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Inde: Uber poursuivi par une passagère violée

Le 16 juin 2016 <<<<<<<LFP<<<<<<<<<<

Une passagère violée par un chauffeur de Uber en 2014 en Inde poursuit le groupe américain en justice, accusant ses dirigeants d'avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer, ont annoncé jeudi les avocats de la victime.
 
Cette femme avait déjà attaqué Uber, à l'époque pour "négligence".
 
Le chauffeur, déjà soupçonné d'agressions par le passé, a été condamné à la prison à perpétuité pour le viol de la jeune femme à New Delhi.
 
 
Cette fois, la victime poursuit l'entreprise de location de voitures avec chauffeur pour diffamation et non respect de sa vie privée, selon le texte de la plainte diffusé par le cabinet d'avocats Wigdor.
 
"Après l'agression sexuelle, (Eric) Alexander (alors à la tête des opérations en Asie-Pacifique, NDLR) s'est rendu à Delhi, où il est arrivé à obtenir le dossier médical de la plaignante, confidentiel et privé, rédigé par les médecins qui l'avait examinée", est-il écrit.
 
Il a ensuite "montré le dossier (au PDG) Travis Kalanick et à Emil Michael", ex-dirigeant du groupe qui a démissionné lundi, qui en ont "discuté ensemble et avec d'autres membres d'Uber, en s'interrogeant sur le fait de savoir si la victime n'avait pas inventé son agression" pour "nuire à Uber", affirme la plainte, qui vise nommément les trois hommes.
 
M. Alexander "ne fait plus partie de l'entreprise", avait indiqué Uber la semaine dernière, après que la presse eut affirmé qu'il avait obtenu le dossier médical de la jeune femme de 26 ans.
 
La victime exige un procès pour fixer des "dommages et intérêts", peut-on encore lire.
 
Uber n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
 
Le groupe est en pleine tourmente depuis plusieurs mois, faisant face à des démissions et renvois en série sur fond, principalement, d'accusations de sexisme et de harcèlement au travail.
 

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Législatives : dans le Gard, l’ex-torera Marie Sara veut "porter l’estocade" à Gilbert Collard

Robin Prudent le 15 juin 2017 <<<<<<<<<<<<FI<<<<<<<<<<<<<

Cette novice en politique, qui se présente sous la bannière de La République en marche, est arrivée 670 voix derrière le député du Front national au premier tour des élections législatives. Et elle espère bien récupérer son siège dimanche 18 juin.

Regarde, c’est la torera !" Entre les cabanes de plage et les vendeurs de savon du marché du Grau-du-Roi (Gard), le passage de Marie Sara, ancienne star de la corrida à cheval et actuelle candidate aux élections législatives sous l’étiquette de La République en marche, laisse peu de monde indifférent. Une attention qui a redoublé depuis que cette figure locale s’est lancée un nouveau défi : s’emparer du siège de Gilbert Collard, seul député du Front national à se représenter aux élections législatives.

Affronter Gilbert Collard, c’est ce qui m’a motivé. En tant que député, il n’a rien fait pour la circonscription.

Marie Sara, candidate LREM dans le Gard

à franceinfo

Dimanche 11 juin, cette novice en politique a récolté 32,16% des suffrages dans la 2e circonscription du Gard. Arrivée juste derrière son adversaire du Front national – à 48 voix près –, elle a désormais de bonnes chances de l’emporter au second tour. Pour y parvenir, Marie Sara continue de labourer sa circonscription à un rythme effréné, sous un soleil de plomb. Selfies, autographes, sourires… "C’est un beau combat", sourit la candidate, lunettes Ray-Ban collées sur le nez.

Marie Sara, candidate LREM, fait sa tournée au marché du Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, fait sa tournée au marché du Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

Emmanuel Macron la sollicite en personne

Mais comment cette ex-rejoneadora de renom (cavalière combattant un taureau avec un javelot, le rejon), habituée aux gros titres des journaux people après son mariage avec l'ancienne star du tennis Henri Leconte, s'est-elle retrouvée à débattre de la CSG et à distribuer des tracts sur les marchés de cette station balnéaire ? Son arrivée en politique tient à un coup de fil, celui d'Emmanuel Macron.

Les deux se connaissent depuis plusieurs années, lorsqu'Emmanuel Macron n'était encore que simple rapporteur général adjoint de la commission Attali. Une rencontre qui s'est faite par l'intermédiaire de son ancien mari, le publicitaire Christophe Lambert, proche de Nicolas Sarkozy, décédé en mai 2016. "Oui, je connais le président de la République", élude-t-elle, sans vouloir ni cacher, ni détailler cette proximité.

Peu après le second tour de l'élection présidentielle, le nouveau président de la République lui propose alors d’être candidate dans sa région. "J’ai hésité 24 heures, j’ai consulté mes enfants et tout le monde m’a dit de foncer", raconte-t-elle.

