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Père Jean Robert Armogathe - publié le 09/12/20

Imaginez deux jumeaux dans le sein de leur mère qui se représentent la « vie d’après » leur naissance : c’est un peu notre cas quand nous imaginons le Paradis, l’enfer ou le purgatoire. Nous ne pouvons concevoir la vision de Dieu dans sa plénitude ou le refus de Dieu pour l’éternité qu’en corrigeant nos fausses représentations.

 

a singularité du christianisme comme religion réside dans le paradoxe des paradoxes : Dieu fait homme, l’incarnation. Un Dieu qui grandit neuf mois dans le sein d’une femme, qui naît, qui vit, qui est mis à mort et enseveli dans un tombeau ! Sa résurrection donne naissance à une religion nouvelle, tout à fait étrange dans le monde méditerranéen, qui conserve les textes et des traditions du judaïsme, mais apporte des éléments nouveaux : l’ouverture aux non-Juifs et la conviction d’une présence, vivante, du Fils incarné et ressuscité. Croire en la résurrection des morts a été dès ses débuts un élément essentiel de la foi chrétienne. « Une conviction des chrétiens : la résurrection des morts ; cette croyance nous fait vivre » (Tertullien, res. 1, 1). 

Une nouvelle conception de l’homme et de son destin éternel

Le christianisme n’est pas un matérialisme, mais ce n’est pas non plus un idéalisme. C’est dans la difficile jonction, de l’élément matériel, le corps, la chair, et de l’élément spirituel, l’âme que se joue toute la conception chrétienne de l’homme, de sa vie dans le monde — et donc de sa mort. Puisque Dieu fait homme est mort, et puisque tous les hommes sont mortels, la résurrection de ce Dieu-Homme ne peut pas ne pas avoir d’incidence sur notre propre mort. Le Christ s’est lié à tous les hommes en offrant sa vie « pour la multitude » et nous sommes membres de son corps par notre baptême. Pour la question de ceux qui ne sont pas baptisés il faut maintenir deux certitudes : celle du baptême et de la confirmation qui sont ce que Dieu a décidé de nous donner pour participer à sa vie et celle de la tendresse et de la miséricorde de Dieu mort pour tous les hommes.

 

Dès la première génération, celle des apôtres et des saintes femmes, s’est affirmée la conviction que la mort n’est pas la fin de tout

Dès la première génération, celle des apôtres et des saintes femmes, s’est affirmée la conviction que la mort n’est pas la fin de tout — une conviction tardive dans le judaïsme, et qui n’était pas partagée par toutes les écoles ou sectes juives. Saint Paul insiste sur cette certitude : « Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Mais si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide, vide aussi votre foi. […] Mais non, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis » (1 Co 15, 12-14. 20). Il se passe quelque chose après la mort, que le christianisme a perçu comme une vie, différente, mais réelle, et qui, par définition, n’a pas de fin, est éternelle. Une fois la mort franchie, il est difficile d’imaginer une seconde mort — même si certains théologiens y ont pensé, afin d’anéantir les méchants !

Une réalité qui échappe aux sens

Il est difficile d’imaginer la vie éternelle ou d’en parler sur le mode descriptif.Le christianisme n’est pas simpliste — et la rigueur des textes et des enseignements qui en ont été tirés contraste avec la foisonnante imagination de nombreuses sectes, juives et chrétiennes, des premiers siècles ! Nous savons bien que le corps biologique se décompose — et nous croyons que quelque chose, que nous appelons l’âme — faute de mieux ! — demeure, une âme individuelle, singulière, celle de Jean, de Paul ou de Martine. À partir de là, tout discours, tout raisonnement ne peut guère être descriptif, car nous parlons de choses, de réalités, qui échappent aux sens et défient donc la description. Nous pouvons dire que « la vie éternelle est comme celle-ci, en infiniment mieux » ! On ne peut guère en dire davantage.

 

Que se passe-t-il à la mort ?

Les théologiens ont été plus bavards — c’est leur métier d’essayer d’expliquer l’inexplicable et de faire comprendre l’incompréhensible. Que se passe-t-il à la mort ? La réflexion a longtemps été bloquée par deux verrous : une conception philosophique de l’âme et du corps, héritée des philosophes grecs (Platon) — et une conception du temps venant de la physique. C’est Joseph Ratzinger, comme théologien et comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, puis comme pape qui a le mieux balisé cette question débattue — voir son beau livre, traduit en français en 1979, et souvent réédité La Mort et l’Au-delà (Fayard). Dans la mort, séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus » (CEC 997).


BENEDICT XVI

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La « vie d’après »

 

Les descriptions matérielles du Paradis sont impossibles mais les analogies fonctionnent mieux.Le Christ a utilisé plusieurs images pour parler du Royaume de Dieu et de la vie auprès de Dieu, qui n’est « pas le Dieu des morts, mais celui des Vivants : tous vivent en effet pour lui » (Mc 12, 27). La foi et l’espérance disparaissent avec la mort et la vision de Dieu, mais la charité demeure et c’est elle qui nourrit la communion des saints que le Christ a présenté par des analogies suggestives, comme un banquet, une fête ou des noces, dans le Royaume de Dieu. Tout cela exprime la joie de la communion et d’un temps où Dieu « aura essuyé toute larme de nos yeux ». Pensez à la liturgie des défunts qui reprend l’Apocalypse.

Par analogie, imaginons deux jumeaux qui discutent dans le ventre de leur mère : « Oh… comme c’est étroit ici ! Je n’arrive plus à bouger… Tu es devenu trop grand.

— Mais non, c’est toi qui as trop grandi ! Moi je suis plutôt mince.

— Arrête de te moquer de moi ! Cela ne mène à rien ! Tout de même, tu as bien une idée de ce à quoi ça va aboutir ?

— Je n’en sais rien moi !

— Tu ne crois donc pas qu’il y a une vie après la naissance ?

— Une vie après la naissance ? Tu y crois ?

— Mais bien sûr que oui ! C’est bien le but de notre vie ici. Il faut grandir et se préparer pour qu’on devienne assez fort pour l’accouchement et pour la vie après la naissance.

— Tu es fou ? C’est complètement absurde ça, une vie après la naissance. Et ça se passerait comment là-bas ?

