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Dernière petite-fille de Sigmund Freud, marquée par le souvenir de la Vienne de son enfance, elle s’était engagée aux Etats-Unis dans l’action sociale auprès des classes défavorisées. Elle est décédée le 3 juin, à l’âge de 97 ans.

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Publié le 22 juin 2022

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« Un homme n’est vraiment mort, disait Jorge Luis Borges, que lorsque le dernier homme qui l’a connu est mort à son tour. » C’est donc à une femme, la dernière petite-fille de Sigmund Freud, qu’est dévolue désormais cette place dans l’histoire du freudisme. Née à Vienne le 6 août 1924, Sophie Miriam Freud, cousine du peintre Lucian Freud, nièce d’Anna Freud et de Sophie Halberstadt, est morte à Lincoln (Massachusetts), à l’âge de 97 ans, le 3 juin.

Fille de Jean-Martin Freud et d’Ernestine Drucker, elle était un personnage hors du commun, viennoise en diable, habitée par un humour féroce. Très tôt, elle souffrit des disputes incessantes entre sa mère – la belle « Esti », détestée par Sigmund – et son père volage et dissipé. Sans compter les relations complexes avec son frère, Anton Walter, intégré dans les armées alliées pendant la seconde guerre mondiale et qui participa, sa vie durant, à la recherche des anciens criminels nazis. Elle en parlera dans un beau livre, A l’ombre de la famille Freud. Comment ma mère a vécu le XXe siècle (Des Femmes, 2006).

« Bénédiction » et « malédiction »

Psychosociologue féministe, assistante sociale, professeure d’université, elle se tenait très éloignée des théories freudiennes, qu’elle contestait radicalement. Elle préférait une approche pragmatique de la misère psychique des classes défavorisées, notamment des femmes célibataires des milieux populaires, auprès desquelles elle faisait merveille quand elle les visitait à califourchon sur sa moto rouge. Sophie Freud entretenait un rapport ambivalent avec la figure de ce grand-père, source de « bénédiction » et de « malédiction », mais dont elle n’hésita pas à reprendre le patronyme, après s’être séparée de son mari, Paul Loewenstein, exilé d’Allemagne, père de ses trois enfants.

Comme toute la famille Freud, elle demeura marquée par l’histoire tragique des deux « vies viennoises » de la Belle Epoque : celle illustre de Freud, celle abjecte d’Adolf Hitler. Le premier allait devenir le penseur le plus renommé et le plus controversé du XXe siècle et le deuxième le plus grand assassin de tous les temps, génocidaire des juifs et destructeur de la psychanalyse, dont la conceptualité permettait de penser l’essence même de la pulsion de mort, au point qu’en 1938, Thomas Mann dira, après l’Anschluss : « La fureur avec laquelle il marcha contre certaine capitale s’adressait au vieil analyste, son ennemi véritable (…) le grand désillusionneur » (Les Exigences du jour, Grasset, 2003, p. 308).

Et c’est à travers cette obsession qu’elle portait en elle sur la Vienne de son enfance qu’il faut interpréter les propos insensés qu’elle tint dans le documentaire de Manfred Becker Neighbours. Freud and Hitler in Vienna (2003) : selon elle, les deux hommes auraient été de « faux prophètes ». Elle n’oublia jamais, malgré ses colères, qu’elle devait la vie à ce « false prophet ». Grâce à lui, et à l’exil de sa progéniture, elle ne fut pas exterminée à Auschwitz.

Sophie Miriam Freud en quelques dates

6 août 1924 Naissance à Vienne (Autriche)

2006 « A l’ombre de la famille Freud. Comment ma mère a vécu le XXe siècle »

3 juin 2022 Mort à Lincoln (Massachusetts)

 

 

 

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Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il fait le bilan de ses deux années passées au temple Antai-ji, avant de quitter les montagnes pour rejoindre Kyoto.

Publié le 21 juin 2022 à 09h00 

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Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen, ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »). Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager ses réflexions et son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la lecture des textes sacrés. Mais cette lettre du mois de juin prend une tonalité particulière, puisqu’elle relate les derniers jours passés par le jeune Français au temple Antai-ji, dans les montagnes du nord de l’île Honshu. Après deux ans en son sein, il rejoint Kyoto, où il intégrera cet été un nouveau temple.

Lettre de juin 2022. Le printemps touche à sa fin, et le soleil presque constant aura permis une excellente croissance des jeunes pousses de riz. Doucement, notre petit temple entre dans tsuyu, la « saison des pluies », cette côte qui borde la mer du Japon étant particulièrement humide. Afin de lutter contre la moisissure de ces grands bâtiments faits de bois, de paille et de papier, il est désormais obligatoire de laver tous les trois jours l’intérieur des étagères et des réserves contenant la nourriture

De gros piments secs ont été entreposés dans les sacs de riz pour éviter aux insectes d’y pondre des œufs, les pièces contenant le linge et les futons sont chaque jour aérées. Les engawa intérieurs, ces longues galeries qui entourent le temple en assurant une transition vers l’extérieur, sont constamment laissés ouverts, permettant à l’air de circuler au mieux. Bientôt, peut-être, les typhons arriveront, et avec eux l’inquiétude de voir les légumes d’été se briser sous la force du vent.

