de la continuité entre le judaïsme et le christianisme est effectivement central, j’ajouterai que le thème de la non-réunification est lui-même capital. Le cardinal Lustiger montrait bien qu’il n’y a pas d’opposition fondamentale entre christianisme et judaïsme, il y a simplement les juifs qui acceptent que le Christ soit le Messie et les juifs qui ne l’acceptent pas.

Jésus, me suis-je dit, a œuvré pour « exclure l’exclusion » de la loi juive

Metin Arditi, écrivain

C’est d’abord une question qui divise les juifs eux-mêmes. Il y a le judaïsme jusqu’à la destruction du deuxième Temple de Jérusalem, avec une liturgie du sacrifice, et le judaïsme synagogal après cet événement. En effet, les juifs ont dû refonder un judaïsme après l’an 70, d’une part parce qu’il n’y avait plus le Temple de Jérusalem, et d’autre part parce qu’il y avait la présence des chrétiens. Ils ont donc voulu se différencier, notamment avec une nouvelle traduction en grec des Écritures. Nous sommes, par conséquent, condamnés à une fracture que les juifs ont créée eux-mêmes entre eux.

Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’il y a eu des persécutions dans les deux sens. Les juifs ont d’abord persécuté les chrétiens dans les premiers siècles, en les chassant des synagogues et en les dénonçant aux pouvoirs publics, puis ça a été le contraire. Il y a une élection par la chair, qui fait qu’un juif incroyant reste un juif, alors qu’un chrétien incroyant n’a pas grand-chose d’un chrétien ; et une élection par la grâce, par le baptême, qui concerne les chrétiens.

Ces deux élections, dans un certain sens, se complètent. Nous ne sommes pas dans une situation de totalisation réalisée. C’est d’ailleurs une des forces du lien entre judaïsme et christianisme, c’est que nous savons pertinemment, de part et d’autre, que l’histoire n’est pas finie. Nous ne sommes pas dans une nostalgie de la totalité comme l’islam.

Metin Arditi, votre livre peut se lire comme une volonté de dépasser la fracture judéo-chrétienne. Comment voyez-vous ce dépassement? D’autre part, voyez-vous le judaïsme comme une religion ou un peuple?

MA. - Oh mon Dieu, je n’avais pas une telle ambition! En lisant Vie et destin de Jésus de Nazareth, de Daniel Marguerat, je suis tombé sur cette réflexion, qui m’a paru incontournable: aux yeux des Nazaréens, Jésus était certainement considéré comme un mamzer, un enfant conçu hors mariage, c’est-à-dire un bâtard.

À l’époque de sa naissance, le christianisme n’existait pas, le concept de l’Immaculée Conception encore moins. Or, la loi juive est très dure à l’égard des bâtards. Ils sont mis au ban de la communauté, ils ne peuvent épouser qu’une bâtarde, et leurs descendants seront considérés bâtards durant dix générations. De la même façon, la loi juive est excluante à l’égard des filles- mères.

Voilà donc un enfant qui, sans l’ombre d’un doute, a souffert d’un double ostracisme, celui à son endroit ajouté à celui qui frappait sa mère. Jésus, me suis-je dit, a œuvré pour «exclure l’exclusion» de la loi juive, tant pour les mamzers que pour les femmes, les estropiés, les handicapés, etc. L’universalisme du christianisme n’a-t-il pas ses racines dans cette «exclusion originelle», qui ensuite prend toute sa dimension dans la Crucifixion? Jésus, enfant, ne portait-il pas, déjà, une couronne d’épines?

D’où le titre de votre livre?

MA. - Exactement. À mes yeux, la passion du Christ a débuté à sa naissance. C’est un titre de tendresse, qui reconnaît l’inoubliable douleur d’un enfant ostracisé. Les grandes blessures d’enfance ne guérissent jamais.

Concernant votre question sur le judaïsme comme religion ou comme peuple: en physique, nous disons quelquefois qu’un problème est mal posé, et qu’il n’a donc pas de solution. Je cherche une solution pour dépasser la fracture entre juifs et chrétiens, mais je me heurte constamment au problème de la nature du judaïsme. Est-ce un peuple? Est-ce une religion? Il y a là une irréductible singularité.