La candidate "des salons parisiens", selon Gilbert Collard

Marie Sara n'hésite pas à utiliser son réseau pour faire avancer les dossiers prioritaires de la circonscription qu'elle convoite. Proche de la ministre de la Culture, la candidate a déjà pu rencontrer de manière informelle le ministre de l’Agriculture pour le sensibiliser aux difficultés que rencontrent les pêcheurs et les arboriculteurs de Camargue. Une proximité qui lui attire aussi les critiques de son adversaire. Elle est la candidate "des salons parisiens", clame Gilbert Collard.

Dans les rues d'Aigues-Mortes et du Grau-du-Roi, Marie Sara s'attache à montrer l'inverse, en allant à la rencontre de chaque commerçant et en écoutant les réclamations de la population. Face aux procès en incompétence qui est régulièrement fait aux candidats issus de la société civile, elle vante sa "motivation" et son "courage". "Etre débutante est mon atout majeur. Je ne cherche pas à faire carrière en politique, s’exclame-t-elle. Je prends ça comme une mission pour cinq ans."

Son directeur de campagne lui colle aux basques

Pour pallier ce manque d’expérience politique, celle qui dirige les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer et de Mont-de-Marsan, a décidé de mener une campagne intense sur le terrain, guidée de près par son équipe, et en premier lieu son directeur de campagne, toujours collé à moins d’un mètre de la candidate. Sur le marché du Grau-du-Roi, son arrivée est ainsi précédée par le tractage d’une équipe dévouée de retraités, arborant fièrement leurs tee-shirts En marche !.

Parmi eux, René, un retraité moustachu de 80 ans, interpelle tous les passants, touristes étrangers compris, pour qu’ils lisent le programme de sa protégée. "Je suis en marche, je cours même !", lance-t-il, non loin de son épouse, elle aussi en train de tracter. Une équipe d'anciens militants socialistes pas vraiment fidèles à l'image de "renouvellement" prônée par Emmanuel Macron, mais qui assure la promotion de la candidate sur une terre pas toujours favorable, marquée par le Front national.

Sa suppléante socialiste lâche sa propre campagne pour la rejoindre

Marie Sara, candidate LREM, et sa suppléante Katy Guyot au Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, et sa suppléante Katy Guyot au Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

Autre atout pour la candidate : sa suppléante, Katy Guyot, est une élue socialiste de la circonscription depuis plusieurs années. En 2012, elle avait même talonné Gilbert Collard aux élections législatives, échouant à 670 voix près. Cette année, cette vallsiste a préféré lâcher sa propre campagne pour rejoindre Marie Sara dès l’annonce de sa candidature. "Un renoncement difficile, reconnaît-elle. Mais face à la vague En marche ! et à un blockbuster médiatique, j’ai tout de suite compris que je ne pourrai pas me qualifier."

Moi je viens plutôt de la droite, Katy [Guyot, sa suppléante], de la gauche.

Marie Sara, candidate LREM dans le Gard

à franceinfo

Avec seulement quelques semaines de campagne à son actif, Marie Sara a déjà pris les réflexes de candidats chevronnés. La figure locale attrape toutes les mains qu’elle croise sur le marché du Grau-du Roi et ne refuse aucune photo, visiblement à l’aise dans cet exercice. Et l’accueil est chaleureux, comme lorsqu’une célébrité fait une apparition publique. Mais une fois que la candidate repart, les langues se délient un peu plus. "C’est du cinéma, lance une vendeuse de glaces. Elle ne vient pas avec son taureau aussi ?"

Pas de quoi l'arrêter. En fin d’après-midi, la candidate se lance dans une tournée sportive de porte-à-porte dans un quartier populaire d’Aigues-Mortes. Sans ascenseur, il faut faire toutes les cages d’escalier décrépies à pied. Les échanges sont souvent rapides, le temps d’une poignée de main et de rappeler son nom pour dimanche.

Il faut porter l’estocade à M. Collard maintenant

un habitant d'Aigues-Mortes

à franceinfo

Le chiffon rouge du FN

A travers le pas de la porte, beaucoup lui promettent d’aller voter quand la candidate agite le chiffon rouge du risque Front national. Au dernier étage d’un immeuble, un ouvrier, la cinquantaine, a envie de débattre de la réforme du droit du travail. "Mon patron investit et prend des risques, je suis d’accord pour qu’il gagne beaucoup, explique-t-il. Le problème, c’est qu’il me reverse de moins en moins. Comment je vais faire pour me défendre face à lui ?"

 

Marie Sara, candidate LREM, à Aigues-Mortes (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, à Aigues-Mortes (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

La candidate, tente de défendre le projet du président de la République : "On va essayer de libérer un peu les entreprises, mais en protégeant aussi les employés." Pas de quoi convaincre cet habitant. Pas de quoi arrêter la candidate non plus. Marie Sara s’empresse d’aller toquer à une nouvelle porte, inlassablement, pour montrer que la candidate de terrain, c'est bien elle. Sa stratégie s'avérera-t-elle gagnante ? Verdict le 18 juin.

 

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Le patron d'Amazon ne sait plus quoi faire de son argent et lance une boîte à idées sur Twitter

Jeff Bezos a demandé à ses abonnés dans quoi il pourrait investir sa fortune. Les internautes se sont empressés de lui répondre.