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Alors que les derniers novices à avoir rejoint la communauté semblent petit à petit s’habituer à la vie du temple, il est temps pour moi de quitter définitivement les montagnes. Dans quelques jours, je ne serai plus là.

Ne pas prendre le zen trop au sérieux

Tant de choses se sont passées depuis mon départ de France, il y a déjà quatre ans. Jamais je n’aurais cru devenir moine zen, et encore moins ici, au Japon, alors que des lieux de pratique sérieux existent partout en France. Bouddha ne parlait pas japonais, et il n’était peut-être pas nécessaire de traverser le monde pour s’asseoir sur un coussin. La vie en a visiblement décidé autrement.

Aujourd’hui je le sais, je suis venu au zen par égoïsme

Il est difficile de résumer ces trop brèves années de pratique ici. Lorsque je suis arrivé, j’avais peu d’expérience et beaucoup de certitudes. Mes idées sur le zen étaient globalement arrêtées, et j’avais une image plutôt nette de ce qu’aurait dû être la pratique religieuse. Mais avec les milliers d’heures de méditation, la discipline monacale et les liturgies quotidiennes, j’ai appris à ne plus prendre le zen trop au sérieux.

Au temple, finalement, je n’ai rien fait de bien exceptionnel. Je me suis levé chaque matin pour m’asseoir en zazen. J’ai mangé, étudié, nettoyé le sol, travaillé. Certes, j’ai appris à gérer des rizières, à couper des arbres, à cuisiner. Ma vie est peut-être plus harmonieuse, plus sereine. Mais rien de miraculeux n’est arrivé. J’ai simplement trouvé dans la pratique ce qu’il y avait déjà en moi-même, un petit « moi » ordinaire et souvent bien ridicule.

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Aujourd’hui je le sais, je suis venu au zen par égoïsme. Dans notre tradition, il est courant de dire que les moines entrent dans le bouddhisme pour de mauvaises raisons, des motifs illusoires. Quand bien même engagés dans la pratique, nous nous trompons souvent nous-mêmes, nous esquivons les réelles motivations qui nous poussent à continuer la vie spirituelle.

Zen et vie de famille

Les gens aiment les belles histoires, et imaginent les moines zen comme des êtres paisibles sortis des tensions intérieures. Plutôt que de l’impossibilité de se concentrer chaque jour durant zazen, on préférera parler d’un poème elliptique de Ryokan ou de Basho. Plutôt que les doutes sur sa propre foi ou les échecs qui ponctuent la vie religieuse, on évoquera les vertus de compassion et d’amour du bouddhisme, termes dont la large définition permettra de masquer ses propres insuffisances. Chacun aura sa théorie sur le vrai zen, le juste détachement, ce qui importe ou non de faire durant la méditation.

Le travail du moine, c’est apprendre à jouir du caractère dérisoire de la vie

Tant de parades et de belles histoires. Mais le zen, je crois, commence lorsque l’on arrête de raconter des histoires. Voir les choses simplement comme elles sont, tout en restant clair avec soi-même. C’est sans doute cela, le travail du moine. Apprendre à jouir du caractère dérisoire de la vie. C’est quelque chose que nous devons répéter chaque jour, comme un retour permanent à soi, à sa propre banalité. De cette sincérité, peut-être, découlera quelque chose.

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On m’a demandé si j’avais décidé de quitter le temple pour retrouver une vie plus simple ou confortable, par facilité ou par paresse. Mais, en tant que moine, il aurait été bien plus aisé pour moi de rester dans les montagnes, coincé dans une belle histoire que j’aurais pu montrer au monde, sans jamais remettre en question mon rapport intime à la pratique.

En japonais, l’idéogramme de la sincérité, makoto, est composé de deux éléments signifiant la parole et l’idée du devenir. Etre sincère, c’est d’abord faire advenir les mots, mettre en acte les promesses. Ne pas trop en dire, et faire ce qu’il faut.

Grâce à mon maître et à des amis moines, on m’a orienté vers un petit temple zen de Kyoto, situé au sud de la ville. Là-bas, je pourrai continuer à pratiquer le zen, participer aux cérémonies, tout en ayant une vie familiale équilibrée. Je rejoindrai alors le zen comme il se trouve partout au Japon, intégré dans une vie paroissiale, animé par des pratiquants laïques, bien loin de cet isolement des montagnes pourtant nécessaire à la pratique exclusive.

