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CHRONIQUE - Cautionner le racialisme à l’École, c’est en finir avec la France millénaire.

La première impression était la bonne: Emmanuel Macron est un communautariste. Vendredi 20 mai, il a affirmé son choix d’une société multiculturelle en nommant à l’Éducation nationale l’intellectuel Pap Ndiaye, formé à l’idéologie nord-américaine du racialisme. Jusqu’alors, le président procédait par touches. Il disait un jour: «Il n’y a pas de culture française ; il y a une culture en France et elle est diverse.»Et encore: «Je ne crois pas au modèle d’assimilation. Je crois à l’intégration, à la République forte qui sait assumer sa diversité.»Mais il maintenait néanmoins Jean-Michel Blanquer à la tête de l’Éducation nationale, le laissant guerroyer contre le voile islamique ou la «culture woke», ce courant acquis aux exigences des minorités. Or c’est en définitive à cette filiation extrême que le chef de l’État a décidé d’apporter son soutien. Il est vrai qu’il avait aussi admis: «Il faut déconstruire notre propre histoire.»

 

Le procédé présidentiel est d’une légèreté stupéfiante. Il procède du bon vouloir, non d’un consensus. Il est tentant de prêter à Macron, volontiers provocateur, la même réflexion qu’il avait eue contre les non-vaccinés: «Les conservateurs, j’ai très envie de les emmerder.» Jamais n’aura été débattu du choix que la nation devait faire entre le maintien ou l’abandon de l’assimilation, ce processus qui rend Français l’étranger qui se fond dans l’héritage national. Rien n’autorisait le chef de l’État réélu à signifier l’abandon d’un modèle original au profit d’une importation contestable. Seul un référendum devrait trancher ce point. Les citoyens ne sont pas des cobayes. D’autant que l’assimilation reste l’exigence du code civil («Nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française»). Cautionner le racialisme à l’École, c’est en finir avec la France millénaire.

Observer les satisfactions de l’extrême gauche à cette nomination fait mesurer la dangerosité du message présidentiel pour l’avenir de la «nation une et indivisible». Le ministre sera jugé à ses actes. Mais c’est au vu de ses prises de position que Macron a arrêté sa décision. Or Ndiaye est le pur produit du conformisme universitaire en sciences sociales. Ce domaine est la propriété exclusive des contestataires de la société occidentale, accusée d’être trop blanche et homogène. Perméable à la culture américaine de la revendication raciale et du déboulonnage des figures historiques, ce monde clos produit le conflit permanent. «Il existe un racisme structurel en France», a pu dire Ndiaye, lui-même métis. Pour lui, l’Opéra de Paris manquerait d’«artistes non-blancs». La valorisation du Noir et l’humiliation du Blanc sont les obsessions de ces «antiracistes».

Mais qu’ont fait les Français pour mériter cette maltraitance? Dans L’Enracinement, Simone Weil écrit: «La perte du passé, collective ou individuelle, est la grande tragédie humaine, et nous avons jeté le nôtre comme un enfant déchire une rose.»C’est à ce caprice que se prête Macron quand, au nom du «peuple nouveau» évoqué lors de son investiture, il jette ses pelletées de terre sur la mémoire collective et ses héritages, croyant faire moderne. Non content d’introduire la lutte des races dans la dialectique sociale, Ndiaye, cofondateur du Conseil représentatif des associations noires (Cran) et ancien directeur du Musée de l’histoire de l’immigration, cautionne le retour en force du politiquement correct, qui n’admet aucune contradiction. Dès sa nomination, SOS-Racisme a invité à dénoncer les attaques de la «fachosphère». Qui critique Ndiaye est présumé fasciste, raciste. Accepter cette régression?

