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grec.html
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A ce titre ne peut-on pas penser que l’espérance amoureuse est un « enfant inquiet » d’Éros
et/ou de l’amour propre ?
L’espérance amoureuse n’est-elle pas un obstacle majeur au bonheur de l’amour ?
L’amour propre, cet amour de soi sous le regard de l’autre, n’est-elle pas l’espérance même ?
Les Stoïciens voyaient dans l’espérance une passion (Éros ou amour propre ?)
Spinoza voyait dans l’espérance un manque de connaissance, une impuissance de l’âme dont
il importe de se libérer pour tendre vers le bonheur.
C’est pourquoi on peut penser que quand l’espérance est là, le plaisir et la volonté d’aimer
n’étant pas là, le bonheur d’aimer ne peut pas être là non plus.

Il paraît difficile voire impossible d’être heureux sans aimer, ne serait-ce au moins qu’
 
 
aimer l vie !

Désirer ce qui est et qui dépend de soi c’est aimer pour le plaisir d’aimer.
Désirer ce qui n’est pas et ne dépend pas de soi c’est espérer.
Si le désir est manque (Platon), le bonheur d’aimer est manqué

En revanche, si le désir c’est d’abord le plaisir d’aimer (Aristote et Spinoza), les écueils de
l’espérance
et de l’amour propre passant ainsi au second plan, le bonheur d’aimer a plus de chance
d’exister

Aussi peut-on penser avec André Comte-Sponville qu’il faille pour être heureux d’aimer :
- Désirer un peu moins ce qui manque et un peu plus ce qui est,
- Désirer un peu moins ce qui ne dépend pas de soi et un peu plus ce qui en dépend,
- Espérer un peu moins et vouloir un peu plus (pour ce qui dépend de soi)
- Espérer un peu moins et aimer un peu plus (pour ce qui dépend de soi)
 
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https://www.letemps.ch/culture/livres/devenir-mere-roman-dune-transformation-signe-virginia-helbling

 

 

A lire Où naissent les mères de Virginia Helbling, on se rend compte une nouvelle fois combien la maternité (l’accouchement et les premiers mois du nourrisson) demeure rare dans la fiction. Alors que la longue tradition du roman de formation aligne des dizaines de jeunes hommes en route vers l’âge adulte, pas de traces de jeunes femmes qui traversent le miroir, l’avant-après maternité, pourtant grande transformation s’il en est.

Beaucoup de récits à la première personne sont venus depuis combler le vide, comme celui de Rachel Cusk écrit en 2001, traduit en français en 2021 (L’Œuvre d’une vie. Devenir mère, L’Olivier), où la réalité crue du maternage fait voler en éclats les poncifs paternalistes et libère le pan révolutionnaire de ce moment de vie.

Communion avec la forêt

La réussite d'Où naissent les mères, excellemment traduit par Lucie Tardin, vient de ce que la Tessinoise Virginia Helbling suit les contours du roman de formation tout en les retournant comme un gant. Le parcours décrit sera doublement intérieur, c’est-à-dire intime et confiné à la maison, dans la solitude des tétées toutes les deux heures, mais s’ouvrira petit à petit à une communion de plus en plus puissante avec la nature et la forêt. La narratrice ne passe pas de l’enfance à l’âge adulte mais d’un état de dépossession de soi-même à une découverte et une affirmation de soi, un ancrage renouvelé, révélé, dans le monde.

Lire aussi: Le choc de la maternité

On découvre la narratrice alors qu’elle vient d’accoucher de sa fille Helena à l’hôpital quelques heures plus tôt. Elle raconte la première douche après l’accouchement: «Ereintée. Je sens le sang et la sueur. Sous la douche, j’ai la tête qui tourne, je m’appuie contre les carreaux pendant que le jet d’eau me pince le dos et que ma peau s’épaissit de frissons. J’ai presque mal en l’effleurant, c’est une peau de fièvre, de vieille malade.» Elle dépeint cet état d’hypervigilance envers sa fille: «Je ne serai jamais plus celle d’avant. Même à distance, même en dehors de moi, elle me tient. […] Mon ouïe s’est aiguisée instinctivement, prête à saisir les besoins de l’enfant aux moindres mouvements impalpables de l’air, à l’électricité statique ou à la densité atmosphérique.»

Générations silencieuses

La naissance d’Helena entraîne une redistribution des cartes temporelles: «Des générations silencieuses défilent, les visages des grands-mères que j’ai vus sur des photographies. Un fil de l’histoire remonte à la surface du fin fond de ma conscience et je me retrouve soudain au croisement entre celles qui m’ont précédée et celles qui me suivront: livrée à l’histoire, une place rien qu’à moi. Avec ma fille, je suis née un peu moi aussi.»

Premier roman de Virginia Helbling, primé par le Prix Studer/Ganz en 2015, Où naissent les mères déploie aussi une belle inventivité dans les descriptions de l’effet de la musique ou du manque de musique sur la narratrice. Elle est professeur de piano, Erik est violoniste soliste. De retour à la maison, accaparée par son bébé, elle ne peut plus s’approcher de son instrument. Erik, lui, pris par ses concerts, ne change rien au cours de son existence. La narratrice se retrouve comme en apnée: «La présence d’Helena me dépossède. En dehors des soins que je lui prodigue, je n’ai plus de marge de manœuvre. Je me tiens en haleine, prête à répondre à ses cris, suspendue au présent, à l’immédiat. Il n’y a plus d’échappatoire à ma vie.»

Lire encore: Apaiser les tempêtes maternelles, avec Jean Hegland

«Une Ophélie sortant des eaux»

La forêt toute proche ouvrira une brèche dans cet enfermement. Le soir, sur le pas de la porte, la jeune mère observe la masse obscure: «Moi noire, et noire la forêt, l’une en face de l’autre. Avec sa langue de vent, elle vient me lécher les pieds et les jambes. Aux aguets, j’écoute et je la laisse faire.» Un homme du village, Riccardo, provoquera aussi un appel d’air. C’est lui qui prononcera pour la première fois le prénom de la narratrice: Caterina. Face à sa mère et à Erik qui estiment qu’elle a changé, Caterina insiste: «Mais oui c’est moi, c’est bien moi. […] Un moi primitif, nu et insolent. Une Ophélie sortant des eaux pleines d’algue et de vase.»

Le printemps est arrivé, «les bourgeons percent leur calice. L’air s’est rempli d’insectes comme de jolis petits grains de sable scintillants.» Caterina peut commencer ses retrouvailles avec la liberté.


Roman. Virginia Helbling, «Où naissent les mères», traduit de l’italien par Lucie Tardin, Ed. des Femmes, 154 pages.

