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Source:  http://www.univ-ag.fr/modules/module_documents/get-document/default/UFR_Medecine/PACES_cours_UE17/Le_developpement_de_la_personnalite.pdf

Dossier panorama : Elans du JE

Jour ÔuvrÔir : 15.11.14

LE DEVELOPPEMENT  ( de l''ENtre-développement)

de la Personnalité ( …. de la personnalité des ENfant-PAIR-ENts )

par  Rachel FERRERE  ( …  par les annotations de l’homocoques ...)

On peut considérer le développement de la personnalité comme un long processus psychique qui va traverser différentes étapes. Nous allons tenter à travers ce cours de comprendre quelles sont ces étapes et quels sont les facteurs qui favoriseront l’émergence d’une personnalité structuré et une identité bien établie

Personnalité :

Féline A., Guelfi J.D., Hardy P. (2002).

«Résultat, chez un sujet donné, de l’intégration dynamique de composantes cognitives, pulsionnelles et émotionnelles ... ( ... et de sa composante sexuée ...)

«..L’agencement de ces différents facteurs constitue les traits de personnalité, à savoir les  modalités relationnelles de la personne ( ... comme ENfant-Pair-ENt ..).....sa façon de percevoir le monde et de se penser dans son environnement..( ...base comm-une structurante-UNifiante et néguENtropique du vivant ...)

...L'unité fonctionnelle intégrative que  constitue la personnalité ( ...... ENfant-Pair-ENt ....) présente deux autres caractéristiques

Stable: la personnalité 'contribue à la permanence de l'individu.

Unique: elle rend le sujet reconnaissable, distinct de tous les autres

...et troisièmement ..

Orienté : ..donne sens au processus de développement de sa vie EN la Vie  IN-FINIE qui nous est donnée ...EN ce monde ..de la naissance au monde à la naissance à la vraie vie ...

 Attachement

Si les réponses de l’entourage ( ...des parents ..) sont adéquates au besoin d’attachement de l’enfant, celui-ci développera une base de sécurité et une image de lui-même positive

A partir de cette base de sécurité, de nouvelles compétences ( ...d'ENfant-PAIR-ENt ...) apparaissent : la capacité de se séparer pour explorer l’environnement, la capacité d’attendre une réponse et plus tard de répondre à son tour aux besoins d’attachement d’un plus petit ou d’un plus faible ( ...ENfant-PAIR-ENt ...) . Ceci caractérise un attachement sécure.

Quand les réponses de l’entourage aux besoins d’attachement ne sont pas adéquates la base de sécurité de l’enfant, l’image de lui-même, sa confiance en lui et en l’autre ne seront pas  satisfaisantes. Il va développer un attachement angoissé ambivalent, évitant ou désorganisé.

….

...

Ce processus de séparation-individuation ( .. UNnion d(individuation ...) évolue au gré des différentes acquisitions de l'enfant:

› l'utilisation d'un objet transitionnel

› le déplacement autonome avec éloignement, grâce à la marche

› l'exploration de l'espace et des objets

› l'utilisation du langage

› le jeu symbolique ( ...du couple ... mâle-femelle ...la sainte famille ...Noël ... mariage ... pair de pantalon ..voir le monde en base "couple" .. le 1 et le 0 n'existeNt pas ...)

› la découverte de la différence ( ...complémentarité .. ) des sexes...( ..et des esprits ...) 

L'évolution du processus d’individuation est bien sûr lié aux réponses de l'entourage, et à la qualité de l'attachement mis en place. 

Autant dire qu'il est indispensable « de bien s'attacher »  ( hcq…aux parents père-mère …)  pour devenir capable de «bien se détacher»  ( …puis, pour plus tard, devenir capable « de bien s'attacher »   en tant qu’épouse ou époux …) ce qui est la voie normale de l'individuation. (  … ce qui est la voie normale du processus de vie de  l'ENfant-PAIR-Ent …)

 ... suite en relecture ...

EN RELATION

Nos Nous, nos metaxu ..sans lesquels une vie humaine n'est pas possible ... de Simone Weil

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... en France ..en Europe ...

...L'amour s'est en effet "refroidi »  ... la charité fait face à l'empire aujourd'hui planétaire de la violence....

Cette montée vers l'apocalypse est la réalisation supérieure de l'humanité. Or plus cette fin devient probable, et moins on en parle.

Il faut donc réveiller les consciences endormies.

Vouloir rassurer, c'est toujours contribuer au pire.

René Girard.

  

 

  "L'esprit constitue un champ de relations tourné vers la totalité de ce qui existe "  Joseph Pieper

Loin que ce soit être qui illustre la relation , c'est la relation qui illumine l'être.     Gaston Bachelard

Les composantes de la société ne sont pas les êtres humains, mais les relations qui existent entre eux.   Toynbee

 
  Â JE NOUS  

ÔùVrÔir

 

 

 

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... à moi-MêMe ...

... à mes grand-parENts et arrière-grand-parENts

... aux ENfants

... petit-ENfants

... arrièreS-petit-ENfants

... à Paule ..ses parENts... frèreS-soeurS ...cousinS

...à Ilda et ses proches ...à Namia ...

...

 

 

 

Ni réincarnation ni immortalité, qu'est-ce que la Résurrection ?

 

C’est quoi prophétiser ?

 

L' A totalité  .....l' Âme  ... l'Amour ... 

 

 

..... l’occident n’a plus d’âme .....        Jean Raspail   

Europe     l'âme

 

 

 

 Nous avons cru que les droits de l'homme valaient partout et pour tous. Ils sont désormais dénoncés à l'extérieur par les autres civilisations et à l'intérieur même de nos démocraties. Comment penser cette crise ? Comment y répondre ? Comment maintenir l'idée de l'Universel ? Par l'une des grandes philosophes d'aujourd'hui.

Après la Seconde Guerre mondiale et la chute du mur de Berlin, nous avons cru à la victoire définitive de notre vision du monde, caractérisée par l'individualisme libéral, le cosmopolitisme et la démocratie des droits de l'homme.

Mais depuis le tournant du siècle, plusieurs cultures mondiales s'opposent clairement et fermement aux principes occidentaux considérés jusque-là comme universels. La démocratie est décriée ou dégradée, et l'autocratie nommément défendue, en Chine et à Singapour, dans certains pays musulmans, en Russie.

En outre, apparaissent au sein même de l'Occident des gouvernements dits populistes ou illibéraux, opposés au libéralisme et à l'individualisme postmodernes.

Ce débat conflictuel déployé tant sur le plan occidental que sur le plan mondial traduit un nouvel assaut de la vision du monde traditionnelle, holiste, face à la vision progressiste et individualiste.

Des deux côtés fleurissent les excès.

En Occident, l'humanisme classique transformé en humanitarisme. En face, des cultures parfois devenues des idéologisations de leurs traditions.

C'est un énième épisode, mondialisé, de la discorde entre les modernes et les anti-modernes : ce qu'on a appelé au xxe siècle la " guerre des dieux ".