Trahison des élites

Cette offensive intérieure contre le modèle français est une trahison des élites. Jusqu’alors, seuls les États-Unis s’employaient à exporter subrepticement leur nouvelle idéologie déstabilisante, par des infiltrations dans les milieux «diversitaires». Dans son dernier essai (Les Dindons de la farce), Malika Sorel cite le câble diplomatique révélé par WikiLeaks de l’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Rivkin: «Nous continuerons et renforcerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de la France (…) Nous focaliserons notre discours sur le problème des discriminations (…).» Ce lavage de cerveau conçu par un pays allié, était scandaleux. Il devient insupportable depuis que le ministre de l’Éducation, formé à la propagande des campus américains, personnifie l’entrisme des minorités, avec leurs exigences d’accommodements raisonnables et de discriminations positives. En promouvant le multiculturalisme et l’abandon de l’assimilation, c’est l’universalisme que le président remet en question. Sa lutte contre le séparatisme est un leurre quand il avalise le différentialisme.

En fait, Macron emprunte le même chemin que Jean-Luc Mélenchon, en partageant sa vision d’une nouvelle société déracinée portée par le dynamisme démographique de la «diversité» issue de l’immigration, majoritairement musulmane. Lundi, le ministre de l’Éducation s’est rendu, à Conflans-Sainte-Honorine, au collège du professeur d’histoire Samuel Paty, décapité par un djihadiste en octobre 2020, afin de lui rendre hommage. Ndiaye y a dit son «refus de la barbarie et de la haine». Mais c’est l’islamisme qui devrait être nommé. Cette plaie se propage dans les soutes de la société multiculturelle que le ministre promeut. Derrière le procès contre l’homme occidental se voit la mansuétude pour l’homme africain et musulman. Un «Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique», créé en février par des féministes proches de La France insoumise, cherche ces jours-ci à imposer l’accusation des femmes contre des hommes en «présomption de culpabilité», en lieu et place de la justice. Damien Abad, ex-LR qui a rejoint le gouvernement, est ainsi accusé de viols en dépit de deux classements sans suite et d’une absence de plainte nouvelle. Mais ces mêmes féministes, prêtes à défendre le burkini et le voile islamique, se gardent de dénoncer les pratiques sexistes de certaines minorités sacralisées.

«L’appel de la patrie»

Foot: Kylian Mbappé, lundi, commentant sa décision de rester au PSG: «Je n’ai pas dit non au Real Madrid, j’ai dit oui à la France (…) J’ai eu l’appel de la patrie (…).» Les «élites» déboussolées, elles, n’aiment pas la France.

 

 

 

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http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/05/22/philippe-rushton-et-les-strategies-de-vie.html

 

 

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2022/05/13/philippe-rushton-och-livsstrategierna/

Philippe Rushton (1943-2012) a été l'un des chercheurs les plus controversés des décennies du tournant du millénaire. Le psychologue britannico-canadien a, diplomatiquement parlant, balayé les sensibilités politiquement correctes lorsqu'il a avancé la théorie selon laquelle non seulement les espèces animales mais aussi les espèces humaines différaient et suivaient des stratégies de vie différentes. Rushton a fait l'objet de menaces, d'attaques physiques et d'attaques tout aussi émotionnelles et négligentes de la part d'autres scientifiques. Dans le même temps, il a été salué comme un génie, comparable à Galilée, par des scientifiques et des profanes, notamment dans les milieux anti-immigration.

Une étude intéressante de la théorie du K différentiel de Rushton, à la lumière à la fois de la recherche et de sa propre biographie et de l'histoire même de sa propre vie, est l'ouvrage d'Edward Dutton, J. Philippe Rushton : A Life History Perspective. L'approche consistant à utiliser la propre perspective de Rushton pour mieux comprendre sa théorie controversée a un charme considérable; Dutton est bien placé pour écrire le livre en premier lieu parce qu'il évolue dans la même tradition intellectuelle que Rushton et a beaucoup écrit sur les génies en particulier.