France Télévision le 16 jin 2017 <<<<<<<<<<<<FT<<<<<<<<<<<<<<<<

 

Partir dans l'espace, et après ? Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon qui a investi dans l'exploration spatiale, ne sait plus comment dépenser sa colossale fortune, estimée à 76 milliards de dollars. L'entrepreneur américain a donc cherché une réponse à son problème sur internet, dans un tweet posté jeudi 15 juin. 

"Je veux que l'essentiel de mon activité philanthropique serve à aider les gens ici et maintenant - à court terme - autant pour les besoins urgents que pour les effets durables. Si vous avez des idées, répondez simplement à ce tweet avec l'idée (et si vous estimez qu'il s'agit d'une mauvaise méthode, j'aimerais aussi le savoir)", écrit le troisième homme le plus riche de la planète à l'adresse de ses abonnés.

Des suggestions immédiates

Les internautes se sont empressés de répondre à l'appel du milliardaire. Petit florilège des suggestions rapidement postées. 

 

"Effacer la dette étudiante."

"Financer les transports publics. Financer des logements pour les sans-abris. Militer pour une assurance maladie unique. Investir dans l'éducation pour les femmes et les filles."

"Medicare pour tout le monde."

 

"Faire de la prévention contre la violence domestique. Financer la contraception et l'avortement."

 

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Présidentielle : Emmanuel Macron passe six millions de coups de téléphone pour convaincre les électeurs

"Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril." Dans un message vocal d'une minute et demie, le candidat appelle à aller voter.

 

Robin Prudentpublié le

"Bonjour, c'est Emmanuel Macron." Au moment de décrocher leur téléphone, de nombreux Français pourraient être surpris par cette annonce. Au bout du fil, le candidat d'En marche ! à la présidentielle tente de les convaincre d'aller voter dimanche 23 avril. En réalité, il s'agit d'un message vocal préenregistré d'une minute trente, diffusé par son équipe de campagne.

"Merci de prendre une minute de votre temps pour me rappeler, explique le candidat dans cet enregistrement. Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril. J'espère que vous avez bien prévu d'aller voter. Ce que je vous propose, c'est que votre bulletin de vote soit utile." Suit un argumentaire sur les "bonnes raisons" d'aller voter En marche ! dès le premier tour.

Six millions de numéros issus de l'annuaire public

Contactée par franceinfo, l'équipe d'En marche ! précise que six millions d'appels téléphoniques vont être passés du 18 au 21 avril. Une campagne massive qui vient compléter la stratégie du candidat à quelques jours de l'élection, avec quatre meetings en une semaine et huit millions de tracts distribués.

Les numéros de téléphone sont issus de l'annuaire public, précise l'équipe d'Emmanuel Macron. Les personnes qui y figurent sont donc considérées comme des "contacts occasionnels", selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Le candidat doit, lors du premier contact, informer la personne sur la possibilité qu’elle détient de s’opposer à la réception de nouveaux messages. L'équipe assure respecter cette règle et laisser la possibilité aux personnes appelées d'écouter, ou non, le message d'Emmanuel Macron.

"Macron vient me harceler sur mon propre téléphone"

Une démarche qui a tout de même surpris de nombreux internautes. Certains ont fait part de leur étonnement sur les réseaux sociaux, au moment de décrocher leur téléphone ou d'écouter leur boîte vocale. 

 

 

D'autres n'ont pas vraiment apprécié cette intrusion dans leur vie privée. "Je sature et je tiens à le dire haut et fort : ça suffit comme ça le harcèlement téléphonique", a critiqué une certaine Annie Engel dans les commentaires du site du Figaro.

 

Le "Mélenphone" déjà expérimenté

Emmanuel Macron n'est pas le seul candidat à utiliser le téléphone pour convaincre les électeurs. Des soutiens de Jean-Luc Mélenchon ont aussi créé un système de mise en relation baptisé le "mélenphone". Ces volontaires du mouvement de la France insoumise ont déjà passé des milliers d'appels pour expliquer leur programme via cette plateforme. 

Idem à droite. Aux élections régionales, les candidats Les Républicains avaient enregistré des messages vocaux pour convaincre les abstentionnistes. De quoi alerter la Cnil qui déconseille clairement aux partis politiques d'utiliser cette technique jugée "particulièrement intrusive".

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How Uber got the message

Susan Antilla, le 22 février 2017         <<<<<<<<<<<<<<CNN<<<<<<<<

 

cnn money uber lawsuits

Story highlights

  • Susan Antilla: We're enjoying a welcome stretch where women are upending corporate silence on sexual harassment
  • But many harassers still get away with their behavior and lasting change has been hard to come by, she says

Susan Antilla is an award-winning financial columnist and author of "Tales from the Boom-Boom Room: The Landmark Legal Battles that Exposed Wall Street's Shocking Culture of Sexual Harassment." She has written about Wall Street, securities regulation and gender discrimination for The New York Times, Bloomberg, and TheStreet. The views expressed here are her own.