 

 

 

 

 

CORRELATs

 

 

 

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20.04.23
   
   

 

 

Total : 43 résultats trouvés..... au 20.04.23

 

1. µµµµµµ ..... Louis-Ferdinand Céline .....
(Articles Publique)
          µµµµµµ ...... Léon Daudet, Louis-Ferdinand Céline…   20.04.23             . . . . . .    
Créé le 20 avril 2023
2. µµµµµµ ...... Léon Daudet, Louis-Ferdinand Céline
(Articles Publique)
https://www.lefigaro.fr/livres/celine-l-analogie-mortifere-entre-le-corps-social-et-le-corps-humain-20230420   Céline le médecin-écrivain, de David Labreure, Éditions Bartillat, 328 p. Bartillat ...
Créé le 20 avril 2023
3. µµµµµ%%% ..... Louis Ferdinand Céline ...
(Articles Publique)
    Émission spéciale Louis Ferdinand Céline avec Philippe Sollers louis-ferdinand céline - interview avec louis pauwels     . . .  
Créé le 4 septembre 2022
4. µµµµµµ ..... Le judaïsme vu par Paul Tillich .....
(Articles Publique)
... que chez les juifs et manque totalement chez quantité de juifs. De même on a dit que dans les écrits de Céline le juif est un personnage mythique qui ne renvoie pas à des gens concrets. Même s’il y a de ...
Créé le 16 avril 2023
5. µµµµµ ..... PEOPEL ..... recherche
(Articles Publique)
... 39 résultats trouvés.... ce 29.03.23   1. µµµ .... PEOPLE-POUPETS ....Ces maisons de célébrités sont absolument dingues (Articles Publique)   >>>>>>>>>>>>>>>>>>Celine DION>>>>>>>>>>>>>>>> >>>>>>>>>>>>Joan ...
Créé le 29 mars 2023
6. µµµµµµµ ..... "Entretien avec Ionesco", redécouverte d'un penseur encombra
(Articles Publique)
... ", une caractéristique qui a fait la grandeur de Louis-Ferdinand Céline, et qui fait qu'il n'a pas peur des canons et des jugements. Ainsi, cette rencontre à Rome il y a des années nous rappelle que l'opin ...
Créé le 19 janvier 2023
7. %%%%%% ..... IONESCO
(Articles Publique)
... ", une caractéristique qui a fait la grandeur de Louis-Ferdinand Céline, et qui fait qu'il n'a pas peur des canons et des jugements. Ainsi, cette rencontre à Rome il y a des années nous rappelle que l'opin ...
Créé le 19 janvier 2023
8. µµµµµ%%%%..... Wikipédia, attention les débats
(Articles Publique)
... Céline Sciamma. La discorde porte principalement sur le refus des wikipédistes d’utiliser l’écriture inclusive, actée lors d’un vote sans appel en 2020, et le maintien des «dead names» (prénoms pré-transition) ...
Créé le 31 octobre 2022
9. µµµµµ%%%%.....Wikipédia, attention les débats
(Articles accès Registered)
... Céline Sciamma. La discorde porte principalement sur le refus des wikipédistes d’utiliser l’écriture inclusive, actée lors d’un vote sans appel en 2020, et le maintien des «dead names» (prénoms pré-transition) ...
Créé le 31 octobre 2022
10. µµµµµ%%%%.....
(Articles accès Registered)
... Céline Sciamma. La discorde porte principalement sur le refus des wikipédistes d’utiliser l’écriture inclusive, actée lors d’un vote sans appel en 2020, et le maintien des «dead names» (prénoms pré-transition) ...
Créé le 31 octobre 2022
11. µµµµµ%%%%%..... Bruno Latour
(Articles Publique)
... Latour, à propos d’« Antithèses. Mallarmé, Péguy, Paulhan, Céline, Barthes », de Charles Coustille. Publié le 29 mars 2018 à 07h15 Mis à jour le 29 mars 2018 à 09h01 Bruno Latour Article réservé ...
Créé le 31 octobre 2022
12. MEs livres
(Articles Publique)
... n     ROME Benoît XVI/Cardinal Robert SARAH Des profondeurs de nos coeurs     ROME Calendrier 2018     ROME Céline Mort à crédit ess   ROME Christian JAMB ...
Créé le 29 octobre 2022
13. µµµµµ%%%%.... réalise que MES "JE" disent l'expérience de MES " ENtre-DEUX" . ...
(Articles Publique)
... rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.  Louis-Ferdinand Céline            ..EN Paule & Robert .... et .... leurs ENfants..?..     ...
Créé le 24 octobre 2022
14. >>>>>01.10.22 ..... Oskar Kokoschka. Un fauve à Vienne. Musée d’art moderne de Paris, jusqu’au 12 février.
(Articles Publique)
... le médecin Louis-Ferdinand Destouches, futur Céline, qui a glissé un squelette dans son lit. C’est peu crédible. Mais quel squelette glisse-t-il, lui, dans ses tableaux, sous ses modèles ? De quoi relève ...
Créé le 1 octobre 2022
15. >>>>>28.09.22 ..... du deni pour sur-vivre ....
(Articles accès Registered)
... depuis trois mois sans avoir jamais vu un train. « Il n’y a pas de routine, la barrière était ouverte, je suis catégorique. » Celle de la présidente, Céline Ballérini, qui évoque l’hypothèse d’un « micro-endormissement ». ...
Créé le 28 septembre 2022
16. µµµµµ%%%%..... COMPOSANTEs de "mon ENtre-DEUX-agité.fr".....fondements à MON JOURn'ANALYTIQ
(Articles Publique)
... "  plagiat louis-ferdinand céline                           « Le corps comme être sexué » sexualité lieu de conscience Merleau-Ponty   L’union de l’homme et la femme ...
Créé le 9 août 2022
17. >>>>>08.07.22 ..... Carla Bruni : «J'ai une silhouette, et un style, mais je fais des efforts sans nom pour rester mince
(Articles Publique)
...  Celine par Hedi Slimane. Collier Color Treasures, en or rose, tourmalines, spinelles, tanzanites et diamants, collection haute joaillerie, Bulgari." aria-label="Agrandir l'image">   Robe en georgett ...
Créé le 8 juillet 2022
18. µµµµµµ ..... Ils vécurent heureux et eurent beaucoup de crises : le secret des couples qui durent
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Créé le 3 juillet 2022
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(Articles Publique)
...    Celine   Sans couple, sans enfants, sans privations: elles ont fait du célibat leur mode de vie   Agiter Dieu   L'esprit de guerre, l'immuabilité de ...
Créé le 30 juin 2022
20. µµµµµ%%%%%.....« Le propre de la mort est qu’elle ne se raconte pas, ce qu’on peut raconter, c’est la vie » par Delphine Horvilleur
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... pour point de départ la narration de vies interrompues, inconnues ou célèbres – la psychanalyste Elsa Cayat, Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens –, elle la prolonge d’une réflexion sur la manière de donner ...
Créé le 17 mars 2021
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Créé le 27 avril 2020
22. LISTEs des Abonnés ...
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... ABADIE Maïté et Denis ; Alain Tichoux ; LOISON Joseph AMGE ; BARTHELEMY Anne ; Bill Turner ; BLANCHARD Jeannette ; BONGARCON Michel ; brun.celine@yahoo.fr; CHIEZE Elisabeth ; DEBONNE Christophe ; f de ...
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23. µµµµµ%%%%%...... individualisation et modernité .............
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Créé le 4 avril 2020
24. EUREKA7 .... prophétise à l'esprit ...
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... MA TÊTE ...ferdinand Céline .....Lumière du monde ...par Benoît XVI https://homocoques.fr/index.php/8-articles/1865-je-ne-pense-pas-qu-on-puisse-dans-une-existence-humaine-faire-l-economie-du-spirituel-abdennour-bidar ...
Créé le 12 mars 2020
25. µµµµµ%%%%%..... COHERENCE...vie public/vie privée ....
(Articles accès Registered)
... Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma), plutôt que d’y retourner des couteaux (en récompensant Polanski). Le contexte n’est pas l’ennemi, mais la solution. Ou au moins, l’une des solutions. ...
Créé le 8 mars 2020
26. µµµ .... PEOPLE-POUPETS ....Ces maisons de célébrités sont absolument dingues
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  >>>>>>>>>>>>>>>>>>Celine DION>>>>>>>>>>>>>>>> >>>>>>>>>>>>Joan Collins – Saint-Tropez>>>>>>>>>>>>>> >>>>>>>>>>>>>>>Bono – Eze-sur-Mer >>>>>>>>>>>>> >>>>>>>>>>>>>>Brad Pitt et Angelina Jolie ...
Créé le 3 novembre 2019
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Créé le 21 octobre 2019
28. ... Fabrice Luchini se confie au Figaro Magazine ...
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Créé le 27 septembre 2019
29. Karl Lagerfeld et Fabrice Luchini, délire d'égos et joute verbal
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... ! D'abord, ça tue la créativité. Ensuite, si on est honnête, on connaît les questions mais aussi les réponses. » Karl Lagerfeld Et vous, Fabrice Luchini ? FL : Avec moi, on est plutôt chez Céline ...
Créé le 4 juillet 2019
30. « Nos forêts intérieures », un projet de médiation culturelle pour la petite enfance
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... France est partenaire. Retrouvez le programme complet sur le site de l’événement. Porté par l’artiste Céline Schnepf de la compagnie Un château en Espagne et piloté par le Merlan, scène nationale ...
Créé le 23 juin 2019
31. Entretien avec le philosophe "libéral de gauche" .... André Comte-Sponvill
(Articles Publique)
... qui s’en vante, comme Céline. A propos d’Alain, que vous citez souvent dans vos ouvrages, la mairie de Paris envisageait l’an dernier de débaptiser la rue portant son nom en raison de ses écrits antisémites. ...
Créé le 15 mai 2019
32. .... tentatives antérieures d " essais-poème " par l'homocoques .fr ... ...
(Articles accès Registered)
au  20.04.2019 ..     ......pratiquons le débat-philo ....     dernières manifestations public .... le 10.mars 2019 Â ...PAULE .... en ce 10 mars...  ... 90e année de ...
Créé le 20 avril 2019
33. A 20.04.2019 .... CHUTTES .......Pâques.... et autres ..... ...
(Articles accès Registered)
            SI ... cet article *... ... souligné et annoté par Robert l'alsacien ... ... et éventuellement ceux accessibles par la bannière ci-dessus ...       .....vous ...
Créé le 20 avril 2019
34. Aimer la Vie, c’est aimer inconditionnellement
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Créé le 4 janvier 2019
35. ...le festival duMonde Amour ....
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LE MONDE | 10.10.2018 à 10h15 >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Samedi 6 et dimanche 7 octobre, l’Opéra Bastille, le Théâtre des Bouffes du Nord et l’Opéra Garnier ont accueilli les débats, rencontres ...
Créé le 8 novembre 2018
36. ... et c'est un détail qui dit le général........... ...
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... d avec Chardonne, mais il l'admirait. Il n'était pas du tout d'accord avec Céline, mais il l'admirait aussi. Et il pouvait être d'accord avec des tas de gens de gauche dont il n'aimait pas le style littérair ...
Créé le 9 octobre 2018
37. µµµµµµ.... La PORNOGRAPHIE pour contrôler les esprits ? – Entretien avec Lounès Darbois, auteur de Sociologie du hardeur
(Articles Publique)
... voyage au bout de la nuit, trouvé en 2008 chez un ami, et ai lu depuis tout Céline, Elie Faure, Jean-Louis Costes, Houellebecq, Gogol… Je vais surtout vers les manuels de compréhension du monde les plus ...
Créé le 7 octobre 2018
38. L’éthique du care .....une nouvelle façon de prendre soin ....
(Articles Publique)
... Céline Lefève, Jean-Christophe Mino, Frédéric Worms (dir.) La Philosophie du soin. Ethique, médecine et société, PUF, 2010 ; Frédéric Worms, Le Moment du soin, PUF, 2010 ; Marie Garrau « Care (éthiques ...
Créé le 1 octobre 2018
39. µµµµµ.... EN ses NOUS...ENraciné ...ICI-MAINTENANT ...en VENIR-de-VENIR ...-
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... Celine * mais du OUI à  celui   des ENtre-relationalité(s) affectives   >>>>>>>>>>   ... TRINITAIRE-EN-raciné(s) ...EN la Vie IN-finie ... vie-à le couple d'époux       ...
Créé le 15 septembre 2018
40. .... « la dégradante obligation d’être de son temps »...
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... est content. « Toutes les guerres depuis le Déluge ont eu pour musique l’optimisme. Tous les assassins voient l’avenir en rose, ça fait partie du métier. Ainsi soit-il » écrivait Céline. On dira que ...
Créé le 4 septembre 2018
41. .... de l'EsTre-là ...des MONOcoq(s) ....
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...  Emanuel Macron ... un MONOCOQ "En Marche" au NOM de ..?....vers quoi .., ...Créé le 24 janvier 201830. VARIATIONS sur LES CLOISONNEs (Articles) ...      Celine * Citations relevées par l'homocoques Robert    ...
Créé le 27 juillet 2018
42. ....ARLETTY ..... une séductrice admirable ....
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  Voir ARLETTY >>>>>>>>>>>>5 mai 2016>>>>>>>>>>>>>>>>>> " Les hommes ne peuvent pas mentir ...... nous, SI .... nous pouvons mentir ...même à 90 ans ....( rire ...)" ARLETTY évoque CÉLINE (1971) ...
Créé le 24 juin 2018
43. CONSENTEMENT.? .....Toute relation sexuelle entre un adulte et jeune est un viol....
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... Ici, le terme d’abus de vulnérabilité prend en compte le niveau de maturité de l’enfant. Il sera moins compliqué à l’avenir de démontrer que la victime a subi un viol », tempère Céline Parisot, secrétaire ...
Créé le 19 mai 2018