Où naissent les mères

Virginia Helbling, Lucie Tardin

Editions des femmes, 192 p.

 

 

 

Jeunes générations

 

Comment les jeunes nés à la fin du 20e siècle transforment la société : rapport au travail, à l'intime, à l'écologie, la jeune génération réinvente de nouveaux modes de vie.

 

 

https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/03/15/isabelle-clair-sociologue-le-couple-confere-un-statut-social-des-l-adolescence_6165513_4401467.html

Isabelle Clair, sociologue : « Le couple confère un statut social dès l’adolescence »

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Publié aujourd’hui 15.03.23
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C’est une norme tenace, que n’a pas fait flancher le mouvement #metoo, ni le regain du féminisme contemporain. A l’adolescence, quand se découvrent les premières amours, filles et garçons rêvent d’être en couple. Pour être un « vrai » mec ou prouver qu’on est une fille « bien », ce modèle, que décrit la sociologue Isabelle Clair dans Les Choses sérieuses. Enquête sur les amours adolescentes (Seuil, 400 pages, 21,50 euros), est au cœur des préoccupations des jeunes âgés de 15 à 20 ans en matière sentimentale et sexuelle.

Publiée en mars, cette étude est inédite par son ampleur, conduite sur vingt ans, de la banlieue populaire aux quartiers chics de la capitale, en passant par le monde rural de la Sarthe. Elle démontre à quel point ce moment des premiers émois amoureux est soumis à de nombreuses prescriptions et fortement marqué par le poids du genre.

En quoi l’expérience du couple devient-elle, au moment de l’adolescence, un « élément central de définition de soi » ?

La valorisation du couple comme norme survient très tôt, bien avant l’âge adulte des premières installations à deux. Autour de leurs 14 ans, et ce sur tous mes lieux d’enquête, les adolescents commencent à se dire « célibataire ».

Même si la plupart étaient déjà seuls avant ça, leur statut conjugal vient soudain les définir… Ou plutôt leur écart vis-à-vis de la norme sociale de la conjugalité, ce terme suggérant un manque. Le fait d’être seul devient un problème et si, à 14 ans, il n’est pas encore grave de n’avoir rien vécu sur ce point-là, plus les années passent, plus cela devient suspect. A cet âge de changements et de métamorphose, le couple confère un statut social : il rend visible le fait qu’on a su être désiré, donc qu’on a de la valeur, mais aussi permet de prouver qu’on désire bien soi-même « l’autre sexe ».

C’est avant tout le couple hétérosexuel qui est recherché ?

Ce n’est, en effet, pas un détail. A l’adolescence, le couple est hétérosexuel, et les premiers pas dans l’amour sont, à ces âges, avant tout un apprentissage de l’hétérosexualité. Même si les perceptions sociales de l’homosexualité ont bougé, y compris à l’échelle de mon enquête sur les vingt dernières années, une valorisation très forte de l’hétérosexualité demeure, avec la persistance de l’idée d’une complémentarité supposément naturelle des sexes.

Sur mes trois terrains et notamment le plus récent, au sein de la bourgeoisie parisienne progressiste, j’ai rencontré des garçons ouvertement gays. Mais si plusieurs d’entre eux étaient en couple, ce dernier se formait surtout à partir des réseaux sociaux, à l’abri des regards, quand les rencontres hétérosexuelles se faisaient au grand jour, au sein de l’espace scolaire ou dans des fêtes qui en étaient l’extension. Pour les filles, les relations homosexuelles sont moins réprouvées, à condition qu’elles restent de l’ordre de la parenthèse, de l’expérimentation. Aucune ne se disait lesbienne.

Parce que l’inscription dans la relation hétérosexuelle est une manière, dites-vous, de « faire ses preuves » en tant que fille ou en tant que garçon ?

Le moment de la fin de l’adolescence est investi comme celui où les garçons se transforment en hommes et les filles en femmes. Dès lors, les garçons doivent faire la preuve qu’ils sont à la hauteur de leur groupe de sexe, et qu’ils sont de « vrais » mecs, capables de désirer une fille, de sortir et de coucher avec elle : autrement dit, pas des « pédés ».

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés « Je ne savais pas qu’on pouvait subir ça à l’adolescence » : les violences conjugales touchent aussi les jeunes

Derrière la mise en couple, il y a un enjeu de virilité très important. C’est pour cela que je parle du couple comme d’une forme de « parade » à ces âges. Il s’agit en partie d’une mise en scène de soi, qui permet notamment de parer au soupçon d’être homo – donc pas un « vrai homme » – pour les garçons, et pour les filles d’être des « salopes », ce stigmate collectif qui pèse encore fortement sur elles. Leur vertu dépend de leur statut conjugal, et elles prouvent par lui qu’elles sont des filles « bien » qui ne changent pas de mec « comme de chemise ». C’est alors à la fois un espace recherché par elles, dont on attend qu’elles n’expriment leurs premiers désirs sexuels que dans ce seul cadre, mais aussi de fait un lieu de contrôle de leurs comportements.

Les jeunes générations envisagent-elles pour autant toujours le couple comme leurs aînés avant eux ? Ne voit-on pas émerger une remise en question de ce modèle traditionnel au sein de la jeunesse ?

On a tendance à généraliser un phénomène et des discours en les voyant devenir numériquement plus significatifs : dans la vie ordinaire, les pratiques, elles, changent moins rapidement que les discours. Toutefois, je crois qu’il y a une réelle contestation des modèles de genre et de sexualité les plus dominants qui se fait jour dans la jeunesse, mais davantage à partir de la vingtaine. On commence à pressentir dans les enquêtes menées en ce moment une pluralisation des formes d’expériences amoureuses et sexuelles sur cette période d’âge.

Chaque jour de nouvelles grilles de mots croisés, Sudoku et mots trouvés.
Jouer

Entre 15 et 20 ans, la remise en cause est plus marginale. J’ai certes eu des récits dissonants, notamment d’un trouple [relation amoureuse à trois] qui coïncidait d’ailleurs avec une contestation du binarisme de genre, mais toujours très minoritaires. Et cela ne me semble pas anodin pour la suite : si ce qui se passe à cet âge-là ne clôt évidemment pas les destinées de ces jeunes, ce sont forcément des moments fondateurs, qui imprègnent durablement leurs représentations et leurs espaces des possibles.

Au moment de l’adolescence, cette injonction au couple induit, selon vous, un changement majeur dans la manière dont chacun doit soudainement approcher « l’autre sexe »…

Alors que l’on vit dans une société où les enfants peuvent grandir et aller à l’école dans des environnements mixtes, filles et garçons se mélangent en réalité peu tout petit. Ils vivent à côté mais comme séparés : on a toujours des activités de fille, des activités de garçon, et par la suite des filières scolaires très genrées. Dans l’enfance, les études montrent une exclusion forte des filles des réseaux de sociabilité et des jeux des garçons, dont il est attendu qu’ils se distinguent de tout ce qui est associé au féminin.

