Articles Publique

 

 

 

 

 

 

 ......  des PREMIEREs .....

 

...NOUâges&DéNOUâgeS ..

...... qui n'ont pas fait le  .....

 ................BUZZZZZZZZZZ* ................

 

 

 

 

 

ce 4 MAI 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

Démission de Mgr Ravel, un vaste gâchis

Diocèse de Strasbourg : contraint par le Vatican, Mgr Luc Ravel va démissionner

 Cela me rapelle étrangement

 

 

ce 14 AVRIL 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 ...du généreux « Open Society Policy Center » de la famille Soros

 https://www.laselectiondujour.com/lavalanche-judiciaire-contre-donald-trump-ne-fait-que-commencer-n1871/

 

ce 01 AVRIL 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

µµµµµµµ ..... La Russie veut éliminer la «domination» des Occidentaux dans le monde, selon sa nouvelle doctrine 

 

 

 

 

 

ce 23 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

Le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe ukrainienne lance un appel « aux fidèles et au peuple d’Ukraine » pour défendre la laure des Grottes de Kiev 

 

 

ce 20 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

 «Faire l'amour»

( hcqs: faire l'ENtre-amour-comm-UNion)

ou

«avoir un rapport sexuel»,

est-ce vraiment la même chose ?

 

 

« Cinéma du réel »

  treize films à voir sur Mediapart

 

 

 

ce 17 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

 

 

«Aucune civilisation n’a jamais apporté, comme un livreur de pizza, quoi que ce soit à une autre civilisation»

Rémi Braque

 

Les catholiques allemands ont accru cette semaine la pression sur le Vatican pour des réformes en profondeur, en se prononçant notamment pour la bénédiction des couples de même sexe et la possibilité pour les femmes de devenir diacre.

 

 

 

  

ce 16 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

 

 

 

 

 

Pires que les MECs
: la dangerosité des féministes au pouvoir

 

 ACLU s'est opposée aux projets de loi anti-TikTok

au nom de la liberté d'expression


 

 

 

 

ce 15 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

ce 14 MARS 2023

après J.C.....et NON  avant l’ère commune .....

 

 

 

 

 

 
 

 

EN ce jour du 08 mars 2023 après JC

 

 

 

VIDEO - Rien que la vérité sur la "démission" de Benoît XVI

Pour ceux qui n’ont pas lu le livre d’Andrea Cionci « Codice Ratzinger », le Code Ratzinger, ou n’ont pas suivi l’enquête par les articles de Benoît et moi, l’auteur a résumé sa thèse dans une vidéo. On pourra y ajouter le dernier indice trouvé par Andrea Cionci : sur la pierre tombale de Benoît XVI est inscrit : « BENEDICTVS P.P. XVI ». P.P. : pastor pastorum, un titre qui appartient exclusivement au pape en fonction. Voir aussi ce texte sur les obsèques (le rogito et le choix des lectures).

 

 ..... EN ce 05.05.22 ......

 

« L’Église détient seule

la plénitude de grâce et de vérité. »

 

 

 

C’est l’image que l’on garde de lui: vigilant,

à sa table de travail, le stylo à la main.

(peut-être lors de ses vacances à la montagne)

 

 

 

Extrait de la lettre que Benoît XVI avait écrite le 8 février dernier. C’était en réponse aux attaques relancées par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocats munichois, relayant pour la n+1 ième fois les accusations relatives à sa gestion de ladite « crise des abus » alors qu’il était archevêque de Munich et Freising. Aujourd’hui, elle prend une dimension encore plus dramatique, mais paradoxalement elle marque aussi, l’heure de l’apaisement définitif. La boue que ses détracteurs n’ont cessé de jeter sur lui, depuis bien avant son élection (cela remonte au moins à 1985, avec la publication du fameux « Rapport Ratzinger » – en français: Entretien sur la foi -, le livre-interview avec Vittorio Messori où il mettait clairement en accusation les excès de Vatican II) va enfin s’assécher, et il ne restera plus que l’histoire d’un pontificat lumineux, écourté, et d’une certaine façon tragique, et les écrits d’un penseur majeur de notre époque, même s’il est ignoré d’un microcosme germanopratin (ou son équivalent global) et du monde des médias. (*)

 

 

 

... ce jeudi 5 décembre après JC *...

... prions pour lui ... pour nos proches ...*

... mortels morts-vivants-à naître ...

 

 

«Que tu vives toujours en Christ, Saint-Père !

Ceci atteste que les funérailles et l'enterrement eurent lieu

 

EN ce 02.02.23

Les encycliques de Benoît XVI

 

 

 CORRELATs

      .... tierS^^^-INcluS ....

 

  • ce 31.12.22 ..... à ..... 16h ..... à mon retour du repas aux Essentielles* .....

 

 

 .... à ....

 

« La vraie réforme : retourner au Christ »

 

 

 

EN ce 13.01.23

 
 
 
 
 
 
 

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Pétrole congolais,

Manuel Valls- DSK-aéroport du Bourget…

d’autres personnalités

Tout comprendre à l’affaire Orion Oil

 

&

 

 

 

 

 

 

..... ..... ce 11 janvier 2023 ... après JC

 

 

 

Grand Soir : «La nuit, tu peux explorer ta liberté et exprimer qui tu es»

 

 

 

Club historique des nuits gay parisiennes, le Dépôt est surtout connu pour son sous-sol dédié au sexe entre hommes... et jusqu'ici strictement interdit aux femmes. Début mars, une soirée leur a permis d'y frayer, sous bonne escorte.

 

..... à l’écoute du mâle ....

«Qu’est-ce qui vous a fait violence ?»

«Quand ça ne va pas dans le couple, la vision se distord et l’autre devient monstrueuX(se)»

Sade ...le désir de souveraineté de l’individu

 


 

«Noël», «Jésus»

... pourquoi ces mots disparaissent au moment

de ... ... Noël

 

 

 

Un nouveau variant arrive ..... Il s'appelle ...

" VERITE"...

 

 

 

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«Je t’aime», «j’ai sorti les poubelles», «tu te souviens ?»

L’amour avec la langue

....ils ont bâillonné leur propre bouche avec leur main pour protester contre le traitement des droits humains au Qatar. .... et si la Coupe du monde avait eu lieu à San Francisco, auraient-ils mis la main devant leur cul ?

 

Les vocalises des tortues bouleversent l’histoire de la communication acoustique

«C’était lui ou moi»

 

 

 

 

 

 

«Matrix et la physique quantique nous aident à comprendre qui est vraiment Jésus»

Paris 2024 : la place de la Concorde et les Champs-Elysées, théâtre de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques

 

 Le nouveau choc de civilisation

 

 

la misère symbolique......l'ère hyperindustrielle  

 

Wokisme: le racialisme, nouvelle arme des déconstructeurs  

 

TRACES des années  2002/2003/2004

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 ... à la UNe ...

 

le  01.12.22

 

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PREMIEREs antérieures

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 ... EN lMAGEs/motS ...

 

 
 le 30 .11.22

 

Laurent Fabius, à Paris, le 18 novembre 2022. (Jérôme Bonnet)

 
 le 30 .11.22

 

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 IMAGEs/motS

antérieureS

 
 le 08.12.22

 

 

 

 

 

 

 

 

 ... EN IMAGEs EN/mouvementS ...

 

 
 le 28.11.22

 

 

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EUREKA4>>>

 

 

 

 

 

...la tâche de l'ENtre-

 

 I

--CONSCIENCE-- *

 I

 

est de comprendre l'ENtre-réalité pour que

 

se réconcilie avec la réalité et soit en paix

le monde 

 

 

     
     
     
 

l'épigénétique

 

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 ...l bréche ...

 

 

... l bré*che ...

 

 

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l'ENfants-PAIR-ENtS    

 
 

 

paraît

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CORRELATs

 

 

 

 

 

 

 

 

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DÉCRYPTAGE - La généticienne Alexandra Henrion Caude s’en prend avec force à l’utilisation massive de l’ARN messager dans un livre à charge publié cette semaine. Et elle nous annonce un déluge d’effets indésirables. Alain Fischer, coordinateur national de la stratégie vaccinale, lui répond.

Le Figaro Magazine

 

Trois ans déjà! Trois ans que le ciel nous est tombé sur la tête. Tout cela paraît loin, et la vie a repris son cours, y compris en Chine. Pourtant, le virus court toujours, sous la forme d’un énième variant banalisé. En revanche, il reste «virulent» dans le débat scientifique. Car beaucoup de questions demeurent en suspens. Telle celle-ci, oubliée en chemin: le virus s’est-il échappé d’un laboratoire ou résulte-t-il d’une interaction entre la faune sauvage et le monde humain? Ce point qu’on croyait réglé en faveur de l’hypothèse d’une transmission par le monde animal n’a toujours pas été tranché, faute de pouvoir mener en Chine une enquête sérieuse. Ou celle-ci: a-t-on eu raison de mettre à l’arrêt l’économie de la planète pour une épidémie qui a tué aujourd’hui près de 7 millions de gens dans le monde, dont 90 % avaient plus de 80 ans? Le comptage planétaire du nombre de morts du Covid est une autre question difficile. Des chiffres officieux nous parlent de 16 millions de morts. Restons-en aux chiffres officiels. Font-ils de cette pandémie le cataclysme redouté il y a trois ans par les alarmistes?

Souvenons-nous des ordres de grandeur redoutés. En février 2020, un article dans le New England Journal of Medicine s’inquiétait du taux de contagion de ce Covid et il le comparait aux ravages de la grippe espagnole. Il rappelait qu’elle avait tué «plus de 50 millions de personnes, soit l’équivalent de 200 millions de la population d’aujourd’hui». En 2009, une épidémie grippale venue du Mexique avait déjà réveillé les fantômes de 1918. Les sujets jeunes et en bonne santé étaient touchés, et le virus était difficile à détecter. Un épidémiologiste hollandais avait prédit jusqu’à 40 millions de morts possibles, et finalement le virus s’est volatilisé aussi vite qu’il était apparu.

Le livre antivax

À l’automne 2019, le rapport de l’OMS mettait à nouveau en garde contre un risque de pandémie, non identifié à l’époque, capable de tuer «jusqu’à 80 millions» d’humains sur la planète. Au regard de ces chiffres, le SARS-CoV-2 est un tueur bien plus modéré qu’on ne l’avait redouté. On ne saura jamais combien d’humains seraient morts si on l’avait laissé courir en attendant qu’il s’atténue par la sélection naturelle - certains ont évoqué 60 millions de morts si aucune précaution d’aucune sorte n’avait été prise. Six à huit millions de morts en trois ans, selon les chiffres officiels, c’est moins que le nombre de décès dus aux maladies respiratoires chaque année - soit 2,6 millions. Avec une population mondiale de 7,9 milliards d’habitants, la question reste posée de savoir si cette maladie méritait de confiner et reconfiner au prix d’une accumulation de dettes considérable dont les effets se feront sentir à la prochaine crise économique. La question se pose aussi de savoir si cela valait la peine de négliger les autres pathologies, notamment les maladies chroniques, ou d’interdire aux vieillards de voir leurs proches, aux endeuillés de voir leurs morts. Ou de priver les enfants d’école pour mieux les gaver de réseaux sociaux. Toutes ces questions seront jaugées, pesées, et les politistes, les épidémiologistes, les historiens nous donneront les réponses nuancées que les polémiques de plateaux télé ne peuvent pas apporter.

En attendant, la grande panique a laissé des traces, et certains sont prêts à souffler sur les braises. C’est le cas d’Alexandra Henrion Caude. L’ancienne généticienne de l’Inserm publie un livre enflammé qui s’en prend au vaccin ARN messager, produit par les laboratoires Pfizer et Moderna. Les ventes en ligne de son livre se sont envolées avant même la mise en place dans les librairies: la minorité des vaccinosceptiques reste mobilisée. Antivax ou simplement interrogatifs, ils remettent en cause la pertinence d’un vaccin dont la technique de fabrication ne les a jamais rassurés, et ils dénoncent aussi l’obligation du passe sanitaire pour la population générale, dont pourtant Emmanuel Macron avait promis qu’elle n’aurait pas lieu.

Cet ouvrage convaincra les convaincus. Alexandra Henrion Caude est considérée par nombre de ses ex-collègues, dont certains furent ses amis, comme une illuminée.L’un d’entre eux nous a enjointde ne pas même évoquer son livre: «Elle est devenue folle», nous a-t-il prévenu. Cette pasionaria ne manque pas d’un certain courage. Elle va prendre des coups, et elle y est prête. Sans doute aime-t-elle les sports de combat. Comme elle le dit d’elle-même, sans déplaisir: «J’électrise les foules, c’est comme ça, je n’y peux rien.» Bien sûr, elle a commis des imprudences en se compromettant avec des complotistes infréquentables. On l’a vue aux côtés de Francis Lalanne à l’occasion d’un meeting antivax. Elle recommence aujourd’hui avec ce livre qui est un brûlot contre Big Pharma et ses promesses mirobolantes.

Si ce vaccin était toxique, on le saurait!