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https://www.lefigaro.fr/livres/celine-l-analogie-mortifere-entre-le-corps-social-et-le-corps-humain-20230420

 

Céline le médecin-écrivain, de David Labreure, Éditions Bartillat, 328 p. Bartillat

 

 

CRITIQUE - David Labreure consacre un livre au parcours de médecin de l’auteur de Voyage au bout de la nuit.

Route des Gardes à Meudon, où Céline et son épouse, Lucette Almansor, se sont installés en octobre 1951 dans une maison du XIXe siècle, une plaque de cuivre fixée sur le portail indiquait une qualité singulière du maître des lieux: «DR L.F. DESTOUCHES/ DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS/ DE 14H A 16H/ SAUF VENDREDI». Les Éditions Bartillat ont reproduit cette plaque d’un généraliste qui ne travaillait que deux heures par jour, occupé par la poursuite de son œuvre littéraire, en couverture du livre que David Labreure a consacré au parcours de médecin de l’auteur de Voyage au bout de la nuit, un roman, on s’en souvient, dont Bardamu, le narrateur, est lui aussi un ancien carabin.

 

En octobre 1932, ce détail n’avait pas échappé à Léon Daudet, ancien interne des hôpitaux de Paris, lorsqu’il s’est battu comme un lion pour faire obtenir le prix Goncourt à Céline, un écrivain de 38 ans inconnu du grand public que ses commensaux de chez Drouant regardaient comme un anarchiste, sa mauvaise réputation commençant à se répandre dans les salons et les journaux, mais dans un autre registre que ce qu’elle sera après-guerre. Aux jurés qui déploraient que certains passages du Voyage attaquent violemment la patrie, Léon Daudet aurait répondu: «La patrie, je lui dis merde quand il s’agit de littérature!»

Léon Daudet, Louis-Ferdinand Céline… Ce rapprochement permet d’entrer immédiatement dans le vif du sujet qui occupe David Labreure dans son merveilleux livre et nous change du ronronnement habituel des raconteurs de Céline, à l’exception de la somme qu’ont publiée Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour en 2017. Toute sa vie, l’ancien carabin Daudet s’est obstiné à raisonner en médecin hygiéniste, et c’est ainsi qu’il a salué en 1937 la publication de Bagatelles pour un massacre, un pamphlet atroce qui arracha à Bernanos ce cri de révolte: «Cette fois-ci, Céline s’est trompé d’urinoir.»

Les «célinistes», «célinophiles», «célinolâtres», «célinomanes» et autres «célinologues» ont du mal à l’entendre. La lecture de l’essai d’histoire littéraire de David Labreure les obligera peut-être à se rendre à l’évidence: c’est parce qu’il était un raciste hygiéniste que l’auteur des Beaux Draps est devenu un eugéniste pro-nazi. À suivre l’auteur qui a consacré sa thèse de lettres modernes à l’hygiénisme chez Céline, l’épisode africain des années 1916-1917, au cours duquel le futur romancier a travaillé comme surveillant dans une plantation au Cameroun, a été «une étape importante du devenir médical de Louis Destouches, confronté à la grande vulnérabilité, aux maladies et au manque d’hygiène» des populations locales et même d’une partie de l’administration coloniale européenne.