(CNN)An innocent mistake. That's what management of Uber Technologies Inc. reportedly told engineer Susan J. Fowler when she complained in 2015 that her manager was sexually harassing her.

Susan Antilla
The boss had sent her a string of suggestive messages. "It was clear that he was trying to get me to have sex with him," Fowler wrote Sunday in a stunning 3,000-word essay on her blog that quickly went viral.
Fowler took screenshots of the chat session and reported him to human resources. Yessiree, that's sexual harassment all right, HR said. But it was his first offense and he was a "high performer," so a warning would suffice, they told her. Just an innocent mistake by a corporate star.
Not to quibble here, but even an HR rookie would know that harassers are not inclined to one-offs. Indeed, Fowler said she later came across other women who'd had similar experiences with the man, who no longer works at Uber.
CEO Travis Kalanick said Monday that he'd hired no less than former US Attorney General Eric Holder to conduct an independent review into the issues Fowler raised. Kalanick had said in a Tweet on Sunday that the behavior Fowler described was "abhorrent & against everything we believe in."
It was an encouraging reaction, but also a head-scratcher. In its dealings with Fowler and the other women she described in her post, did Uber HR go rogue in the face of "everything" the company's CEO says it believes in? Did the CEO fail to communicate his laudable position to those charged with managing personnel and shaping company culture?
Or, more likely, was this perhaps not the stated priority the CEO says it was? We can only hope that an honest investigation carried out by someone with Holder's experience will produce detailed answers to these questions.
Spokeswoman MoMo Zhou declined to answer specific questions that I sent by email, citing the ongoing investigation.
Investigating what happened with Fowler and others at Uber is a good thing, but it doesn't change the fact that with the standout exception of employees who the bosses wanted to get rid of anyway, sexual harassers have long enjoyed protection by corporate managements. It isn't just that they often get to keep their jobs. They additionally benefit when, as is common,
Uber CEO orders review of sexism allegations
 
Uber CEO orders review of sexism allegations 04:30
company policy requires employees to use private arbitration in lieu of suing in court. The tidy arrangement keeps the bad boys from suffering a public record of accusations against them and gives them the opportunity to label their acts of misconduct as "first offenses" in perpetuity.
Add to that the standard policy that women who settle their cases agree to remain silent about their experiences and you've got a system that conspires to keep harassers' names securely under wraps.
By some measures, we're enjoying a welcome stretch where courageous women are upending the corporate cone of silence. Former Fox News anchor Gretchen Carlson made headlines for months last year after she sued Fox News founder Roger Ailes for sexual harassment. Her case was bolstered by recordings she'd made of Ailes' come-ons and she settled in September for $20 million. Inspired by Carlson's suit, other women came forward with similar accusations against Ailes, including one who spoke in defiance of her confidentiality pact.
Carlson and now Fowler took big chances going public. Lots of women, though, keep their complaints quiet, fearful they'll be blacklisted by future employers. Even for harassment victims willing to endure a public legal battle, though, the ubiquity of mandatory arbitration means many ugly stories go untold.
When women assume the risk of going public, it can lead to policy changes. Twenty years ago, a group of female brokers and sales assistants in the Garden City, New York, branch of Smith Barney sued that firm in a sexual harassment and gender discrimination case that became known as the "Boom-Boom Room" suit, named for a party room in the branch's basement. After initially labeling it an "isolated incident" -- sound familiar? -- Smith Barney faced a cascade of similar harassment allegations from branches all over the United States.
Smith Barney paid $150 million in arbitrations and settlements in that case amid rousing talk of real change for women on Wall Street.
But the policy changes too often lack real staying power. Once the Boom-Boom Room story was no longer making headlines, the old discriminatory policies began to seep back in. By 2005, another lawsuit against Smith Barney was citing discrimination against female brokers. That one settled for $33 million in 2008. And through it all, some harassers held on to their jobs. A male broker who'd attacked a female colleague in Smith Barney's Walnut Creek, California, office in 1990 was at the firm for another 24 years, according to regulatory records.
At the same time, scholars at the Institute for Women's Policy Research in Washington found that in 2015, women in the securities industry were earning 52 cents for every dollar men made. So much for lasting change, or progress toward equality.
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Is there any solution given a system that favors the employer and the harasser? Yes -- and Fowler is Exhibit A. She said on Twitter Sunday night that her revelations led to such a flood of reactions that it shut down her Twitter and Gmail apps. Many of the supporters who stampeded her accounts with "attagirls" took to social media to say they'd deleted their Uber accounts and suggested others do the same. It took no time for the hashtag #deleteuber -- which also swelled in response to Uber's decision to turn off surge pricing during the Taxi Worker's alliance participation in an anti-travel ban protest at JFK -- to begin trending on Twitter.
In other words, money talks and the Internet helps to amplify its voice. Employers have stripped us of many of our rights. But not even an Ivy League band of big-ticket lawyers can figure out a way to stop us taking our business elsewhere when we're sickened by a company's behavior.