Il nous dit en effet que ce vaccin produit et produira des effets indésirables graves, il nous dit aussi que la technique de l’ARN messager pourra se recombiner à l’ADN des vaccinés et engendrer des pathologies graves, transgénérationnelles ou intergénérationnelles. Faut-il l’écouter? De nombreux médecins rapportent que leurs patients vaccinés ont ressenti des effets pénibles, parfois graves. Les myocardites sont souvent citées, et l’étude publiée le 27 novembre 2022 dans la revue Cardiologie, qui s’appuie sur l’autopsie de patients vaccinés et victimes de morts subites, le confirme. Mais ces effets indésirables dépassent-ils ceuxque l’on constate en moyenne avec les autres vaccins? On sait que le phénomène est horriblement difficile à mesurer. Soit qu’il y ait trop de sous-déclarations, soit qu’il y ait trop de surdéclarations - on mesure jusqu’à 30 % d’effets indésirables rapportés par ceux qui ont reçu un vaccin placebo.«Il faut se méfier de l’effet de coïncidence: si vous vaccinez 1 million de personnes, vous savez que certains vont mourir juste après pour des raisons toutes autres (incidents cardiaques, etc.). C’est statistique», nous prévient Alain Fischer, coordinateur de la stratégie vaccinale en France. «Il y a eu 2 milliards de doses dans le monde, et 800 millions dans l’UE, et 1 milliard de personnes ont été vaccinées à l’ARN messager, si ça devait être toxique, on le saurait!» nous dit-il par téléphone. La brèche dans laquelle s’engouffrent les antivax, et on les comprend, est le résultat d’une communication arrogante des laboratoires et des autorités de santé. Le vaccin devait protéger à 95 % et empêcher la transmission. Les premiers retours sur la baisse rapide du niveau de protection ont montré qu’il y avait quelques défauts sur la belle image. Le 16 février dernier, la revue The Lancet a publié une très vaste étude qui montre que l’immunité naturelle est plus durable que celle conférée par la vaccination. À l’heure du grand «débrief», chacun comprend peu à peu que rien n’est blanc ou noir: tout est gris. Les provaccin inconditionnels nous auront fait croire que tout est blanc, et les antivax que tout est noir. Ceux qui refusent de se laisser enfermer dans cette tenaille sont mal à l’aise. Et pas seulement chez les simples citoyens. Chez les virologues aussi, le débat va bon train.

L’effet omicron

L’un d’entre eux nous a transmis un graphique très parlant (voir ci-contre). On y voit que ce n’est pas le vaccin, mais le variant Omicron, plus contagieux et moins tueur, qui a le plus efficacement répandu l’immunité collective que tout le monde attendait. Alors, quelle stratégie fallait-il adopter? Fallait-il inoculer le vaccin larga manu, y compris aux enfants? «En santé publique, le rapport bénéfice-risque peut être rude, et parfois en contradiction avec le serment d’Hippocrate. Vacciner tout le monde, c’est courir le risque d’effets indésirables, car on sait qu’il y en aura. Ne pas vacciner tout le monde, c’est courir le risque de formes graves développées à cause de la transmission du virus par des porteurs sains. L’approche vaccinale est probabiliste. Même si le vaccin protège moins que prévu, il protège quand même. Tout ce qui pouvait contribuer à diminuer la circulation était bon à prendre. Et le vaccin a joué ce rôle», nous répond Philippe Kourilsky, professeur honoraire au Collège de France. Peut-être que cette pédagogie aurait été mieux comprise plutôt qu’une affirmation catégorique à propos d’un vaccin qui protège à 95 % contre la maladie et sa circulation.

Mais la question demeure: ne fallait-il pas appliquer les règles de prophylaxies élémentaires et attendre que le virus, de moins en moins virulent, fabrique l’immunité collective? C’est ce que pense Martin Blachier, docteur en santé publique et auteur de Méga-gâchis. Histoire secrète de la pandémie (Éditions du Cerf): «On a fait le passe vaccinal au moment où Omicron a émergé. Si on avait un peu serré les dents, on aurait vu qu’Omicron pouvait jouer le rôle immunitaire du vaccin. En juin 2021, on sait que le vaccin ne protège pas contre la transmission, via les données israéliennes. Si on n’avait vacciné que les plus de 65 ans à ce moment-là, on aurait eu un résultat assez proche de celui qu’on a eu en vaccinant toute la population.» Évidemment, avec des conditionnels, on met Paris en bouteille. Ce n’est pas ce que pense Philippe Kourilsky: «Si on avait attendu un vaccin trop longtemps, il aurait fallu maintenir des restrictions et des confinements, et les gens ne pouvaient plus supporter de vivre comme ça! Regardez ce qui s’est passé en Chine, dans un régime autoritaire: la population a dit stop.»

Utile contre les formes graves

Cette remarque suppose un choix binaire auquel nombre de médecins pensent qu’on aurait pu échapper: le confinement ou le vaccin. «On pouvait s’en tirer avec l’encouragement au télétravail, la fermeture des bars, et des précautions d’hygiène dans l’espace public», maintient Blachier. Quant à l’alerte sur les effets indésirables, elle ne peut, cela va de soi, être négligée. Le livre d’Alexandra Henrion Caude est provocateur. Il obligera ceux qui contestent les nombreuses études qu’elle cite à en démontrer l’inexactitude. «Je fais aussi ce livre pour entendre des réponses, après tout j’ai dénoncé le port du masque, j’ai dit que ce virus sortait d’un laboratoire, et le retour d’expérience tout comme les enquêtes sur l’origine du SARS-CoV-2 commencent à me donner raison», nous dit-elle. «Le plus grave, répète-t-elle, est la vaccination des enfants.» Ce point, le plus sensible, est vigoureusement contesté par le généticien Jean-Laurent Casanova, grand spécialiste des effets des maladies infectieuses sur le génome humain: «Bien sûr qu’il faut vacciner les enfants», nous répond-il.

Alain Fischer conteste lui aussi toutes données consolidées sur des effets indésirables graves. Et il nous met en garde: «Il y a un très long historique de fausses alarmes lancées par des scientifiques. En 1998, le chercheur britannique A. J. Wakefield avait affirmé que le vaccin contre la rougeole était à l’origine de l’autisme: cela a déclenché une vague antivax, alors que la démonstration a été faite par la suite que c’était faux.» Un autre exemple: le vaccin contre l’hépatite B. «On a prétendu qu’il déclenchait la sclérose en plaques. Les études qui ont été faites ont démontré qu’il n’y avait aucune association entre les deux et qu’il s’agissait d’un effet de coïncidence.» Enfin, il insiste sur l’importance de la protection contre les formes graves du Covid, qui a sauvé bien des patients à risque: «Le premier niveau de protection diminue vite, c’est vrai, mais le second se maintient à un niveau élevé, ce qui s’explique par le mécanisme d’activation plus lent de la réponse immunitaire, qui se met en place quand le virus a déjà commencé à s’installer dans l’organisme.»

La hantise de l’homme modifié

Il est cocasse de noter que ce vaccin contre lequel les antivax se dressent existe grâce à Donald Trump. «Les 18 milliards de dollars que le gouvernement américain a mis sur la table ont eu un effet majeur. Les laboratoires ont pu tester en même temps plus de 50 000 patients, sans crainte du risque financier», constate Alain Fischer pour expliquer la mise en place extrêmement rapide de ce vaccin. Alexandra Henrion Caude ne convainc d’ailleurs pas quand elle s’alarme de la recombinaison de l’ADN par l’ARN messager, risque hautement contesté par la communauté scientifique. «Elle s’appuie sur un papier très contesté de 1974, qui est une expérience faite sur une lignée cellulaire unique, pas une cellule physiologique. Il faudrait que l’ARN franchisse dix frontières avant et même s’il y avait une intégration de l’ARN dans l’ADN, cela n’aurait pas forcément une conséquence pathologique», répond Alain Fischer.

Reste le débat sur le coût des confinements, le coût des tests remboursés, le coût du vaccin au prix de revient plus que juteux pour les laboratoires. Reste, enfin, le débat sur la restriction drastique des libertés de circulation. Alain Fischer défend aussi son bilanquand il nous dit que «les études sur le vaccin ARN messager estiment que 20 millions de vies ont été sauvées. Plus les pays ont vacciné, plus ils ont récupéré une espérance de vie». Mais de quelle espérance de vie parle-t-on? Des plus de 80 ans ou de tous les âges de la vie? Un épidémiologiste nous a confié, anonymement, le commentaire suivant: «Sans minimiser cette épidémie, et au risque de la lapidation, il faut quand même dire qu’un âge moyen de décès supérieur à 80 ans est un chiffre en faveur de la bénignité.» Et il poursuit: «Aux États-Unis en 2022, le Covid a tué environ 200 000 personnes de plus de 80 ans. Les mesures en ont possiblement épargné 40 000, mais le nombre d’années-qualité de vie gagnées est certainement négligeable, dans ce pays où l’espérance de vie n’est que de 76 ans. Au cours de la même année, les armes à feu ont tué 44 000 personnes plutôt jeunes, faisant perdre au minimum 1 200 000 années-qualité de vie. Toujours dans le même pays, le Fentanyl, prescrit pour les douleurs, a tué 60 000 personnes, faisant perdre 1,5 à 2 millions d’années-qualité de vie.»

Les épidémiologistes sont de froids calculateurs. Si on avait demandé l’avis de ceux qui se taisent, ils auraient pu suggérer d’organiser des fêtes pendant le confinement ou de brûler des stocks de Fentanyl plutôt que vacciner tous azimuts.


 

 

 

 

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de la découverte et en quelque sorte de la pratique de la nécessité dans la connaissance et dans l’action.

https://www.revueconflits.com/une-philosophie-de-la-guerre-entretien-avec-henri-hude/

Une philosophie de la guerre. Entretien avec Henri Hude

Face au risque permanent de conflit de haute intensité, la solution à la guerre ne réside pas dans une sorte d’Empire planétaire, mais dans un sursaut philosophique et spirituel. L’actualité rend indispensable une réflexion sur ce qu’est la guerre aujourd’hui et sur la façon d’appréhender la paix. 

Henri Hude est universitaire, maître de conférence et ancien enseignant à Saint-Cyr Coëtquidan ainsi qu’à l’Institut Jean-Paul II à Rome. Il est l’auteur de Philosophie de la guerre

Propos recueillis par Côme de Bisschop. 

Alors que la guerre fait son retour dans les consciences et que l’imaginaire collectif s’accorde pour la considérer comme un « mal », comment faut-il articuler la guerre et la morale ?  Qu’est-ce qu’une guerre « juste » et est-elle encore applicable dans la complexité du monde actuel ? 

Lorsque les responsables politiques doivent envisager la possibilité de recourir à la force armée dans une situation particulière, cela pose évidemment pour eux un problème fondamental de morale. Il est évident que la guerre est un « mal » puisqu’elle utilise la force, la ruse ou encore la violence. La loi morale c’est plutôt la paix, l’amitié, la justice. L’emploi systématique de la force est ainsi absolument contraire au mode de vie amical. Il est donc clair que la guerre porte en elle un caractère immoral qui amène d’ailleurs à un dilemme. En effet, d’un point de vue moral, la guerre est un « mal ». Cependant, le pacifisme absolu n’est pas non plus acceptable d’un point de vue moral, car il implique une obligation de renoncer à toute légitime défense collective devant n’importe quel agresseur. C’est donc une doctrine politique qui a pour effet de donner nécessairement le pouvoir au plus pervers, ce qui est inacceptable. Nous voilà ainsi enlacés dans un dilemme entre d’un côté l’immoralité de la guerre, de l’autre l’immoralité du pacifisme. La théorie de la « guerre juste » représente un effort pour se dégager de cette contradiction afin de pouvoir prendre des décisions qui soient équitables et prudentes. Cette notion a pour effet de faire de la paix la norme concernant la façon dont on faire la guerre. En outre, la difficulté tient aujourd’hui dans le fait que depuis 1945, la totalité de la stratégie se trouve soutenue par la dissuasion nucléaire. 

Malgré nos différences culturelles ou civilisationelles, vous insistez sur le fait qu’il existe une morale dite « naturelle ». Pensez-vous que la loi naturelle soit suffisante pour apaiser nos différences sur la scène internationale ? 

La loi naturelle est difficile à comprendre dans le cadre des concepts de l’Occident postmoderne. L’idée qu’il puisse y avoir dans ce qu’on appelle « nature » une quelconque normativité est peu recevable aujourd’hui et ceci est à l’origine de la crise identitaire actuelle de l’homme. Cependant, l’idée que la nature, en tant qu’harmonie, puisse être porteuse de normes relativement claires pour l’homme me paraît tout à fait raisonnable. Cette loi naturelle est la bonne foi et la philia, c’est-à-dire lamitié sociale. À ce titre, Aristote dans son Éthique à Nicomaque, nous dit qu’il n’y a pas de différence entre un véritable ami et un honnête homme. Or quelle que soit la culture dans laquelle on vit, on sait ce que c’est qu’un véritable ami. C’est en quelque sorte l’universel de la culture qui est lié à l’universel de l’homme. Thomas Hobbes apporte une contribution remarquable à la notion de loi naturelle. Il précise que « l’état de nature » de l’homme est paradoxalement celui de la « guerre de tous contre tous » et que la loi naturelle est celle de la paix. Ainsi, encore une fois, selon la loi naturelle, la norme de la guerre c’est la paix. 

À lire également

L’identité, nature ou culture ? Entretien avec François-Marie Portes

La guerre est-elle inscrite en l’homme et est-elle en ce sens inévitable ? Autrement dit, la paix perpétuelle, au sens kantien, est-elle utopique ?