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https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2022/06/19/spiritualite-chinoise-le-yi-jing-est-un-outil-de-perfectionnement-de-soi_6130989_6038514.html

 

Le Yi Jing est souvent représenté par le taiji entouré des huit trigrammes, ici dans un parc à Nanning, en Chine, le 5 août 2003.

 

Dans une nouvelle version de l’un des plus vieux textes chinois, le sinologue Pierre Faure offre une approche du « Yi Jing » à la fois respectueuse des sources et adaptée à notre monde moderne.

Propos recueillis par

Publié le 19 juin 2022
Canonisé deux siècles avant notre ère, le Yi Jing est aujourd’hui devenu un ouvrage de portée universelle. Issu des pratiques divinatoires de l’Antiquité chinoise, il est un outil permettant d’analyser les lignes de force qui sous-tendent nos comportements et le monde dans lequel nous vivons. A travers de nombreux textes ainsi que de 64 figures composées de traits continus ou discontinus, appelées hexagrammes, il entend viser à comprendre pas moins de 4 096 situations.

Grâce à ses connaissances en chinois classique et à sa pratique du Yi Jing depuis une cinquantaine d’années, Pierre Faure propose une nouvelle traduction du texte originel, accompagnée de commentaires et d’une analyse inédite des hexagrammes (Yi Jing. Le classique des mutations, coédition Belles Lettres/La Compagnie du livre rouge, 39 euros). Son but est de rendre accessible cet ouvrage aux non-spécialistes occidentaux, afin que chacun puisse se l’approprier.

Il existe plusieurs traductions du Yi Jing. En quoi la vôtre est-elle différente ?

J’ai souhaité proposer une lecture occidentale du texte, tout en respectant scrupuleusement ses origines. Un Chinois de l’Antiquité devait s’insérer dans un monde calqué sur les rythmes naturels mais très hiérarchisé par le politique, ce qui est assez éloigné de notre vision occidentale moderne, où l’on tient à être acteur de notre existence. Il était donc important d’adapter le texte pour le rendre compréhensible par tous. C’est aussi pour moi une façon de le sauvegarder, alors même que le Yi Jing a disparu de Chine avec la révolution culturelle.

Le premier à faire connaître les textes en Occident a été Richard Wilhelm, sinologue allemand, en 1924. Pourquoi dites-vous que sa traduction est dépassée ?

Je rends hommage à Richard Wilhelm (1873-1930), même si, aujourd’hui, on ne pourrait plus traduire le texte du Yi Jing d’une manière aussi libérale. Sachant que le sens d’un caractère chinois dépend du contexte, il allait jusqu’à traduire une même formule de quatre ou cinq manières différentes, ce qui est à mon sens un peu exagéré.

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De plus, les textes du Yi Jing lui ont été transmis par une école confucéenne qui a orienté sa vision. Mais aussi, sa culture chrétienne de pasteur allemand du début du XXe siècle a nécessairement joué un rôle dans ses traductions. Enfin, on ne disposait pas, à son époque, des éléments de sinologie et d’archéologie actuels. La pensée chinoise de l’Antiquité s’est beaucoup précisée depuis.

En quoi consiste le Yi Jing, précisément ?

J’identifie trois couches à ce texte. La première est la dimension divinatoire qui se lit dans des formules mantiques comme « faste, néfaste », et beaucoup d’autres. La deuxième est la dimension historique qui rend compte du changement de dynastie entre les Shang (les « vilains ») et les Zhou (les « gentils »), au XIe siècle avant notre ère. Les personnages décrits dans le Yi Jing interviennent comme des emblèmes de situations et parfois des modèles de conduite.

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La troisième est la dimension comportementale, fruit des améliorations apportées au texte au fil des siècles, qui s’exprime à travers des conseils (« ne pas persévérer dans cette attitude », etc.). Quand le texte a été canonisé, sous les Han (206 av. J.-C.-220 apr. J.-C.), lui a été rajoutée une série de dix autres, appelés « Les dix ailes ». Le Yi Jing est ainsi devenu un classique, reflet du fondement de la pensée chinoise, et un ouvrage de portée universelle.

Pour vous, le Yi Jing est-il plutôt un instrument de connaissance de soi ou une pratique de divination ?

Si son but n’est pas de prédire l’avenir, le Yi Jing a sans conteste des origines divinatoires datant de l’époque où on utilisait des supports oraculaires, comme les os ou les carapaces, pour entrer en contact avec les ancêtres et les divinités. Très rapidement, toutes ces pratiques ont eu pour but de comprendre comment l’univers était organisé, en fonction des lignes de force en présence. De cette quête, on en est arrivé à rechercher l’attitude la plus juste à adopter face aux situations. Sous l’influence des courants philosophiques taoïste et confucianiste, le Yi Jing est alors devenu un outil de perfectionnement de soi.