— Je ne sais pas trop moi. Mais de toute façon plus lumineux qu’ici. Et peut-être que nous allons être capable de marcher et de manger par la bouche, et tout le reste.

— Ouah… quelle bêtise ! Marcher, ça ne marche pas du tout ! Et manger avec la bouche, bizarre, comme idée ! Nous avons le cordon ombilical qui nous nourrit. Déjà ce cordon est trop court pour se promener avec !

— Mais si ! Bien sûr que si c’est possible ! Évidemment il y a aura des différences.

— Mais personne n’est revenu de là-bas ! Personne ! Tu as bien compris ça ? Donc avec la naissance la vie se termine. D’ailleurs je trouve cette vie assez douloureuse et assez sombre.

— Même si je ne sais pas trop comment cela se passera après la naissance, de toute manière on va finalement voir notre mère !

— Notre mère ? Tu y crois toi ? Elle est où notre mère ?

— Ben ici. Partout, autour de nous ! Sans elle on ne pourrait même pas vivre !

— Bah ! Je n’ai jamais rien remarqué d’une mère, donc elle n’existe pas non plus !

— Mais si. De temps en temps quand nous sommes bien tranquilles j’entendais comme une voix qui était inaccessible, mais en même temps très proche de nous. Je pense qu’on la verra un jour. Comme il me tarde de la voir et de la connaître ! »

Nous sommes certainement faits pour cette vraie vie en Dieu au Paradis même si nous ne sommes naturellement pas capables de l’imaginer à partir des réalités de ce monde…

Les morts vivent dans le Christ

La temporalité du Ciel ne nous est pas accessible, mais les morts vivent dans le Christ.Le dernier jour ne s’identifie pas avec la mort individuelle, et si le « jugement dernier » est précisément le dernier, il ne se produit pas à chaque mort individuelle… Cependant, l’idée d’un sommeil dans la mort, entre la mort individuelle et le jugement dernier ne dispose d’aucune donnée révélée, ne s’appuie sur aucun texte biblique. Les morts vivent dans le Christ, c’est très clair chez saint Paul. Cette vie ne se conçoit dans une rencontre, un dialogue, avec le Christ ressuscité, en Dieu qui « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 27). Pour faire bref, au risque de simplifier, il y a bien un « jugement » individuel — le jugement dernier confirmant ce jugement individuel et stabilisant le cosmos et la solidarité des hommes.

« Père, la vie éternelle, c’est qu’ils Te connaissent »

Le Catéchisme de l’Église catholique rappelle les paroles de Jésus affirmant « Je suis la Résurrection et la vie » (Jn 11, 25) : « C’est Jésus lui-même qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui (cf. Jn 5, 24-25 ; 6, 40) et qui auront mangé son corps et bu son sang (cf. Jn 6, 54) » (CEC, n. 994). Comme le note saint Augustin, l’homme est destiné à la vision béatifique qui est la vraie réponse à ce désir d’infini qui ne peut être totalement comblé par aucune des créatures terrestres : « Tu nous as fait pour Toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose en Toi » (Confessions 1, 1, 1). « Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, dit encore le Catéchisme, cette communion de vie et d’amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée « le ciel ». Le ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l’homme, l’état de bonheur suprême et définitif. Vivre au ciel c’est « être avec le Christ » (cf. Jn 14, 3 ; Ph 1, 23 ; 1 Th 4, 17). Les élus vivent « en Lui », mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identité, leur propre nom (cf. Ap 2, 17) » (CEC, n. 1024-1025).

La révélation fondamentale de la résurrection de la chair

Comme le dit le Catéchisme (n. 996-1000) : « Sur aucun point, la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair » (St Augustin, Psal. 88, 2, 5). Il est très communément accepté qu’après la mort la vie de la personne humaine continue d’une façon spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse ressusciter à la vie éternelle ? Qu’est-ce que « ressusciter” ? Dans la mort, séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus. »




Lire aussi :
À quoi ressemble vraiment le paradis selon saint Jean Paul II

Comment le Christ a-t-il ressuscité ? Avec son propre corps : « Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi » (Lc 24, 39). Mais « Il n’est pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, « tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant » (Cc. Latran IV : DS 801), mais ce corps sera « transfiguré en corps de gloire » (Ph 3, 21), en « corps spirituel » (1 Co 15, 44)… Ce « comment » dépasse notre imagination et notre entendement ; il n’est accessible que dans la foi ».

L’espérance en un univers mystérieusement renouvelé

Comme l’enseigne encore le Catéchisme (n. 1042-1044), « à la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé. Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l’humanité et le monde, la Sainte Écriture l’appelle « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » (2 P 3, 13 ; cf. Ap 21, 1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de « ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres » (Ep 1, 10). Dans cet « univers nouveau » (Ap 21, 5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. « Il essuiera toute larme de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé » (Ap 21, 4 ; cf. 21, 27) ».

Et le Purgatoire ?

Le Purgatoire ne doit pas non plus être imaginé en termes de temporalité. On comprend certainement bien le Paradis — la vision de Dieu qui devrait suffire, étant infinie, pour l’éternité ! Mais on s’émeut de l’enfer et on ne comprend pas bien le purgatoire. Pour celui-ci la réponse est la plus facile — sans parler d’une durée, d’une temporalité humaine ou astronomique, notre fragilité humaine — et notre solidarité nous conduit à passer par une purification pour voir Dieu et devenir Celui que nous contemplons. Il ne s’agit pas ici, répétons-le, de durée, toute durée humaine étant nulle devant l’éternité divine !


VEUF PLEURANT

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Comment aider les âmes du purgatoire ?

L’enfer est nécessairement solitude

L’enfer est plus difficile à envisager — car nous savons bien que la miséricorde de Dieu est infinie, et qu’elle couvre tous les péchés… Il reste que cette miséricorde ne force personne, ne réduit personne à l’esclavage du pardon. La liberté de l’homme reste entière dans le mal et le péché — une liberté certes fragile et abîmée, mais qui est quand même capable de poser des actions libres. Dieu, dit Augustin, veut tout donner, mais il ne donne qu’à celui qui demande pour ne pas donner à qui ne pourrait pas recevoir, non dat ne petenti ne det non capienti, quelqu’un qui n’aurait pas la capacité pour recevoir les dons, qui ne s’ouvrirait pas au don de miséricorde que Dieu offre.