Scientifique, matérialiste, partisan de la génétique

Les lecteurs de Voyage au bout de la nuit se souviennent de la chaleur, de l’humidité et de l’ambiance suffocante de la ville imaginaire de Fort-Gono. De retour en Europe, Céline a passé son baccalauréat et a suivi des études de médecine de 1920 à 1924, avant de soutenir une thèse consacrée à Ignace Philippe Semmelweis, un médecin hongrois qui avait compris l’importance de l’hygiène des mains en médecine obstétrique plusieurs décennies avant la découverte de la vie microbienne par Louis Pasteur.

Publiée en 1936 sous le titre La Vie et l’Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis, la thèse de médecine de 1924 possède des qualités dramatiques qui font d’elle une œuvre littéraire à part entière. Rééditée par les Éditions Gallimard en 2007 avec une préface de Philippe Sollers, elle mérite d’être lue par tous ceux qui cherchent à comprendre où et comment s’est noué le drame de Céline, «pauvre médecin des pauvres» qui a également été un persécuteur des juifs, aussi insensible que possible aux lois vichystes interdisant aux étrangers d’exercer en France.

L’antisémitisme de Céline n’avait rien de commun avec celui de Drieu, de Maurras ou de Morand. Lui seul se rattachait aux théories allemandes de l’«hygiène raciale». À suivre David Labreure, on découvre qu’il était scientifique, matérialiste, partisan de la génétique. Opposant la force biologique de la race à la réalité politique d’une nation française «malade des juifs», l’auteur de nombreuses publications scientifiques dans les années 1920 rêvait, avec les maîtres du Reich, d’une Europe nouvelle, «désinfectée» par le fer et par le feu. Dans L’École des cadavres, publié en 1938, il la veut débarrassée de ses miasmes délétères, de ses vagues de virulence et de ses microbes foudroyants. Toute l’eau de la mer ne suffirait pas à laver cette tache de sang intellectuelle sur l’œuvre de Céline: l’analogie mortifère entre le corps social et le corps humain.

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 19.04

à

10h01

 
 
LES CHÉRUBINS : Ces anges ont vu associer à leur nom des petits putti replets ornant les tableaux du Trecento ou les fresques murales de la Florence renaissante. Étonnante manière de représenter la deuxième plus puissante classe d'ange connue ! C'est qu'ils ne sont pas commodes les Kéroubim, c'est eux qui garde l'Arbre de vie et nous empêchent de retourner dans le jardin d'Eden : "Il expulsa l’homme, et il posta, à l’orient du jardin d’Éden, les Kéroubim, armés d’un glaive fulgurant, pour garder l’accès de l’arbre de vie" (Gn 3, 24). On est loin des Putti !
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© Raphael Raphael (1483-1520)

19.04.23

 

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https://www.letemps.ch/culture/arts/wayne-thiebaud-fondation-beyeler-sortir-lart-entrer-peinture

 

Wayne Thiebaud à la Fondation Beyeler, sortir de l’art pour entrer dans la peinture

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exposition

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Les séries de tartes, de cupcakes, de montages et d’autoroutes, ainsi que les visions répétitives du peintre californien d’origine suisse, mort plus que centenaire en 2021, s’exposent à Bâle et racontent une vie passée à interroger les formes et la matière

 

Wayne Thiebaud, «Pie Rows» (Rangée de tartes), 1961. Huile sur toile. Collection de la Wayne Thiebaud Foundation. — © © Wayne Thiebaud Foundation/2022, ProLitteris, Zurich Photo: Matthew Kroening

 

Pie Rows, 1961. Des tartes sur des assiettes alignées. A la Fondation Beyeler, l’image paraît familière. Même si, visiteuses et visiteurs ignorent tout du travail de Wayne Thiebaud, peintre californien d’origine suisse – son grand-père venu de Suisse au XIXe siècle fut instituteur dans l’Indiana –, ce tableau, parmi les premiers qui leur sont présentés, semble connu. A la fois parce que ces arrangements pâtissiers se retrouvent partout, ensuite parce que cette image est largement diffusée.

Au critique d’art Jason Edward Kaufman, Wayne Thiebaud a raconté, dans la dernière interview de sa longue vie – il est né en 1920 en Arizona et mort en 2021 à Sacramento – comment il a commencé à peindre ses séries de tartes. Après une rencontre avec le peintre Willem de Kooning qui lui avait demandé pourquoi il peignait, Wayne Thiebaud se met en quête d’un art qui puisse être sien.

Bon débarras

«J’avais grandi jeune garçon mormon en Amérique, raconte l’artiste. J’avais travaillé dans des restaurants, aidé à cuire des hamburgers, fait la vaisselle, été serveur. Quel était ce monde? Y avait-il quelque chose à en tirer? […] J’ai pris la toile et tracé quelques ovales, en pensant à Cézanne – le cube, le cône, la sphère –, puis j’ai posé quelques triangles sur ces ovales et j’ai pensé, tiens, ça pourrait bien représenter une tarte sur une assiette. Je les avais vues arrangées dans les restaurants et j’ai toujours été intéressé par la façon dont elles forment de jolis motifs. Je me suis dit, voilà, je vais continuer avec ça et transformer ces triangles en tartes…» Il fait un premier tableau, puis recommence: «C’en est fini de moi comme peintre sérieux, […] me voilà sorti du monde de l’art. Et d’un certain point de vue, bon débarras.»

Ces natures mortes de gâteaux, glaces et fruits, légumes, melons, jouets en série feront le succès de Wayne Thiebaud. En 1962, il les expose à New York et toutes sont vendues. Parmi les acheteurs, le Museum of Modern Art (MoMA). Ce professeur à l’Ecole d’art de Sacramento, passé par la peinture de lettres et les studios Disney, rentre dans le monde de l’art.

Ses gâteaux pourraient n’avoir aucun intérêt n’était la matière dont ils sont faits. La peinture, le geste, se donne à voir dans ses natures mortes pleines de relief – effet encore accentué par le «halo», une série de fines lignes de couleurs, dont Thiebaud entoure ses objets. Tel est le défi de l’artiste: faire exister par la peinture, sur l’espace plane de la toile, ses gâteaux vibrants, concrets, dans toutes leurs dimensions physiques.

Mutiques comme des sculptures

Les personnages que représente Wayne Thiebaud sont aussi sages et denses que ses gâteaux. Mutiques, comme des sculptures. Légèrement inquiétants, aussi. Solitaires toujours – même lorsqu’ils sont deux sur la toile, comme dans Two Kneeling Figures (Deux figures à genoux), 1966 ou Eating Figures (Quick Snack), 1963. Ils ont l’air concentré ou absent et ne partagent rien. Thiebaud voulait que ses personnages n’aient «absolument pas d’expression, afin qu’on y trouve aucun narratif, juste une représentation directe aussi désencombrée que possible», dira-t-il à Jason Edward Kaufman, dans cette même interview qui figure dans le catalogue (en anglais).

Lire aussi: Pour Ellsworth Kelly, l'abstraction est juste un glissement du réel

La volonté de projeter un espace en trois dimensions dans la peinture s’affirme encore plus dans les étonnants paysages montagneux ou urbains qui ferment l’exposition bâloise. Wayne Thiebaud invente des montagnes massives, vertigineuses (Yosemite Ridge, 1975), des villes aux autoroutes pentues (Diagonale Freeway, 1993), et lâche pour les représenter, sa palette de pastels. Le bleu, le brun, l’ocre, le vert prennent le dessus et dessinent un monde d’abîmes et de pentes insensées qui défient l’œil humain. Là encore, la solitude règne. Presque aucune trace de vie, parmi les roches, la végétation sèche, l’asphalte, les voitures et les parois des immeubles.

Lire aussi: Le portrait, but ultime de l'art, à la Fondation Beyeler

Certes, il y a dans les représentations de Wayne Thiebaud une certaine idée de l’Amérique au XXe siècle, de l’humour aussi malgré l’inquiétude – comme dans sa série de «bandits manchots» anthropomorphes, Two Jackpots (2005) –, mais ce qui touche chez lui est au-delà de ces aspects anecdotiques. L’intérêt de l’exposition de Bâle, ce sont les questions que l’artiste californien – dont Bruce Nauman fut l’élève – pose à la peinture. Et in fine – du fait de l’omniprésence de la matière – sa tentation de l’abstraction. «J’admire beaucoup la peinture abstraite, disait-il à Jason Edward Kaufman, fondamentalement je suis toujours convaincu que mon travail est abstrait.»