Lire l’entretien : Article réservé à nos abonnés #metoo : « Aujourd’hui, tous les jeunes adultes ont déjà entendu parler du consentement »

Puis, quand arrive l’adolescence, il faudrait d’un coup avoir envie de passer du temps avec l’autre, avoir des choses à lui dire après avoir été encouragé à développer des activités et des goûts différents. C’est un des vrais tournants de cet âge, perturbant et parfois intimidant pour ces jeunes. Soudain, l’autre groupe doit devenir un lieu de désir et de conquête, notamment pour les garçons qui, socialement, sont censés prendre l’initiative de la séduction.

Quelle incidence cela a-t-il sur leurs relations sociales en général ?

Les études sur les réseaux de sociabilité montrent que les groupes de garçons sont particulièrement homogènes : eux, contrairement aux filles, qui reconnaissent des relations de proximité avec les garçons autres que sentimentales et sexuelles, ont tendance à peu les considérer comme de possibles amies, et à interpréter leurs relations autour du seul enjeu de la sexualité ou de la conjugalité. A leurs yeux, les filles sont souvent principalement perçues comme des objets de sexualisation, avec forcément un impact sur leurs comportements et interactions avec elles.

Au sein du couple lui-même, les dynamiques à l’œuvre tendent aussi à figer chez ces adolescents une vision des genres stéréotypée, où il est attendu de filles et de garçons qu’ils remplissent un rôle particulier…

Il y a une morale amoureuse beaucoup plus forte pour les filles que pour les garçons : elles sont supposées sentimentales, apprennent à aligner en permanence le désir sexuel, l’amour et le couple, quand leurs homologues masculins sont plutôt encouragés à savoir dissocier les trois et peuvent davantage avoir des expériences sexuelles avec des filles qu’ils n’aiment pas, hors du couple. D’ailleurs, pour eux, l’amour doit être un lien privilégié mais certainement pas le seul qui les occupe de manière visible : l’amour, c’est une affaire de filles. Encore aujourd’hui, ils sont poussés à se montrer plus détachés, moins s’impliquer. Ce qui crée beaucoup de malentendus et de déconvenues entre filles et garçons.

Dans la relation, ces attentes stéréotypées se rejouent. Parfois, l’expérience vient contredire le stéréotype : les garçons découvrent avec surprise que les filles ont aussi du désir sexuel, et les filles que des garçons aussi peuvent être très sentimentaux. Mais dès le début de la relation, et notamment dans la sexualité, un script précis perdure : les garçons doivent prendre l’initiative, être toujours « prêts », et les filles, répondre à l’initiative, sans dire oui tout de suite, mais sans trop tarder non plus.

A ces dernières revient aussi souvent, dès ces âges-là, la prise en charge du travail affectif dans le couple : nourrir le lien, organiser des sorties… Comme ce qu’ils peuvent observer dans leurs modèles familiaux.

Y a-t-il eu un effet du mouvement #metoo, qui est survenu durant vos recherches, sur l’expérience de l’amour et du sexe chez cette jeune génération ?

Ce qui a été amené dans le sillage de ce mouvement, en 2017, avait en fait commencé avant. Au cours des quarante dernières années, il y a eu des évolutions et une plus grande égalitarisation, avec une réduction de l’écart entre filles et garçons de l’âge d’entrée dans la sexualité, un rapprochement du nombre de partenaires que chacun a à cette période de la vie. Le récent #metoo et le regain du féminisme, qui s’est rallumé depuis les années 2010 justement sur les enjeux de la sexualité, auront eux aussi leurs effets, mais il est encore trop tôt pour les mesurer. D’autant que les forces de résistance sont encore vives aujourd’hui.

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés #metoo : cinq ans après, six jeunes adultes racontent comment le mouvement a forgé leur rapport aux autres

La norme de consentement est beaucoup plus présente, énoncée, notamment à l’école, mais elle vient buter sur des pratiques qui, elles, bougent lentement. J’ai été frappée de constater que les filles parlent de leur première entrée dans la sexualité, ou dans celle avec leur nouveau copain, en disant qu’elles étaient « prêtes », plutôt que de dire qu’elles en avaient l’envie, le désir, comme le font les garçons. Il y a encore l’idée qu’il ne faudrait pas trop les faire attendre, qu’on se force un peu – quand on n’est pas forcé tout court. Des choses intériorisées dans l’enfance, beaucoup demeurent.

 

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https://madame.lefigaro.fr/bien-etre/psycho/je-me-suis-vue-devenir-cette-femme-agressive-aigrie-dependante-quand-l-insecurite-affective-finit-par-ruiner-la-relation-amoureuse-20230309

 

 

 
 

«Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour», affirmait le poète Pierre Reverdy. Mais pour nombre d'entre nous, il n'y a jamais assez de preuves. Exploration d'une quête potentiellement ravageuse.

«Je sais très précisément ce qu'il faut faire pour ravager une relation et faire fuir la personne qu'on aime, affirme Inès, 42 ans. Je le sais, parce que je l'ai fait jusque dans les moindres détails.» Antoine et elle, ça aurait pu être l'histoire d'une vie, et non une relation de trois ans ; mais sa peur de le perdre a été la plus forte. Son insécurité, à la hauteur de ce qu'elle ressentait pour lui. Dans les faits, il s'est installé chez elle au bout de trois mois de passion fusionnelle. Six mois plus tard, elle était une autre, tendue, angoissée, sur le qui-vive.

 

Inès a commencé à analyser en permanence tous ses gestes, sa manière de l'embrasser, de la toucher, ses regards, ses temps de silence… Tout était prétexte à évaluation : son désir et son intérêt pour elle faiblissaient-ils ou pas ? Au début, Antoine trouvait ça «mignon». Il était flatté, touché, et puis ça l'a franchement agacé. Et plus Inès percevait son exaspération, plus elle se sentait menacée, rejetée, plus elle était agressive. «Ce qui était terrible, c'est que j'étais très lucide, je me voyais devenir cette femme agressive, aigrie, dépendante, je me trouvais pathétique, se souvient-elle. J'essayais de me rattraper, de me racheter, mais évidemment, j'en faisais trop, et lui pour se protéger, restait en retrait, ce que je ne supportais pas.» Un jour, il lui a dit qu'il n'en pouvait plus et il l'a quittée. «Ça a été très violent, affreux, j'ai cru devenir folle, mais bizarrement, en même temps, je me suis sentie soulagée de ne plus avoir cette tension permanente.»