L’enfer, c’est le refus du pardon et de la miséricorde, c’est se condamner soi-même

L’enfer, c’est le refus du pardon et de la miséricorde, c’est se condamner soi-même. Qui peut agir de la sorte ? Nous n’en savons rien, mais nous savons qu’il y a bien des moments de sa propre vie où nous avons refusé l’amour que Dieu nous porte — et c’est précisément cela l’enfer. Alors, qui peut bien s’y trouver ? Laissons tomber les imageries pieuses ou poétiques. Des saints et saintes s’y sont parfois vu, tout seuls, car l’enfer est nécessairement solitude. On parle beaucoup de l’enfer, eh oui, il existe ! mais la seule chose qu’on ne sait pas, c’est s’il y a quelqu’un dedans. La seule chose dont on soit certain, c’est qu’on peut s’y trouver et que c’est l’inverse de la communion du Paradis.

Heureux au Paradis quand d’autres sont malheureux en enfer ?

Comment imaginer que Dieu, avec son amour infini, puisse se contenter des gens qui sont au paradis et ne pas attendre ceux qui sont en enfer ? Dieu ne peut pas aller contre cette liberté perverse, mais ne pourrait-il attendre, une attente infinie jusqu’au bout ? Pourtant le Catéchisme est clair (n. 1035-1037) : « L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, « le feu éternel » (cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire. »


HEAVEN; Paradis

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La vie au Paradis sera-t-elle monotone ?

Un appel à la responsabilité et à la conversion

« Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’enfer, poursuit le Catéchisme, sont un appel à la responsabilité avec laquelle l’homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : « Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent » (Mt 7, 13-14). Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin. Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut « que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir » (2 P 3, 9) » (CEC, 1035-1036).

Les fins dernières sont des vérités essentielles

Pendant longtemps, on parlait beaucoup des « fins dernières », comme on disait dans les prédications et les retraites — on en parle moins aujourd’hui. Cette réserve est bonne au sens où on a dit beaucoup de sottises à ce sujet, mais c’est mal parce qu’il s’agit de vérités essentielles au salut. Et les papes n’ont pas manqué de rappeler cet enseignement, en particulier le pape François. Rappelons juste ce que disait Thérèse de Lisieux, à propos de personnes tout attentives à vivre la perfection chrétienne : « Il leur faut, pour éviter l’offense de Dieu et se garder du péché, considérer que tout finit, qu’il y a un ciel et un enfer, s’attacher enfin à des vérités de ce genre. »




Lire aussi :
On ira tous au Paradis ? Ce qu’en disent les grands saints

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“Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire.”
Pensées pour les catholiques du monde, qui pleurent la mort de Benoît XVI. Il défendit toute sa vie la dignité et la singularité de la personne humaine.
 
 
Grand pape théologien, Benoît XVI restera une conscience des plus vives du début de notre siècle. Il devait à son expérience et sa culture la lucidité des enjeux de civilisation qu'affronte l'Occident chrétien. Je me recueille devant la mémoire de ce chef religieux hors pair.
 

Mouvement Democrate

2023 - Vœux de François Bayrou

 
 
 
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ARTICLEs

 

104 pages -
7,49€
 

 livre acheté ce 27.03.23

L’amour vrai et intégral est une perle recueillie entre les deux coquillages que sont l’eros et l’agapè. On ne peut séparer ces deux dimensions de l’amour sans le détruire. De même qu’on ne peut séparer l’hydrogène et l’oxygène sans se priver en conséquence de l’eau.

Ce petit livre rassemble les méditations offertes par le père Cantalamessa à la Maison Pontificale, en présence du pape Benoît XVI et des membres de la Chapelle Papale, au cours du Carême 2011. Dans le sillage des deux encycliques de Benoît XVI consacrées au thème de la charité (Deus caritas est et Caritas in veritate), il a cherché à partir de la source ultime de l’amour qui est Dieu, à mettre en lumière la beauté de l’idéal chrétien qui réconcilie en lui l’eros et l’agapè, et la nécessité d’en imprégner toutes les relations humaines.

Une attention particulière a été portée à la qualité que, selon le Nouveau Testament, l’amour doit revêtir. Il doit être un amour « sincère », à savoir sans hypocrisie, mais également « factuel », consistant non seulement en sentiments et en paroles, mais en gestes concrets envers les autres. Un amour qui parte du cœur mais passe par les mains ! C’est dans cette ligne que se situe la réflexion déployée sur l’opportunité sociale de l’Evangile.

Le dernier chapitre, consacré à l’amour « dont on ne peut penser qu’il en existe un plus grand », celui du Christ sur la croix, reproduit l’homélie prononcée au cours de la liturgie de la Passion à la Basilique Saint-Pierre le Vendredi Saint de cette même année.

 

 

LES TROIS VISAGES DE L'AMOUR - EROS, PHILIA, AGAPE

Fromaget, michel
À la lumière de nombreuses explications simples et précises concernant chacune des trois dimensions constitutives de l'homme - celle de son corps, celle de son âme qui l'ouvre sur le monde des idées et des pensées et enfin celle de son esprit qui l'ouvre sur le monde des réalités spirituelles - le propos du présent ouvrage est de faire apercevoir l'étonnante mesure dans laquelle cette compréhension « ternaire », ou « spirituelle » de l'être humain est à même de féconder et de renouveler la réflexion sur des sujets aussi fondamentaux, mais aussi infiniment proches de chacun de nous, que : l'amour et le désir, l'émerveillement et la joie, la mort et le mourir, les coïncidences et la providence. Mais de se référer à cette conception de l'homme permet aussi d'éclairer à une grande profondeur l'étude de questions, certes moins immédiates et plus théoriques, mais tout aussi essentielles. C'est là ce qu'illustrent différents essais de ce livre qui abordent, sous exactement le même angle anthropologique, des thèmes aussi divers que : l'évolution biologique, la problématique de l'inceste, les phénomènes mystiques extraordinaires, ou encore la pensée de Maurice Zundel. Soucieux, enfin, de faire découvrir, comprendre, et aimer l'histoire de la conception anthropologique ternaire, ce livre s'attache non seulement à en exposer les origines chrétiennes - notamment les racines scripturaires - mais aussi à en démontrer l'extraordinaire invariance. Car, comme le montre l'étude des civilisations comparées, le paradigme anthropologique ternaire présente la singulière particularité de n'appartenir, en propre, à aucune culture, aucune période historique, aucune philosophie, aucune religion particulière. On le retrouve, en effet, aussi bien en Occident qu'en Orient, en Europe qu'en Asie, en Égypte qu'en Chine. Pour tirer le meilleur parti de la lecture des douze essais formant cet ouvrage, aucune connaissance préalable de l'anthropologie spirituelle, ou ternaire, n'est requise. Chacun peut être lu en lui-même, pour lui-même et sans nulle référence aux autres.
Disponible sous 7 à 15 jours
E