«Wayne Thiebaud», Fondation Beyeler, Bâle-Riehen, jusqu’au 21 mai.

 

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Quel est le lien théologique entre judaïsme et christianisme ; Tillich soutient que les deux religions, en dépit de leurs différences ont une structure identique et sont donc solidaires. Quelle est la signification du judaïsme ? Si Heidegger y voit un peuple sans terre et voué du coup à la déshumanisation, pour Tillich au contraire il appelle à l’être humain à se libérer des idoles spatiales, et à opter pour le Dieu du temps et de l’histoire.

Le judaïsme vu par Paul Tillich

Paul Tillich est un des théologiens majeurs du protestantisme du 20 ème siècle. Né en 1886, en Prusse, il fait de brillantes études en philosophie et en théologie. Après deux ans de ministère pastoral dans une paroisse ouvrière de la banlieue de Berlin, il part en 1914 comme aumônier militaire sur le front français (il participe aux batailles de la Somme et de Verdun). Après la guerre, il enseigne tantôt la philosophie, tantôt la théologie dans diverses universités allemandes. Il joue un rôle actif dans le mouvement socialiste religieux qui associe des juifs et des chrétiens (d’où le terme de « socialisme religieux » et non de « christianisme social » comme en France). Dans différentes publications [1], il critique durement le nazisme. Fin janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir et début mars le nouveau gouvernement révoque Tillich. On lui offre alors un poste aux États-Unis. Tillich y débarque en novembre 1933. Après des débuts difficiles, il s’acclimate et il prend la nationalité américaine en 1941. Après la guerre, il enseigne successivement à New-York, à Harvard, puis à Chicago où il meurt en 1965.

On a publié en traduction française un recueil de ses articles et conférences sur le judaïsme et ses rapports avec le christianisme [2] : il s’agit de neuf textes dont la rédaction s’étale sur 20 ans, entre 1938 et 1959. Deux grands thèmes s’en dégagent: celui de la solidarité du christianisme avec le judaïsme, et ici il importe de situer Tillich dans l’éventail des positions protestantes ; deuxièmement, celui de la signification philosophique et théologique du judaïsme, et il vaut la peine de confronter Tillich avec Heidegger.

La solidarité du christianisme avec le judaïsme

Comment définir le lien entre christianisme et judaïsme ? Qu’historiquement, le christianisme soit né au sein du judaïsme palestinien et hellénistique, qu’il en soit issu et sorti ne fait aucun doute. Mais comment penser et évaluer théologiquement ce lien ? Plus précisément, les textes chrétiens de référence, regroupés dans ce que nous appelons le Nouveau Testament, prolongent-ils les Écritures hébraïques, les complètent-ils, s’y ajoutent-ils, ou au contraire les supplantent-ils, les éliminent-ils, les périment-ils ? Les Écritures hébraïques représentent-elles pour le croyant évangélique un « ancien » Testament, dépassé et rendu obsolète par le Nouveau, ou sont-elles un « premier » Testament, toujours actuel et valable, sur lequel le second se construit ? À cette question, le protestantisme a donné deux réponses différentes, exposées ici à très grands traits en laissant de côté quantité de nuances et d’exceptions.

La première domine chez les luthériens. On sait que le vieux Luther a versé dans un antisémitisme abominable et délirant que la plupart de ceux qui se réclament de lui ne partagent pas et qu’ils condamnent. Si les luthériens ne sont pas en général antisémites, on trouve cependant chez beaucoup d’entre eux ce qu’on a appelé un « antijudaïsme théologique » [3] (à ne pas confondre avec l’antisémitisme, même s’il y a des porosités entre les deux). Ils considèrent que l’Ancien Testament et le judaïsme expriment, formulent, incarnent la loi, telle que Luther la comprend ; elle dit ce qu’il faudrait faire pour être agréable à Dieu et mériter d’être sauvé. Par contre, le Nouveau Testament annonce la grâce ; il proclame que le salut vient de ce que Dieu fait et non de ce que nous faisons ; autrement dit, l’évangile libère de la loi et l’abolit. Le judaïsme représente un ancien régime, qui a eu sa raison d’être, mais qui avec la venue du Christ cède la place à un nouveau régime. Il perd sa fonction et sa pertinence quand apparaît l’évangile. Il aide, cependant, par contraste, à en faire saisir la nouveauté. Il reste donc utile, mais il s’agit d’une utilité pédagogique et provisoire : quand on a bien assimilé l’évangile, quand on se l’est approprié, on n’en a plus besoin. Ainsi selon Schleiermacher (1768-1834), qui est pourtant réformé, le christianisme considère comme Écriture sainte seulement le Nouveau Testament et la prédication chrétienne « ne dépend originellement et directement que de lui ». Les écrits vétérotestamentaires n’ont pas, écrit-il de « valeur normative » pour un chrétien [4].

À la fin du 19ème siècle, un grand historien du christianisme primitif, Adolf von Harnack (1850-1930), que Tillich a côtoyé et entendu à Berlin, va dans ce sens. Il consacre un beau livre à Marcion, un chrétien du début du deuxième siècle, qui rejetait l’Ancien Testament et aurait voulu supprimer de la Bible chrétienne tout ce lui paraissait judaïsant. Harnack estime que Marcion avait tort en son temps parce qu’écarter l’Ancien Testament dans les premiers siècles de notre ère aurait empêché de comprendre et aurait conduit à déformer l’évangile. Mais Harnack se demande, sans à vrai dire donner de réponse catégorique à cette question, si aujourd’hui on a encore raison de le maintenir dans l’enseignement et la prédication de l’Église ; ne serait-il pas préférable de l’oublier ? [5] Un peu plus tard, Rudolf Bultmann (1884-1976), lui aussi luthérien, qui a été un proche collègue de Tillich pendant trois ans à Marbourg, écrit que pour un chrétien, « l’histoire d’Israël n’est plus […] une histoire de révélation ». Il précise : « pour la foi chrétienne, l’Ancien Testament n’est pas véritablement parole de Dieu ». […] Une chose est claire : par lui-même, l’Ancien Testament ne peut pas se légitimer comme révélation pour la foi chrétienne »[6]. Avec l’événement eschatologique qu’est la venue du Christ, le judaïsme a perdu son privilège et est devenu une nation, une culture, une religion comme les autres. « Jérusalem n’est pas pour nous une ville plus sainte qu’Athènes ou que Rome ». Quand Bultmann s’oppose aux lois antisémites des nazis, il le fait en rappelant que selon l’apôtre Paul en Christ, il n’y a plus « ni juif ni grec » et non pas, comme son collègue Karl Barth, à cause de l’alliance qui fait des juifs le peuple de Dieu [7]. De même, selon Bultmann, l’État d’Israël, créé après la deuxième guerre mondiale, a les mêmes droits et les mêmes devoirs, est soumis aux même règles que tous les autres ; les chrétiens n’ont pas à lui reconnaître un statut religieux ou théologique qui en ferait pour eux un État à part.

À la question du lien entre judaïsme et christianisme, une deuxième réponse l’emporte chez les réformés (avec, comme pour la position précédente, des exceptions[8]). Dans leur majorité, ils soulignent l’unité et la solidarité des deux Testaments, ce qui fait que les luthériens les ont souvent accusés de « judaïser », une reproche adressé par exemple à Calvin parce qu’il met pratiquement sur le même plan l’Ancien et le Nouveau Testament et qu’il considère qu’entre judaïsme et christianisme, il y a certes des différences, mais que c’est au fond la même religion[9]. Ainsi, le professeur réformé Wilhelm Vischer (1895-1988) disait souvent : « l’Ancien Testament enseigne ce qu’est le Christ ; le Nouveau Testament apprend qui il est » [10]. Il n’établissait pas une identité totale entre les deux Testaments, le Nouveau apporte un plus, mais avec l’Ancien, il y a harmonie, complémentarité, voire unité. Dans cette perspective, certains ont pensé que les chrétiens ne devaient pas essayer de convertir les juifs. Reinhold Niebuhr et Karl Barth, par exemple, jugent illégitime toute entreprise missionnaire qui les viserait [11].