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Uber met à l'écart son directeur général, Travis Kalanick

Elsa Trujillo le 14 juin 2017 <<<<<<<<<<LFP<<<<<<<<<<

Le fondateur et directeur général d'Uber fait les frais d'une enquête menée en interne sur la culture d'entreprise et les méthodes du groupe. Il prendra un congé sabbatique d'une durée indéterminée.

Quelques mois après avoir réclamé de l'aide pour diriger son entreprise, Travis Kalanick prend un congé sabbatique d'une durée indéterminée. «J'ai besoin de prendre du repos» en raison des «événements récents» écrit-il, faisant référence au décès accidentel de sa mère le mois dernier. Le 11 juin, le conseil d'administration du groupe s'était réuni pour envisager une telle possibilité, rapporte le New York Times. La question de la culture d'entreprise, régulièrement décriée, avait elle aussi été abordée. Les recommandations d'une enquête interne menée sur le sujet ont été adoptées «à l'unanimité».

La teneur de ces propositions sera présentée aux employés d'Uber ce mardi. L'une d'entre elles inclut le départ d'Emil Michael, vice-président de la société et réputé proche de Travis Kalanick. Recruté en 2013, ce dernier avait indiqué vouloir enquêter sur les journalistes critiques à l'égard de son entreprise, lors d'un entretien à BuzzFeed fin 2014. Son départ a été confirmé dans l'après-midi. Depuis le début de l'année, une douzaine de membres de la direction ont quitté l'entreprise.

La semaine passée, les résultats d'une enquête menée en interne par le cabinet Perkins Coie ont conduit au licenciement de vingt salariés pour discrimination, harcèlement sexuel et intimidation, ainsi qu'à sept avertissements. 215 plaintes auront en tout été reçues, sous anonymat, la plupart d'entre elles émanant du siège de San Francisco.

Harcèlement sexuel, sexisme et pratiques déloyales

Après une série de révélations accablantes, l'image d'Uber semble être gravement ternie. Au fil des mois, l'entreprise aura cumulé accusations de sexisme, de harcèlement sexuel et de pratiques déloyales. Uber aurait ainsi sous-payé ses conducteurs new-yorkais pendant deux ans, utilisé un logiciel pour éviter les autorités dans les villes où le service était interdit, ou encore accédé au dossier médical d'une cliente victime de viol en Inde, pour vérifier le fondement de sa plainte. L'entreprise est également en cours de procès contre Waymo, la filiale de Google spécialisée dans les voitures autonomes, qui l'accuse de vol de technologies. Le responsable présumé du vol en question, l'expert en voitures autonomes Anthony Lewandowski, a été licencié fin mai.

Uber s'attelle à une réforme en profondeur de sa culture d'entreprise. Frances Frei, universitaire émérite de Harvard, spécialisée dans les questions de diversité en entreprise, et Bozoma Saint John, jusqu'alors responsable du marketing mondial d'iTunes, doivent soutenir Travis Kalanick dans cette tâche. Malgré ces efforts perceptibles, le comportement du directeur général ne cesse de peser sur l'image de l'entreprise. «Il est temps de se rendre à l'évidence. Uber n'a pas un problème d'image, mais un problème de dirigeant», notait la semaine dernière un éditorial du Financial Times . Dernière preuve en date: dans un mail adressé à l'ensemble des salariés en interne et récupéré par Recode,Travis Kalanick aurait édicté une série de règles permettant d'avoir un rapport sexuel avec un autre membre de la société.

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MACRON UBERISE ... ORADOUR ... à la veille des éléctions législatives ...

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Dans ce village-martyr d’Oradour-sur-Glane, dont le nom résonne jusque dans nos villages voisins du Lot et du Lot-et-Garonne, eux aussi marqués par les massacres des mêmes nazis en déroute, depuis mai et jusqu’en juillet 1944, le Président a prononcé un discours historique

 

[Lire ici en PDF].

 

Extrait : ......

Notre conscience ici s'insurge parce qu'a été piétiné ce qui nous construit en profondeur, le respect de la vie humaine. Nous ne serions pas le peuple que nous sommes si nous ne donnions à l'autre un statut sacré. C 'est parce que nous lui conférons cette dignité suprême que nous sommes soucieux collectivement de protéger, éduquer, soigner, secourir, défendre, aider l’autre;   ( ...hcq......substitution de l'autre aux proches ...)

Ce jour du 10 juin 1944, c'est tout ce que nous haïssons qui s’est abattu sur le village d’Oradour. La vie humaine fut comptée pour rien, l'innocence fut assassinée, la souffrance des victimes fit le plaisir des bourreaux. La mort devint un jeu, le néant un but. ( ...hcq....... d'éros à l'éros de Macron ...? )

CORRELATS :

 

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A Paris, Mohamed Haouas, 21 ans, en campagne sur Snapchat pour être député

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  ....Snapchat est plus efficace que les tracts pour le plus jeune candidat aux législatives de la 6ème circonscription de Paris. Mohamed Haouas, 21 ans, passionné de politique, attire les jeunes grâce à sa campagne sur les réseaux. 