Vous dites aussi que le Yi Jing est le langage commun à toutes les disciplines auxquelles s’intéresse aujourd’hui l’Occident (médecine traditionnelle, arts martiaux, tai-chi-chuan, qi gong, feng shui, calligraphie, etc.). Qu’entendez-vous par là ?

Le hasard est ce grain de sable qui vient dérouter le contrôle de notre ego pour nous emmener ailleurs

Le point commun de toutes ces disciplines, c’est le yin et le yang, deux forces à la fois opposées et complémentaires présentes partout dans la vie et le cosmos (ombre/lumière, chaud/froid, etc.). En acupuncture, on l’équilibre dans le but de mieux faire circuler le qi [sorte de fluide non perceptible, commun à tout ce qui compose l’univers]. Dans les arts martiaux ou la calligraphie, idem. N’oublions pas que la véritable référence du yin et du yang est le Yi Jing. Il est le texte le plus ancien basé sur cette binarité qui se déploie à travers des couples énergétiques, comme expansion/resserrement, ou des alternances de comportement, comme affirmation de soi/ouverture à l’autre.

Le Yi Jing a aussi intéressé le célèbre psychiatre Carl Gustav Jung. Pourquoi ?

Selon Carl Gustav Jung (1875-1961), l’inconscient collectif s’exprime à travers des archétypes qui se retrouvent à des époques et dans des cultures distinctes, bien que sous des images différentes. Pour lui, le Yi Jing était une formidable collection d’images archétypales. L’hexagramme 44 qui renvoie à la femme et à la mère en est un bon exemple.

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Jung se sert aussi du Yi Jing et de son fonctionnement par tirage pour développer son concept de synchronicité avec le physicien Wolfgang Pauli (1900-1958). La définition qu’il en donne vient merveilleusement l’illustrer : la synchronicité, c’est le lien entre deux événements reliés par le sens et non par une cause.

Cela rejoint le principe du tirage du Yi Jing, qui repose à la fois sur l’aspect numérologique, très important dans la culture chinoise, et sur l’intelligence du hasard, ce grain de sable qui vient dérouter le contrôle de notre ego pour nous emmener ailleurs !

Sur quel principe fonctionne un tirage du Yi Jing ?

Le « Yi Jing » ne répond pas aux questions, il apprend à y répondre par soi-même

Quand on fait un tirage, on effectue une coupe dans le temps. Dans le présent, cohabitent la sédimentation du passé et les prémices de ce qui est déjà en train de se mettre en place. Donc, si on arrive à saisir le dynamisme de la situation en cours, on peut ressentir vers quoi les choses sont engagées et trouver l’attitude la plus juste à adopter. « Le diagramme divinatoire n’est nullement un simple indice de ce qui arrivera, il figure la structure même de l’événement considéré », précise le sinologue Léon Vandermeersch. Cet événement en devenir, je peux, grâce au Yi Jing, en saisir les paramètres. Un tirage va me conforter dans telle ou telle attitude ou, au contraire, m’encourager à changer de cap…

Comment se servir du Yi Jing ?

Il existe deux façons de faire un tirage. Soit on souhaite obtenir une image de la situation présente. Soit, face à un problème donné, on pose une question d’ordre professionnel, relationnel ou autre. Par exemple, qu’en est-il de ma relation avec X ? Une fois le tirage analysé, on le met en rapport avec la situation. Le Yi Jing apprend la distanciation. Il permet de faire intervenir dans sa perception d’une situation, soit des éléments qu’on ne voyait pas auparavant, soit des éléments auxquels on n’accordait pas assez d’importance.

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On peut aussi appréhender le Yi Jing comme un livre de conseils de sagesse, en choisissant de lire un hexagramme correspondant à notre situation. Enfin, on peut aussi se laisser surprendre, en ouvrant le livre au hasard. Ce qui peut donner, à la situation, un son de cloche parfois surprenant !

Que vous a apporté le Yi Jing ?

Le Yi Jing ne répond pas aux questions, il apprend à y répondre par soi-même. Il est en cela un excellent outil de méditation sur des sujets quotidiens, mais aussi profonds et personnels. En ce qui me concerne, le Yi Jing m’a surtout appris la modestie. C’est le sujet d’un hexagramme, le numéro 15, intitulé « La réserve ». Les sages de l’Antiquité chinoise l’ont défini comme l’apprentissage des limites, un passage obligé pour tout être humain…

« Yi Jing. Le classique des mutations », Pierre Faure, coédition Belles Lettres/La Compagnie du livre rouge, 2021, 704 pages, 39 euros.

Pierre Faure, formateur, consultant et écrivain, formé en sinologie à l’Institut Ricci est l’auteur de Le Yi Jing par lui-même (Alphée, 2006) et coauteur de Yi Jing. Le Livre des Changements (Albin Michel, 2002).