Tillich partage cet avis et, bien que luthérien, il se range ici du côté réformé. Pour lui, en dépit de leurs différences, il existe une grande proximité et une solidarité fondamentale entre judaïsme et christianisme. Même si les chrétiens ne l’ont pas toujours clairement vu, quand on s’en prend aux juifs, on attaque aussi la foi chrétienne [12], y compris lorsque c’est Luther qui le fait.

En quoi consiste cette solidarité ? Tillich relève cinq tendances fondamentales (même si elles ont eu parfois de la peine à s’imposer) communes aux juifs et aux chrétiens.

Premièrement, une vision positive de la réalité. La doctrine de la création les détourne d’opposer Dieu et le monde. Elle signifie que l’être en tant qu’être est bon (même s’il a été abîmé et perverti dans les faits par ce que la Bible appelle le péché) [13].

Deuxièmement, un monothéisme qui aboutit à poser l’universalité de Dieu. Il n’est pas un Dieu qui aimerait les uns, leur accorderait des privilèges et qui défavoriserait les autres ou s’en désintéresserait. À la différence de la plupart des divinités du Proche-Orient et du monde grec, il n’est pas particulariste, partisan ou partiel. Il n’est pas lié à une cité, à une région, à une tribu. Il est le Dieu aussi bien d’Athènes que de Jérusalem, tout autant des païens que des juifs et des chrétiens.

En troisième lieu, l’affirmation que Dieu demande à ses fidèles d’abord, avant et par dessus tout, de pratiquer la justice. La rectitude et la droiture ont beaucoup plus d’importance à ses yeux que les rites et les cérémonies. Le prophètes Amos va jusqu’à proclamer que si les juifs violent la justice (la justice envers les leurs, à l’intérieur du groupe, ou la justice envers les autres, ceux qui appartiennent à des nations différentes) Dieu se détournera d’eux [14].

Quatrième élément commun : pour les juifs comme pour les chrétiens, Dieu se révèle et agit à travers d’événements et de personnages historiques à qui il donne une portée et une signification universelles. Il ne se situe ni ne se rencontre en dehors ou en marge du monde. Il ne se cantonne pas dans un au-delà, dans une autre région de l’être, dans un ciel ou une Olympe métaphysique loin de la terre des hommes. Il ne se manifeste pas principalement dans l’ordre de la nature ou dans le fonctionnement de l’univers ; son champ d’action, c’est avant tout l’histoire [15].

Enfin, cinquième convergence, judaïsme et christianisme ont la même conception de la relation de Dieu et du croyant. Comme l’a justement souligné le penseur juif Martin Buber, il s’agit d’un lien personnel de type « je-tu ». La foi n’est pas un ensemble de croyances à accepter, de rites à pratiquer ou de lois à observer, elle est une rencontre de personne à personne[16].

Quand on les compare avec d’autres religions, celles de l’Antiquité gréco-romaine ou celles d’Asie [17], la parenté entre le judaïsme et le christianisme parait très forte. Les deux religions ont la même structure. Elles se distinguent par une différence importante de contenu : les chrétiens voient en Jésus l’intervention décisive de Dieu dans l’histoire, ce que contestent les juifs, ce qui a pour conséquence que le sacramentel (qui met l’accent sur le sacré qui a été donné) tient dans le christianisme un rôle plus grand que dans le judaïsme pour qui le sacré est à venir et qui, du coup, met plus l’accent sur l’éthique. Néanmoins, ce que judaïsme et christianisme ont en commun a plus de poids que ce qui les sépare. Du point de vue de la science des religions, et aussi de son propre point de vue, le christianisme est un judéo-christianisme (avec un trait d’union).

Le message du judaïsme

Comment interpréter le judaïsme ? Que signifie-t-il, quel est son apport à la compréhension de soi de la communauté humaine ? La confrontation entre la position d’Heidegger et celle de Tillich permet d’éclairer cette problématique. Tillich est né en 1886, Heidegger en 1889 ; ils ont donc presque le même âge. Ils se sont rencontrés entre 1924 et 1926 à l’Université de Marbourg où ils enseignaient Tillich la théologie, Heidegger la philosophie.

1. On ne connaît les textes d’Heidegger sur les juifs que depuis peu. C’est, en effet, en 2014 qu’ont été publiés sous le titre Les cahiers noirs des manuscrits écrits entre 1931 à 1946 (pour la partie éditée) dans des carnets à couverture noire (d’où le titre). Heidegger en avait souhaité la publication. Dans ces cahiers, une quinzaine de passages expriment un antisémitisme ouvert, argumenté et virulent, ce qui a secoué les milieux intellectuels français où Heidegger jouit d’un grand prestige. Un colloque a été organisé à Paris en janvier 2015 pour en parler et essayer de faire le point [18]. On savait qu’Heidegger avait servi le régime nazi qui l’avait nommé recteur de l’université de Fribourg ; on savait aussi qu’il avait été membre du parti (il a fidèlement payé sa cotisation jusqu’en 1945). Comme circonstance atténuante, on a longtemps fait valoir qu’on ne trouvait sous sa plume aucune déclaration franchement ou directement antisémite. Après 2014 et Les Cahiers noirs, on ne peut plus le dire ; « cette consolation, déclare Alain Finkielkraut au colloque de Paris, nous est désormais interdite ».

Aux yeux d’Heidegger, qui écrit avant la création de l’État d’Israël, les juifs ont pour caractéristique majeure d’être « hors sol », dépourvus d’une terre qui leur appartienne ou à laquelle ils appartiennent. Parce qu’ils n’ont pas, comme les autres peuples, un terreau ou un terroir « naturel » où s’enraciner, ils ont, selon Heidegger, crée des domaines artificiels, factices, où ils excellent et qu’ils dominent : celui de la « machinerie » (autrement dit de la technique, avec une connotation de machination), celui du calcul (autrement dit de la finance). Ces domaines, Heidegger les juge nocifs et délétères ; ils dénaturent et corrompent l’homme, le détournent de son être le plus profond. En y entrant ou en se laissant envahir par eux, on perd son humanité, on devient une chose parmi les choses ; on n’est plus qu’un objet ou un rouage, pas vraiment un sujet ; on est un « nombre » et non un « nom » (selon le titre d’un livre de Pascal David [19]). En effet, le lien qu’il entretient avec une terre, avec ses paysages, ses forêts, ses sentiers forge l’âme, construit la personnalité de l’homme et lui confère son identité humaine. Ce lien manque au juif, ce qui l’empêche d’être vraiment humain. Selon une expression que j’emprunte à la philosophe italienne Donattella Di Cesare, pour Heidegger, le juif est « sans monde et donc immonde », inférieur aux animaux qui, comparés à l’homme, sont certes pauvres en monde, mais qui en ont quand même un peu, alors que le juif n’en a pas du tout. Heidegger en conclut que puisque les juifs sont sans monde, le monde doit être sans juif ; pour lui, le judaïsme (ou la « juiverie ») est une peste dangereuse qu’il faut éradiquer afin que les autres peuples n’en soient pas infectés et infestés, ce qui conduirait l’humanité à sa perte.

On a parfois qualifie de métaphysique l’antisémitisme d’Heidegger (il emploie lui-même ce qualificatif) en ce sens qu’il s’en prend à une idée, à une figure ou à une position qu’il estime définir l’esprit du judaïsme plus qu’à ce que sont, à ce que font, à ce que pensent les juifs réels. « Judaïsme » ou « juiverie » serait le nom qu’il donne parfois à une conception du monde et de l’existence, qu’il appelle autrement ailleurs et qu’on pourrait aussi bien nommer « technocratie » ou « finance internationale » ou encore de manière plus large « modernité ». Il ne mettrait donc pas en cause des gens réels tels que les juifs qu’il avait pour étudiants (Hannah Arendt, Hans Jonas, et bien d’autres) ou ceux qu’il pouvait croiser dans la rue, mais il dénoncerait quelque chose qui se rencontre ailleurs que chez les juifs et manque totalement chez quantité de juifs. De même on a dit que dans les écrits de Céline le juif est un personnage mythique qui ne renvoie pas à des gens concrets. Même s’il y a de la métaphysique ou du mythe dans cet antisémitisme, il a des conséquences physiques redoutables et il est tout aussi ignoble que l’antisémitisme « trivial » dont Heidegger prétend se démarquer. Sa philosophie rejoint et cautionne la pire propagande nazie.