La guerre est un phénomène qui semble universel dans l’espace et dans le temps. Elle s’enracine dans l’homme en tant qu’il est homme. Il y a donc bien quelque chose en l’homme qui l’anime à la guerre. L’idée de Hobbes selon laquelle « l’état de nature » de l’homme mène à la « guerre de tous contre tous », bien que paradoxale, est tout à fait véridique. Ceci s’explique par le fait que l’homme connait sa loi naturelle, mais son état de nature est très souvent un état qui résulte de la non-application de cette loi naturelle. C’est ce que nous dit Saint Thomas : « l’animal raisonnable agit le plus souvent de manière déraisonnable ». Ainsi, si l’on voulait la paix, il faudrait changer radicalement notre conduite, il faudrait se forcer d’être sage, pieux et saint, or beaucoup n’ont pas envie de l’être, ou seulement en surface. Pour reprendre ce que nous disions sur Aristote, nous voulons des amis, mais comme nous n’agissons pas en parfait honnête homme, nous ne pouvons avoir de véritables amis et pour en avoir, il nous faut donc un ennemi commun.

Vous évoquez la solution du Léviathan comme une alternative à la guerre totale. Comment définissez-vous le Léviathan et pourquoi est-il une tentation ? 

Le Léviathan de Hobbes est bien connu. En raison de leur cupidité, les hommes se trouvent opposés les uns aux autres et en situation de conflit. Puisqu’ils sont cupides, cette situation leur convient. Cependant, il n’y a plus de sécurité, donc la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. Ainsi, pour sortir de cette situation, il faut passer un accord avec un pouvoir qui va imposer la paix et qui aura une puissance supérieure capable de désarmer tout le monde. Ce pouvoir absolu, c’est ce qu’on appelle le Léviathan. Ainsi se constituent plusieurs États-Léviathan. Si le danger de guerre entre eux devient trop grand, la même logique conduit à désirer un Léviathan universel. C’est un pouvoir unique, total, absolu, bienveillant au demeurant, mais dune brutalité extrême. En effet, l’exigence sécuritaire est telle que la liberté est réduite à néant. Le Léviathan est perçu par la volonté générale comme l’unique solution face à l’anéantissement général. En ce qu’il représente une alternative à la mort de tous, il est une tentation évidente, d’autant plus à notre époque où l’arme nucléaire menace la destruction du genre humain. Néanmoins, pour pouvoir durer, le Léviathan doit réduire la force intellectuelle et morale des individus. Sa promesse de paix ne peut donc pas tenir. Nous devons nous méfier, car une trop grande peur de la guerre, surtout antiterroriste, pourrait nous mener vers une tyrannie sécuritaire absolue. Face au risque nucléaire, le besoin croissant de sécurité peut menacer notre liberté. Pour éviter le Léviathan, il faut conserver le pluralisme des États qui restent rivaux certes, mais qui renoncent à l’empire universel, justement à cause du danger du Léviathan

À lire également

Hegel et la philosophie du droit

Dans le contexte actuel où les conflits à venir seront probablement davantage culturels et religieux et de moins en moins d’ordres idéologique et économique, selon l’idée d’Huntington, comment les religions peuvent-elles instaurer une culture de paix ? 

Je pense que toutes les guerres comportent 3 dimensions : économique, politique et culturelle. Le terme « culturel » contient la dimension religieuse. Concernant les guerres de religion, il est pertinent de se rappeler les mots de Montaigne : « Dans ces armées qui s’opposent sur la religion, je ne trouve pas une demi-compagnie d’hommes religieux ». Ainsi, même si le conflit entre Catholiques et Protestants est d’essence religieuse, une fine analyse historique montre que ce conflit est aussi politique et économique. Cela étant dit, c’est à cause de ces guerres de religion que les cultures humanistes laïques se sont implantées. Pourtant, la culture humaniste moderne est une culture de guerre. Les guerres idéologiques issues des lumières ont probablement fait plus de morts que toutes les autres guerres de religion. Si les religions peuvent être un facteur de guerre, elles peuvent aussi être un facteur de paix. La co-existence des entités spirituelles distinctes peut mener à des conflits, mais il faut bien garder à l’esprit que si vous êtes en présence dun produit de sagesse correctement calibré, vous avez automatiquement une culture de paix. Toutes les religions et les sagesses s’attachent au problème du mal. C’est la question du salut. Les guerres entre chrétiens pour motif de religion sont les plus problématiques car sentretuer au nom du Dieu de lamour, cest surement ce quil y a de plus hautement paradoxal.

Vous évoquez l’esprit de philia, cette amitié sociale qui instaure une culture de paix. Comment enseigner aux générations à venir l’esprit damitié sociale ?

La première chose à faire est de retrouver et d’accepter la nature. Autrement dit, accepter d’être ce que l’homme est. La philia c’est l’acceptation de cette loi naturelle, donc la loi de paix. Il faut sortir de cette espèce d’existentialisme délirant, dans lequel nous n’aurions ni essence ni nature et nous ne serions uniquement ce que nous voudrions être. La seconde chose à faire est de se tourner vers la métaphysique, c’est-à-dire la découverte de Dieu. La sortie de la religion n’est qu’une illusion. En tant qu’entité vivante, nous participons à la vie, nous sommes rattachés à l’Absolu, c’est le bien commun universel. Pour qu’une véritable amitié sociale source de paix s’installe, il ne suffit pas de dire quil faut être gentil avec les autres, ou quil faut être solidaire, ceci n’est qu’une forme de moralisme culpabilisant. Il faut retrouver la vérité de l’être humain. Il n’y a pas que l’homme, il y a la nature et il y a Dieu. 

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https://www.letemps.ch/opinions/debats/censure-livres-piege-guerre-cultures

 

OPINION. Jamais on a mis autant de livres à l’index aux Etats-Unis, et l’auteur Ian Buruma s’inquiète de ce mouvement qui rapproche la gauche progressiste et la droite extrême dans ce combat contre les idées qui dérangent

 

 

 

 

 

Les Etats-Unis sont au cœur d’une frénésie d’interdiction de livres. Selon Pen America, 1648 livres ont été interdits dans les écoles publiques du pays entre juillet 2021 et juin 2022.
Ce nombre devrait augmenter cette année, car les politiciens et les organisations conservatrices intensifient leurs efforts pour censurer les ouvrages traitant de l’identité sexuelle et raciale.

Des Etats contrôlés par les républicains comme la Floride et l’Utah ont pris des mesures sévères contre des bibliothèques scolaires au cours des derniers mois, en interdisant des titres qui traitent de questions raciales, sexuelles et de genre, comme l’ouvrage d’Ibram X. Kendi intitulé How to Be an Antiracist et Gender Queer: A Memoir, de Maia Kobabe. Dans certaines régions de Floride, les écoles ont reçu l’ordre de limiter l’accès aux livres sur la race et la diversité, et ont été prévenues que les enseignants qui partagent des «documents obscènes et pornographiques» avec leurs élèves risquent 5 ans de prison. En Caroline du Sud, le gouverneur Henry McMaster a parlé du livre de Kobabe, qui a remporté le Prix Alex de l’American Library Association pour les jeunes adultes en 2020, comme un exemple de «matériel obscène et pornographique.»

Les interdictions de livres d'aujourd'hui sont largement le fait de politiciens populistes de droite et de groupes de parents qui prétendent protéger les communautés chrétiennes saines et familiales de la décadence de l’Amérique urbaine. Ainsi, un livre pour enfants mettant en scène des personnages LGBTQ+ relève de leur définition de la pornographie. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis, probable candidat à la présidence, est sans doute le principal défenseur de la censure d’Etat et des interdictions de livres modernes. Le mois dernier, DeSantis et ses alliés de la Chambre des représentants de l’Etat ont introduit un nouveau projet de loi qui interdirait aux universités et aux collèges de soutenir les activités du campus qui «épousent la diversité, l’équité et l’inclusion ou la rhétorique de la théorie de la race critique». Ce projet de loi vise aussi à supprimer la théorie de la race critique, les études de genre et l’intersectionnalité, ainsi que tout «dérivé» majeur ou mineur de ces systèmes de croyance» des programmes universitaires.

Mais même si les appels à l’interdiction des livres sont moins nombreux de la part des progressistes de gauche, ils peuvent, eux aussi, être intolérants envers la littérature qui les offense. Des classiques comme To Kill a Mockingbird (Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur) et The Adventures of Huckleberry Finn (Les Aventures d’Huckleberry Finn) ont été retirés des listes de lecture de certaines écoles parce qu’ils contiennent des insultes raciales et pourraient «marginaliser» certains lecteurs.

Certes, la répression de la liberté académique par la droite est plus dangereuse que les allergies littéraires de la gauche. Ce qui est intéressant, cependant, c’est de voir combien l’intolérance de la gauche et celle de la droite ont en commun. Les populistes de droite comme DeSantis ont tendance à imiter la rhétorique progressiste de l'«inclusion» et la «sensibilité» en classe. Les étudiants blancs, disent-ils, doivent être protégés de l’apprentissage de l’esclavage ou du rôle de la suprématie blanche dans l’histoire américaine parce que cela pourrait les bouleverser et les faire se sentir coupables.

Ce mimétisme de la droite empruntant au jargon de la gauche peut être considéré comme une forme de revanche de mauvaise foi. Après tout, la force motrice du puritanisme conservateur aux Etats-Unis a toujours été le fondamentalisme, et non l’inclusion. Mais le dogmatisme religieux est intimement lié à la peur d’être offensé. La controverse qui a suivi
la publication des Versets sataniques de Salman Rushdie en 1988 en est un bon exemple. En plus de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny demandant la mort de l’auteur, les conservateurs chrétiens condamnent Rushdie pour s’être moqué de la religion. Certains membres de la gauche, bien qu’ils n’appartiennent à aucune religion, critiquent tout de même Rushdie pour avoir offensé des millions de musulmans.

Les puritains chrétiens ne s’opposent pas aux livres traitant de sujets homosexuels uniquement parce que la Bible interdit l’homosexualité, mais aussi (et peut-être surtout) parce que cela viole ce qu’ils croient être l’ordre naturel. Ce n’est pas si différent des sentiments de milliers de personnes qui ont récemment signé une lettre de protestation contre la couverture des questions de transgenre dans le New York Times. Les signataires étaient contrariés par le fait que certains articles supposaient que la question du genre n’était peut-être pas réglée scientifiquement. L’un d’entre eux, rédigé par la chroniqueuse Pamela Paul et prenant la défense de J.K. Rowling, a particulièrement choqué. Rowling ne déteste pas les personnes qui ont changé de sexe, mais elle ne croit pas qu’être une femme, ou un homme, soit simplement une question de choix.

Les progressistes qui appellent à l’interdiction des livres Harry Potter de Rowling (eux-mêmes également dénoncés par les zélateurs de la droite pour leur promotion de la sexualité et de l’homosexualité) ne le font pas, dans l’ensemble, pour des raisons religieuses. Encore une fois, ils évoquent des lieux de travail peu accueillants, la marginalisation, l’insensibilité, etc. Mais ils sont souvent aussi dogmatiques que les croyants religieux. Ils sont convaincus qu’une personne née avec des organes génitaux masculins est une femme si elle le dit. Mettre en doute cette conviction, comme le fait Rowling, viole leur vision de la nature.

Il ne s’agit pas de suggérer que les menaces de la gauche sur l’accès des étudiants aux livres sont aussi sérieuses que celles venant de l’extrême droite. Contrairement aux partis d’extrême droite, y compris l’actuel Parti républicain, les politiciens de centre gauche n’appellent généralement pas à des interdictions légales imposées par l’Etat. Néanmoins, une certaine rhétorique progressiste fait le jeu de la droite populiste.

Sans plateforme économique cohérente, le GOP s’est lancé dans la guerre culturelle américaine. Mais étant donné que les appels des conservateurs religieux et sociaux ont tendance à mieux convaincre les électeurs que des positions dogmatiques sur les identités raciales et sexuelles, ce n’est pas une guerre que la gauche a des chances de gagner.

Les démocrates et les autres progressistes du monde occidental seraient bien inspirés de se concentrer moins sur les sentiments et plus sur les intérêts économiques et politiques des électeurs.


Ian Buruma est l’auteur, tout récemment, de The Churchill Complex: The Curse of Being Special. (Penguin, 2020).

Copyright: Project Syndicate, 2023.
www.project-syndicate.org

Pour aller plus loin:

. Suzanne Nossel: «Aux Etats-Unis, la censure de livres en milieu scolaire prend des proportions effrayantes»

. Quand les étudiants français déboulonnent Godard, Koltès ou Tchekhov

. Plus de «gros» ou «blancs» dans ses contes: Roald Dahl «doit se retourner dans sa tombe»

 

 

 

 

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CORRELATs

 

  1.  .....Le Logos divin, la révolte contre la dictature libérale, le mauvais sort du posthumanisme
  2.  ..... La vie de l'esprit d'Hannah Arendt  ...... par l' homocoques.com
  3.  ......l'unicité du savoir ....vu par un scientifique Edward 0. Wilson ... la CONSILIENCE
  4. ..... par l'homocoques.fr
  5.  ....Présence orthodoxe  .... pour l'hcqS le 17.04.23
  6. on revient toujours au modèle dit aristophanien. Pour la centième fois : enseigner, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu. Et c’est précisément dans cette mesure que la relation enseignante peut encore, dans l’Université, constituer une dernière ligne de résistance – y compris à l’Université. Elle ouvre, fraye une sorte de zone extérieure à l’intérieur. Unheimliche, comme cette fameuse étrangeté qui squatte l’intimité. La chose extime, toujours déjà oubliée et inoubliable.