 

lle était aussi belle que sulfureuse… Doris Delevingne, blonde incendiaire à l'ambition démesurée, un culot monstre et un seul mot d'ordre pour faire oublier ses origines modestes : « Le lit d'une Anglaise est son royaume. » Avec une telle devise, Doris Delevingne va tenter par tous les moyens de se faire une place au soleil, jusqu'à envoûter Churchill, comme le raconte avec gourmandise Stéphanie des Horts dans une biographie romancée parue chez Albin Michel (Doris, le secret de Churchill). La jeune fille quitte rapidement la mercerie familiale, part à Londres, fréquente les théâtres, multiplie les conquêtes, attire la lumière, côtoie la gentry et finit par décrocher le gros lot – dans tous les sens du terme – en épousant Valentin Castlerosse, héritier du comté de Kenmare, un sacré bambochard qui occupe ses journées comme chroniqueur mondain.

La voilà installée, mais pas pour autant rassasiée… La vicomtesse collectionne les amants, surveillée de près par son mari rongé par la jalousie, alimentant les ragots du Tout-Londres et forgeant sa réputation de séductrice insatiable. Dans la liste, on retient le photographe Cecil Beaton, qu'elle tente de distraire de son homosexualité, Tom Mitford ou encore Randolph Churchill, le fils du futur Premier ministre – au grand dam de sa mère Clementine, qui trouve décidément son grand garçon capricieux et ingérable…

 

Après le fils, le père ? C'est en tout cas la conviction de Stéphanie des Horts, qui nous fait revivre cette passion née en 1933 sous le soleil de la Côte d'Azur, au château de l'Horizon, chez son amie l'actrice Maxine Elliott, entre Cannes et Juan-les-Pins. Peut-on rêver plus beau décor ? Churchill a 58 ans, il est au creux de la vague, en partie ruiné par la crise de 1929 et renié par un parti qui estime que sa carrière est désormais derrière lui… Il vient ainsi s'échouer sur la Méditerranée, jouir de la lumière, du calme et du panorama, et peindre tout son soûl pour oublier les prémices de la vieillesse.

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Volupté et lascivité

C'est là que déboule Doris, 32 ans, talons hauts et short court, boule d'énergie débridée. « La vicomtesse Castlerosse est une invitation à la volupté et à la lascivité, à l'engouement et au plaisir », écrit Stéphanie des Horts. Churchill l'a déjà croisée, il la connaît de réputation – n'a-t-elle pas séduit son fils ? Elle l'intrigue et l'amuse tout à la fois, d'autant que son épouse Clementine a déjà fait ses bagages pour la Grèce… Ils jouent aux cartes, discutent, nagent, elle pose pour lui, minaude et roucoule si bien que le vieux lion aurait fini par succomber cet été-là…

Aucune preuve formelle, mais beaucoup d'indices pour Stéphanie des Horts. D'abord ces tableaux peints par Churchill, trois portraits d'elle dans des poses alanguies sur les quatre tableaux réalisés sur elle en villégiature. Une obsession et la trace tangible de leur passion… « Elle va durer environ un an, estime l'autrice. Doris est séduite et fascinée, mais Churchill est un seigneur de guerre, il sera vite préoccupé par la tension mondiale, le réarmement allemand, qui va devenir son idée fixe, il n'aura plus la tête à la bagatelle… »

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Il y a aussi ces lettres d'amour découvertes un jour par l'assistant littéraire de Winston Churchill, qui en parla ensuite à John Colville, le secrétaire particulier du Premier ministre britannique, lequel a vendu la mèche dans les années 1980 – son témoignage a été évoqué il y a quatre ans dans un documentaire sur Channel 4. « Ces lettres ont malheureusement disparu, précise Stéphanie des Horts, Clementine Churchill a mis la main dessus pour éviter à tout prix de briser la légende dorée. Elles sont quelque part, sans doute dans le fonds Churchill, jalousement gardées… »

Doris continuera sa vie à cent à l'heure, collectionnant les hommes et même les femmes – sa maîtresse Margot Hoffmann, riche héritière américaine, lui offrira même un palais à Venise… Elle divorce puis s'exile aux États-Unis au début de la Seconde Guerre mondiale avant de finir ruinée et abandonnée de tous, vaincue par les somnifères dans une chambre du Dorchester, à Londres. À moins qu'on ne l'ait fait taire définitivement… Sa biographe avance que les services secrets britanniques la surveillaient de très près : Doris, devenue incontrôlable, aurait pu salir le Premier ministre en pleine guerre mondiale. À seulement 42 ans, la gourgandine emportait ses secrets dans la tombe et achevait dans le drame son insolente cavalcade.

 

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https://www.lefigaro.fr/sciences/peut-on-vraiment-rater-sa-vie-20220605

 

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PSYCHOLOGIE - S’ils dépendent des objectifs de chacun, les regrets exprimés au soir de sa vie seraient toujours un peu les mêmes.