En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent

 
 
 

Lorsqu'elle est permanente et excessive, l'insécurité affective envahit totalement la relation et la remodèle, car «elle entraîne la perte des limites personnelles, autorisant ainsi tous les excès comportementaux et langagiers, explique Florentine d'Aulnois Wang (1), thérapeute du lien. Celui qui veut être rassuré devient de plus en plus méfiant et agressif, et l'autre, pour se protéger, se replie sur lui-même, ou devient à son tour agressif. Dans tous les cas, la connexion relationnelle est perdue.»

Un frein à l'engagement

«Nombre d'hommes et de femmes sont convaincus que le véritable amour doit venir combler les manques et éteindre toutes les peurs, constate Anne-Marie Benoît, psychanalyste et psychothérapeute. Mais tout investissement affectif comporte une part d'inconnu : l'autre ne va peut-être pas m'aimer autant que je l'aime, ni m'aimer comme je le voudrais, ni m'aimer “pour toujours”, et réciproquement. C'est la capacité ou l'incapacité à supporter cette part d'inconnu qui révèle en partie le niveau d'insécurité affective de chacun.»

Au cours d'un coaching professionnel, Marion, 33 ans, a réalisé que sa peur d'être «lésée, d'aimer plus que l'autre et donc de s'investir», «avait fait foirer» ses relations amoureuses. Elle a également compris que l'autre n'était que le miroir de ses manques. «Si l'on est suffisamment assuré affectivement, on va poser ses besoins, ses limites, procéder aux ajustements nécessaires afin que chacun y trouve son compte et son épanouissement, indique Anne-Marie Benoît. En revanche, plus l'insécurité affective est importante, plus on va chercher à combler son manque et moins on va s'investir dans la relation. Cela peut paraître paradoxal, mais plus on est insécure, moins on est engagé dans la relation amoureuse. Car on “roule pour soi”, et non pour la relation.»

Une vision biaisée de l'amour

L'insécurité affective ne se déclare pas du jour au lendemain, elle prend ses racines dans nos premiers liens. Pour la psychanalyste Anne-Marie Benoît, des parents défaillants, absents, négligents, ou émotionnellement instables, des parents qui donnent le sentiment à l'enfant qu'il n'est «aimable» qu'à certaines conditions, sont quelques-uns des cas de figures qui génèrent de l'insécurité affective. «Dans la vie adulte, certains événements marquants du passé (impression de rejet, sensations d'abandon, traumas…) peuvent être réactivés par des mots ou des comportements du partenaire, constate la thérapeute du lien Florentine d'Aulnois-Wang. Paniquée, la personne insécure va alors tout faire pour ne pas revivre ce passé douloureux, et elle va utiliser tous les moyens : menaces, chantage, crises de jalousie...»

L'auteure des Clés de l'intelligence amoureuse constate aussi l'importance, la prégnance du modèle du couple parental, mais aussi des modèles culturels (cinéma, littérature, publicité), qui influencent la vision de l'amour et du couple. «De nombreux films valorisent des relations toxiques, perverses, basées sur le contrôle ou la domination de l'autre, et les font passer pour de la passion. En l'absence de repères affectifs structurants, ces schémas deviennent des références.» Il en va de même pour nos croyances sur le couple ou l'amour. «Si, au fond de soi, on reste persuadés que l'amour dure trois ans, ou que l'amour véritable est une fiction, rejoint Anne-Marie Benoît, il ne faut pas s'étonner d'entrer en relation avec méfiance, défiance et exigence excessive.»

Les signaux d'alerte

Il n'est pas toujours facile d'évaluer la justesse de son comportement, surtout lorsque des affects importants sont en jeu. Comment savoir si l'on en fait trop, si l'on exagère ? Comment savoir si nos demandes sont légitimes ? Pour la psychologue et thérapeute de couple Leslie Becker-Phelps, l'insécurité affective se caractérise par cinq comportements qui doivent alerter : mal vivre la moindre séparation et garder le lien à tout prix (sms, téléphone, mails), demander à l'autre d'assurer toutes les tâches pratiques (papiers administratifs, banque, etc.), être hypertactile (l'autre est mon doudou), se rendre intéressant tout le temps, exprimer sa colère de manière directe (pousser l'autre à bout et se dire que «s'il revient, c'est qu'il m'aime vraiment»), ou de manière indirecte (agressivité passive, allusions négatives...). On peut aussi se mettre à l'écoute de ses sensations.

«Le corps est un excellent messager, affirme Florentine d'Aulnois -Wang. Si on se sent toujours tendu ou fébrile en présence de l'autre (alors qu'il n'est ni agressif ni replié sur lui-même), c'est que l'on est en position d'attente et de demande excessive.» La thérapeute ajoute qu'il existe deux types d'incertitude amoureuse : l'une positive et l'autre négative. «La première a à avoir avec le désir, elle nous met en mouvement, en vie. La seconde nous vide de notre énergie, elle nous crispe, nous écrase, nous étouffe… Notre corps exprime ce que l'on vit, il faut nous mettre à son écoute.»

Lucidité, calme et sécurité

Pour pallier cette insécurité constante, la thérapeute évoque la nécessité de pratiquer «une hygiène neuro-émotionnelle», démarche qui consiste notamment à chercher des solutions d'auto-apaisement (méditation, respiration profonde et régulière, marche…). «Cela sert à calmer notre système neuronal qui s'emballe lorsqu'on est dans l'émotion ou sous pression, avec comme conséquences la production de raisonnements erronés et d'actes et de mots que l'on peut regretter.»

Pour renforcer la sécurité affective, la thérapeute, préconise aussi un exercice simplissime, dont l'efficacité sur l'insécurité a été prouvée par les neurosciences : «Il s'agit, avec son partenaire, de se regarder longuement dans les yeux, en se parlant d'une voix douce.» Le rituel peut se pratiquer tous les jours sans modération. Enfin, pour Florentine d'Aulnois-Wang, «accepter d'être aimé, de se laisser aimer, est la voie royale pour se sentir en sécurité et donner toutes ses chances à la relation amoureuse.»

(1) Florentine d'Aulnois-Wang est thérapeute du lien, et fondatrice du concept d'Intelligence Amoureuse. Elle est l'auteure des Clés de l'intelligence amoureuse, Larousse, 2018, et des Clés de l'intelligence érotique, Larousse, 2018. Elle a également créé le podcast L'espace du couple.

En vidéo, les six piliers des couples sexuellement satisfaits

 

 

 

 

"l'ENtre-Porte ouverte de l'ENtre au 18"

 

 

animée

par

.....robert-grand-père, l'alsacien aux racines chrétiennes à 91 ans

et

à la grande gueule ...