18,80 €

 

 

 

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      UNeS du JOURs ...... les UNeS qui n'ont pas fait le BUZZ  du jour .....   REVUE de PRESSE     IN-FINe   -ECRANs- JOURn- ANALYTIQUEs   >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> ...
Créé le 12 septembre 2022
9. µµµµµµµµ Teilhard de Chardin, prophète en procès
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... …   Maurice Zundel         CORRELATs   .... Benoît XVI n’hésite pas à affirmer que si éros sans agapè est aveugle, agapè ...Créé le 16 mars 20205. >>>>>>>>>>>>1>>>>>>>>>>> µµµµµ*** ... le temps ... ...
Créé le 19 mars 2022
10. µµµµµ%%%% ....... FOYER au possible MARIAGE d'AMOUR -comm-UNion tryadique f-h-enfant.......
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                comme    enfants de lumière   ou    des ténèbres    *     >>>*
Créé le 2 janvier 2021
11. µµµµµ%%%% ..... Le couple et l'amour : sommes-nous trop exigeants
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... l ...d"EROS .. ... (Articles Publique) ... Tels les premiers temps de l'amour. Je n'ai jamais rien lu de tel. Mais la façon qu'a Albert Cohen de nous montrer que l'amour est une horreur est insupportable. ...
Créé le 1 janvier 2021
12. .... La société vue du don .....
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... domine au stade matriarcal de la civilisation dès lors que, grâce à sa fonction maternelle, elle apprend à développer les sentiments de dévouement et de sollicitude, de générosité et de pietas qu’elle ...
Créé le 11 juin 2020
13. .... EN ATTENTE .
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... s des ténèbres ( et l'hcq dirait : les fils et filles d'Eros contre les fils filles et  d'Agapé ) ... l' Ailleurs ( l' A comme l'Absolu ..l'Amour .. l'A totalité .. m' Aotoppoïse ...etc ..)… Paule AMBLARD ......e ...
Créé le 21 avril 2020
14. ... du temps LINEaire du mOnO dualiste ...versus ... ENtre-deux triadique au temps en CROIx
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...  décrite d'une telle manière : bien que, de manière assez surprenante, le terme grec utilisé par les Septante pour dire l'Amour dans le Cantique soit l'agapè, il apparaît que cet agapè est plus proche de l'ér ...
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...      Agapè comme relève d'Éros ? ....... Les dangers d'un amour sans désir     du REGARD(s) ... aux Weltanschauungen     des GUERRE(s) ENTRE des homo-MONO-COQ(s) ...
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réé le 20 juin 2019

 

 

 

PHOTOs ... par robert l'alsacien .....

 

  ..... au 18 .....

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 .... EN son ENvironement .......

 

édité en septembre 2019

acquis en mars 2023

exposition

RENOIR  à la MAISON FOURNAISE le 27.03.23w

   
 
 livre de ma bibliothéque  
   

1957...au musée Jacquemard- André ...exposition Boudin ..journée radieuse ..

..après une  nième "séparation existentielle"

  ...les amies DV  ( anciens mannequins également), voyant la photo s'exclament en disant :

" ... c'est un carnassier..! "

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 1957 .. engagement pour la vie avec Paule Souverville avec ma soeur à mes cotés et le frère le plus jeune frère François à ses cotès ..

... en l'église de Pontfaverger-Moronvilliers***

( ..à 20km de Reims, sur la "Voie Sacrée"*** )

 

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lors des Vendanges Tardives au 18

 

 

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Total : 4 résultats trouvés.

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1. µµµµµµµµ... eh OUI ... Les ressuscités ne vivent ni ne pensent comme ceux qui ne sont nés qu'une fois.
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Créé le 12 novembre 2022
2. .... de l'EsTre-là ...des MONOcoq(s) ....
(Articles accès Registered)
... 1 janvier 201832. PRéAMBULE.... (Articles) Aujourd'hui 24 juillet 2018 .... à 3 jours de l'anniversaire du décès de Paule .... jour de sa ressurection ...  .....ma préface en 2001 ..." Mais papa cela à ...
Créé le 27 juillet 2018
3. PRéAMBULE....
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Aujourd'hui 24 juillet 2018 .... à 3 jours de l'anniversaire du décès de Paule .... jour de sa ressurection ...  .....ma préface en 2001 ..." Mais papa cela à toujours été comme-ça ..."  ...et je ...
Créé le 31 décembre 2017
4. " PODEMOS " ....."NOUS pouvons" ...mais de quel NOUS parlent-ils ?.. ...
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...  4) .... de quelles Pâques parlons-NOUS ? ... un peuple, Israël, une foi, le monothéisme, et une patrie, la Terre promise. ? ...la Ressuréction ? ... L'Exode, d'une part, tel que le relate la Bible ...
Créé le 12 avril 2017

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 EN "NOUageS-&-déNOUageS"

&

INversement

 

 .EN de "NOUageS-&-NOUageS".

 

 

 ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

 EN "NOUageS-&-déNOUageS"

 

 

 


  des "NOUageS-&-déNOUageS"


 

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/les-idees-menent-le-monde-decouvrez-les-invites-de-l-edition-2022-du-festival-litteraire-palois-1666278645 

 

 

Psychologie et spiritualité, l’une questionne, l’autre répond

 

 

 
 

HUMOUR

 .EN "NOUageS-&-déNOUageS".

 

 

 

ARRÊTs sur  IMAGEs*

 .EN "NOUageS-&-déNOUageS".