Une autre question est de savoir si l’islam est vraiment une religion

Jean-Luc Marion, écrivain

JLM. -Dans l’Ancien Testament, le nombre de non-juifs qui jouent un rôle fondamental est considérable. On y retrouve également l’annonce prophétique que de toute la terre les nations monteront vers Jérusalem. L’universalisme du peuple juif, me semble-t-il, est constitutif. C’est plus tardivement, à cause des persécutions, qu’il y a eu un rétrécissement, une sorte de nationalisation du judaïsme.

Mais c’était, en un sens, contrebalancé par le fait qu’il y avait plus de juifs en dehors de Palestine, à Alexandrie, à Antioche, ou même dans le sud de la France. L’ouverture aux païens, faite par Paul, bien que brutale, n’est donc pas du tout une coupure et a pu s’inscrire dans les textes.

Cela explique son succès. L’interprétation charnelle du judaïsme doit cependant être conservée. J’ai beaucoup d’amis philosophes juifs dont la position peut être résumée par «je ne crois pas en Dieu, mais je suis de son peuple».

L’alliance judéo-chrétienne est-elle d’autant plus nécessaire face à la montée de l’islamisme?

MA. - L’alliance est plus impérative que jamais, cela m’apparaît comme une évidence. Il est aussi extrêmement important de perpétuer, pour ne pas dire de sauvegarder, les communautés chrétiennes d’Orient. Elles jouent un rôle d’ancrage capital. Pendant des siècles, leur présence n’a posé aucun problème. Encore aujourd’hui, il y a de telles zones, petites, il est vrai, comme la Palestine qui est depuis toujours une société plurielle. J’ai souvenir d’un déjeuner dans une famille de Bethléem où, à table, nous étions dix, de six religions différentes.

JLM. - Sur la question de l’islam, je me demande combien de temps encore l’interprétation du Coran va pouvoir rester figée ainsi? Le travail a commencé, il est en route, de plus en plus vite. Il y a notamment la fameuse querelle pour savoir si le Coran a été créé «verbatim» par Dieu ou non, mais aussi la querelle sur la vie sacrée du Prophète. Combien de temps le glacis, mis en place au XIVe siècle, va-t-il tenir?

Une autre question est de savoir si l’islam est vraiment une religion. Si une religion est un discours qui dit quelque chose à propos de Dieu, on ne peut pas dire que l’islam en soit vraiment une, car il ne parle pas tant de Dieu que des obligations à son égard. Si une religion est ce qui demande une évolution spirituelle à peu près claire, une direction fixée, la réponse est la même, l’islam n’est pas particulièrement précis, sauf sur l’aspect juridique. Ainsi, il y a une question fondamentale dans l’islam, qui est de savoir en quoi est-il une religion?

MA. - L’islam est vécu par des centaines de millions de personnes comme une religion.

L’Occident, de fait, est affaibli par lui-même

Jean-Luc Marion, écrivain

JLM. - Il est davantage vécu comme une loi à laquelle on se soumet. Qu’est-ce que c’est qu’un saint musulman? Qu’est-ce que ça veut dire spirituellement? On ne le sait pas vraiment. Certes, il y a des grands textes mystiques, mais la plupart du temps ils sont soufis et ont été condamnés. Il faudrait qu’il y ait une théologie islamique et pas seulement un système légal auquel on se soumet, comme si le Pentateuque se résumait dans le Lévitique.

MA. - Personnellement je n’ai jamais ressenti ça comme un problème, peut-être parce que j’ai grandi à Istanbul et que j’ai vécu plusieurs années dans un pays musulman. Ma famille était juive, mais totalement laïque. J’ai été élevé en partie par des gouvernantes musulmanes, jusqu’à ce qu’une gouvernante très catholique m’ait mené au catholicisme. Ce que vous décrivez sur l’islam ne me pose pas de problème particulier, je n’ai pas du tout un regard radical sur cette religion.

L’Occident est-il attaqué par l’islamisme, ou est-ce sa fragilité, son vide spirituel, qui permet à l’islamisme de prospérer?

JLM. -  L’islamisme est avant tout un signe de crise. L’Occident, de fait, est affaibli par lui-même. À partir du moment où la majorité des citoyens et des représentants considèrent que la notion de bien commun est une curiosité du passé, qu’elle ne signifie rien et qu’e lle n’est pas une exigence à avoir, les fondements mêmes de la nation sont en cause.