2. On constate quelques proximités entre Tillich et Heidegger : ils insistent tous les deux sur le sol, ils pensent l’un et l’autre que la question juive n’est pas une question particulière, un « détail de l’histoire », mais qu’elle est la question même de l’homme et de son humanité[20]. Cependant, malgré ces analogies, ils aboutissent à des conclusions et à des attitudes diamétralement opposées.

Selon Tillich, les textes et récits de l’Ancien Testament témoignent d’un effort constant pour libérer l’homme de l’emprise ou de l’esclavage du sol. Le judaïsme naît, vit et se développe dans une lutte incessante contre le paganisme. Paganus, qui a donné païen, veut dire « paysan ». Le paganisme est le culte paysan (mais pas forcément du paysan), autrement dit, la religion du champ familial, du village natal, de la terre ancestrale et aussi, quand l’urbanisation se développe, du bourg ou de la cité d’où on est issu. La légende qui raconte l’origine de Rome illustre bien l’esprit du paganisme : Romulus fonde la ville en créant un enclos. Il creuse tout autour un fossé qu’il interdit de franchir et délimite un espace qui définira l’identité de sa nation. Il le défend contre l’envahisseur et contre le migrant : il y a un dedans et un dehors ; celui qui ne respecte pas la séparation est repoussé ou tué, même quand il s’agit de Remus, le jumeau de Romulus.

À Romulus illustrant ou symbolisant l’esprit du paganisme s’oppose Abraham prototype du croyant biblique. Romulus commence l’histoire romaine en s’établissant et en traçant une ligne de démarcation. Abraham inaugure l’histoire biblique en se déplaçant et en traversant les frontières [21]. Comme le raconte la Genèse, à l’appel de Dieu, il quitte son pays, sa patrie, la maison de son père et parcourt les routes du Proche-Orient. Au lieu d’élever des barrières et de creuser des fossés, il marche et va autre part. Il n’ignore ni ne méprise l’espace, il le parcourt sans s’y enfermer. Le voyageur, le nomade n’est pas sans monde, comme le prétend Heidegger, mais il ne le rétrécit pas à sa région d’origine ; du coup, il le connaît et s’en nourrit mieux que le sédentaire. Ce n’est pas l’enracinement, même s’il ne faut pas le dédaigner, qui fait naître, grandir, se développer l’homme, c’est la migration. Abraham s’arrache à l’espace pour entrer dans le temps. Il n’exclut pas l’espace, ce serait une absurdité, il en refuse la domination ; il rompt avec les idoles du terroir et opte pour le Dieu de l’histoire. Il sort de chez lui pour aller vers les nations ; elles sont bénies en son nom. « Bénies », parce qu’il ne s’agit pas de les conquérir, de les coloniser, de les annexer à son propre espace, comme le fait l’empire romain, mais de les rencontrer, de dialoguer avec elles, de se mélanger à elles dans une histoire commune.

Pour Tillich, le récit biblique du départ d’Abraham illustre la signification du judaïsme et le geste même de la foi biblique. Il est clair, et les prophètes le dénoncent, que les juifs n’ont pas toujours été fidèles à leur vocation[22] ; les chrétiens non plus. Le « judaïsme prophétique » mène une lutte interne (contre « le judaïsme pagano national ») tout autant qu’externe (contre un paganisme extérieur à Israël) [23]. C’est pourquoi l’Ancien Testament est un « livre pour toute l’humanité » avec cette invitation à sortir de chez soi pour aller vers un ailleurs qui n’est pas un autre territoire, mais plutôt un autre temps, le « jour du Seigneur ». Le Nouveau Testament le nomme royaume ou règne de Dieu, caractérisé par une paix et une justice universelles qui s’étendent à tout ce qui existe. Quand ils sacralisent, barricadent et opposent leurs espaces respectifs, les hommes se battent et se détruisent mutuellement. Au contraire, lorsqu’ils refusent les cloisonnements, cheminent ensemble, se rencontrent et échangent, ils construisent une communauté humaine qui peut être une bénédiction pour tous. Cet esprit du judaïsme, cet « hors sol », qu’Heidegger dénonce comme une tare maléfique représente pour Tillich une « perle de grand prix ». Dans cette perspective, l’objectif des chrétiens ne doit pas être de convertir les juifs par leur prédication, mais d’entendre et de recevoir l’interpellation que porte le judaïsme, cette mise en garde contre l’idolâtrie du sol (que ce soit la terre géographique ou l’identité symbolique)[24].

Dans un article publié en 1931, à un moment où la propagande nazie en Allemagne est forte, Tillich écrit qu’on doit interpréter « l’Ancien Testament comme le document du combat prophétique contre la démonie religieuse » et considérer « le judaïsme (et le fondement juif du christianisme) du point de vue de cette lutte, y compris pour aujourd’hui (critique de l’antisémitisme et du nationalisme païen) » [25].

Conclusion

En 1947 a été crée l’État d’Israël. Cette création ne rend-elle pas caduque l’affirmation d’Heidegger que les juifs forment un peuple « hors sol » et ne contredit-elle pas la conviction de Tillich que le judaïsme se définit par la priorité du temps ou de l’histoire en opposition à la primauté de l’espace et de la géographie dans le paganisme ? J’ignore si Heidegger a abordé quelque part cette question. Tillich se l’est posée dans un article de 1959 qui s’intitule « J’ai changé d’avis sur le sionisme » [26]. Il y explique que dans un premier temps, il a été défavorable, voire hostile à la création d’un État juif ; elle trahissait, selon lui, la vocation même du judaïsme ; il craignait que les juifs en prenant possession d’un territoire national perdent leur âme, qu’ils se laissent envahir pas un nationalisme religieux juif aussi négatif que le païen, qu’ils abandonnent ce qui leur donne une valeur unique pour l’humanité.

Il en a longuement discuté avec des amis juifs et il est revenu sur cette première réaction. La primauté du temps n’implique pas le refus de posséder et d’occuper un lieu; on ne peut pas totalement rejeter l’espace [27] ; on a besoin d’en avoir un pour exister. Elle interdit seulement de l’absolutiser ou de le diviniser. Que seule la justice, et non la terre, soit sainte et sacrée ne doit pas empêcher pas d’être propriétaire ou locataire d’une parcelle de sol. Ce n’est pas la terre qui est sainte ou sacrée, c’est la justice. Ce n’est pas la nation qu’il faut condamner, c’est le nationalisme qui la sacralise. Aussi, qu’il y ait ou non un État juif n’a qu’une importance secondaire ; l’essentiel est que l’interpellation prophétique se fasse toujours entendre en Israël comme ailleurs et qu’elle combatte la religion païenne de l’espace qui tend à envahir toutes les nations, la juive aussi bien que les autres, ce que Tillich souligne dans une prédication de 1947: « Chaque fois que la nation juive a utilisé la révélation pour justifier son orgueil national et a ainsi transformé Yahwé en un simple dieu national, un effondrement s’en est suivi. Car Yahwé, dieu national est toujours condamné par Yahwé Dieu de l’histoire. Là se trouve le mystère du judaïsme contemporain »[28] .

On peut se demander si l’interprétation du judaïsme que propose Tillich n’est pas tout aussi « métaphysique » ou tout autant mythologique que celle d’Heidegger. Ne s’agit-il pas d’une construction intellectuelle sans grand rapport avec la réalité ou avec la manière dont les juifs se perçoivent eux-mêmes ?