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https://www.institut-de-theologie.fr/But-Origine-et-role.php

Présence orthodoxe ? ... pour Jésus

Origine, rôle et buts de l’Institut Saint-Denys

 


Rôle de l’Institut

L'Institut Saint-Denys est né de la rencontre entre la Théologie orthodoxe par la voix patristique portée par l’Archiprêtre Evgraph Kovalevsky et la Confrérie Saint-Photius, et des Français attachés à la redécouverte de ce mode de vie et de connaissance. Ces circonstances définirent son rôle. Ainsi, l’Institut Saint-Denys est résolument enraciné dans l’Occident, en particulier dans cette ville de Paris qui fut toujours le carrefour où se rencontrèrent et se heurtèrent les différentes écoles, les différents mouvements de l'humanité. Depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, les philosophes, les théologiens, les artistes, les savants de tous pays se rencontrent et de ce choc, de cette conjoncture a surgi cet esprit de Paris unique par son universalité et son raffinement. Mais, la voix de l’Orthodoxie en était absente depuis mille années, après ce Monastère dirigé à Saint-Denis par Jean Scot Érigène. Ce manque commence d'être humblement comblé. Le désir de l’Institut Saint-Denys est d'apporter une pierre à la construction commune de la spiritualité en France, et ceci sans idée de prosélytisme : la collaboration de professeurs catholiques romains et protestants le prouve clairement.

Par ailleurs, l'ecclésiologie peut avoir deux aspects qui ne font qu'un théologiquement, mais qui se distinguent dans la tension de l’esprit :

  • l'Église, colonne de la Vérité, conservatrice fidèle des dépôts apostoliques, l'Église traditionnelle 
  • et l’Église eschatologique, regardant l'avenir, l’accomplissement.

L'Église n'est pas que plénitude : elle est aussi un chantier, un édifice en construction, qui se développe à travers les siècles et les peuples jusqu'à la stature de l’Homme parfait ...( hcqS ... l'homonisation ? ). Ce dernier aspect prédomine dans notre Institut qui construit avant tout l’avenir immédiat et cherche à donner à la jeunesse le stimulant de la vie religieuse, montrant que l'Orthodoxie peut et doit vivre dans des cadres nouveaux : ceux de l’Occident. Établi dans ce rôle, notre Institut ne s'arrête pas, dans sa fidélité à la Tradition, au proche passé de l’Orthodoxie, mais retourne à l’époque où elle était occidentale autant qu’orientale, s'appuyant sur le dynamisme apostolique originel pour avancer dans le présent et dans l’avenir.

Après la naissance de l’Institut Saint-Denys, le premier élément apporte la voix orthodoxe dans la spiritualité de la France ; le deuxième élément est l’aspect constructeur et chantier de l’Église. Un troisième élément définit le rôle de l’Institut Saint-Denys : l'attitude de l'Église orthodoxe vis-à-vis des Sciences théologiques.

Cette attitude diffère profondément de l’enseignement élaboré en Occident au cours de la grande époque gothique, complétée par la Renaissance et les Temps modernes. Les conflits qui se succédèrent entre la foi et la raison, entre ce que l'on doit croire et ce que l'on peut comprendre, la lutte entre l’autorité de l’Église et la libre recherche de la vérité, n'ont pas de place dans la conception orthodoxe. La crise récente moderniste, la crise encore plus récente et si douloureuse entre progressistes et intégristes, serait impensable dans l’ambiance orthodoxe : car les problèmes se présentent sur un autre plan et sont résolus dans un autre contexte.

Mais, expliquer brièvement l’attitude orthodoxe est une difficulté très grande. Il faut, en effet, faire presque table rase de toute notion reçue. Les termes tels que : grâce, salut, foi, raison, autorité de 1’Église, libre recherche, dogme, connaissance, canon..., ontune autre résonance dans la Foi orthodoxe.

L'Église orthodoxe enseigne la primauté de la Tradition vivante : le Saint-Ésprit agissant dans l’Église est juge dernier, ultime. Pour devenir "Théologien" et acquérir la connaissance réelle, il est nécessaire de se plonger dans le courant de la Tradition et de rechercher constamment l’Ésprit-Saint. L'infaillibilité n'appartient pas au magistère de l'Église, mais au Saint-Ésprit vivant dans l’Église et dans la Tradition. Le Credo, les catéchismes, les livres de Théologie sont des points de repère, des guides ! Cependant, les guides aident à visiter la maison, mais ils ne sont pas la maison. L'Écriture Sainte, nourriture essentielle de l’esprit théologique, demeurerait lettre morte si elle était prise comme un document extérieur.

L'Église orthodoxe enseigne la liaison intime entre la Théologie et la vie personnelle ! La Théologie doit s'inscrire dans le cœur de l’homme, transformer l’intelligence, ouvrir l’esprit à une nouvelle connaissance du monde. L'expérience spirituelle est son laboratoire. L'Église accueille, certes, la Théologie scolaire, basée sur les documents, mais elle ne lui accorde qu'une autorité relative. Saint Jean Climaque dit à ce propos : Il n'est pas moins honteux à un Maître de puiser dans les citernes mortes des écrits des autres, et non dans la source vive des infusions de l'Ésprit Saint dans le sien, qu'il l'est à un peintre de copier seulement les anciens maîtres et de ne rien faire d'original lui-même.

Telles sont les exigences de la Théologie orthodoxe. Il apparaît, par ces quelques précisions que l’Institut Saint-Denys a pour rôle de tendre les cœurs et les esprits vers cette attitude : Connaître les documents, l'Écriture, les Pères, les Canons, la Liturgie, l`Histoire, les Sacrements dans l'Ésprit Saint, et non pas prouver et rechercher l'Ésprit Saint par les documents. Ceci oblige et conditionne à se représenter et à vivre la vie et l’enseignement de l’Institut moins comme universitaire que comme école de recherche libre liée à l’expérience spirituelle personnelle. D'où, sans nier le bienfait des méthodes universitaires (la critique, la relativité...), en admirant la largeur des vues et des programmes des grandes Universités, l'Institut Saint-Denys tendra à transformer l’intelligence (à éduquer plus qu'à instruire), à ouvrir l’esprit et le cœur à la connaissance nouvelle, à plonger dans la Tradition vivante plus qu'à s'appuyer sur les Credo, catéchismes, livres, appareillages critiques et historiques.


Les buts de l’Institut

Quel est l’esprit des buts de l’Institut ?

Lorsque l'on consulte les programmes des Instituts et Facultés de Théologie des différents pays et des différentes confessions, on est frappé par leur pauvreté en comparaison des sciences profanes et du caractère arbitraire de leur agencement. Nous ne pouvons cacher la situation affligeante de la science théologique par rapport aux autres sciences : non dans son sujet, non dans ce qu'elle enseigne, mais dans le comment de son enseignement, dans le développement de cet enseignement.


Lorsqu'on ouvre les livres des étudiants de la Sorbonne, à la page Médecine ou Sciences humaines, on trouve des dizaines de titres, de pages. Pour la Théologie, il n'y a que deux ou trois lignes. Et pourtant l’objet de la médecine est de guérir les corps seulement, tandis que celui de la Théologie dogmatique seule, par exemple, est d'instruire sur Dieu et en Dieu, sa révélation, sa manifestation, son économie, sur les anges, sur l’homme, sur l'Église, sur la transfiguration et la déification du monde !


Pouvons-nous, dans ces conditions, affirmer qu'il y ait une science théologique dogmatique proportionnée aux sciences modernes ?
Au Moyen Âge, il y a quatre sciences spécialisées : Médecine, Droit canonique, Droit civique, Théologie. La Théologie tenait une place au moins égale aux autres, et si cet équilibre était artificiel et bizarre, discutable, il n'en demeure pas moins que toutes ces sciences avaient en commun un caractère "embryonnaire". Mais, les siècles ont passé, les sciences se sont enrichies, et la Théologie, dans sa généralité, a gardé ses vieilles positions, à part quelques retouches. L'introduction tardive de la critique historique dans la Théologie n'est que l’empreinte profane, et non pas un élan organique de la Théologie.


Étant donné le niveau de l’enseignement moderne, rien que la Théologie dogmatique se devrait de produire une quarantaine de disciplines et d'ouvrir les mondes de la Tradition, de l'Angélologie, de l’Anthropologie, de la Cosmologie, de la Mystériologie..., aux différences autrement plus vastes et profondes que celles qui séparent, par exemple, la mécanique des fluides et la mécanique rationnelle ou quantique.

Prenons le cas de la Théologie pure qui parle de Dieu. La science de la Trinitéet la science de la Théophaniey occuperaient deux chapitres. En réalité, elles devraient représenter deux disciplines avec leur propre méthode :

  • la science de la Trinité exige la purification progressive de l'intelligence par l’abstraction et le dépouillement de tout esprit et de tout objet pour arriver à la logique supérieure ;
  • la science de la Théophanie, par contre, réclame le silence de l'intelligence et le développement du don de discernement.
    La première se dégage des faits, la deuxième est l’étude des faits.

On reproche à la Science moderne d'avoir perdu, par ses spécialisations et son caractère analytique, la vision de l'unité du monde et de la hiérarchie des valeurs. Ces reproches sont justifiés. Mais, il serait injuste de prétendre que la Théologie, de par son caractère rudimentaire, a préservé "la synthèse". Peut-être, la Théologie, peut-elle par son contenu, même dans son état actuel, servir d'ordonnatrice dans l’anarchie de la conscience moderne. Mais, elle le doit à ses dogmes essentiels, et non pas à ses sciences ! Et si les disciplines profanes exigent plus de "vases communicants", la Théologie, elle, exige un immense enrichissement.


Ces remarques nous amènent à constater que les programmes des Facultés de Théologie doivent subir des réformes. Nous ne prétendons nullement les accomplir, mais simplement essayer de les découvrir ! Tel est l'un des buts essentiels de notre Institut. Et si la vie et les urgences pratiques nous obligent à conserver les vieilles robes, acceptons-les comme une pauvreté évangélique !


Étant donné l’état actuel de la Théologie, notre Institut Saint-Denys fait appel à tous ceux qui s'en occupent, disant :

  • luttez contre une satisfaction facile et, les études étant terminées, sachez garder le sentiment d'une ignorance à peine éclairée ;
  • soutenons, patronnons autant que possible tous les travaux susceptibles d'apporter un avancement à la science théologique.

Les instituts orthodoxes varient selon les époques et les pays, mais on a l'impression qu'ils copient les facultés romaines ou protestantes en y apportant quelques retouches. Il est curieux de noter que la majorité des écoles orthodoxes mettent en tête de leurs programmes l’Ancien et le Nouveau Testaments, tandis que les catholiques romains et les protestants commencent par la Théologie dogmatique. L'on trouve partout l’Ancien et le Nouveau Testaments, la Théologie dogmatique, pastorale, morale, souvent comparée et générale, la Liturgie, le Droit canon, l'Histoire de l'Église, les disciplines théologiques et les langues. Certains ajoutent la Sociologie chrétienne, l’Archéologie, l'Hagiologie (genre à la mode) et l’Apologétique (désuète). Il nous faut tendre à trouver des disciplines manquantes en élargissant chaque discipline.


Et enfin, un autre but (en dehors de la découverte) est dans l’obéissance aux commandements des Pères, nos maîtres incomparables de la vie spirituelle et de la Science théologique.


Le principe fondamental de l’enseignement orthodoxe est la Transfiguration du cœur, de l'intelligence et de la volonté. C'est-à-dire que l’enseignement ne se limite pas à l’éducation intellectuelle, car sans éducation du cœur et de la volonté, il serait incomplet et profondément mutilé. Le cœur se transfigure par la participation à la vie liturgique et aux sacrements, l’intelligence par les études théologiques, la volonté par l’effort courageux. L'étudiant doit tenir compte de ces trois éléments dans sa formation, et leur donner valeur égale :

  • conscience liturgique
  • connaissance théologique
  • comportement dans la vie.

Les professeurs et les étudiants devraient équilibrer ces trois principes, afin de marcher vers la Transfiguration de l'être total.
Notre Institut Saint-Denys a aussi pour but de promouvoir ces trois aspects de la vie : par son enseignement, d’éduquer l’intelligence, le cœur et la volonté. Mais, il y faut la Liturgie et l’effort quotidien. Car celui qui ne se réjouit pas d’aller à la Maison du Seigneur, du Dieu de sa jeunesse, et qui ne se presse pas en compagnie des Anges à louer son Maître, est incapable de suivre avec profit les cours de Théologie.


Monseigneur Germain, archevêque de Saint-Denis
et de l’Église orthodoxe de France,
Recteur de l’Institut.

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Les analyses consacrées aux activités mentales de la pensée, de la volonté et du jugement, que Hannah Arendt fait dans les deux tomes de La vie de l'esprit prennent explicitement le sens d'une incursion dans les fragments d'une tradition philosophique déjà démantelée et sans autorité (3).
  • Tryptique Homocoques

    par la "crainte" et l'"obéissance" par la " peur de perdre" en l'harmonie EN . l'UNi-vers- Un NOUS. autocentré: des Moi, JE. autocentrés par tranche: multiples nous . Un EN Nous : Nos vérités. dogmatique: Mes vérités ""vues " et " entendues" je vie . EN la voie de la Vérité de la Vie. vérité incarnée: l'amour de la torah

    • Hannah Arendt

      Public/privé: opposition constitutive du politique selon Arendt, qui s'opère lors de la naissance de l'espace public à Athènes au ve siècle av. J.-C. : d'un côté les hommes libres, soucieux du public, c'est-à­ dire des affaires communes, et qui en débattent librement, de l'autre la sphère obscure de la vie privée, où chaque homme libre règne en maître domestique sans rendre de ...

    • Vendre du temps de cerveau

      La vie de l'Esprit .... la pensée a le pouvoir de prévenir les fausses valeurs et fausses croyances et, par suite, celui de nous préparer à la faculté du jugement, ce qui est la plus politique des activités mentales....par Hannah Arendt. La mort des idéologies est l'idéologie des années 80 ...«l'expert» : le socio-typologue, le psychologue comportemental, le consultant, qui ...

    • La Parole est en Nous

      En même temps, on note la quête de sens de nos contemporains, dont les phénomènes culturels sont les témoins, notamment dans les nouveaux mouvements religieux très présents en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie: désir de tout homme de percevoir le sens profond de son existence, de répondre aux questions fondamentales de l'origine et de la fin de la vie, et de marcher vers le ...

    • CORPS et ESPRIT. et la aussi. le corps est dans l'esprit comme l'esprit est dans le corps . Comme les hommes elles en connaissent les multiples aspects de la vie : naissance , croissance , formation ... plénitude, doute, tiraillement .....conflit, affirmation, ...un age ..une mort ...la vie par les générations qui se succèdent....

    • Centres culturels catholiques

      Rencontre des Centres culturels catholiques . Sarajevo : Conférence du

 

 

 

 

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 http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/03/03/le-logos-divin-la-revolte-contre-la-dictature-liberale-le-mauvais-sort-du-p.html

 

Le Logos divin, la révolte contre la dictature libérale, le mauvais sort du posthumanisme

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/bozhestvennyy-logos-vosstanie-protiv-liberalnoy-diktatury-zloy-rok-postgumanizma

En décembre 2022, la salle de concert d'État A. M. Katz à Novossibirsk a accueilli le premier forum sibérien du WRNS avec la participation des chefs du gouvernement de la région de Novossibirsk et de la métropole de Novossibirsk de l'Église orthodoxe russe. Parmi les orateurs de l'événement figurait le philosophe le plus célèbre de la Russie moderne, Alexandre Douguine, avec lequel le correspondant de Leaders Today, Alexander Zonov, s'est entretenu un peu plus tard à Moscou.

ALEXANDER ZONOV : Alexander G. Dugin, quelle est l'importance de la philosophie de nos jours et qui peut bénéficier de cette science ?

ALEXANDER DUGIN : A mon avis, la philosophie est destinée à un type particulier de personnes qui gravitent vers la verticale: vers la profondeur, vers la hauteur. En ce sens, l'idée de Platon d'un État dirigé par des personnes qui ont fait leur chemin vers la lumière de la philosophie, qui est liée à la religion et à l'esprit, est très correcte. En fait, tel est mon objectif: transmettre l'idée que, dans notre culture, nous devons réserver une place centrale à ce "trône d'or" qui devrait être le cœur de l'État. Ce que j'appelle de mes vœux, ce n'est donc pas tant la pratique de la philosophie, mais plutôt la révérence à son égard et le fait de la placer au centre de tout : économie, vie sociale, politique. Après tout, même la plupart des sciences ne sont que des aspects appliqués de la philosophie. Ce n'est pas par hasard qu'en Occident, le diplôme de doctorat s'appelle PhD, c'est-à-dire "docteur en philosophie", et celui qui ignore la philosophie ne mérite pas un tel titre. C'est-à-dire que, à proprement parler, ce n'est pas du tout un scientifique.

A.Z.: Et quelle est la différence entre la philosophie et la science ? C'est pourquoi, par exemple, les mathématiques sont souvent considérées comme une discipline à l'intersection de la philosophie et de la science, la physique est plutôt considérée comme une science, et l'éthique comme une philosophie. Où se situent ces frontières ?

A.D. : Il ne fait aucun doute que dans la société traditionnelle, la philosophie et la science représentaient un seul et même continuum. Les hypostases contemplatives et appliquées n'y étaient pas détachées les unes des autres. Les mathématiques pures avaient toujours été l'occupation des théologiens, car elles traitaient des principes et des lois fondamentales de la pensée, distribués au sein du Logos, le principe divin au sein duquel les lois logiques et mathématiques étaient valables. Le passage aux disciplines appliquées, le mouvement vers la matière, la nature (qui est le domaine des autres sciences - comme la physique, etc.) a nécessité d'autres méthodes, élevées à l'unité, mais avec certains changements essentiels.

Par exemple, chez Albert le Grand, nous pouvions lire tout à la fois des traités sur les anges et sur les propriétés des minéraux. Mais tout est bien à sa place. L'angélologie exige certaines procédures intellectuelles, la minéralogie d'autres.

Dans la culture d'Europe occidentale, cependant, lors du passage de la société traditionnelle aux temps modernes, cette unité a commencé à se fracturer. La philosophie des temps modernes et la science des temps modernes ont émergé. La science, depuis l'époque de Newton, de Galilée, a commencé à prétendre qu'elle porte la dernière vérité sur la structure de la réalité extérieure. Mais la philosophie des temps modernes - de Leibniz à la phénoménologie de Brentano et Husserl - a suivi une trajectoire différente : elle a poursuivi la culture du Logos, préservé la valeur du sujet et, dans l'ensemble, essayé de sauver la dignité de la pensée. Au 19ème siècle, Wilhelm Dilthey a divisé toutes les sciences en spirituelles et naturelles - Geisteswissenschaften et Naturwissenschaften.

Mais cette division est insidieuse ; elle contient un piège. Les personnes qui font de la science aujourd'hui supposent qu'elles ont affaire à quelque chose d'objectif, contrairement à la philosophie, qui erre dans les labyrinthes d'une subjectivité difficile à cerner. Les membres des sciences naturelles ont tendance à ne pas penser au paradigme philosophique qui sous-tend ce qu'ils font. Mais une fois qu'ils commencent à y penser - comme Heisenberg, Pauli, Schrödinger - ils découvrent que la science ne traite rien d'autre que certaines projections de la conscience philosophique.

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Et voici ma conclusion finale sur la base de nombreuses années de recherche sur la philosophie des sciences et l'histoire des sciences : la science moderne n'est rien d'autre que de la philosophie, qu'une philosophie matérialiste, titanesque et fausse. Elle est essentiellement anti-philosophie. Si nous lisons After Finitude de Quentin Meillassoux, il deviendra clair qu'il y a enfin eu cette rencontre entre la philosophie noire implicite (l'anti-philosophie) jusqu'alors dissimulée sous le nom de "science" et la philosophie ardente de l'Occident, encore couplée au sujet qui s'efface, au Logos qui se dissipe. Nous sommes arrivés au point de révéler ce drame séculaire. La science moderne est plus que l'application des principes de la philosophie moderne (la philosophie de la modernité) aux domaines d'application. Il s'agit précisément d'une philosophie qui est subversive et destructrice dès le départ. C'est essentiellement une philosophie du mensonge, puisqu'elle repose sur des prémisses entièrement fausses et contre nature - atomisme, matérialisme, nominalisme.

La science moderne a joué un rôle énorme - décisif - dans ce qui se passe aujourd'hui dans la société occidentale - sa dégénérescence, sa perte de verticalité, d'éthique, de religion. L'athéisme offensif agressif implicite dans la science a conduit la civilisation à la croyance abjecte qu'il n'y a pas de Dieu, et s'il y a un Dieu, alors seulement en tant que cause logique - quelque chose comme un Big Bang, une chaîne causale déduite de façon purement rationnelle.

A.Z. : C'est pourquoi vous préférez l'orthodoxie, qui est littéralement "l'orthodoxie chrétienne" et qui a une nature plus traditionnelle ?

A.D. : Pour moi, l'orthodoxie est la vérité absolue : à la fois la vérité religieuse, la vérité théologique et la vérité philosophique. Ce choix semble aléatoire à première vue (je suis né dans ce pays et j'ai été baptisé ici quand j'étais enfant), mais en réalité, c'est un choix conscient. Je suis venu à l'église à l'âge adulte. J'ai étudié diverses religions traditionnelles et je les tiens toujours en haute estime sur le plan philosophique. Mais pour moi, la vérité est absolue dans le christianisme orthodoxe et c'est un chemin direct vers la dimension verticale la plus vraie du ciel. Pour le peuple russe, notre Église avec ses traditions, son lien avec les profondeurs des siècles, avec l'éternité est un luxe sacré, et il serait déraisonnable de le refuser.

A.Z. : Eh bien, de la science et de la culture, je propose de passer à la politique. On dit que par rapport au 20ème siècle, où les blocs idéologiques fascistes, communistes et libéraux étaient fortement ancrés dans la société, le 21ème siècle est désidéologisé. Comment évaluez-vous cette affirmation ?

A.D. : Le terme "désidéologisation" décrit en partie correctement notre situation, mais si vous regardez plus en profondeur, ce n'est pas le cas. Les trois idéologies qui avaient déjà été façonnées définitivement au 20ème siècle - le fascisme, le communisme et le libéralisme - ont cessé d'exister sous leur ancienne forme classique. Mais elles ne se sont pas contentées de se réduire et de disparaître. Elles se sont combattues âprement - y compris dans des guerres mondiales - tout au long du 20ème siècle.

À la fin du 20ème siècle, le libéralisme a gagné - il est devenu non seulement une idéologie, un ensemble d'attitudes, mais quelque chose comme une vérité absolue et incontestable. Le libéralisme est entré dans les choses, dans les objets -- la science, la politique, la culture -- et est devenu la mesure universelle des choses. Les deux autres idéologies dominantes -- le communisme et le fascisme -- se sont effondrées, perdues, et sont devenues des simulacres, que les libéraux victorieux manipulent librement et cyniquement aujourd'hui.

Mais quel meilleur moyen de soutenir les nouvelles idées fondamentales de l'économie de marché, de la démocratie représentative en politique, des droits de l'homme et du post-modernisme dans la culture, du progrès technologique dans l'idéologie et du plus haut niveau d'individualisme dans la définition de la nature humaine que le libéralisme, y compris l'abolition du genre en politique et le règne de l'intelligence artificielle ? Le libéralisme a mis la réalité humaine universelle sous son contrôle, et aujourd'hui, cette idéologie est devenue ouvertement totalitaire et obsessionnelle. Nous vivons donc dans une ère d'hyperidéologisation, seulement cette idéologie au nom de laquelle se perpétue la dictature mondiale est le libéralisme, imprégnant les objets, les gadgets, les réseaux, la technologie, les codes numériques.

D'autre part, il y a un désir croissant de résister à cette dictature libérale, mais à la lumière de l'échec du communisme et du fascisme au 20ème siècle, sans les désigner comme des constructions idéologiques inefficaces et vaincues. L'heure est au départ de ces trois anciennes idéologies. Nous devons donc nous attacher à critiquer le libéralisme à partir de nouvelles positions et à rechercher des scénarios et des alternatives entièrement nouveaux - de préférence en dehors de l'Europe et de la modernité européenne. Le destin de l'humanité ne s'arrête pas à la culture de l'Europe des 500 dernières années. Elle inspire un grand nombre de personnes aujourd'hui, mais il ne s'agit pas de désidéologiser, mais de trouver des moyens d'écraser l'hégémonie libérale avec le soutien de nouvelles idées. C'est ce que j'appelle la Quatrième Théorie Politique.

A.Z. : Peut-on dire que la Russie fait partie de ces nombreux pays ?

Dans les années 1990, la Russie a essayé de devenir un élève modèle du libéralisme. Et cela reste, hélas, un élément de notre système d'exploitation. Mais aujourd'hui, en effet, nous sommes présents et nous tentons de défendre notre souveraineté, de nous débarrasser de notre dépendance totale au langage même, à la syntaxe, du mondialisme libéral. Nous avons défié la Matrice, mais nous sommes toujours à l'intérieur. Dans la situation actuelle, celle de l'Opération militaire spéciale, cela a été clairement établi. Oui, il s'agit d'une revendication de souveraineté civilisationnelle et donc d'une idéologie propre. Évidemment, elle ne peut être libérale en aucune façon, mais elle ne peut pas non plus être communiste ou nationaliste.

Mais nous n'avons pas encore donné le maximum, nous nous sommes seulement rebellés. Jusqu'à présent, cela ressemble à une protestation des esclaves du libéralisme contre les maîtres du libéralisme. Mais pour gagner cette rébellion de la civilisation souveraine, les rebelles doivent proposer un autre modèle, alternatif, leur propre langage, leur propre idéologie.

A.Z. : En parlant de modèle. En 2020, des amendements ont été apportés à la Constitution, mais ils n'ont pas touché à l'article 13 qui dit qu'"aucune idéologie ne peut être établie comme idéologie d'État ou obligatoire". Selon vous, pourquoi le président Poutine a-t-il décidé de ne pas modifier cet article ? Pour que l'idéologie libérale ne devienne pas l'idéologie d'État ? Et comment un Etat peut-il exister sans idéologie ?

A.D. : Nous sommes confrontés à une civilisation libérale mondiale, et il est impossible d'y résister sans notre propre plate-forme idéologique. La demande visant à inscrire dans notre réel notre idée russe, cette idée qui justifie notre civilisation, qui implique la protection des valeurs traditionnelles (ce à quoi vise le décret présidentiel du 09.11.2022 "Sur l'approbation des fondements de la politique publique"), est évidente et est reconnue par le peuple et les autorités. Je pense toujours que les hauts dirigeants du pays ne remettent pas en question le fait que la Russie a besoin de sa propre position civilisationnelle. Et cela signifie sa propre idée.