 

 

 

le samedi 15 avril

à 15h

 

le samedi 22 avril

à 15h

 

 ...pour les personnes n'ayant

jamais assisté à une

" Porte ouverte de l'ENtre au 18"

 

... voir les "PO au 18" antérieures ...

 

... tout proches..

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  amis d'amis .. 

 

 

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CORRELATs

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 https://madame.lefigaro.fr/societe/actu/au-moment-du-coucher-mon-conjoint-rentre-chez-lui-de-l-autre-cote-du-couloir-en-couple-ils-ont-invente-une-autre-maniere-de-vivre-ensemble-20230314

 

 

 

ÉMOIGNAGES - S'affranchir des normes et créer une vie de couple moins conventionnelle. Certains couples ont choisi de vivre sur le même palier, à distance ou de séparer leur maison en deux. Ils racontent leur vie à deux atypique.

«On vit depuis douze ans sur le même palier». Chacun d'un côté du couloir. L'arrivée d'un enfant n'a pas modifié le quotidien établi entre Caroline, 40 ans, et son partenaire. «On n'a jamais évoqué l'idée d'un changement, même lorsque j'étais enceinte, se souvient-elle. Aujourd'hui toute la vie familiale se passe dans mon appartement, et au moment du coucher, mon conjoint rentre chez lui, de l'autre côté du couloir.» Les couples qui, comme Caroline et son compagnon, ne partagent pas le même logement font encore figure d'exception mais émergent depuis quelques années parmi les unions vivant sous le même toit. Selon une étude menée par des chercheurs de l'Ined et publiée en 2018 dans l'ouvrage La famille à distance, Mobilités, territoires et liens familiaux, quelque 3,8 millions de Français ont fait le choix de ne pas vivre avec leur partenaire. En parallèle, la part des couples habitant sous le même toit est en légère diminution depuis les années 1980. Selon une étude de l'Insee publiée en février 2023, 66 % des Français âgés de 18 ans et plus vivaient en couple dans le même logement que leur partenaire, entre 1962 et 1982. Désormais, ils sont 59 %.

 

En vidéo, les secrets des couples qui durent

 

Je trouve ça plus pratique, confie Ana, bientôt 40 ans et en couple depuis quatre ans. On habite à côté et même si on se voit presque tous les jours, on choisit les moments que l'on passe ensemble, il n'y a jamais aucune obligation, ni de rendez-vous systématique». De leur côté, Paul et sa femme ont décidé de ne pas pâtir de leurs modes de vie différents. En manque d'espace, ils ont quitté leur petit appartement parisien, acheté une maison dans le sud de la France et séparé l'espace en deux, en conservant une seule et même cuisine. Les quadra, parents d'une petite fille, vivent parfois ensemble mais quand le besoin s'en fait ressentir, l'un peut s'enfermer dans son espace à lui. «Chacun son lit, chacun son rythme, précise Paul. Soline et moi, on ne mange pas à la même heure, on ne se couche pas à la même heure, on n'est pas synchro du tout, alors on ne se force pas à l'être.»

«Ces couples aux schémas atypiques ont souvent une intimité plus forte que celle des couples cohabitants, commente Christophe Giraud (2), sociologue et auteur de L'amour réaliste. Ils sont motivés par l'envie de se voir, de se retrouver l'un pour l'autre. Ce sont souvent des histoires de grande qualité, des relations avec une grande intimité car on ne vit que le meilleur.»

Éviter la charge mentale liée au toit commun

Cette qualité dans la relation, Claire, 52 ans, en fait le constat. Notamment, dit-elle, parce que la vie séparée lui permet de ne pas souffrir de la charge mentale qui découle du toit commun. Après neuf ans de vie commune, elle se sépare de son compagnon durant quelques mois. S'ils se remettent ensemble, ils gardent en revanche chacun leur appartement, situé à 10 minutes à pied l'un de l'autre. «Nous n'avons pas évoqué l'idée de cohabiter à nouveau, on a créé ce quotidien de façon inconsciente, raconte la quinquagénaire. Et finalement, ça évite toute tergiversation sur l'intendance de la maison - le ménage, le rangement - et les conflits qui peuvent en découler. Chacun prend en charge son logis. Cela fait deux ans que ça dure et on gagne sur plein d'aspects.» Pour Caroline, ne pas habiter avec le père de son bébé lui a permis de ne pas tomber dans les reproches et le décompte des points. À l'arrivée de leur fille il y a 8 ans, elle a assumé les nuits seule dans son appartement avec le bébé. «C'était un choix de ma part. Je ne voulais pas de tensions liées autour du lever en pleine nuit, des biberons… Il me relayait à d'autres moments et ça a permis d'éviter un certain nombre de disputes.»

Ne pas cohabiter pour éviter une charge mentale, ce sont des arguments qu'entend souvent dans son cabinet la psychologue Cécilia Commo (3), auteure du livre Le couple parfait n'existe pas. «Souvent les femmes ont eu l'impression d'avoir été au service de leur partenaire lorsqu'ils vivaient ensemble, précise-t-elle. Il y a une crainte absolue de devenir la maman de l'autre, de devoir le gérer lui, et le foyer. C'est aussi plus simple de vivre séparément pour établir des limites. Quand on a déjà eu une expérience de toit commun, on sait que cela peut être difficile d'imposer des limites à l'autre.» «Je ne me voyais pas du tout repartager un quotidien et refaire les mêmes erreurs, confirme Caroline. Après ma séparation et avant de rencontrer mon conjoint actuel, j'avais bien compris que j'avais un grand besoin d'intimité, d'avoir du temps pour moi. Quand l'appartement en face du mien s'est libéré et que j'ai soumis l'idée de ce quotidien sur le même palier à mon compagnon, il a tout de suite adhéré à l'idée.»

Ne pas cohabiter pour éviter une charge mentale, ce sont des arguments qu'entend souvent dans son cabinet la psychologue Cécilia Commo (3), auteure du livre Le couple parfait n'existe pas. «Souvent les femmes ont eu l'impression d'avoir été au service de leur partenaire lorsqu'ils vivaient ensemble, précise-t-elle. Il y a une crainte absolue de devenir la maman de l'autre, de devoir le gérer lui, et le foyer. C'est aussi plus simple de vivre séparément pour établir des limites. Quand on a déjà eu une expérience de toit commun, on sait que cela peut être difficile d'imposer des limites à l'autre.» «Je ne me voyais pas du tout repartager un quotidien et refaire les mêmes erreurs, confirme Caroline. Après ma séparation et avant de rencontrer mon conjoint actuel, j'avais bien compris que j'avais un grand besoin d'intimité, d'avoir du temps pour moi. Quand l'appartement en face du mien s'est libéré et que j'ai soumis l'idée de ce quotidien sur le même palier à mon compagnon, il a tout de suite adhéré à l'idée.»