 

 

Pourquoi faire un master en management de l'innovation ?

transmettre

 .EN "NOUageS-&-déNOUageS".

 

Les niveaux de la conscience humaine

Niveaux de conscience humaine

 .EN "NOUageS-&-déNOUageS".

 

 

 

 

 

 

leS .EN "NOUageS-&-déNOUageS". antérieureS ... qui n'ont pas fait le buzz....>>>>>

 

 

 

  de noS tre-ÂMEs*

 


 

 

 .... de la guerre(s) des mots à la guerre des Weltanschauungen ...

 

 

 

 

 

 

>>>>platon>>> DISCERNEMENT <<<<aristote<<<<

 

......la philosophie ne fait à proprement parler aucun progrès, que les mêmes problèmes philosophiques qui occupaient déjà les Grecs nous occupent encore.Mais ceux qui disent cela ne comprennent pas la raison pour laquelle il doit en être ainsi. (. ..)

Tant qu'il y aura un verbe « être » qui semblera fonctionner comme fonctionnent « manger » et « boire »  (hcq : vivre .."aimer".."exister" ..."profiter" ...) , tant qu'il y aura les adjectifs « identique », « vrai », « faux », « possible  ( bien ..mal )», tant que l'on parlera d'un flux du temps et d'une extension de l'espace, etc., etc., les hommes viendront toujours heurter à nouveau les mêmes difficultés énigmatiques et contempler d'un air fixe ce dont aucune explication ne semble pouvoir venir à bout ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ( ...IMAG-inaire de la vie...)»,

lié au choix  d'une  « manière de vivre »...

>>>>>>>>

 

   .... par paule&robert l'alsacien* ....

... l'homme aux coques * ...

 

UNe

 " WELTANSCHAUUNG*"

" ENtre-coloration *

 

INclusive ou EXclusiveS

 

 

chacUne et chacUn

 ...tous et toutes....

 

 

 

 

 

.*. à la rEN-contre de l'Alter-EgÔs .*...

 

 

À quoi il  (Wittgenstein) opposait la nécessité de concevoir toute pensée comme un « jeu de langage * "  

 

 

 

 

                                               

      Monocoq s   ou     homOcoques   

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https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/noel-jesus-pourquoi-ces-mots-disparaissent-au-moment-de-noel-20221221

 

 

 

 

ENQUÊTE - Peut-on encore dire que Noël est une fête chrétienne? Dans l’espace public, le vocabulaire religieux s’efface et laisse place à des détours absurdes. Comment l’expliquer?

Que restera-t-il de «Noël» à Noël? Début octobre, le sang des adeptes du traditionnel Christkindelsmärik de Strasbourg, «marché de l’enfant Jésus» en alsacien, n’a fait qu’un tour. Dans un courriel adressé aux commerçants de l’événement créé en 1570, mentionnant la liste des produits interdits et autorisés sur les étals pour l’édition 2022, la municipalité émettait une«réserve» quant à la vente de«croix de JC» (sic), au même titre que les tapis de souris, les paninis, les loukoums, la bière chaude, et autres produits qui ne respecteraient pas l’esprit de Noël. Traduction de cette novlangue strasbourgeoise: pas de crucifix à Noël.

Mais là n’est pas la raison de la colère. La vente de crucifix sur le marché étant assez rare, de l’aveu de Bernard Xibaut, chancelier de l’archevêché de Strasbourg, ce qui est mis en cause est avant tout l’utilisation d’une périphrase grotesque pour désigner cet objet symbolique de la chrétienté. «Il ne faudrait plus nommer celui qui est à l’origine de la fête de Noël», ironisait l’élu d’opposition Jean-Philippe Vetter (LR) avant que la mairie, représentée par Jeanne Barseghian (EELV), n’admette une erreur de communication. Y aurait-il donc une volonté de faire une croix sur«Noël»?

«Fantastique décembre»

Ces dernières années, le vocabulaire lié aux racines religieuses de la fête disparaît. En 2021, Helena Dalli, commissaire européenne chargée de l’Égalité, suggérait aux fonctionnaires de l’institution européenne de remplacer«Joyeux Noël»par«Joyeuses Fêtes». Formule jugée «plus ouverte et plus inclusive» pour les personnes ne la célébrant pas. Et les polémiques sur le sujet vont bon train. Elles sont par ailleurs propices à la récupération politique. «À Besançon, grâce à la maire écolo, on ne dit plus “Joyeux Noël” mais plutôt “Fantastique décembre”», s’indignait dans un tweet Eric Ciotti l’an passé, en réaction au nom de la campagne d’illuminations en vigueur depuis 2019, avant l’élection de la maire, et sur proposition de l’Office du Commerce et de l’Artisanat de Besançon.

C’est une volonté de se démarquer. C’est dire: j’en parle, mais comprenez bien que je ne partage pas cette religion

Abbé Martial Merlin, prêtre du diocèse de Fréjus-Toulon

«Démarche politique, ou bien gêne personnelle?», s’interroge l’abbé Martial Merlin, prêtre du diocèse de Fréjus-Toulon. Il faut bien dissocier la volonté de certains élus d’extraire le profane du religieux, et puis un malaise plus diffus, plus personnel aussi chez une certaine fraction de la population. Pour ce prêtre, président de l’Observatoire socio-politique de son diocèse, cette dernière gêne prédomine. Pourquoi certains préféreraient-ils donc parler de «croix de JC» plutôt que de «crucifix»? «C’est une volonté de se démarquer», explique-t-il au Figaro. «C’est dire: j’en parle, mais comprenez bien que je ne partage pas cette religion». Un flou sémantique qui, pour ne pas exclure, finit par ne rien inclure. «On observe même cela chez les chrétiens», poursuit l’abbé Martial. «La bienveillance chrétienne qui ne veut pas blesser en devient souvent mièvre et tiède.»

Du religieux au profane

Instituée au IVe siècle le 25 décembre, comme fête de la nativité du Christ, Noël s’est progressivement diffusé par la christianisation de l’Europe et du bassin méditerranéen. Parfois venu remplacer différentes fêtes liées au solstice d’hiver, Noël a entraîné toute une série de traditions, de la messe de Minuit aux crèches, dès le XIIe siècle, et a permis d’en fixer d’autres. Notons l’adoption de sapins, symboles germano-nordiques de la nature vivante en hiver jusque dans les églises, ou la vente de santons sur des marchés allemands dédiés à partir du XVe siècle.

