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Un drone s'apprête à effectuer une livraison pour l'enseigne de pharmacie Walgreens, au Texas. ANDY JACOBSOHN / AFP

Les sceptiques doutent qu'elles puissent se déployer à grande échelle tandis que leurs défenseurs les considèrent comme une alternative plus sûre, plus écologique et plus rapide aux camions.

Un drone surgit dans l'immense ciel texan, dépose une petite boîte en carton dans un jardin de banlieue et repart aussitôt, presque sans bruit, dans l'indifférence du voisinage. Annoncées depuis des années, utopie pour les uns, dystopie pour les autres, les livraisons par drone sont bien devenues une réalité dans certaines parties des États-Unis. Les sceptiques doutent qu'elles puissent se déployer à grande échelle tandis que leurs défenseurs les considèrent comme une alternative plus sûre, plus écologique et plus rapide aux camions.

 

Ce jour-là, à Frisco, au nord de Dallas, Tiffany Bokhari a reçu ses chips et son eau pétillante quelques minutes après avoir passé commande sur l'application créée par Wing, une filiale d'Alphabet, la maison mère de Google. «La bouteille est encore humide et bien fraîche», s'enthousiasme la Texane de 51 ans en ouvrant la boîte tout juste déposée au sol.

Wing ne couvre pour l'instant que quelques dizaines de kilomètres carrés dans la région où elle se contente de livrer les articles de l'enseigne Walgreens et du glacier local Blue Bell. Mais l'entreprise assure déjà jusqu'à 1.000 livraisons quotidiennes sur une partie de l'aire urbaine de Brisbane, en Australie. Elle est également présente en Finlande et limite ses chargements à un peu plus d'un kilo, «soit un poulet rôti... », sourit Jonathan Bass, directeur marketing et communication de Wing, «pour aider à visualiser ce qui peut être transporté».

Si repas chauds, médicaments et petits articles type brosses à dents trouvent peu à peu leur place dans le ciel américain, du matériel médical est déjà acheminé par drone depuis plusieurs années dans certaines régions d'Afrique. Les engins à hélices y sont utilisés pour livrer des produits périssables comme le sang lorsqu'il n'existe pas d'infrastructures aériennes fiables. Les États-Unis n'en sont pas encore là mais de tels services continuent de se déployer au Texas, en Californie, en Virginie et en Caroline du Nord grâce à Wing, l'israélien Flytrex ou le géant de l’e-commerce Amazon.

Le fondateur de ce dernier, Jeff Bezos, avait défrayé la chronique en 2013 après avoir révélé ses premiers tests de livraison par drone sur la chaîne de télévision CBS. Il prédisait leur généralisation dans les cinq ans à venir. Il n'en a rien été malgré le déploiement de l'entreprise dans un grand nombre de domaines du quotidien, du streaming à la santé en passant par l'alimentaire. L'incendie de 10 hectares de végétation qu'un de ses engins a déclenché lors d'un crash l'an dernier a quelque peu refroidi les ardeurs du groupe.

Les avancées ont été moins chaotiques pour Wing qui, en avril, a lancé «le premier service commercial de livraison par drone» dans une zone métropolitaine américaine, celle de Dallas-Fort Worth. Certains experts soulignent malgré tout les limites de ce moyen de livraison. «Il faudrait une petite armée de drones pour livrer les 150 à 200 colis que contient un camion», écrit Thomas Black, l'éditorialiste de Bloomberg Opinion, pour qui les petits aéronefs restent pertinents pour les livraisons urgentes.

Pour le PDG de Flytrex, Yariv Bash, les livraisons de repas par drone électrique sont non seulement moins émettrices de gaz à effet de serre que celles effectuées en voiture, mais elles sont aussi plus sûres. «Les drones ne se fatiguent pas, n'écrivent pas de textos au volant et ne boivent pas d'alcool avant de conduire» déclare-t-il à l'AFP. «Le service est tout simplement meilleur». Aux États-Unis, la question de la sécurité a été au cœur des débats gouvernementaux pour la délivrance d'autorisations d'activité.

Bien qu'elle n'utilise qu'un drone de moins de 5 kilos en polystyrène, Wing a dû obtenir les mêmes certifications que DHL ou UPS qui réalisent des livraisons par avion, souligne Jonathan Bass, de la filiale d'Alphabet. Il remarque qu'un comité créé par l'administration aérienne américaine a émis des recommandations en faveur d'une régulation spécifique aux drones: «Je pense que cela débriderait la croissance aux États-Unis», explique-t-il.

Celle-ci est déjà au rendez-vous: dans un rapport publié en mars, le cabinet de conseil McKinsey a souligné que le nombre de livraisons par drone était passé de 6.000 en 2018 à presque un demi-million l'an dernier. «Mais l'avenir est incertain», a ajouté le rapport. «Les régulations, le degré d'acceptation du consommateur et les coûts détermineront si l'industrie atteint son plein potentiel».

 
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