Ces modes de vie peuvent néanmoins exiger une certaine logistique qui, à la longue, peut fatiguer. Isabelle, 50 ans, vit à Paris et son compagnon Philippe en banlieue parisienne. Depuis 7 ans, ils changent de domicile au gré des gardes des enfants qu'ils ont chacun eus d'une première union. La semaine où ils n'ont pas leur progéniture, ils vivent ensemble principalement chez Isabelle et celle où ils sont en garde alternée, c'est chacun chez soi. «Quand on rentre de vacances, on doit toujours se demander chez qui on dort, où déposer les affaires, où faire les lessives pour que les affaires soient au bon endroit, glisse-t-elle. En réalité, on vit parfois ce que vivent les enfants en garde alternée vivent.»

S'affranchir d'une norme sociale

Bien sûr, le couple non-cohabitant tranche avec la conjugalité classique. «Chez les jeunes, la vie commune reste un horizon partagé malgré tout, le scénario prégnant veut que l'on vive ensemble, puis que l'on fasse un enfant et que l'on achète une maison commente le sociologue Christophe Giraud. Ceux qui y dérogent vraiment, sont souvent des personnes passées par un divorce, une séparation difficile ou un veuvage.»

Ana, qui au sein de son couple cumule un non-désir d'enfant, une différence d'âge de 15 ans avec son partenaire et la non-cohabitation, confie devoir souvent justifier ses choix auprès de son entourage. «Je dois argumenter face aux amis et à la famille qui pensent souvent que je vais finir par changer d'avis sur la vie commune ou les enfants, précise la jeune femme. Finalement, quand on vit différemment, ce sont les autres que ça dérange».

Il faut alors parvenir à s'affranchir de ce regard, et cela demande une bonne dose d'estime de soi selon la psychologue Cécilia Commo. «Gérer le jugement d'autrui est lié à notre personnalité : certains n'ont pas envie de déplaire, d'autres tiennent à distance le jugement…» Ce jugement serait d'ailleurs plus sévère envers les femmes, selon le sociologue Christophe Giraud. «Il y a pour elles un risque d'être mal jugées par les proches. Il peut y avoir comme une forme de soupçon sur la nature de la relation surtout au début mais qui s'efface au fil du temps lorsqu'une forme de normalisation s'installe.»

 

Muriel et Adrien, dix ans d'écart et sans désir d'enfant à l'horizon, ont réussi à se libérer du regard des autres. Leur mode de vie questionne mais elle le martèle : «On ne conçoit pas de tout faire ensemble, on vit dans la même maison, chacun l'un à côté de l'autre, mais nous dormons séparément la semaine, et ensemble le week-end.» Le sujet du sommeil et de la chambre à part revient souvent dans la bouche de ces couples aux profils moins classiques. Caroline, qui vit sur le même palier que son compagnon, ne partage jamais son lit par exemple. Un luxe pour cette cheffe d'entreprise, dont elle aurait désormais du mal à se passer. «Le sommeil est un sport qui se pratique seul. Quand on part en vacances, je rentre crevée car on a dormi ensemble tous les soirs», commente-t-elle. «Dormir une fois de temps en temps avec quelqu'un c'est cool mais qui veut faire ça tous les soirs et se battre pour la couverture ?», plaisante (à moitié) Paul, qui vit avec sa femme dans une maison séparée en deux espaces et peut ainsi grimper d'un étage pour avoir son lit seul.

Nourrir le désir

Pour certains de ces couples, la non-cohabitation permet aussi d'alimenter le manque de l'autre et de déjouer les pièges de la routine. «Mon désir est le même depuis le début, je n'ai aucune lassitude car aucune habitude, assure Ana, 40 ans, en couple depuis quatre ans. On continue à se séduire, à se donner des rendez-vous. Je trouve cela terriblement excitant. S'il était dans mon lit tous les soirs, ce ne serait clairement pas la même chose.» Grâce à cette vie entre deux appartements, Claire de son côté a même retrouvé le désir qui s'était étiolé au fil du temps. «On a repris du plaisir à se voir et donc à se retrouver», se réjouit-elle.

Si ces confessions ne surprennent pas Cécilia Commo, elle invite cependant à ne pas y voir l'ultime clé pour faire durer le désir. «Ce dernier n'est pas protégé par les limites géographiques mais psychiques, nuance la psychologue. Si on reste indépendant et autonome avec son univers, on reste un objet à conquérir pour l'autre, et si on se voit à des moments spontanés, le désir peut être présent. En revanche, à trop planifier les rendez-vous, le désir peut devenir prévisible et le sexe routinier.»

Un mode de vie parfois coûteux

Si la liberté dont ces couples semblent jouir peut attirer, il faut rappeler que ce mode de vie n'est pas accessible à tous. Dans certaines grandes villes, on doit faire face à une réalité économique, des loyers élevés. Claire, 52 ans et son compagnon, vivent dans deux appartements séparés à Paris. Elle fait le calcul : «Si nous vivions ensemble, nous pourrions économiser presque 1000 euros par mois». «Il faut avoir les moyens de mettre son plan à exécution», poursuit la psychologue Cécilia Commo. Ou trouver un autre moyen d'être chacun épanoui. Elle conclut : «Tous les couples cherchent des solutions pour ne pas se quitter et continuer à s'aimer. C'est toute la complexité du couple, il faut sans cesse se réinventer».

(1) La famille à distance, Mobilités, territoires et liens familiaux (Ed de l'Ined, sous la direction de Christophe Imbert, Eva Lelièvre et David Dessau), 372 p, 25€
(2) Christophe Giraud est auteur de L'amour réaliste (Ed Armand Colin), 318 p, 22,90 euros
(3) Cécilia Commo est auteure de Le couple parfait n'existe pas (Ed Flammarion), 240 p, 18 euros.

En vidéo, les six piliers des couples sexuellement satisfaits

 

 

https://www.lefigaro.fr/sciences/l-etrange-fonctionnement-du-cerveau-des-adolescents-20230314

 Beaucoup de travaux éclairent le rôle majeur que les parents peuvent jouer pendant l'adolescence en favorisant les apprentissages qui seront utiles au jeune plus tard. Adobe Stock

 

PSYCHOLOGIE - Connaître les particularités de cette période permet de mieux soutenir les jeunes dans des changements parfois difficiles.