Nous avons déjà eu des crises de cette espèce, l’une d’entre elles fut les guerres de Religion, à savoir lorsque les nations étaient subverties par des factions auxquelles les gens s’identifiaient davantage. Nous sommes aujourd’hui dans une situation analogue, il n’y a pas de bien commun.

Le président de la République ne peut donc s’appuyer sur rien, sachant que lui-même ne semble pas avoir de convictions extrêmement fermes. Le déclin culturel, si ce n’est moral, est la grande faiblesse de l’Europe. La grande force des États qui menacent potentiellement l’Europe, c’est qu’ils n’ont pas beaucoup d’idées mais y tiennent très fort.

Je fais partie des gens originaux qui, en un sens, sont impatients de savoir le fin mot de la chose, le fin mot de la vie

Jean-Luc Marion, écrivain

MA.-L’autre faiblesse est que de nombreux Européens ont un rapport distant au travail. Le concept des 35 heures est à mes yeux un signe de fin de civilisation. Je ne peux pas imaginer une façon plus éclatante de déclarer «nous, maintenant, on pose le crayon», un mouvement que l’on a presque tendance à glorifier, alors qu’ailleurs, des empires immenses ne cachent pas leurs ambitions.

Combien les gens travaillaient, que ce soit aux XVIIe, XVIIIeet même au XXe siècle… La production littéraire d’un Maurras est stupéfiante, je ne parle pas de celle de Balzac. Il en va de même pour les compositeurs, organistes le jour pour s’assurer un revenu, et qui, en dehors de leur travail, composaient des œuvres immenses. Comment y arrivaient-ils?

Le débat sur l’euthanasie va être ouvert et peut potentiellement réunir dans un même camp l’islam, le judaïsme et le christianisme. Qu’est-ce que cela vous inspire?

JLM. - Sous le nom d’euthanasie, il faut entendre deux choses, le suicide assisté et les soins palliatifs. Dans un cas, on provoque la mort, dans l’autre on essaye de soulager les souffrances du patient jusqu’à sa mort naturelle. De quel droit peut-on faire mourir quelqu’un? Si la vie était produite par nous, par nos moyens techniques et décisions thérapeutiques, il serait légitime que nous y mettions fin.

Or, les religions principales pensent toutes que la vie n’est pas produite par nous, mais est donnée par Dieu. On retrouve de manière récurrente cette histoire dans la Bible, quand un couple est stérile, l’ange de Dieu vient et leur donne la joie d’avoir un enfant. C’est une manière très claire de dire que la vie ne vient pas de nous mais de Dieu, que nous ne la possédons pas. Ainsi, donner des moyens légaux pour mettre fin à la vie est une forme d’imposture, de vol.

MA.- Je suis entièrement d’accord. C’est d’autant plus inquiétant que l’on offre désormais le suicide assisté aux gens en situation de dépression. C’est très grave, cela revient à nier tout l’héritage judéo-chrétien, selon lequel la vie recommence à chaque instant.

JLM. -C’est un manque de reconnaissance à l’égard de la vie, mais également un manque de courage, cela signifie qu’on a peur de la fin, alors que c’est un des moments les plus importants de la vie. Celui qui ne sait pas mourir est quelqu’un qui n’a pas su vivre, qui a passé sa vie à freiner par peur d’accélérer. Personnellement, je fais partie des gens originaux qui, en un sens, sont impatients de savoir le fin mot de la chose, le fin mot de la vie.

 
 
 

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1 commentaire relevé ce 23.04.23 .....en ligne avec hcqS

 

Asteroid

le

"À partir du moment où la majorité des citoyens et des représentants considèrent que la notion de bien commun est une curiosité du passé, qu’elle ne signifie rien et qu’elle n’est pas une exigence à avoir, les fondements mêmes de la nation sont en cause." Tout est dit. Et les attaques par les contempteurs de la nation (Melenchon, les indigénistes, les
Islamogauchistes et les "associations" islamistes) sont en effet une marque de la faiblesse et d'autodestruction de la France qui ferait bien de se réveiller si elle veut continuer dans un pays démocratique..

 

 

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