L’époque moderne, caractérisée par la déchristianisation croissante de l’Europe, marque un tournant dans la manière de célébrer Noël, à laquelle s’ajoute une dimension profane d’abondance matérielle. Ainsi que l’observe Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris I et auteur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien (Le Seuil), qu’une fête religieuse admette un aspect profane, festif, gastronomique, n’a rien d’étonnant ou de choquant. «Les catholiques ne sont pas des puritains», explique-t-il au Figaro. «Mais que la dimension profane, voire commerciale, de la fête dévore le reste est plus problématique. Sa dénonciation par le clergé est allée sans cesse croissant. En 1951 déjà, le clergé de Dijon avait brûlé sur le parvis de la cathédrale un Père Noël américanisé, considéré comme le cheval de Troie du paganisme moderne dans la fête de Noël.»

Vacances de Pâques ou de printemps?

Mais peut-on extraire cette dimension culturelle et profane de ses racines religieuses? Pour l’abbé Martial, «vouloir déconnecter la culture de la religion et surtout de la foi qui l’a forgée et formée, c’est tout sauf une culture, c’est empêcher le fait de se retrouver dans des principes communs». La délicatesse de cet entremêlement n’est pas nouvelle, mais elle ressort avec une charge affective particulière à chaque fête de Noël. Culture, ou bien religion? L’une n’existe pas sans l’autre, car «une culture déconnectée de ses racines n’irait nulle part», renchérit le prêtre toulonnais. Et réciproquement, «parler de Noël ne signifie pas pour autant qu’on croit en Jésus-Christ, c’est simplement s’enraciner dans la culture européenne.»

Que la dimension profane, voire commerciale, de la fête dévore le reste est problématique. Sa dénonciation par le clergé est allée sans cesse croissant.

Guillaume Cuchet, professeur d’histoire contemporaine

La période de Noël cristallise donc les tensions, et les «marchés d’hiver», tels ceux organisés par des associations d’Amicales Laïques, remplacent les «marchés de Noël». Mais ces modifications sémantiques sont plus larges. L’Education Nationale a ainsi débaptisé, sans grand suivi de foule, les «vacances de Pâques» en «vacances de Printemps», pour finir par présenter l’alternative dans toutes les circulaires officielles. De même, l’expression «avant notre ère» a tendance à remplacer «avant J.-C.».

Quant aux causes de la disparition de ce vocabulaire chrétien, pour Guillaume Cuchet, elles sont moins à attribuer à «la laïcisation volontariste, comme politique délibérée» qu’à «la sécularisation, comme mouvement social spontané». Et de préciser: «C’est le recul de la religion, les progrès de l’inculture religieuse, le souci de s’adapter à une société pluraliste marquée notamment par la montée de l’Islam etc., qui tendent à rabattre les dénominations chrétiennes sur leurs équivalents saisonniers ou des fêtes purement civiles.»

À VOIR AUSSI - Pierre Manent distingue culture chrétienne, identité chrétienne et adhésion au christianisme

 

 

 

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 le 16.11.22

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/15/la-lune-ses-crateres-ses-aliens-et-ses-bases-secretes-nazies_6150005_4355770.html

 https://www.lefigaro.fr/sciences/l-ego-est-il-la-cause-de-tous-nos-maux-20221115

https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/11/15/le-declin-de-la-fertilite-masculine-est-mondial-et-s-accelere_6149933_3244.html

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/15/la-lune-ses-crateres-ses-aliens-et-ses-bases-secretes-nazies_6150005_4355770.html

https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/11/12/quitter-paris-plus-tot-que-prevu-pour-les-jeunes-cadres-la-tentation-de-la-qualite-de-vie_6149544_4401467.html

 

µµµµµ%%%%%% .....  Regard zen sur le monde : « Le mariage est l’opportunité d’étendre le domaine du spirituel dans le monde ordinaire »

https://www.laselectiondujour.com/le-meilleur-des-mondes-technocratique-des-nouveaux-ecologistes-n1744/

https://www.letemps.ch/culture/exclusif-deux-extraits-livre-michelle-obama-cette-lumiere

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/11/15/nouveaux-soupcons-dans-l-affaire-nord-stream-une-societe-americaine-decouvr.html

 

 

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Patrick Boucheron : «L’histoire est l’art de se souvenir de ce dont on est capable, du pire comme du meilleur»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier

 

Dans son dernier livre, l’historien explique comment des dates finissent par compter dans nos imaginaires collectifs, de l’an zéro au serment du Jeu de paume en passant par la libération de Mandela… et 2022, avec la guerre en Ukraine ?

 

Patrick Boucheron : «Il y a des événements qui fracassent d’un coup la frontière entre ce qui est à l’intérieur de soi et l’extérieur.» (Marine Schneider)

Patrick Boucheron : «Il y a des événements qui fracassent d’un coup la frontière entre ce qui est à l’intérieur de soi et l’extérieur.» (Marine Schneider/Libération)

 

par Thibaut Sardier et Sonya Faure

publié le 16 décembre 2022 à 14h31
 

Quelle année ! Guerre en Ukraine, révolution en Iran, catastrophes climatiques, mort d’Elizabeth II… La liste des événements qui nous auront bousculés en 2022, individuellement ou collectivement, est longue. La date marque-t-elle un changement d’époque ? C’est une question pour Patrick Boucheron. Depuis quelques années, avec l’Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017) ou Prendre dates (Verdier, 2015, avec Mathieu Riboulet), l’historien médiéviste explore les dates qui ponctuent nos chronologies. Cet automne, il a poursuivi ce travail avec Quand l’histoire fait dates. Dix manières de créer l’événement (Seuil, Arte Editions), livre adapté d’une série réalisée pour la chaîne franco-allemande.