“Oh Mohamed Haouas, c’est toi sur les affiches ? Je vais voter pour toi !“.  Voici le genre de remarques auxquelles a le droit le jeune Parisien dans son quartier des Amandiers, à Ménilmontant, depuis qu’il est candidat aux élections législatives. Il est l’un des 26 prétendants à la députation dans la 6ème circonscription de la capitale, à cheval entre le 11ème et le 20ème arrondissement. Parmi ses adversaires : l’écologiste Cécile Duflot. Rien que ça ! À tout juste 21 ans, cet étudiant en dernière année de BTS industriel, fan du cinéaste Luc Besson, qui souhaite rejoindre bientôt une école d’ingénieur, n’est pas mécontent de bousculer les standards des visages que floquent habituellement les affiches des panneaux officiels.

Autour de ce grand gaillard, très sociable, un groupe de jeunes surmotivés et une garde rapprochée composée de camarades de classe, dont sa suppléante Anne Paillet et son attaché presse, Kevin Bikoy, tous deux d’anciens camarades du lycée Maurice-Ravel. Moyenne d’âge : 18 ans. “Nous, on s’en fiche de la gauche, de la droite et des partis politiques. On fait une candidature citoyenne pour être des porte-parole, sans penser aux futures élections”. Leur outil de travail : leur téléphone portable essentiellement. Leurs “meetings” à eux, ce sont leurs followers et abonnés sur Snap, Tinder avec qui ils parlent politique en tentant de les convaincre.

“Avec Tinder, ce qui est pratique, c’est la géolocalisation. On tape directement dans l’œil des gens de la circo. Si tu matches, plutôt qu’un plan cul, on te propose de boire un verre pour débattre !”

C’est là le point fort de la team : la maîtrise parfaite des réseaux sociaux, surtout Snap. “On s’en sert énormément et c’est facile car on s’en servait déjà tous avant”, explique l’aspirant à l’Assemblée nationale, capture d’écran à l’appui. Manière de dire que lui ne découvre pas les réseaux avec cette campagne comme d’autres candidats plus âgés ! Sur les contenus de ses comptes, pas de tête de chien gênante sur un.e quarantenaire mal à l’aise mais des stories qui passent crème ! Les potes relaient des messages d’encouragement avec tracts et affiches en fond où le candidat est vêtu d’un élégant costume noir. Ainsi, on peut lire les mots suivants : “Oueee Momo de la cité à l’Elysée”, ou “quand ton pote se présente aux élections“. Son équipe de campagne a également créé un profil Tinder pour le candidat. “On exploite à fond tous les outils numériques. Avec Tinder, ce qui est pratique, c’est la géolocalisation qui permet de taper directement dans l’œil des gens de la circo. Et si tu matches, plutôt qu’un plan cul, on te propose de boire un verre pour débattre !”

Quel impact sur les jeunes électeurs ? Ont-ils été convaincus d’aller voter grâce à cette campagne très réseaux sociaux ? “Je ne sais pas mais au moins on a fait quelque chose d’extra c’est de redonner goût et réintéresser à la politique des jeunes à travers nos snaps et nos stories. Par exemple, on a montré les coulisses de notre campagne et ça a plu. Cette campagne sur Snap, ça a permis à beaucoup de jeunes qui s’en foutaient de poser des questions et de s’informer. Et peut-être qu’ils iront voter”, espère Mohamed Haouas.

“Au Parti socialiste,  je n’ai pas accroché, trop de politique politicienne”

Le candidat de 21 ans a pris goût à la politique il y a quelques années déjà. “C’est mon prof d’histoire qui m’a donné transmis cette passion, j’avais 15 ans”, raconte celui qui a fréquenté le collège ZEP Robert-Doisneau dans le 20ème. “Je l’en remercie encore aujourd’hui. Il a vu mon intérêt et m’a conseillé de rejoindre les conseils de la jeunesse”. Depuis, Mohamed Haouas ne les a pas quittés, encouragé par son père, tailleur, sa mère, maman au foyer, et ses grandes soeurs, jusqu’à faire un court passage au Parti socialiste. “Là-bas, je n’ai pas accroché. Trop de politique politicienne“, tranche le candidat. D’où cette volonté de se présenter en indépendant.

Pour faire campagne, il faut aussi un programme. Celui des jeunes militants reprend l’idée de taxe robot mise en avant par le socialiste Benoît Hamon et propose un plan national de soutien à la recherche scientifique et médicale. “On veut que les futurs ingénieurs restent en France et que la recherche en santé ne soit pas uniquement guidée par la rentabilité des entreprises pharmaceutiques”, liste, entre autres, le jeune candidat. Du côté des réformes citoyennes, Mohamed Haouas souhaite la création d’une assemblée participative ouverte à tous les habitants de la circonscription et pousse pour un mandat unique. “Moi député, je fais mes cinq ans et je passe le relais à un autre jeune”, assure ce fils d’immigrés algériens.