«Quand on est soignant, on est souvent amené à accueillir des personnes qui expriment le sentiment douloureux d’avoir “raté” leur vie. Un divorce, un échec professionnel, une brouille irréconciliable avec ses enfants… Le motif varie, mais le verdict est toujours le même: “Docteur, j’ai raté ma vie”», racontait le médecin et romancier Baptiste Beaulieu sur France Inter, le 10 décembre 2018. Peut-on vraiment rater sa vie? Qu’est-ce qui peut nous amener, un jour, à porter sur nous-mêmes ce jugement si définitif et dénué d’espoir?

 

Rater, c’est échouer à atteindre le but que l’on s’était fixé. Le sentiment de «ratage» est donc subjectif: il dépend des objectifs de chacun, des critères qui constituent à nos yeux la réussite d’une existence. Pourtant, au soir d’une vie, les regrets exprimés seraient toujours un peu les mêmes, assure l’Américaine Bronnie Ware, infirmière en soins palliatifs, qui a recueilli les confidences de ses patients sur ce sujet délicat lors de leurs dernières semaines de vie. «Avoir vécu ma vie selon les attentes des autres et non selon les miennes» serait ainsi le regret le plus exprimé, devant «avoir trop travaillé et ne pas avoir vu grandir mes enfants» (surtout pour les hommes) ou encore «ne pas avoir osé exprimer mes sentiments par peur du conflit».«La plupart des gens n’ont pas réalisé la moitié de leurs rêves et doivent mourir en ayant conscience que cela est dû aux choix qu’ils ont faits ou qu’ils n’ont pas faits», conclut ainsi l’infirmière dans Les Cinq Regrets des personnes en fin de vie (Tredaniel, 2020).

Un Français sur deux estime aujourd’hui que le succès se mesure davantage à la qualité de sa vie personnelle (famille, couple…) qu’à sa carrière ou à son salaire, selon une enquête Harris Interactive pour Milleis Banque («Réussir aujourd’hui», 2019). Et 39 % jugent aussi que le succès repose sur le fait «d’avoir de vrais amis», selon une étude Ifop/Pèlerin («Les critères d’une vie réussie», 2016). Dans nos sociétés modernes, la réussite d’une vie serait liée avant tout aux liens que nous créons avec les autres, à la possibilité de transmettre ou de s’investir dans un projet collectif.

Elle dépend aussi des moyens que nous nous donnons pour vivre en accord avec nous-mêmes et exprimer tous nos potentiels… «Dire qu’on a raté sa vie me semble un peu radical, mais c’est vrai qu’il peut y avoir une souffrance du non-réalisé, qu’il faut interroger pour pouvoir avancer», analyse le coach Stéphane Dieutre, fondateur de l’Institut Aristote et auteur du livre Et maintenant, que vais-je faire? (Alisio, 2021). «Ce qui nous rend heureux, c’est de déployer notre nature profonde avec une certaine exigence, de trouver notre raison de vivre, notre vocation, “là où nos talents et les besoins du monde se rencontrent”, comme le disait Aristote. La réussite d’une vie passe par une dynamique d’accomplissement, et pour cela, il n’est jamais trop tard», assure le spécialiste, qui a lui-même trouvé sa vocation profonde alors qu’il avait largement dépassé la quarantaine.

La réussite d’une vie passe par une dynamique d’accomplissement, et pour cela il n’est jamais trop tard

Stéphane Dieutre, fondateur de l’Institut Aristote

La vie prend parfois des détours, qui ne sont pas forcément des échecs mais des occasions de mûrir et de se rapprocher au plus près de ses désirs… Elle est faite aussi de choix et de renoncements, les ambitions de vie pouvant ne pas s’accorder les unes avec les autres (une vie faite de voyages et d’aventures peut par exemple peiner à s’accorder avec le fait d’avoir une famille nombreuse).

Injonctions et comparaisons

Bien sûr, il peut exister des regrets plus lancinants que d’autres, comme ne pas avoir eu d’enfants. Mais il est aussi possible de trouver d’autres moyens d’avoir une vie féconde, de réaliser son besoin de transmettre, de prendre soin de quelqu’un. Le sentiment de rater sa vie est parfois lié à des injonctions - héritées inconsciemment de nos parents, de notre milieu social… - ou bien à cette habitude que nous avons souvent de nous comparer aux autres, exacerbée par les réseaux sociaux. «Il existe un modèle traditionnel de réussite, qui s’évalue par rapport aux autres, grâce à des réalisations extérieures (honneurs, statut, richesse…), mais il existe aussi un autre modèle, plus fréquent chez les jeunes générations, qui s’évalue avant tout par rapport à soi-même, au sentiment d’accomplissement que l’on peut ressentir. Dans ce deuxième modèle, on peut se réjouir du succès des autres car la réussite est liée à la singularité de chacun», analyse Stéphane Dieutre.