Refusant de prendre les dates dans l’ordre, il propose un classement par thèmes qui montre comment chacune est devenue importante à nos yeux. Il y a celles qui désignent un début, comme l’an zéro ; celles qui marquent une (re)fondation, comme 1789 ; ou encore celles qui désignent un passé auquel nous sommes redevables, comme 1776 et la Déclaration d’indépendance américaine. On y découvre que les motifs qui fondent une «grande date» sont nombreux, parfois fragiles, et souvent considérés a posteriori. Ce qui explique la difficulté à trancher dès maintenant sur le sort qui sera réservé à 2022.

 

L’année 2022 fera-t-elle date ?

Il existe des dates «coupantes», comme le 11 septembre 2001, qui marquent une bascule et s’imposent d’elles-mêmes. D’autres sont des dates «épaisses», qui ne sont pas fondées sur un seul événement, mais construites autour de leur capacité à en agréger plusieurs : ainsi de 1848, qui est plutôt un «millésime». Si 2022 vient à faire date, elle entrera sans doute dans cette catégorie. Prenons le début de la guerre le 24 février : dramatiser ce moment de l’invasion russe, c’est être oublieux d’une histoire plus longue. Au moment où on se rend compte que quelque chose d’historique se produit, on se demande aussi pourquoi on y a si peu pensé depuis 2014 et l’annexion de la Crimée.

On comprend alors que l’événement est bien ce qui advient de ce qui est advenu. On a dit parfois que le conflit ukrainien était la première guerre en Europe depuis 1945. Qu’est-ce qui fait qu’on a oublié le siège de Sarajevo, il y a exactement trente ans ? Pour qu’on se souvienne de quelque chose, il faut qu’on en oublie une autre. Malgré tout, c’est peut-être cette année 2022 qui nous marquera le plus individuellement – l’émotion face aux images des réfugiés sur les routes, le risque d’accident ou d’attaque nucléaires, et peut-être les coupures d’électricité à venir cet hiver…

Une date importante résonne-t-elle forcément dans l’intime ?

Il y a des événements qui fracassent d’un coup la frontière entre le privé et le public, entre ce qui est à l’intérieur de soi et l’extérieur. Depuis 2020, cette porosité est de plus en plus douloureusement éprouvée. Une pandémie est un événement assez convaincant pour nous faire admettre qu’on est traversé par l’histoire, en l’occurrence par la circulation d’un virus, qu’il y a quelque chose qui n’est pas nous, mais qui devient nous. Le Covid est tout de même un exercice à très grande échelle de simultanéité et de globalité.

Les méga-feux et les tempêtes de l’été ont aussi rendu très sensible le basculement écologique.

Faire l’histoire du climat consiste toujours à relier deux choses. D’un côté, les seuils écologiques de forçage : nos émissions de gaz à effet de serre ou la dégradation humaine des écosystèmes ont des conséquences irréversibles. De l’autre côté, des seuils de sensibilité humaine face à ce qui se passe. Nous étions cet été exposés à une double information : «Il fait chaud, et enfin on s’en rend compte». Mais qui s’en est alors rendu compte ? Au Pakistan ou au Sénégal, on le savait depuis bien longtemps. Cette impression de basculement est sans doute une émotion de privilégiés, loin d’être largement partagée. J’ai beaucoup de mal à imaginer que nous ressentons tous en même temps, avec la même intensité, une même temporalité.

Est-ce pour cela que vous préférez travailler sur des dates plutôt que sur des époques, qui impliquent une certaine homogénéité dans une société ?

L’époque prend souvent de grands airs. Je ne veux pas disserter pendant des heures pour savoir si la Renaissance existe. Elle existe d’une certaine manière puisque Michelet l’a inventée. Les époques sont des inventions poétiques qui deviennent irrécusables. Mais elles ne disent rien de l’expérience du temps. Inversement, l’événement historique nous saisit où on est. J’ai toujours entendu mes parents dire : «On se souviendra toujours de l’endroit où on était quand on a appris la mort de Kennedy.» Ce sentiment, nous avons pu l’éprouver avec les attentats de 2015. Pour ma part, j’étais dans le métro. Je sais exactement où et quand mon téléphone a vibré et affiché l’alerte, quels gestes j’ai fait. Ça m’a figé. Ce rapport entre le lieu et le temps, le jeu abstrait des périodisations ne parvient pas à le rendre. La date dit «ça a eu lieu». C’est du temps qui se plie dans l’espace.

Mais est-ce que la date ne triche pas avec l’époque ? Comme vous le disiez, 2022 cache en fait une période, qui débute a minima en 2014.

Cela pose la question du chrononyme : par quels noms va-t-on dire le temps ? Par quelles dates va-t-on borner une époque ? Qui le choisit, et quand ? Nommer le temps, c’est le politiser : les dates qui nous paraissent couramment admises sont le fruit d’un mouvement de naturalisation, c’est-à-dire d’oubli de l’origine. J’aime l’histoire du 20 juin 1789, le serment du Jeu de paume. C’est «la» date par excellence, puisque les députés du tiers état se réunissent, jurent de ne jamais se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France, et ainsi, prennent date avec l’avenir. Ils devraient eux-mêmes être conscients qu’ils ont fait quelque chose d’historique. Eh bien non. Quand on regarde leurs journaux ou leur correspondance, on voit qu’il n’y en a pas deux qui comprennent en même temps la même chose. Ils ont fait l’histoire sans le savoir, alors même qu’ils en sont acteurs.

En allant de date en date, ne risque-t-on pas de perdre une cohérence que les tenants du roman national peuvent revendiquer ?

L’histoire savante s’inquiète toujours d’être en retard par rapport à une puissance narrative qui serait du côté de la réaction, et qui lui conférerait à la fois intelligibilité et entrain. Evidemment, à mes yeux, l’histoire ne peut pas être une manière de nous rassurer sur nos identités, de nous conforter dans nos continuités. Au contraire, elle est l’art des discontinuités. Elle doit «défriser», déconcerter, sortir d’une linéarité supposément cohérente – au risque, parfois, de la désorientation. En préparant l’Histoire mondiale de la France, nous nous sommes souvent demandé : «Qu’est-ce que ça raconte au fond ?».

En fait, nous proposions une autre intelligibilité que celle du cours du temps. On recommence ailleurs, avec d’autres personnages, une autre histoire. Cela n’efface aucunement le plaisir. Dans le Dossier Vercingétorix, qui démonte toutes les idées reçues sur ce personnage, Christian Goudineau dit qu’il a beau savoir que la scène d’Astérix où Vercingétorix jette sur les pieds de César les armes de son triomphe est fausse, que c’est une invention des peintres pompiers, pour lui, cette scène ressemblera toujours à ça parce que l’enfant en lui est plus fort que l’historien qui en a démonté les limites.