Candidature citoyenne soutenue par le MDP de Robert Hue

Ce jeudi 8 juin, Mohamed Haouas est en plein tractage du côté de Bastille, dans le 11ème arrondissement. Une campagne classique qui reste indispensable malgré tout. Voici qu’arrive l’ancien président du PCF et soutien du président Emmanuel Macron, Robert Hue, qui interrompt le jeune candidat pour le saluer chaleureusement. Les deux ont rendez-vous. Ils s’engouffrent dans le café du coin pour une réunion du Mouvement Des Progressistes (MDP), fondé par l’ancien ministre, qui présente huit candidats en Ile-de-France.

Mohamed Haouas, candidat de la 6ème circonscription, aux côtés de Robert Hue, président du MDP qui soutient sa campagne.

Mohamed Haouas et ses amis ont d’abord voulu lancer une candidature totalement indépendante mais ont vite réalisé qu’ils feraient face à des obstacles à la fois administratifs et financiers. Ils ont alors accueilli la proposition de soutien du MDP avec enthousiasme. “Au début, le côté soutien à Macron nous a fait un peu peur”, admet-il. “Mais ce qui est bien c’est que le MDP ne nous impose rien du tout et respecte complètement notre initiative citoyenne. On a écrit le programme nous-mêmes, de façon collaborative”.

L’indépendance, Mohamed Haouas y tient beaucoup. Il rappelle qu’il a lui même organisé des manifestations contre la loi Travail l’année dernière. “Si on est élu et que Macron met en place des choses intéressantes, on ne va pas hésiter à les voter. En revanche, s’il met en oeuvre des mesures libérales dans la continuité de la loi El Khomri, on s’y opposera”, affirme le natif de l’Est parisien. Pour lutter contre le chômage, plutôt que le CICE, “qui permet de filer de l’argent n’importe comment à n’importe quelle boîte“, les jeunes derrière Mohamed Haouas proposent notamment un allègement des charges pour les TPE et PME à condition qu’elles embauchent des chômeurs.

Malgré une campagne axée réseaux sociaux, le tractage sur le terrain est inévitable pour toucher tous les électeurs.

En attendant le résultat de dimanche, les militants ont encore du pain sur la planche. Le lendemain matin, à 5h, Mohamed et sa bande ont prévu d’aller peindre des tags politiques biodégradables sur les trottoirs de leurs quartiers. “Je vais essayer de motiver d’autres potes mais je crois qu’ils sont un peu fatigués”. Même à 21 ans, une campagne, ça éreinte.

Lina RHRISSI

 

 

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Attentat de Londres : les défis de l'«uber-terrorisme»

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Par Le figaro.fr
Mis à jour le 04/06/2017 à 21h13 | Publié le 04/06/2017 à 19h13

TRIBUNE - Le terrorisme islamiste recrute désormais des «entrepreneurs indépendants», argumente Hugues Moutouh, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant au ministère de l'Intérieur.

 

Un nouvel attentat meurtrier vient de frapper la capitale britannique, deux semaines après la tragédie de Manchester. Le mode opératoire nous est malheureusement devenu familier: une camionnette bélier qui percute des passants dans un lieu fréquenté,puis des tueurs qui finissent leur cavale sanglante, armes à la main, avant d'être abattus par les forces de police.

Il est encore trop tôt pour connaître le profil des assaillants. Peu importe,du reste. On le connaît déjà: sans doute de jeunes Britanniques issus de l'immigration, élevés en Angleterre, ayant fait plus ou moins officiellement acte d'allégeance à l'État islamique.Le mode opératoire fait plus penserà celui de «néophytes» qu'à celuide djihadistes endurcis, de retourdu front irako-syrien. Peu de logistique, peu de savoir-faire, mais une féroce envie de tuer.

C'est une évidence bonne à rappeler: Daech a révolutionné le terrorisme, comme Uber et ses avatars sont venus bouleverser l'économie. Quand on y songe, le processus est très similaire, toute chose égale par ailleurs.Le système ancien reposait sur un marché oligopolistique hypercentralisé et spécialisé. Les organisations terroristes se sont construites historiquement en miroir des états-majors militaires traditionnels: fortement hiérarchisés et reposant sur une organisation professionnelle très réglementée. Une organisation repérait des individus, cherchait à les convaincre de la justesse de sa cause, investissait lourdement pour les former, les équiper et les projeter à l'étranger. Il fallait structurer des réseaux, mettre en place une logistique. Terroriser était une affaire sérieuse, qui nécessitait du temps et de l'argent. Les opérations spectaculaires étaient complexes, donc rares. C'était le XXe siècle… Depuis, les choses ont bien changé.

Le coup de génie de l'État islamique

Avec Daech, est arrivé l'«uber-terrorisme». Une plateforme sur le Web met en contact des commanditaires avec des prestataires, partout dans le monde. Un peu comme les fondateurs d'Uber ont monté un service de chauffeurs privés à la demande, permettant à de simples particuliers de transporter des usagers, Daech a brisé les codes du terrorisme en le libéralisant totalement. Le coup de génie de l'État islamique est d'avoir compris que la main-d'œuvre n'était pas rare, mais pléthorique. Qu'il suffisait d'abattre les barrièresà l'entrée de la filière, d'abolirla sélection et les intermédiaires pour révolutionner le terrorisme. Daech a compris que tout homme ayant un compte à régler avec la société était un terroriste en puissance, pour peu que l'on sache canaliser sa haine. Pour cette organisation 2.0, les terroristes en puissance constituent une «force de travail» disponible comme l'eau sortant d'un robinet, que l'on ouvre ou que l'on ferme à volonté.