Les adolescents cherchent beaucoup plus l'approbation et l'acceptation de leurs parents que de leurs pairs. Ce résultat surprenant, issu d'une étude de 2021 qui montre un alignement entre l'activité cérébrale des enfants et celle des parents face à une situation donnée, vient s'ajouter à de nombreux travaux récents qui démontent de nombreux mythes sur les adolescents.

 

«On a longtemps considéré qu'ils étaient soit des grands enfants, soit des mini-adultes, indique le Pr Ludovic Gicquel, responsable du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent du CHU de Poitiers. Les données actuelles montrent au contraire qu'il s'agit d'une période très spécifique où leur cerveau connaît les bouleversements développementaux les plus importants depuis leur naissance». Ces connaissances éclairent de plus en plus la prise en charge psychologique des adolescents qui ont du mal à traverser cette période. La majorité de ces observations ont également été faites chez de nombreux mammifères qui connaissent également une adolescence, avec un nombre de disputes accru avec leurs parents...

L'arrivée de l'IRM avait déjà permis de confirmer, dans le début des années 2000, qu'un véritable «élagage» se produisait dans le cerveau des adolescents, en particulier dans le lobe frontal, entre la puberté et 25 ans chez les humains. Les IRM fonctionnelles, qui permettent de voir le cerveau en fonctionnement, ont révélé que cette zone, où se trouve le siège des fonctions cognitives les plus élevées comme le contrôle rationnel des émotions ou le raisonnement abstrait, était en réalité la moins avancée dans la maturation qui se produit continuellement depuis l'enfance pour arriver au cerveau adulte.

Tout au long de l'adolescence, le lobe frontal perd une masse importante de matière grise, les neurones, remplacée par de la matière blanche, la myéline. Celle-ci permet de renforcer et d'accélérer les circuits synaptiques les plus fréquemment utilisés, probablement pour améliorer les compétences utiles à l'âge adulte. Elle fige néanmoins d'autres circuits et l'élagage se fait au détriment des compétences et capacités moins mobilisées. Les expériences que vivent les adolescents à ce moment-là peuvent donc être déterminantes pour leur avenir. Beaucoup de travaux éclairent ainsi le rôle majeur que les parents - et d'autres adultes - peuvent jouer à cette période très particulière en favorisant les apprentissages qui leur seront utiles plus tard.

Récompenser plutôt que râler

Ainsi, non, les adolescents ne deviennent pas soudainement sourds aux injonctions de leurs parents pour trouver une place auprès de leurs pairs mais, pour la première fois de leur vie, ils sont capables de prendre en compte les voix venues d'un autre groupe social que leur famille. Encore faut-il que la voix des parents soit audible, un véritable défi à l'heure actuelle avec le bruit de fond constant des réseaux sociaux sur internet.

D'autres travaux montrent, en parallèle, que le système limbique des adolescents - siège des émotions, par exemple - réagit très peu aux influx négatifs (comme la colère) mais se montre très sensible au renforcement positif, surtout lorsque la récompense est immédiate. Pas la peine, donc, de s'époumoner contre un adolescent mais offrir des récompenses (comme le droit de faire la fête ou d'inviter des ami(e)s) lorsque les devoirs sont faits ou que la chambre est rangée permet d'entretenir de bons apprentissages et de renforcer l'estime de soi. L'hyper-réactivité du système limbique démultiplie en outre les effets inhibiteurs du stress, du manque de sommeil ou encore des émotions fortes sur le fonctionnement du cortex préfrontal et donc des performances scolaires. Un enfant parfaitement à l'aise en classe en primaire peut, surtout entre 10 et 14 ans, se sentir «bête» et voir ses résultats scolaires diminuer - surtout s'il est soumis à une forte pression de réussite et encore plus si ses échecs déclenchent la colère ou la frustration des parents.

Il ne faut pas les protéger de tout, mais les laisser faire leurs expérimentations dans des limites de sécurité

Pr Ludovic Gicquel, responsable du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent du CHU de Poitiers

Autre source d'inquiétude des pères et des mères, la fameuse impulsivité des ados, associée aux conduites à risque. Elle est en fait la conséquence d'un système dopaminergique - le circuit de la récompense - qui favorise le système limbique, plus mature et donc plus réactif chez le jeune que le cortex préfrontal, un peu mou pendant les travaux de ravalement... Chaque stimulation excitante est ressentie plus fort et fournit une récompense instantanée très puissante, qui encourage à chercher à nouveau ces sensations, particulièrement intenses si elles sont associées à la perception d'un interdit. Ces stimulations peuvent être encouragées en limitant le danger, à la fois sur le plan physique et mental.

Une éducation sexuelle complète et ouverte, abordant autant la sécurité sanitaire que mentale, leur permet ainsi de faire - ou pas - leurs premières expériences sexuelles sans se mettre en danger. Pratiquer un sport «à risque» dans un cadre sécurisé, participer à des compétitions à fort enjeu (sportives, artistiques ou intellectuelles) ou même s'engager dans des associations militant pour des valeurs fortes permet de répondre à ce besoin de sensations inhérent au cerveau adolescent. «Il ne faut pas les protéger de tout, mais les laisser faire leurs expérimentations dans des limites de sécurité, sans oublier qu'on ne choisit pas ses émotions ou un attrait pour la transgression», souligne le Pr Gicquel.



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... dualisteS * trinitaire ...

 

 

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 ... juifS ... chrétienS ... musulmanS ...

TO*US

fils d'Abraham

 

 

&

CREons 

 

 

Le chapitre 2 de la Genèse s'achève sur un épilogue énigmatique. "À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un." (Gn 2, 24)* Une phrase étonnante puisqu'Adam et Ève n'ont pas de père ni de mère ! Elle révèle toute la symbolique du récit destiné à être raconté et transmis aux générations futures pour leur signifier que leur vie a un sens puisque Dieu l'a voulue.

  

  

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

Je promets de te rester fidèle

&

de t’aimer tous les jours de ma vie


 

 

En dépit de la diversité des lieux éditant où furent écrits les livres de la Bible ainsi que celle de leurs auteurs, les chrétiens y reconnaissent une unité à laquelle il faut être attentif.

Ces livres traitent d'un seul grand thème : la progression lente mais régulière de la connaissance de Dieu chez les hommes.

C'est un dessein reconnaissable qui relie toutes les parties de la Bible.

Comme l'a dit autrefois un des grands penseurs de l'église, saint Augustin :

« Le Nouveau Testament est caché dans l'Ancien, l'Ancien est révélé dans le Nouveau ». 