Ne faut-il pas d’abord apprendre les bases de l’histoire, dans l’ordre chronologique pour ensuite les subvertir ?

Je suis partagé sur cette idée… J’aime le côté immédiat : se lancer, sauter dans l’histoire comme dans un train en marche. Quand il est parti en Chine, Marco Polo savait simplement que c’était très loin et très grand : pourquoi faudrait-il forcément en savoir mille fois plus pour s’embarquer avec lui ? Non, décidément, je ne crois pas qu’il faille «poser les bases d’abord».

Vous citez le procès de Socrate (-399), la Déclaration d’indépendance américaine (1776) ou le coup d’Etat au Chili (11 septembre 1973) comme autant d’héritages dont nous pouvons décider d’être redevables. Comment l’histoire peut-elle réarmer de nouveaux combats ?

Oui, nous héritons du passé. Mais loin de toute quête identitaire, il nous faut pluraliser ces héritages si nous voulons qu’ils nourrissent le présent. La libération de Nelson Mandela pourrait aussi rejoindre ces grandes dates dont nous sommes redevables… Voilà un homme qui a passé vingt-sept ans en prison, et porte une idée sublime dès ses premiers pas hors de sa geôle : «Telle était ma mission : libérer à la fois l’opprimé et l’oppresseur», écrit-il dans ses mémoires. Nous gagnerions à nous en souvenir dans tous les combats qui nous animent aujourd’hui, qu’ils soient sociaux, militaires, féministes, antiracistes, etc. : la libération n’est pas complète tant qu’on n’a pas libéré son oppresseur.

L’important, c’est aussi de ne pas s’en tenir aux récits glorieux : on hérite aussi de problèmes. C’est ce que l’historien Antoine Lilti [qui vient de rentrer au Collège de France, ndlr] rappelle : l’héritage des Lumières n’est pas un répertoire de slogans, c’est une collection de dilemmes. Prenez aussi le procès de Socrate. On aimerait que sous le soleil de l’été grec, soient nées en même temps la philosophie et la démocratie. Sauf que Socrate n’était peut-être pas un démocrate convaincu, et que la démocratie grecque s’est aussi fondée dans l’assassinat politique de ce philosophe.

Tout cela donne un début un peu boiteux à l’un de nos mythes fondateurs. Mais Ulysse aussi boitait, et c’est cela aussi notre héritage. C’est justement pour ça qu’il faut en prendre soin. Pour moi, l’histoire est tranquillement révolutionnaire : elle n’est pas émancipatrice par ses injonctions ou ses déclarations mais par sa pratique. Et ce n’est pas parce qu’on aura démontré que nos valeurs sont parfois conflictuelles, qu’on y tiendra moins, au contraire.

L’année 2022, c’est aussi les 60 ans des accords d’Evian

L’année a été intéressante pour les enjeux mémoriaux de la guerre d’Algérie, évidemment conflictuels, mais peut-être moins qu’on ne le craignait. C’est en partie le résultat d’un savoir universitaire qu’il faut saluer. Il y avait des historiens pionniers, il y a désormais toute une génération de chercheurs (Raphaëlle Branche, Sylvie Thénault, Malika Rahal, Karima Dirèche, Abderahmen Moumen et bien d’autres) qui nous interdisent aujourd’hui d’affirmer que «cette histoire n’a jamais été dite».

En revenant sur la fausse donation de Constantin, qui a permis à l’Eglise catholique d’asseoir son pouvoir dans l’Europe médiévale, vous rappelez qu’au fil du temps, nombreux sont ceux qui falsifient l’histoire ou effacent les traces de leurs actions. Un peu comme la Russie aujourd’hui.

J’essaie d’avoir un rapport à la fois attentif et distancié à l’histoire en train de se faire. Je veux garder le présent à l’œil, et si je mets en regard les événements du passé et ceux du présent, je n’insiste pas quand il y a un écho. Je ne suis pas un historien du 17 octobre 1961 ni un spécialiste d’Akhenaton, mais dans Quand l’histoire fait dates, j’ai essayé d’être l’historien du passage de l’un à un autre, autour de la question de l’effacement des traces. Il est étonnant de penser qu’Akhenaton est aujourd’hui l’un des pharaons les plus connus, alors que ses successeurs ont cherché à l’effacer totalement des mémoires.

L’historien Emmanuel Blanchard a montré que c’est précisément en tentant de cacher les preuves du massacre d’Algériens à Paris, le 17 octobre 1961, que l’Etat en a laissé d’autres… Il y a quelque chose de rassurant à voir qu’on n’effacera jamais les traces. «Rien n’est jamais perdu pour l’histoire», écrivait Walter Benjamin. L’historien n’est sans doute pas le mieux placé pour faire un diagnostic du présent, en revanche, il peut éclairer notre manière d’appréhender le présent en racontant d’autres histoires. L’histoire est l’art de se souvenir de ce dont on est capable, du pire comme du meilleur. L’émancipation que permet l’histoire se situe là.

Entre effondrement écologique et menace nucléaire, 2022 a été marquée par une peur de la fin du monde, comme l’an zéro qui n’est pas sans lien avec l’apocalypse, l’an mille, et bien sûr, Hiroshima.

Vous avez raison, il y en a bien plus que ce que je ne l’imaginais. Pour l’année 2022, je ne parierais pas sur une prise de conscience généralisée de la possibilité de l’extinction de l’espèce, mais peut-être d’une prise de conscience plus sourde que d’autres fins du monde sont possibles. La possibilité d’une apocalypse nucléaire qui est revenue en force en 2022, c’est pour moi le retour d’un souvenir d’enfance, presque une hantise.

Si on met aujourd’hui bout à bout le défi climatique, la reprise de l’épidémie de Covid, le retour de la guerre nucléaire, ça fait quand même beaucoup. Non seulement d’autres mondes sont possibles, mais d’autres fins du monde sont possibles aussi, et c’est avec tout cela qu’on doit faire.

 
 
 
 

 

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