Daech offre un sens à la vie de ses  «entrepreneurs indépendants» et leur garantit la célébrité

Presque n'importe qui peut devenir terroriste, pour peu qu'il en ait ou qu'on lui en donne, à un moment donné, l'envie. Le modèle économique de cet «uber-terrorisme» est tellement parfait que les candidats terroristes sont considérés comme des contractants individuels auxquels incombe même la charge du financement de l'opération. Daech offre un sens à la vie de ses «entrepreneurs indépendants»et leur garantit la célébrité, mais,en échange, il leur est demandé d'assumer tous les coûts, comme se procurer un véhicule ou des armes.

Face à la révolution que constitue cette nouvelle forme de terrorisme, les États victimes et leurs forces de sécurité sont dépassés. Jamais ils n'ont eu à faire face à un danger aussi permanent, diffuset généralisé. En moins de dix ans,la menace a non seulement changé d'échelle, mais presque aussi de nature. Notre appareil répressif (renseignement-police-justice) doit s'adapteren permanence pour lutter contre les deux formes, pour ne pas dire les deux générations de terroristes auxquellesil est aujourd'hui confronté. Pour ce qui est des djihadistes issus des filières irakiennes, syriennes ou libyennes,nos services ont une certaine expérience utile. Nous savons, la plupart du temps, les identifier, les suivre à la trace et les neutraliser. Reste que leur nombre et les problèmes de circulation de l'information entre les États leur donnent parfois un avantage stratégique décisif.

Mais le vrai défi concerne ces nouveaux «entrepreneurs individuels» de la terreur, apparus ces deux ou trois dernières années. Si nous n'y prenons pas garde et continuons d'appliquer les mêmes bonnes vieilles recettes à ce phénomène inédit, ne risquons-nous pas de connaître le sort que réserva en 1964 un jeune boxeur ambitieux mais inexpérimenté, nommé Mohamed Ali, au vieux champion du monde des poids lourds, Sonny Liston?

Jamais les fondations de nos sociétés libérales n'auront été soumises à une telle épreuve, du moins en temps de paix. Car nous sommes bien en paix actuellement, en dépit des discours mobilisateurs qui nous sont tenus.En temps de guerre, de vraie guerre, comme entre 1914 et 1918, par exemple, nos concitoyens ont su accepter le sacrifice de leurs droits et libertés individuels pour assurer le salut de la patrie. Quand un pays est en guerre,son gouvernement instaure la censure, interdit la liberté de réunion et d'aller et venir, interne les opposants dangereux ou les dissidents et n'hésite pas à fusiller ceux qui collaborent avec l'ennemi. Tous les régimes, mêmes démocratiques, se plient à la discipline militaire la plus stricte en vue de la victoire finale.

Tentation autoritaire

Notre état d'urgence, décrété après les attentats de 2015, nécessaire et utile, n'est à côté qu'une plaisanterie.

Seule une stratégie antiterroriste qui acceptera de déplacer les lignes nous donnera la sécurité à laquelle nous aspirons

Nous sommes évidemment en paix. Et en temps de paix, rien n'est plus sacré que la liberté individuelle et l'égalité devant la loi. En dépit de quelques légères entorses, le principe est que jusqu'à sa condamnation, un suspect est présumé innocent. Et que même après, il est davantage une personne à réinsérer au plus vite dans la société, qu'un coupable à isoler pour protéger les autres. En somme, en temps de paix, on refuse «de faire une omelette en cassant des œufs».

Cela étant, nous ne sommes pas forcément rendus à l'impuissance. Tout est affaire de nuance, mais aussi et surtout de confiance. Or le nouveau gouvernement de la France jouit aujourd'hui de cette confiance. Il ne peut être suspecté de tentation autoritaire. Libéral, nul ne peut douterde son attachement aux principes fondamentaux issus de notre histoire républicaine. C'est pour cela qu'il peut, plus qu'aucun autre, faire preuve d'audace et de fermeté pour défendre nos concitoyens et protéger notre pays.

Seule une stratégie antiterroriste qui acceptera de déplacer les lignes nous donnera la sécurité à laquelle nous aspirons. Elle devra reposer sur une politique ambitieuse de renseignement et d'anticipation accordant sa priorité au décèlement précoce des profils à risque. C'est également au plus près du terrain qu'il faudra mettre les moyens. Cessons d'empiler les structures non opérationnelles à Paris et redéployons du personnel là où se trouve le danger. Les états-majors rassurent sans douteles décideurs mais ne contribuent pasà notre sécurité quotidienne. Faceà l'ubérisation du terrorisme, il faut penser différemment, faire preuvede plasticité, d'innovationet de pragmatisme.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 05/06/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici