VIDÉO - La députée FN du Vaucluse estime que l'unité nationale doit se construire dans le refus de l'islamisme «sans ambiguïtés».

 

Marion Maréchal Le Pen ne veut pas s'interdire un parallèle entre l'attentat islamiste de Saint-Etienne-du-Rouvray et la situation des chrétiens dans le monde. «Si les minorités chrétiennes sont persécutées, notamment en Libye et en Syrie, on voit malheureusement les prémices de cette violence aujourd'hui en France. Il est donc important que les chrétiens aient conscience, y compris dans le cadre de la doctrine de l'Église, que la légitime défense est saine et souhaitable», a-t-elle confié au Figaro.

Pour la députée FN du Vaucluse, la fraternité et l'unité ne seront préservées en France qu'à la condition d'une réponse «forte», «légitime» et «juste» de l'État régalien. «Il ne faut pas craindre de diagnostiquer le mal et d'apporter des réponses fermes», a-t-elle insisté, en réclamant une «prise de conscience intellectuelle et politique».

Rejetant tout «fatalisme», elle invite à une mobilisation des consciences face au «fanatisme religieux en lien avec l'islam» et à «l'immigration de masse», deux «viviers» du «communautarisme» et de la «propagation» de l'islamisme. «Cette situation n'est pas inéluctable. Elle est le résultat de choix politiques. Et si l'on ne peut pas régler le problème d'un coup de baguette magique, on peut tout de même faire un bilan et en tirer toutes les conséquences», a-t-elle dit.

Pour la présidente du groupe FN au conseil régional de Paca, l'organisation du dialogue entre les religions ne relève pas nécessairement du chef de l'État. Sans être hostile à de tels échanges, elle estime cependant que l'unité nationale doit se construire dans le refus de l'islamisme «sans ambiguïtés», au-delà des croyants. Évoquant des relations personnelles avec des musulmans «parfaitement assimilés», l'élue affirme: «Ils ont du mal à comprendre cette précaution consistant à refuser de nommer le fanatisme religieux. Pour eux, l'amalgame existe précisément parce qu'on a laissé l'islamisme se répandre dans les mosquées et s'institutionnaliser.»

La création d'un consistoire permettrait, selon elle, de poser des principes «clairs» que les religions devraient admettre «sans compromis» avant de pouvoir exercer leur culte en France.

Mardi sur Twitter, Marion Maréchal Le Pen avait également exprimé ses ambitions de réserviste. «L'armée est en sous-effectif. Je vais postuler pour être dans la réserve en Paca», avait-elle annoncé. Titulaire d'un master, elle est prête à consacrer dix jours minimum par an à l'armée et pense avoir les qualifications pour accéder au grade d'officier après une formation à l'école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. «C'est une façon de prolonger mon engagement au service de mon pays par quelque chose de plus concret physiquement et d'inciter la jeunesse patriote à s'engager.»

Face au climat de menace terroriste, la députée ne voit pas pointer les «symptômes d'une guerre civile». Si la «colère» existe chez les Français, elle les croit surtout en attente d'un «État fort». Sans écarter l'hypothèse d'un «instinct de survie» citoyen en cas de faillite du pouvoir face au terrorisme, elle préfère dénoncer d'abord l'argument du «chaos» comme une «diversion» de ses adversaires politiques. «Ils cherchent d'autres responsables pour ne plus avoir à se justifier», fustige-t-elle, accusant le gouvernement de «vouloir faire monter la mayonnaise du danger de l'ultradroite».

Marion Maréchal Le Pen estime enfin que les socialistes et une grande partie de la classe politique seront «incapables de remettre en cause leur logiciel». Lorsque Manuel Valls voit une «solution de facilité» dans l'idée d'expulser «tous les étrangers» condamnés pour violence, elle estime que sa «posture d'homme autoritaire explose en plein vol» et que le chef du gouvernement symbolise l'homme politique «coincé par son idéologie, ses alliances et sa famille politique». «Sauf exception, ils s'arc-bouteront contre le réel» conclut la députée FN du Vaucluse, avant d'ajouter, comme une prédiction: «Si l'histoire est tragique, elle ne les tolérera pas. Elle les balayera.»

 

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 28/07/2016.