Quant à l'article 13 que vous avez cité - il peut être interprété comme une autre initiative subversive des libéraux qui voulaient éviter une rechute dans le communisme, dont ils avaient peur. Dans les années 1990, les réformateurs libéraux pensaient que si l'idéologie était totalement interdite, le libéralisme resterait la seule idéologie, synonyme de "normalité" et de "progrès". C'est comme ça à l'Ouest, donc ça devrait être comme ça chez nous. Et, disent-ils, ce n'est pas une idéologie, mais une sorte d'évidence.

De nos jours, les libéraux n'ont pas l'hégémonie politique dans la société russe qu'ils avaient dans les années 1990, mais ils conservent leurs positions à de nombreux niveaux de l'appareil d'État, dans les structures de gestion, les affaires, la politique - dans l'élite en tant que telle. Et c'est ainsi que cette classe dirigeante à orientation libérale résiste au changement constitutionnel, continuant à défendre ses intérêts claniques et mondialistes comme une sorte de secte totalitaire. Il est tout à fait évident que la nouvelle idéologie d'État en Russie ne peut être qu'antilibérale. Lorsque la question deviendra un enjeu, la majorité de la population aura son mot à dire, et les valeurs traditionnelles seront légitimées et une idéologie traditionnelle établie.

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A.Z. : Le concept central de votre philosophie est le Dasein, un concept philosophique utilisé par Martin Heidegger. C'est un terme difficile à traduire et mal compris en Russie. Pour les lecteurs qui ne sont pas forts en philosophie académique : qu'est-ce que c'est ?

A.D. : Le Dasein est en effet un concept difficile, et Heidegger lui-même n'appréciait pas la façon dont il était traduit dans d'autres langues. Chez Heidegger, le Dasein est une présence pensante dans le monde qui existe à travers un peuple, donc, dans un sens, nous pouvons dire qu'un peuple est synonyme de Dasein. Un peuple n'existe pas en tant que totalité d'individus (ce serait l'explication libérale d'un peuple), ni en tant que classe (ce serait la justification communiste), ni en tant que nation politique, encore moins en tant que race (ce serait la définition politique ou biologique d'un peuple), mais en tant que sujet autonome de l'histoire, passant par sa présence dans le monde de l'être.

Ceci est vraiment difficile à comprendre d'emblée, et je suggère à ceux qui le souhaitent de se familiariser avec les œuvres de Heidegger, et surtout avec Sein und Zeit, mieux encore, en version originale, en allemand, car, malheureusement, ce livre n'est pas traduit correctement en russe.

A.Z. : Et puis lisez votre "Quatrième théorie politique" (4TP). Comment la décririez-vous pour le lecteur non initié ?

A.D. : La 4TP est axée sur le caractère sacré de l'être historique, d'un peuple dans son ensemble, et de la mission spirituelle-intellectuelle de l'homme dans le monde. Le plus proche correspond aux idées du Père Sergius Bulgakov, sa "philosophie de l'économie" construite comme un projet de transformation de l'activité économique en une liturgie toute nationale, une transfiguration du monde par la Sophia.

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A.Z. : La "liturgie nationale" semble une terminologie sublime. Mais quelle est la base économique de la 4TP ?

A.D. : Le célèbre économiste russe Alexandre Galushka, auteur du livre Le cristal de la croissance, a développé, à mon avis, un modèle d'économie efficace et utile à l'opposé des trois idéologies politiques : libérale, communiste et nationaliste. Galushka voit la solution au principal problème économique - en termes libéraux, l'inflation - dans la création d'un système financier à deux circuits. L'argent du "premier circuit" est de l'argent ordinaire ; le "second circuit" est constitué d'argent utilisé pour la construction stratégique, les projets à grande échelle, la défense et la création d'une infrastructure puissante. Cet argent n'entre pas sur le marché. La création de ce "second circuit", réservé aux projets stratégiques, a également été perçue par Galushka dans les réformes de Franklin D. Roosevelt (basées sur Keynes), et dans l'Allemagne nazie dans la stratégie de Hjalmar Schacht, et sous Staline. Galushka a trouvé l'expression la plus compacte de cette stratégie chez l'économiste russo-allemand du début du 20ème siècle, Franz Ballod. Chaque fois que le modèle à deux boucles est accepté par la société, il y a une percée puissante dans le développement de l'État. Et ceci est complètement indépendant du libéralisme, du communisme ou du fascisme. Il ne s'agit pas de ces idéologies, il s'agit d'autre chose. Plus précisément, une combinaison de l'État et du peuple, du plan et de la libre entreprise.

En acceptant sa proposition, je suis prêt à reconnaître l'approche de Galushka comme l'expression d'une "Quatrième théorie économique", idéalement adaptée à la Russie, où nous avons aujourd'hui un libéralisme complètement épuisé, des tentatives sporadiques d'étatisation, la nostalgie du socialisme et... tout. Et nous devons passer à autre chose.

A.Z. : Mais quand même, les libéraux ont la bourgeoisie, les communistes s'appuient sur la classe ouvrière et les fascistes s'appuient sur les grandes entreprises d'une manière ou d'une autre. Et qui va mettre en œuvre votre idée et l'approche que Galushka suggère ?

A.D. : Le peuple ! En réfléchissant à la façon dont nous devrions comprendre ce qu'est le peuple, je me tournerais vers un rite séculaire subtil qui a été établi il y a quelques années - le Régiment Immortel. Une nation, c'est à la fois les ancêtres et les descendants, tous ceux qui composent la communauté invisible des morts concrets et des vivants concrets. À propos, les anciens Slaves organisaient un rite appelé "Jour du nom de la Terre" au début du mois de mai, le jour de la Saint-Georges et aux dates connexes. C'était le moment où les vivants et les morts étaient unis, mais c'est ce qui façonne la nation. Si nous avons besoin d'une description phénologique d'une nation, c'est ce que nous ressentons lorsque nous marchons tous ensemble avec les portraits de nos morts, nos héros du Régiment Immortel. Et peu importe qui vous êtes - un président, un patriarche ou un travailleur invité : nous avons tous eu des ancêtres qui ont combattu pour notre patrie, et chacun s'en souvient. La présence des morts devient tangible à travers les vivants, et les vivants découvrent la présence de la mort et de l'éternité. Ceci est unique. C'est cela, la nation !

Lorsque l'État s'éloigne du peuple, que l'économie se désintègre et que la culture commence à sombrer dans des chimères sans signification, tout cela devra être corrigé par le peuple. Le peuple est le sujet de la 4TP, le peuple en tant que Dasein, en tant que présence pensante dans le monde, dans leur propre patrie vivante, dans le flux de sang et de mémoire qui unit les ancêtres et les descendants.

Bien sûr, si nous étudions Heidegger attentivement, bien d'autres choses nous seront révélées : par exemple, que toute chose est vivante, et que même tout moyen technique doit avoir sa place dans l'être. Les guerriers donnaient des noms à leurs épées, et les paysans aux chevaux et aux vaches. Ainsi, la relation entre l'homme et le monde forme un lien indéfectible. Et le peuple est l'étalon, le sujet vivant, dont nous pouvons faire l'expérience lorsqu'il est plongé dans son élément historique. Il nous explique beaucoup de choses. La philosophie, tout comme la science, l'économie et la politique, doit commencer à se construire à partir de la plus sûre des fondations, à partir d'un peuple concret et de son identité, de ses valeurs traditionnelles, de son être.

A.Z. : A propos des "êtres vivants". De nombreux futuristes sont aujourd'hui extrêmement méfiants vis-à-vis du progrès technologique. Le génie génétique, la cybernétique, disent-ils, peuvent conduire les riches et les puissants - ceux qui ont de l'argent pour se moderniser, pour s'améliorer - à être supérieurs au reste du peuple. Parlerons-nous d'une société où l'inégalité n'est pas seulement sociale, mais aussi, dans une certaine mesure, biologique ?

A.D. : Ces craintes sont justifiées. Nous nous trouvons au seuil de la fin de l'humanité, et c'est le principe de l'individualisme radical qui y a conduit. En libérant l'homme de pratiquement toutes les formes d'identité collective, il l'a en fait vidé de tout contenu - et en fin de compte, de lui-même. Il s'agit là d'un problème idéologique et historique. Comme le libéralisme reste encore la principale matrice de fonctionnement à l'échelle mondiale, le processus de transition vers des pratiques et des technologies posthumanistes est en fait inscrit dans l'inertie de la formation de la civilisation mondiale. On s'achemine vers la modification de la structure biologique de l'homme, le génie génétique, la création de chimères, de cyborgs, qui vont progressivement supplanter les humains. Nous arriverons ainsi à ce que les futurologues appellent la singularité : la fin de l'homme et le transfert du pouvoir à une intelligence artificielle forte.  Cette évolution est désormais synonyme de progrès. Quand on dit progrès, on parle de digitalisation, et la digitalisation, c'est le démembrement de toute globalité, c'est la domination du code, et tout cela est associé à un individualisme extrême. C'est le nouveau libéralisme, le "progressisme", dans lequel les vieilles idées sur l'être humain et les contraintes éthiques sont considérées comme quelque chose qui a déjà été dépassé. Par exemple, le réseau neuronal Midjourney est déjà tout à fait capable de générer conventionnellement n'importe quelle idée artistique, intrigue et hallucination. Un autre réseau neuronal, ChatGPT, est déjà capable d'écrire des articles non seulement à égalité avec les journalistes professionnels, mais même mieux qu'eux. En un clic, tout le journalisme sera confié au réseau. Les universités n'enseigneront que la manière d'élaborer un article - mots-clés, conclusions, évaluations. Bientôt, cependant, cela ne sera plus nécessaire non plus. Mais que se passera-t-il ensuite ?

Une autre chose est que l'intelligence artificielle, qui commence à dominer de plus en plus, ne se soucie pas de savoir si vous êtes riche ou pauvre, progressiste ou conservateur. Pour l'instant, elle est programmée par l'oligarchie mondiale et les stratèges militaires de l'OTAN. Mais ce n'est que temporaire. C'est plus important que les plans des globalistes comme Schwab et Soros pour subjuguer l'humanité avec les nouvelles technologies. Après tout, le gouvernement mondial peut à un moment donné devenir une victime de l'intelligence artificielle, et le sort de la technologie déchaînée peut faire tomber dans l'abîme également ceux qui pensent naïvement en être le maître. Ainsi, non seulement les masses opprimées passives, mais les globalistes eux-mêmes pourraient devenir des victimes. Il n'est pas certain qu'un jour, un pirate informatique, un pauvre mendiant qui a accédé au Net n'en effacera pas la conscience d'Abramovich ou de Schwab. Ou bien le Net lui-même estimera que ces crapules arrogantes qui s'attribuent le droit de diriger l'humanité sont loin de leurs propres normes et valeurs et suivent deux poids deux mesures. Et le neuro-réseau fera sauter Soros juste au nom d'une "société ouverte", parce que pour certains elle est "plus ouverte" que pour d'autres. Vous pouvez le cacher aux humains, mais vous ne pouvez pas le cacher à l'intelligence artificielle.

Nous n'avons pas simplement affaire à une conspiration de mauvaises personnes contre de bonnes personnes, mais à la logique du choix de principe que la société occidentale a fait à l'aube même des temps modernes. Le choix en faveur de la technologie pure, qui signifie aliénation, oubli. Cette décision philosophique fondamentale a été prise il y a environ 500 ans en Europe occidentale, puis s'est rapidement répandue dans le monde entier, pour finalement aboutir là où nous sommes aujourd'hui.

Je porte une attention toute particulière au fait que presque toutes les images de science-fiction du 19ème siècle ont été réalisées au 20ème siècle, car la fantaisie - est en un sens une projection de l'avenir. Ainsi, en Occident, des motifs post-humanistes sont déjà délibérément introduits. Il y a des militants des droits de l'homme qui demandent le droit de vote pour l'aspirateur (théorie du "parlement des choses" de Bruno Latour) ou la guêpe (écologistes italiens). Le transfert de certains éléments de l'existence humaine à des sujets non humains, alors que l'humanité elle-même devient de plus en plus mécaniste et prévisible, aura pour conséquence que l'humain et le non humain se mélangeront jusqu'à devenir inséparables. Et il est possible qu'à un moment donné, l'intelligence artificielle décide que l'espèce humaine est obsolète, redondante et trop toxique. Sans elle, le monde sera beaucoup plus propre et plus ordonné... Qui sait quand cela arrivera ?

A.Z. : Une dernière question : Alexandre Douguine, comment voyez-vous votre rôle dans la Russie contemporaine ?

A.D. : Oh, je ne sais pas. Je suis juste un fils de mon peuple, rien de plus. Pour moi, la Russie est une valeur absolue. Mon peuple est le moi le plus élevé que je puisse imaginer. Je sers mon peuple, ma patrie, mon histoire, ma culture et mon Église du mieux que je peux. Je pense que ce n'est pas suffisant, alors j'évalue mon rôle très modestement.

Nous tenons à remercier Evgeny Tsybizov, co-président du Conseil mondial du peuple russe, responsable de l'ONG Tsargrad, pour son aide dans l'organisation de cette interview.

 

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  •  l'unicité du savoir ....vu par un scientifique Edward 0. Wilson ... la CONSILIENCE ......   

 

 ............. https://www.homocoques.com/d0212.7_Wilson.htm

 

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Et alors ?      

..  ENtre-relationnalité GENérale ...TRiPTYQUE ...

 

 

 

Et alors ?                

....  du paradigme de l'homocoques ....

... symphonie multipolaires EN L'UNvisible IN-fini  vie-à .....

... ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

 EN  auto-genèse

 

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Et alors ?                        

         . . . l'art de vivre EN . . .

      Monocoq s   ou     homOcoques   

       ?

 

 

 

Et alors ?  

 ...des tentatives d'ENtre-agir EN homocoques...

 

 

 

 

 

 

 

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https://www.lefigaro.fr/faits-divers

 

NEWSLETTER - Retrouvez l'actualité des faits divers à ne pas manquer. Cette semaine : le point sur l'affaire Palmade, un rebondissement après la disparition des amoureux des Deux-Sèvres et une série de cambriolages en Île-de-France.

Chers lecteurs,

 

Bienvenue dans ce nouveau rendez-vous du Figaro consacré aux faits divers. Chaque semaine, cette newsletter vous offrira une sélection de l'actualité nationale et locale autour des enquêtes policières et affaires judiciaires de la semaine. Reportages, procès, récits exclusifs et archives inédites : de la délinquance du quotidien aux grandes énigmes de notre temps, nous vous proposons de vous guider au cœur des petits et grands événements qui bousculent la société française.

Pour cette première, nous faisons le point sur l'affaire Palmade. L'image de l'humoriste avec sa barbe de trois jours a monopolisé nos écrans ces trois dernières semaines. Ce fait divers semble avoir tout raflé sur son passage, de la guerre en Ukraine à la réforme des retraites. Peut-être parce que, loin des révélations people et autres rumeurs, celui-ci représente bien plus qu’un simple accident de voiture. L'affaire jette une lumière crue sur le décalage existant entre deux mondes parallèles, celui des excès du showbiz et celui de la vie ordinaire.

Un autre cliché a fait le tour de la presse ces derniers jours. Il s’agit de Leslie et Kévin, tous deux disparus en novembre dernier dans les Deux-Sèvres. Le mystère de leur disparition semble enfin s'éclaircir. L’affaire Gervaise a aussi connu quelques rebondissements : Le Figaro vous propose de retrouver, en exclusivité, le témoignage de la femme d’Alban Gervaise, ce père de famille qui avait été poignardé une dizaine de fois en mai 2022 par Mohamed L., alors qu’il venait chercher ses enfants devant une école catholique, à Marseille.

En vous souhaitant une agréable lecture,

Margaux d’Adhémar, journaliste au pôle «faits divers» du Figaro


Les dossiers de la semaine

• PALMADE, DÉBUT D’UN PARCOURS CARCÉRAL À L'HÔPITAL

Si l'humoriste a été placé en détention provisoire, il reste malgré tout dans une chambre d'hôpital, pour des raisons de santé. L'enfant de six ans qui se trouvait à l'arrière du véhicule percuté et qui a eu la mâchoire fracturée est de son côté «rentré affaibli à son domicile auprès de sa mère».

Le Figaro fait le point sur l'enquête et l'état des victimes

Quelles sont les motivations qui ont conduit à la détention provisoire immédiate de Pierre Palmade ? La réponse dans notre décryptage

Pour l'historien et essayiste Pierre Vermereen, cet accident révèle, «au-delà de la fatalité du mal, le vide de sens»

• REBONDISSEMENT APRÈS LA DISPARITION DES AMOUREUX DES DEUX-SÈVRES

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Des fouilles en Charente-Maritime ont permis de retrouver deux corps, vendredi et samedi. MEHDI FEDOUACH / AFP

De passage pour dîner chez un ami, Leslie et Kévin ont disparu en novembre dernier sans laisser de trace. Trois suspects ont été mis en examen pour «assassinats». Ce week-end, deux corps ont été retrouvés à proximité du domicile de l’un des mis en cause.

Retrouvez ici le récit de l’affaire par Le Figaro

• L'ÉPOUSE D’ALBAN GERVAISE FUSTIGE L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE DU MIS EN CAUSE

Alors qu’une première expertise psychiatrique du suspect, Mohammed L., conclut à une «abolition totale du discernement» due à une «bouffée délirante aiguë» le jour de l'attaque, certains termes employés choquent Christelle Gervaise, l'épouse de la victime. Ce père de famille a été tué en mai 2022 de plusieurs coups de couteau «au nom de Dieu», devant une école catholique.

Lisez ici le témoignage exclusif de Christelle Gervaise

• DE NOUVEAUX ARSÈNE LUPIN ?

Le 22 février dernier, sept individus ont été arrêtés après avoir commis sept cambriolages en Ile-de-France, dans les Yvelines et en Moselle. Les enquêteurs ont retrouvé d’importantes sommes d’argent ainsi que de la maroquinerie et des téléphones.

L'enquête, ouverte pour «vols en bande organisée», suit son cours

• UN ADOLESCENT BORDELAIS EMPÊCHE UN VIOL

C’est l'acte héroïque de la semaine. Un adolescent bordelais a empêché le viol d'une collégienne. Durant dix minutes, il s’est interposé face à l'agresseur multirécidiviste, condamné pour la dernière fois en 2012 pour des faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Pour Le Figaro, le jeune héros est revenu sur le déroulement de cette terrible nuit

• UN POLICIER ATTAQUÉ AU COUTEAU

Alors que les forces de l'ordre intervenaient à Saint-Brieuc pour des faits de violences conjugales, l'un des agents a été gravement blessé.

Attaquée à la gorge, la victime s'est vue attribuer quatorze jours d'ITT

Le fait d’hier

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«Horrible crime dans un village des Hautes-Pyrénées» Archive Le Figaro

Février 1953 : La lessiveuse d’Arreau

C’est «une affaire sordide aux mille épisodes, où le cocasse se mêle au drame et où tout le monde paraît mentir à qui mieux mieux», raconte Le Figaro en 1953. Sujet d’une simple brève le 28 février 1953, le crime perpétré il y a 70 ans à Arreau, un village des Hautes-Pyrénées, finira par faire les gros titres de la presse. La veille, les gendarmes alertés par un vieil ivrogne surnommé Bikini ont découvert chez un couple une tête et des membres mis à bouillir dans une lessiveuse, un gros chaudron posé dans la cheminée. La victime, Pierre Laran, est un homme de 70 ans hébergé par l’ancien garde champêtre Jean Fourasté et sa compagne, la veuve Lapierre. Sophie Lapierre, qui aurait escroqué son pensionnaire, a acheté deux jours plus tôt du gardénal et de la soude caustique. Voulait-elle l'empoisonner? Dissoudre le corps?

Le procès s’ouvre en décembre 1954. Pendant deux jours, le palais de justice de Tarbes est «littéralement assiégé par la foule», contenue par des barrières. Une scène digne d’un «passage du Tour de France» rapporte Le Figaro. Les amants s’accusent mutuellement. Par un curieux renversement, la préméditation n’est pas retenue et le couple diabolique échappe à la peine capitale. Ils sont tous deux condamnés aux travaux forcés à perpétuité.

À l'agenda

Lundi : Début du procès du «Madoff du Maine-et-Loire», un homme soupçonné d'avoir escroqué de riches épargnants au tribunal judiciaire des Batignolles.

Mardi : Délibéré dans le procès de quatre hommes ayant passé à tabac un mineur isolé soupçonné d'agression sexuelle sur une fillette.

Mercredi : Début du procès de Pierre Ménès à Paris pour agression sexuelle.

Jeudi : Assises nationales des dérives sectaires, organisées par le ministère de l'Intérieur.

Vendredi : À la mairie de Paris, ouverture du colloque «Femmes de justice» et inauguration de l'exposition «Justice : les pionnières» par la présidente de la cour d'appel de Poitiers Gwenola Joly-Coz.

À lire / À voir

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L'affaire Alice Crimmins, par Anaïs Renevier. Éditions 10/18

LIVRE. New York, été 1965. Deux jeunes enfants sont retrouvés assassinés dans des terrains vagues, quelques jours après leur mystérieuse disparition. La coupable est toute trouvée : leur propre mère, qui a pour unique tort de résider seule et de multiplier les amants. La journaliste indépendante Anaïs Renevier retrace l’histoire de ce fait divers américain passionnant et pourtant méconnu outre-Atlantique. L’histoire est issue d’une collection nouvellement éditée par la maison d’édition 10-18 en partenariat avec le magazine Society et intitulée «True Crime».

L’affaire Alice Crimmins, Anaïs Renevier, éditions 10/18, sortie le 2 mars 2023


La semaine prochaine, nous convoquerons sociologues et historiens pour tenter de comprendre pourquoi l’affaire Palmade fascine autant. Retrouvez aussi le témoignage d’une rescapée franco-américaine de l’attentat islamique de Bruxelles de mars 2016…

Vous voulez témoigner sur une affaire, écrivez-nous à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-inquietant-boom-de-la-chirurgie-et-de-la-medecine-esthetiques-chez-les-jeunes-20230303

 

 

 
 
 

ENQUÊTE - Sur les réseaux sociaux, influenceurs et filtres donnent envie aux moins de 35 ans de céder au bistouri ou à l’aiguille. À leurs risques et périls.

Liposuccions, rhinoplasties, augmentations mammaires… Les moins de 35 ans sont désormais les champions de la chirurgie esthétique. Autrefois associées dans l’imaginaire collectif aux personnes souhaitant lutter contre les signes du vieillissement, ces pratiques séduisent de plus en plus de jeunes. «Une génération bistouri est en train de naître», assure Elsa Mari, journaliste au Parisien et coauteur, avec sa consœur Ariane Riou, d’un édifiant livre sur le sujet (Génération bistouri. Enquête sur les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes, JC Lattès). Au-delà de la chirurgie, c’est aussi et surtout la médecine esthétique qui prend son envol chez les générations Y et Z, comme en témoigne le succès des injections de Botox ou d’acide hyaluronique.

 

«Depuis quelques années, la chirurgie et la médecine esthétiques n’ont plus de frontières sociales. Elles se sont immiscées dans tous les milieux. Avant, c’était plutôt réservé à une classe aisée. Désormais, le bistouri s’est popularisé dans les banlieues, notamment parce qu’on met des solutions à disposition de ceux qui ont moins de moyens, par exemple avec la chirurgie low cost en Turquie ou en Tunisie, souligne Elsa Mari. Les femmes ne sont plus les seules concernées, les hommes s’y mettent aussi: greffe de cheveux, liposuccion, élargissement du pénis…». Les praticiens interrogés par Le Figaro le confirment: ils voient défiler de plus en plus de jeunes. «C’est indéniable», abonde le Dr Jacques Saboye, secrétaire général de la Société française de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SoFCPRE).

«Il y a celles et ceux qui ont un complexe extrêmement profond, qui les empêche de s’aimer, de s’accepter, et qui évoquent un “besoin”. Et les autres, qui ont des complexes provoqués par les normes tyrannisantes de beauté en vogue actuellement, et qui parlent d’“envie”», résume Elsa Mari. «La caricature est facile. Mais nous avons des patients qui ont de vraies souffrances morales et qui, en sortant de chez nous, sont beaucoup mieux dans leur peau», insiste le Dr Saboye. Et de citer en exemple la réduction mammaire d’une lycéenne surnommée au quotidien «Airbag» en raison de sa forte poitrine et qui avait arrêté d’aller en cours. «À l’inverse, parfois, je fais face à des demandes délirantes, des patients psychologiquement fragiles ou qui ne réalisent pas bien ce qui est en jeu. Dans ce cas, je leur dis non. Mais ce n’est pas toujours simple.»

«J’avais un vrai mal-être»

Les profils de ceux qui optent pour le bistouri sont très divers. Après plus de dix ans à «y songer», Charlène, 32 ans, a rendez-vous lundi pour une rhinoplastie dans une clinique montpelliéraine. «Mon nez n’est pas un gros complexe, mais il m’a toujours dérangée. Je me suis dit que je me sentirais mieux si j’enlevais la bosse et qu’il était un peu plus court», explique la jeune femme. Après avoir «épluché la liste des chirurgiens de Montpellier», elle opte pour un praticien spécialisé dans les rhinoplasties. Son site et son compte Instagram, très fournis, la «rassurent». Une première consultation en décembre, un temps de réflexion, une deuxième consultation en janvier, et rendez-vous est pris pour début mars. «Je dois y être à 7 heures du matin, et je sortirai le soir-même. Il faudra que je porte un pansement pendant une semaine. On a choisi exprès cette date parce qu’en ce moment je ne travaille pas, donc c’est parfait!» Le projet de Charlène a cependant un coût, loin d’être anodin : 6500 euros. Une somme qu’elle a pour moitié économisée pendant plusieurs années, pour moitié empruntée à la banque.

Ninon, 20 ans, s’est quant à elle fait opérer de la poitrine à 18 ans et demi. «C’était un complexe que je traînais depuis l’adolescence. Je suis un peu enveloppée, j’avais des formes partout sauf en haut. Je trouvais ça difforme, je n’aimais pas quand je me regardais», raconte l’étudiante. À sa majorité, elle se lance dans des recherches, contacte un chirurgien, le voit à deux reprises en avril et juin 2021. «On a fixé une date et c’est là que mes parents ont pris les choses au sérieux. Avant, ils me disaient: “Tu es trop jeune, tu ne vas pas faire ça!” Ils ne comprenaient pas que j’avais un vrai mal-être.» En septembre 2021, Ninon pousse la porte d’une clinique parisienne. Elle en sort le lendemain, 3800 euros en moins, deux tailles de bonnet en plus. «J’en suis très contente, je ne regrette pas du tout», souligne la jeune fille.