Pour éviter d’avoir des regrets au soir de sa vie, il faudrait finalement s’accorder le droit de ne pas être toujours performant, d’essayer, de chercher ce qui nous rend vraiment heureux, sans trop tenir compte du regard des autres, sans nous laisser paralyser par la peur d’échouer… «Paradoxalement, c’est souvent cette peur de rater qui peut nous éloigner de nos aspirations profondes, et donc nous empêcher de réussir», conclut Stéphane Dieutre.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/31/a-shanghai-le-philosophe-jesuite-ne-mache-plus-ses-mots_6128260_3210.html

 

Benoît Vermander, jésuite érudit présent dans le monde chinois depuis une trentaine d’années, brave les vents contraires pour maintenir un dialogue intellectuel entre Pékin et les Occidentaux.

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Publié le 31 mai 2022

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LETTRE DE PÉKIN

Dans la Chine de Xi Jinping, un jésuite qui enseigne la philosophie dans une université chinoise a intérêt à faire profil bas. Mais, au 58e jour de confinement dans son appartement de Shanghaï, Benoît Vermander ne mâche plus ses mots. « C’est une nouvelle étape dans une stratégie d’ensemble de l’Etat-parti : établir un management scientifique qui permette d’exercer un contrôle continu et évolutif sur la population, calibré selon la nature des urgences. Il faut éliminer tout ce qui est “impur” : les virus aussi bien que les mèmes censés polluer l’atmosphère sociale. C’est une forme extrême d’hygiénisme social », explique-t-il, par Skype, d’une voix aussi douce que déterminée.

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Présent dans le monde chinois depuis une trentaine d’années, ce sexagénaire trapu à la barbe blonde fait volontiers penser aux marins du Grand Nord, mais c’est en fait à d’autres espèces en voie de disparition qu’il appartient. A celle des jésuites encore présents en Chine – ils ne sont plus qu’une poignée – et surtout à celle des grands érudits, religieux ou non, qui, depuis des siècles, bravent les vents contraires pour maintenir le dialogue intellectuel entre la Chine et l’Occident.

Encyclopédique, son érudition évoque un temps où le lettré pouvait encore espérer embrasser tout le savoir du monde. La variété des titres de ses derniers ouvrages en témoigne : Versailles, la République et la Nation (Les Belles Lettres, 2018), L’Homme et le grain. Une histoire céréalière des civilisations (Les Belles Lettres, 2021) et, enfin, Comment lire les classiques chinois ? (Les Belles Lettres, 336 pages, 27 euros, à paraître le 10 juin 2022). Sans compter le livre que ce diplômé de science politique (Paris et Yale) et de théologie (Centre Sèvres à Paris et université de Taïwan) vient de publier en chinois : Sur un triangle herméneutique. Formation et interaction de la sinologie, des classiques comparés et de la théologie interculturelle (Fudan University Press, non traduit). Les quatre derniers essais d’une œuvre qui en compte déjà une trentaine. Comme si cela ne suffisait pas, Benoît Vermander est également un calligraphe et un peintre reconnu dont les travaux sont régulièrement exposés tant en Chine qu’en France.

« Les sociétés ne se maintiennent jamais naturellement »

Le fil rouge de ses réflexions ? « Je suis convaincu que les sociétés ne se maintiennent jamais naturellement. Ce qui m’intéresse, ce sont les ressources qui permettent ce maintien malgré toutes les forces contraires. Les rituels en font partie, le mémoriel aussi, et enfin le textuel. Un canon, un texte reconnu comme sacré est fondateur du vivre-ensemble », explique le professeur d’herméneutique.

Mais que nous apportent aujourd’hui les classiques chinois ? « Ils appartiennent au vivre-ensemble de l’humanité. Sans les perspectives ouvertes par ce qu’on apprenait de la Chine, il n’y aurait pas eu les Lumières au XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les débats sur le genre, sur la crise environnementale ou sur la “justice” comme la “justesse” dans l’usage du langage sont très proches des réflexions de Confucius sur la frontière entre le naturel et l’artificiel. »

L’anthropologie, notamment, peut bénéficier de cet apport : « L’importance des rites mis en valeur par l’anthropologie occidentale vers le milieu du XXe siècle était déjà très présente chez les classiques chinois. La question du rite chez les philosophes chinois est aussi centrale pour eux que celle de l’Etre pour les philosophes grecs. L’Occident croit qu’il n’a plus rien à apprendre de la Chine. C’est une erreur. »

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Alors que les Occidentaux ne cessent de déplorer la fermeture de la Chine depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, Benoît Vermander apporte une explication inattendue : « De 1980 à 2010, les traductions en chinois de textes occidentaux ont été innombrables. Foucault, Heidegger… Tout a été traduit. Au point que les intellectuels chinois se sont sentis menacés. Surtout qu’il n’y a pas eu de mouvement inverse. Qu’aurait-on dit si 70 % des livres vendus en Europe provenaient de Chine ou d’Inde ? Un certain retour en arrière est compréhensible », analyse-t-il, tout en déplorant « le nationalisme intellectuel » de part et d’autre.

« Eclaircies soudaines »

Signe de la surveillance à laquelle sont soumis les intellectuels en Chine, Benoît Vermander a dû attendre plus de deux ans pour que son essai sur le triangle herméneutique soit publié en chinois. « Pendant trois ans, les livres et revues universitaires qui parlaient de religion ont été bloqués. Les choses aujourd’hui semblent s’améliorer. On assiste certes à un resserrement des contrôles depuis une douzaine d’années mais cela n’empêche pas certaines avancées, des éclaircies soudaines », analyse celui qui, vu sa position, est sans doute l’un des meilleurs observateurs de l’attitude du pouvoir à l’égard du phénomène religieux et de la sinisation des religions.

L’autoritarisme de Xi Jinping est-il ancré dans la tradition chinoise ? Si sa façon de gouverner tient à la fois du confucianisme – le gouvernement doit juger selon la situation – et du légisme – la loi doit être dure car les gens sont inéducables –, le président chinois va aussi à contre-courant. Comme le dit joliment Benoît Vermander, « en Chine, l’eau doit trouver son propre cours. On ne manage pas les eaux par les digues mais par les canaux ». Exactement l’inverse de la philosophie politique de Xi. Reste une inconnue de taille : la solidité des digues. Il semble bien qu’à Shanghaï, durant le confinement, certaines aient commencé à se fissurer.

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Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal
Tenter, sans force et sans armure
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile
Source : Musixmatch
Paroliers : Jacques Brel / Mitch Leigh / Joe Joseph Dar
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https://www.lefigaro.fr/actualite-france/j-ai-detruit-mon-corps-en-pensant-que-ca-irait-mieux-le-regret-de-mila-redevenue-femme-apres-une-transition-20220530

 

https://i.f1g.fr/media/eidos/320x395/2022/05/30/XVMfadf3a9e-e03c-11ec-bf0b-2472e1a8040c.jpg

«Je n’ai plus de seins. Je n’ai plus d’utérus. Je n’ai plus d’ovaires.

Je dois dealer avec les conséquences désastreuses de ma transition», écrivait Mila, fin 2021. JoelBourgoin

 

TÉMOIGNAGE - Après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ pour cette «détransitionneuse» ne peut pas être total.

 

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       Invisible (Spanish Edition)

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Guelfes blancs et guelfes noirs

À la fin du XIIIe siècle, le parti guelfe se divise en deux factions : les blancs et les noirs. À l'origine, cette division est encore une querelle de clans, celle qui oppose les Vieri de' Cerchi (it) (blancs) aux Donati (noirs). Cette division est également sociale, les Cerchi étant proches du peuple et les Donati de l'élite florentine. Ces derniers entendent s'opposer aux Ordonnances de justice émises par Giano della Bella.

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Il faut démolir l'édifice de ton orgueil.

Travail effrayant.

On peut éprouver en un seul jour toutes les affres de l'enfer ; cela ne demande pas plus de temps.

La lumière du travail est une belle lumière, mais qui ne brille d'une réelle beauté que si elle est elle-même éclairée par une autre lumière encore.

La solution du problème que tu vois dans la vie, c'est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème.

Que la vie soit problématique, cela veut dire que ta vie ne s accorde pas à la forme du vivre. Il faut alors que tu changes ta vie, et si elle s'accorde à une telle forme, ce qui fait problème disparaîtra.

Il est impossible d'écrire sur soi-même quelque chose de plus vrai que ce que l'on est. C'est là la différence entre écrire sur soi-même et sur des objets extérieurs.

On écrit sur soi à la hauteur où l'on est.

Et l'on n'y est pas monté sur des échasses, ou sur une échelle, mais simplement debout sur ses pieds

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... la prière ...

 

… Loin de consister en une simple récitation de formules, la vraie prière représente un état mystique ou la conscience s'absorbe en Dieu.

Cet état n'est pas de nature intellectuelle. Aussi reste-t-il inaccessible autant qu'incompréhensible aux philosophes et aux savants. De même que le sens du beau et de l'amour, il ne demande aucune connaissance livresque.

Les simples sentent Dieu aussi naturellement que la chaleur du soleil ou le parfum d'une fleur. Mais ce dieu si abordable à celui qui sait aimer se cache à celui qui ne sait que comprendre. La pensée et la parole font défaut quand il s'agit de le décrire.

C'est pourquoi la prière trouve sa plus haute expression dans un essor de l'amour (ENtre-DEUX f-h époux) à travers la nuit obscure de l'intelligence.

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