En fait, à la différence d’Heidegger et de beaucoup de théologiens chrétiens, Tillich a eu beaucoup de contacts et d’échanges directs avec des juifs non religieux (la deuxième femme de Tillich était une juive non religieuse, comme l’étaient les philosophes de l’École de Francfort, Horkheimer et Adorno avec qui il avait tissé des liens de collaboration et d’amitié). Dans les groupes de socialistes religieux, il a discuté et sympathisé avec des juifs religieux et l’un d’eux, le sociologue et économiste Adolph Löwe (1893-1995), est devenu, écrit-il « son ami le plus intime » ; il n’a cessé d’échanger avec lui tout le long de sa vie. Il a eu de relations étroites avec Martin Buber qui a été son collègue à l’Université de Francfort entre 1929 et 1933 ; leur dernière rencontre a eu lieu en 1963. Dans ses premières années en Amérique, il a présidé une association d’aide aux réfugiés dont la plupart étaient des juifs. Plus tard, il est intervenu dans des synagogues et des instituts juifs ; à New-York des rabbins suivaient ses cours et les cultes qu’il présidait [29].

D’autre part, il semble qu’on trouve chez des penseurs juifs, des thématiques qui ne sont pas très éloignées de celle de Tillich. Par exemple, Abraham Heschel (1907-1972), professeur au Séminaire juif de New-York alors que Tillich enseignait au séminaire protestant de Union, écrit qu’on peut définir les Juifs « comme les bâtisseurs du temps, par opposition aux Égyptiens, aux Grecs et aux Latins, bâtisseurs de l’espace »[30]. Autre exemple : Ignaz Maybaum (1897-1976) qui voit dans la Diaspora « l’invention de l’idée qu’on puisse être un peuple avec une mission historique sans relation à la terre »[31] .

Tillich a-t-il eu connaissance de ces thématiques ? Je l’ignore, mais en tout cas, s’il parle des juifs, il a aussi beaucoup parlé avec des juifs, les a beaucoup écoutés, et ses propos sont marqués par ses rencontres. Ses interprétations ont certes un caractère philosophique et théologique ; néanmoins, elles sont édifiées non pas de manière fantasmagorique mais à partir d’expérience concrètes et de contacts effectifs.

André Gounelle



[1] Ces textes ont été groupés en traduction française dans un recueil intitulé Écrits contre les nazis (1932-1935), Cerf, Labor et Fides, Presses de l’Université de Laval, 1994. Le plus important Die sozialistiche Entscheidung, a paru en janvier 1933 quelques jours avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

[2] Paul Tillich, Christianisme et judaïsme, Labor et Fides, 2017. Nous nous référons en note à ce recueil par le sigle CJ. Les textes qui y sont traduits sont répertoriés dans la bibliographie du t. 14 des Gesammelte Werke, Walter de Gruyter, 1990, sous les numéros suivants : 134 (142) ; 165 (181) ; 205 (230) ; 237 (260) ; 238 (261) ; 247 (271) ; 330 (358) ; 372 ; 508.

[3] Jean-Marc Tétaz, « Le protestantisme libéral de l’Empire wilhelminien : un antijudaïsme théologique ? », Études théologiques et religieuses, 2017/3

[4] Friedrich Schleiermacher, La cohérence de la foi chrétienne Labor et fides, 2018 p. 620, 690.

[5] Adolf von Harnack, Marcion. Das Evangelium vom fremden Gott, J.C. Hinrich’sche Buchhandlung, 1924. Traduction française, Marcion, l’évangile du Dieu étranger, Cerf, 2003 (livre que Tillich mentionne dans CJ, p. 79).

[6] Foi et compréhension , 1, Seuil, 1970, p. 370-372. Ces citations simplifient à l’extrême la position complexe et subtile de Bultmann qui admet que l’Ancien Testament puisse être considéré comme une révélation indirecte et que dans une certaine mesure Christ y parle. Il estime cependant qu’il s’agit d’une possibilité, nullement d’une nécessité. L’évangile, « existence sous la grâce », présuppose « l’existence sous la loi » qui s’exprime avec clarté, justesse et vigueur dans le judaïsme ; mais d’autres expressions de cette présupposition sont envisageables (p. 356-358 ; cf. p. 531).

[7] Barth n’admet qu’avec réserve et à titre transitoire la notion de « peuple élu » (il préfère celle de « communauté d’élus », pour souligner le caractère personnel de l’élection), voir Dogmatique, Labor et fides, v. 8, § 34 et 35. Sur la position de Barth envers le judaïsme, voir Bernard Buunk, « Karl Barth et la “question juive”. Éléments d’une controverse », Études théologiques et religieuses, 2005/3.

v[8] La plus notoire est probablement celle du théologien réformé français Moïse Amyrault (1596-1664) très négatif envers l’Ancien Testament.

[9] Cf. François Wendel, Calvin. Sources et évolution de sa pensée religieuse, Presses Universitaires de France, 1950, p.156-160 ; Bernard Cottret,Calvin, Payot, 1998, p. 319-325 ; Pierre Gisel, Le Christ de Calvin, Desclée, 1990, le chapitre 2 ; Benoît Girardin, Rhétorique et théologie, Beauchesne, 1979, p. 54-55.

[10] L’Ancien Testament, témoin du Christ , Delachaux et Niestlé, 1949-1951 ; L’Écriture et la Parole, Labor et Fides, 1985. Je cite d’après mes souvenirs et mes notes d’étudiant.

[11] CJ , p. 153 ; Le christianisme et la rencontre des religions, p. 223 ; Ultimate Concern, p. 104.

[12] CJ, p. 27.

[13] Le christianisme et la rencontre des religions , p. 257, 259.

[14] CJ , p. 73, 81-82 ; Dogmatique (1925), Cerf, Labor et Fides, Presses de l’Université Laval, 1997, p. 279-280.

[15] CJ , p. 82 ; Le christianisme et la rencontre des religions, p. 257-258.

[16] CJ , p. 52, 69-72, 75 ; Le christianisme et la rencontre des religions, p. 256.

[17] Cf. « Le principe protestant et la rencontre des religions mondiales » (1958) in Le christianisme et la rencontre des religions, p. 220-221, où Tillich marque les différences entre les religions de l’Orient et celles de l’Occident.

[18] Les actes de ce colloque ont été publiés en 2015 par la revue La règle du jeu sous le titre Heidegger et les juifs ; voir également le n° 2017/1 de la Revue internationale de philosophie.

[19] Pascal David, Heidegger et le judaïsme. Le nom et le nombre, Cerf, 2015.

[20] CE , p. 34, 36.

[21] CJ , p. 28, 119, 140-148 ; « Christologie et interprétation de l’histoire » (1930), Écrits théologiques allemands (1919-1931), Presses de l’Université de Laval, 2012, p. 327 (sans la référence à Abraham) ; Aux frontières (1936) dans Documents biographiques, Cerf, Labor et fides, P.U.L., 2002, p. 58. Dans Political Expectation, p. 152, Tillich associe l’importance de l’Exode, sortie de la terre de l’esclavage, à celle d’Abraham.

[22] CJ , p. 34.

[23] La décision socialiste , in Écrits contre les nazis, Cerf, Labor et Fides, P.U.L., p. 46.

[24] Dans Le christianisme et la rencontre des religions mondiales (1963) , in Le christianisme et la rencontre des religions, p. 414, Tillich indique que le christianisme doit accepter le jugement que le judaïsme porte sur lui et le transformer en critique interne .

[25] « Le problèmes des cours de religion protestante » in Substance catholique et principe protestant, Cerf, Labor et Fides, PUL, p. 152.

[26] CJ , p. 149-155 ; cf. p. 129-130. Voir également des conférences de 1958 dans Paul Tillich, Le christianisme et la rencontre des religions, Labor et Fides, 2015, p. 233 et 273-274.

[27] Political Expectation, p. 152.

[28] The Shaking of the Foundations , p. 32.

[29] P. Tillich, Documents biographiques, Cerf, Labor et fides, Presses de l’Université de Laval, p. 81, 222-223.

[30] Les bâtisseurs du temps, Éditions de Minuit, 1957.

[31] cité d’après David Meyer, « Réponses » dans J.P. Castel (éd .) Lutter contre la violence monothéiste, L’Harmattan, 2018, p. 152.

 

 
 

André Gounelle

Professeur émérite de la faculté de théologie protesta

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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