L’opposition ferme de certains parents

Charlène et Ninon ont franchi le cap. Mais combien sont-ils, ceux qui en rêvent sans aller jusqu’au bout? Alice, 30 ans, «y a pensé pour ses rides», mais elle a «l’impression qu’une fois qu’on commence, on ne peut plus s’arrêter, et qu’on change de plus en plus de choses». Son amie Margot, 31 ans, «n’aime pas» ses «sillons nasaux» qui «se creusent avec l’âge», mais soulève l’argument du prix des injections. Clément, 32 ans, est complexé par sa calvitie, mais il sait que cette dernière est évolutive et «doute donc de l’intérêt» d’une greffe dans l’immédiat. Certains jeunes font par ailleurs face à un refus de leurs parents. «C’est un non ferme», déclare Charlotte, mère de deux adolescentes qui «s’interrogent». «Je n’ai rien contre la chirurgie et la médecine esthétiques, mais ce n’est pas de leur âge. Elles ont la beauté de la jeunesse, elles ne sont pas parfaites, mais elles sont très jolies», estime la quinquagénaire, qui pointe du doigt le rôle des réseaux sociaux. «Ça vient de la dictature des modèles avec les lèvres pulpeuses, les pommettes hautes, les grosses poitrines, qu’on voit partout sur Instagram et autres. Ça rentre dans la tête des ados qui se cherchent. Pour eux c’est une véritable tentation.»

Les influenceurs ont une importance majeure dans le développement de ce phénomène. À coups de stories Instagram et de vidéos TikTok, ils – et surtout elles – ont remplacé les modèles sur papier glacé.

Dr Adel Louafi, président du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SNCPRE)

Les réseaux sociaux, leurs filtres et leurs stars - notamment les candidats de téléréalité - occupent en effet une large partie du banc des accusés. La nouvelle appétence des jeunes pour la chirurgie et la médecine esthétiques leur est «très clairement due», estime le Dr Adel Louafi, président du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (SNCPRE). «Les influenceurs ont une importance majeure dans le développement de ce phénomène. À coups de stories Instagram et de vidéos TikTok, ils - et surtout elles - ont remplacé les modèles sur papier glacé. Par ailleurs, les filtres ont perturbé l’image que les adolescents et jeunes adultes ont d’eux-mêmes en imposant des standards de beauté.» Il n’est ainsi pas rare que le Dr Louafi ou le Dr Saboye reçoivent des patients leur demandant de les aider à ressembler à tel filtre ou à telle influenceuse aux millions d’abonnés…

Les stars des réseaux sociaux n’hésitent pas à recommander en ligneleur praticien. Dans leur sillage, de très nombreux jeunes cèdent aux sirènes des comptes qui mettent en avant des «russian lips», des corrections de «bosse sur le nez» ou de «cernes creux» à l’aide d’acide hyaluronique, à grand renfort de photos «avant/après». Et qui, parfois, ne sont absolument pas tenus par des médecins, mais par des «fake injectors» qui proposent leurs services à prix cassés. «Ce sont quasi exclusivement des jeunes femmes, de tous profils mais notamment des esthéticiennes, des masseuses, des coiffeuses», explique le Dr Adel Louafi. «Elles instaurent une espèce de lien de confiance, tutoient leurs proies, les appellent “ma chérie”. Elles ont un aplomb incroyable, n’hésitent pas à tromper les gens avec de faux certificats. Elles exercent à domicile, dans des Airbnb loués pour l’occasion, dans leurs instituts de beauté…»

Une esthéticienne condamnée

Ninon a vécu cette expérience. «L’an dernier, j’ai fait des injections dans les lèvres dans un salon, pour ressembler à tout le monde. C’était bien fait, mais par des gens qui n’avaient pas de diplômes. Et, avec du recul, je trouve que ce n’était plus moi, ça faisait trop “fake”… Je ne pense pas que je le referais, mais, si c’était le cas, ce serait avec un médecin. Parce qu’on ne sait jamais.» La situation peut en effet virer au cauchemar. «On a soudainement vu apparaître de façon alarmante une explosion de complications graves liées à des injections d’acide hyaluronique», raconte le Dr Adel Louafi, qui a lui-même reçu plusieurs patientes venues après des injections illégales - et a dû en envoyer certaines dans des services hospitaliers spécialisés «pour essayer de sauver ce qui était encore possible de sauver». «On n’avait jamais vu ça en vingt ans d’utilisation de cet acide: des nécroses au niveau de la face, des gangrènes, des septicémies, des amputations de morceaux de nez ou de lèvres…»

Face à ces dérives, la justice tente d’agir. En décembre dernier, une esthéticienne de 29 ans a ainsi été condamnée à neuf mois de prison avec sursis, notamment pour «exercice illégal de la médecine», «blessures involontaires», «pratique commerciale trompeuse», «exécution d’un travail dissimulé» et «importation, acquisition, emploi illicite de médicaments et dispositifs médicaux». Une enquête menée par la brigade de gendarmerie de Valras-Plage (Hérault) et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) a permis d’établir que la jeune femme «proposait divers actes réservés au corps médical sans en avoir les qualifications et diplômes requis», comme «des injections de Botox et d’acide hyaluronique, la pose de fils tenseurs en polydioxanone avec anesthésie locale, des injections d’Aqualyx ainsi que des blanchiments dentaires à base de peroxyde d’hydrogène», selon le parquet de Béziers. Cette victoire n’est que l’arbre qui cache la forêt. «L’autorité judiciaire ne poursuit que si une victime porte plainte», déplore le Dr Adel Louafi, qui regrette également que les autorités sanitaires ne mettent pas un frein à la vente libre d’acide hyaluronique.

Reste un autre risque, plus insidieux: celui de devenir «accro» à l’aiguille ou au bistouri. Les très appréciées injections d’acide hyaluronique dans les lèvres ne font ainsi effet que quelques mois, et doivent donc être renouvelées régulièrement. Quant à la chirurgie, «quand on y a goûté, c’est compliqué de ne pas envisager de recommencer», confesse Ninon. De son côté, avant même de passer sur le billard, Charlène s’est demandé si elle allait avoir ensuite envie d’autres changements. «Je n’en sais rien encore. Mais, si je vois que ça se passe bien et que j’ai les finances, pourquoi pas me refaire la poitrine? J’aurai moins peur de sauter le pas après ma première opération!» Ce qui inquiète fortement Elsa Mari, la coauteur de Génération bistouri: «Les jeunes n’ont jamais fait autant de chirurgie esthétique. Dans cinq-dix ans, qu’est-ce qu’on fera de tous ces corps?» Aujourd’hui, la mode est aux lèvres pulpeuses, aux nez affinés et aux fesses bombées. Mais que se passera-t-il quand les tendances auront changé? «Autant la médecine esthétique a un effet limité dans le temps, autant ce qui est modifié par chirurgie ne pourra être modifié à nouveau que par chirurgie», prévient le Dr Saboye. «C’est une vraie dérive d’inscrire la mode dans sa chair, conclut Elsa Mari. Lorsqu’un jean n’est plus à la mode, on peut le jeter. Mais pas un corps!»

https://www.letemps.ch/societe/on-apprenait-mieux-faire-lamour-demande-alexandre-lacroix

 

Orgasme obligatoire, gestes écrits d’avance, domination de l’homme sur la femme… Dans son dernier essai, le philosophe Alexandre Lacroix questionne nos pratiques pour faire exploser les carcans

Qu’est-ce qu’une «bonne» relation sexuelle? Dans Apprendre à faire l’amour (Allary Editions, 2022), le philosophe français Alexandre Lacroix nous incite à réfléchir aux gestes que nous accomplissons presque mécaniquement dans l’étreinte. Une façon de proposer aux lecteurs de tout âge d’envisager leur intimité sous un nouveau jour, tout en humour et en finesse. Rencontre.

Le Temps: Pourquoi avoir écrit ce livre?

Alexandre Lacroix: En écho à une tradition très ancienne que j’aime beaucoup et qui remonte à Ovide avec L’Art d’aimer, au Ier siècle après J.-C, j’ai souhaité écrire un art érotique moderne, proposer une autre vision de la sexualité. Dans l’Antiquité, les philosophes cherchaient à définir ce qu’était «une vie bonne»; j’ai voulu reprendre avec humour cet objectif, essayer de définir ce qui fait une «bonne relation sexuelle», celle qui mérite vraiment d’être entreprise.

Dans mon livre, je m’attache à plusieurs aspects: le rythme du va-et-vient, les zones érogènes, les paroles échangées pendant l’amour, la nudité, les caresses… Cette méthode rationnelle appliquée à un objet sensuel peut sembler paradoxale, mais je l’assume car je pense que réfléchir aux choses les rend plus belles: analyser ce qui se joue dans l’érotisme peut rendre l’expérience encore plus exaltante.

Lorsque nous faisons l’amour, nous nous conformons à des «scripts sexuels», des scénarios précis dans lesquels certains gestes sont attendus et d’autres déconseillés

Faire l’amour, ce n’est pas aussi spontané qu’on l’imagine?

On pense souvent que l’acte sexuel est instinctif, naturel, indépendant des conventions qui régissent d’ordinaire la vie sociale. En réalité, il est très codifié, constitué d’une suite de dons et de contre-dons: si un homme enlève le haut d’une femme, il s’attend à ce qu’elle fasse de même; s’il la gratifie d’un cunnilingus, il anticipe que, peu de temps après, elle procédera à une fellation… Dans les années 1970, deux sociologues américains, John Gagnon et William Simon, ont montré que, lorsque nous faisons l’amour, nous nous conformons à des «scripts sexuels», des scénarios précis dans lesquels certains gestes sont attendus et d’autres déconseillés.

Dans nos sociétés occidentales, le script sexuel dominant – que j’appelle «freudporn» – provient de la vision exposée par Freud dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle, parus en 1905, et repris par la plupart des sites pornos. Selon lui, une relation sexuelle accomplie se résume à trois phases: des préliminaires, des pénétrations de plus en plus rapides puis une éjaculation de l’homme à l’intérieur de la femme.

Lire aussi: Et si on repensait notre rapport à la sexualité?

Comment se libérer de cette vision réductrice de la sexualité?

Prendre conscience de ce scénario culturel qui nous enferme dans une routine, c’est se donner la possibilité de le réécrire, d’en devenir l’auteur, puis de le réécrire à chaque fois pour éviter la monotonie. Je propose par exemple de remplacer la notion de préliminaires par celle d’intermèdes, en les disséminant au cours de l’acte sexuel. Le «freudporn» nous met sur une sorte de rail… Je pense au contraire qu’il peut être bénéfique d’introduire des ruptures de rythme, d’envisager le moment sexuel comme quelque chose de discontinu, où l’on prend le temps de s’arrêter, de discuter, de boire un verre de vin, de ne pas toujours être dans la performance.

Nous avons tendance à reproduire dans notre sexualité les rythmes très mécaniques qui nous sont imposés au travail, alors qu’on pourrait y introduire du swing, ce qui ouvrirait la porte à l’imprévu, à une plus grande écoute de l’autre.

Comment envisager dès lors les orgasmes?

Il y a un impératif d’efficacité dans le «freudporn», une obligation de résultat: il faut que les deux partenaires aient un orgasme et si possible simultané. Tout cela met la pression, bride la créativité. Pourquoi l’orgasme devrait-il forcément être le but de tout rapport sexuel? Cela favorise aussi une culture de l’évaluation: à la fin d’un rapport sexuel, on est toujours un peu inquiet, on essaye de savoir si l’autre a joui. La finalité de l’acte sexuel, cela devrait être surtout de passer un bon moment ensemble, ce qui n’implique pas de s’évaluer à la fin.

Vous suggérez aussi de redéfinir les rôles de l’homme et de la femme?

Dans le «freudporn», l’homme a le rôle actif et la femme le rôle passif. Dans le porno, on voit beaucoup de femmes possédées avec force et brutalité. C’est une représentation problématique: dans l’acte sexuel, les hommes ont parfois tendance à confirmer la domination qu’ils exercent déjà dans le monde économique, social ou politique avec tout un tas de petites attitudes (paroles rabaissantes, gestes d’infériorisation…). La domination rend sans doute l’acte sexuel plus excitant, mais pourquoi devrait-elle être à sens unique? Je propose une circulation du pouvoir: l’homme et la femme peuvent mener la danse à tour de rôle, ce qui rend la relation sexuelle plus égalitaire mais aussi plus intéressante.

Lire encore: Les hommes en quête d’une sexualité affranchie des diktats

Vous évoquez aussi la «décision de naïveté». De quoi s’agit-il et en quoi peut-elle réenchanter notre vie sexuelle?

Comme la plupart des gens n’aiment pas être dupes, ils s’efforcent d’avoir une vision désabusée de leurs relations, un peu comme l’écrivain Michel Houellebecq lorsqu’il décrit un rapport sexuel à la manière d’un entomologiste. Je pense que ce regard cru sur les corps diminue le plaisir. Je propose une autre attitude: la décision de naïveté. On peut ainsi décider d’y croire, de garder son enthousiasme, accepter d’être transformé par un acte sexuel, de l’envisager comme une aventure, dont la base est hormonale, certes, mais la fin inconnue… C’est un peu comme au cinéma: si vous restez toujours en situation de vigilance, il ne va rien se passer, vous ne vous laisserez jamais embarquer par l’histoire.

Il y a beaucoup de magie dans la sexualité mais ce sont nos représentations qui sont de l’ordre du rabaissement, du désenchantement, peut-être à cause de notre héritage judéo-chrétien qui place le sexe du côté de la souillure. Nous pouvons désapprendre ces représentations et réapprendre à faire l’amour autrement, d’une manière plus aventureuse et plus ouverte.

Lire aussi: Maïa Mazaurette: «La guerre des sexes trouvera-t-elle une issue heureuse?»