 

 

 

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« Et ainsi une entière indifférence en Dieu est une preuve très grande de sa toute-puissance. Mais il n’en est pas ainsi de l’homme, lequel trouvant déjà la nature de la bonté et de la vérité établie et déterminée de Dieu, et sa volonté étant telle qu’elle ne se peut naturellement porter que vers ce qui est bon, il est manifeste qu’il embrasse d’autant plus volontiers, et par conséquent d’autant plus librement, le bon et le vrai, qu’il les connaît plus évidemment ; et que jamais il n’est indifférent que lorsqu’il ignore ce qui est de mieux ou de plus véritable, ou du moins lorsque cela ne lui paraît pas si clairement qu’il n’en puisse aucunement douter. »

saint Augustin

 

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https://www.vududroit.com/2023/03/affaire-palmade-la-caste-veut-garder-ses-privileges/#respond

 

 

L’affaire Palmade qui ne quitte pas la première page des gazettes nous donne finalement une leçon très politique. Nous avions dit dans ces colonnes ce que l’on pouvait en penser moins en ce qui concernait la dimension « faits divers » et les conséquences judiciaires de la tragédie que sur ce qu’elle pouvait révéler concernant certaines mœurs des couches supérieures de la société, pas seulement dans le domaine du show-business. Et puis il y a eu également la réaction de la caste face à la réaction de l’opinion publique.

On assista d’abord à un regroupement visant à minorer la responsabilité du comédien en le présentant comme une victime. Puis devant l’horreur des conséquences de l’accident et l’avalanche de révélations témoignant d’une manifeste dépravation physique et morale, la peur de l’amalgame provoquait l’abandon en rase campagne de Pierre Palmade, présenté comme indéfendable. Nettoyage urgent des réseaux sociaux pour faire disparaître toutes les photos compromettantes, déclarations vengeresses, compassion surjouée pour les victimes : vite, vite, prenons nos distances avec le boulet. C’est qu’il ne fallait surtout pas que le bon peuple s’imagine que la consommation de cocaïne et de stimulants chimiques pour accompagner des pratiques sexuelles (« chemsex ») étaient généralisées et monnaie courante dans certains milieux, et pas seulement dans le showbiz.

Peine perdue, parce que la première question qui venait à l’esprit à poser aux belles âmes était simple : vous saviez tout, pourquoi n’avez-vous rien fait, alors que vous prétendez aujourd’hui être étrangers à ces pratiques et ses comportements ? Et en fait, la réponse est tout aussi simple, les couches supérieures de la société et en particulier celles du monde politique, des médias et du spectacle sont profondément gangrenées. D’abord par des modes de vie ou la transgression est considérée comme normale. Ensuite parce que cette transgression est traitée comme telle par un système qui nourrit un sentiment d’impunité, les comportements illégaux étant vécus comme un privilège lié à la position sociale. Alors certes, Pierre Palmade usait de ces dérives de façon paroxystique, mais son milieu semblé n’y voir d’inconvénient puisqu’il tolérait ça très bien et se gardait surtout d’intervenir. Dans l’enchaînement de ses responsabilités, finalement, la chose la plus choquante, c’est qu’alors qu’il était sous l’emprise de drogues multiples, il avait fait le choix ce soir-là de prendre le volant. Sans bien sûr qu’aucune des personnes qui l’accompagnaient ne l’en dissuade. Comme aucun de ses amis ne s’était ému qu’il le fasse régulièrement et constitue un danger public. Car ce n’était pas seulement une tolérance mais également une protection car nombreux dans ces milieux sont ceux qui font exactement la même chose.

Deux exemples récents établissent l’existence de cette protection est de ces privilèges, y compris sur le plan judiciaire. C’est Emmanuel Pellerin, parlementaire macroniste, cocaïnomane avéré et reconnu, qui fait l’objet d’un signalement pour avoir mis son fils en danger, et qui voit l’enquête sur ses infractions prestement classées sans suite par le parquet, pendant que le ministère de la Justice viole la loi sur le secret de l’enquête, en le faisant prévenir de l’existence de celle-ci ! Affaire proprement ahurissante, et rapidement étouffée par les médias dits « mainstream ». Quelques jours après la tragédie provoquée par Pierre Palmade, ce sera la cérémonie des Césars consacrant triomphalement Benoît Magimel, autre consommateur de cocaïne et d’héroïne. Celui-ci a été deux fois condamné pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, dont une fois après avoir provoqué un accident et renversé un piéton. Le quantum des peines infligées par la justice était simplement risible. Dans le milieu du cinéma, et d’ailleurs dans bien d’autres, être l’objet d’une accusation, fût-elle fantaisiste, de sexisme, vaut proscription perpétuelle. Renverser des gens sur des passages cloutés sous l’emprise de la cocaïne semble à l’inverse considéré comme vétille à oublier.

Même si les addictions dont il souffre sont assimilables à une maladie, il est désormais peu probable que Pierre Palmade rencontre la même indulgence judiciaire que Benoît Magimel. Utilisée jusqu’à l’écœurement par des médias soucieux d’audimat et pas fâchés de la diversion médiatique en ces temps de lutte contre la réforme des retraites, son affaire a pris trop d’importance. Et comme tous ses amis l’ont lâché, la justice va devoir faire normalement son travail, et c’est tant mieux. C’est la seule voie qui doit être utilisée pour traiter cette affaire. Mais pour autant, le bloc élitaire ne devrait pas se tenir pour quitte.

Alors face à la colère populaire, les belles âmes souhaitant conserver privilèges et impunité passent leur temps pour dénoncer cet horrible « populisme », cette terrible tentation du lynchage qu’ils prétendent voir dans ce qui est qu’on le veuille ou non une colère contre la France d’en haut. On ne les entend pas lorsque les médias font de la surenchère dans le traitement des faits divers dès lors que les cibles des campagnes n’appartiennent pas à leur monde. Mais là une des incarnations de cette connivence entre le showbiz et la politique s’est précipitée pour condamner sans appel ceux qui s’indignent de cette corruption étalée.

Roselyne Bachelot, sorte de rombière tantôt ministre, tantôt chroniqueuse, toujours soucieuse de montrer qu’elle appartient à la France d’en haut en mélangeant politique et showbiz, est venue se plaindre des réactions de l’opinion. « La société française est traversée par une sorte de haine des riches ». Vous avez raison, Madame Bachelot, les couches populaires, qui sont sûrement pleines de défauts, sont quand même attachées à ce que Jean-Claude Michéa, reprenant l’expression de George Orwell, appelle la « décence ordinaire ». Et elles ont parfaitement compris tout ce que l’affaire Palmade révèle de turpitudes et de corruption, et par conséquent de détestable. L’aversion qu’elles ressentent et qui vous chagrine tant renvoie, que vous le vouliez ou non, à quelque chose qui s’appelle la lutte des classes.

Et dont les manifestations vont se loger partout.