51mFAdvA9jL.jpgLes livres de Dutton traitent souvent de sujets originaux mais intrigants, des génies et des naissances prématurées aux différences d'ethnocentrisme entre les races humaines et à la parenté entre les sorcières médiévales et les féministes contemporaines. Son ouvrage How to Judge People by What They Look Like en est un exemple fascinant. Il aborde des recherches récentes qui soutiennent en partie l'idée de la physiognomonie selon laquelle des indices de la personnalité peuvent être donnés par l'apparence. Que vous soyez ou non entièrement d'accord avec ses conclusions, ce sont des sujets fascinants; Dutton fait également régulièrement référence à des recherches plus récentes et intéressantes.

Dans le livre sur Rushton, Dutton présente au profane sa théorie la plus célèbre, intitulée de manière cryptique "Differential-K". Rushton est parti d'une théorie biologique dans laquelle on suppose que les différentes espèces diffèrent par la rapidité de leur histoire de vie (Life History Strategy ou LHS). Certaines espèces sont rapides (r), d'autres sont lentes (K). Dutton résume les stratégies par les mots "la stratégie r implique des taux de reproduction élevés, de faibles niveaux d'investissement parental et une vie rapide" et "une stratégie K implique des taux de reproduction plus faibles, un investissement parental plus élevé et une vie plus lente". La contribution de Rushton a été l'idée que cela s'appliquait également aux trois principales races de personnes, les Noirs, les Caucasiens et les Asiatiques de l'Est, et que cela expliquait de nombreuses différences entre elles.

Dutton résume la théorie de Rushton comme suit: "Les Noirs mènent une "vie rapide", ce qui signifie qu'ils investissent beaucoup d'énergie dans le sexe, et dans la promiscuité sexuelle, qu'ils grandissent rapidement et qu'ils investissent très peu d'énergie dans l'éducation. En raison de l'imprévisibilité de leur écologie, a expliqué M. Rushton, il vaut mieux privilégier "la quantité à la qualité", lorsqu'il s'agit de la progéniture. En d'autres termes, les Noirs "vivent vite, meurent jeunes". Cela fait d'eux les plus r-stratégiques. Les Asiatiques de l'Est mènent une "vie lente" (stratégie K). Ils investissent relativement peu d'énergie dans le sexe et ont peu de partenaires sexuels. Ils investissent la plus grande partie de leur énergie dans l'éducation, car la grande stabilité de leur environnement signifie que les gens sont en concurrence les uns avec les autres et que seuls ceux qui sont bien éduqués survivront. Les Caucasiens sont intermédiaires mais plus proches des Asiatiques de l'Est." Cela ne signifie pas qu'il n'y avait pas de différences individuelles au sein des trois groupes, ni qu'aucun d'entre eux était "meilleur" ou "moins bon". Par exemple, la plupart des gens auraient rencontré des Suédois natifs ayant une histoire de vie en forme de R sans les percevoir comme des personnes "inférieures".

Rushton a soutenu qu'un certain nombre de différences entre les trois races pouvaient être expliquées par leurs différentes stratégies de vie. Il a notamment cité le fait que les Noirs ont plus souvent des jumeaux que les Asiatiques de l'Est, qu'ils ont un cerveau plus petit et un QI plus faible en moyenne que les Asiatiques de l'Est, qu'ils ont des dents plus tôt, qu'ils ont des débuts sexuels plus précoces, qu'ils deviennent parents et séniles plus tôt, qu'ils sont plus souvent psychopathes, qu'ils ont des mariages moins stables et des organes génitaux plus grands, etc. Que cela ait suscité des sentiments forts de rejet chez les libéraux est aussi logique que pour d'autres, cela semblait être la théorie qui expliquait toutes les pièces du puzzle.

Selon M. Dutton, le fait que de nombreux universitaires aient répondu à la théorie de Rushton par des attaques chargées d'émotion s'explique par le mécanisme psychologique qui se cache derrière l'expression "la dame proteste trop, je crois". Consciemment ou inconsciemment, ils soupçonnaient qu'il y avait une quantité désagréable de substance dans la théorie de Rushton. En même temps, ces sentiments forts signifiaient qu'ils avaient du mal à identifier les points faibles qui existaient réellement en K différentiel.

9780130234087-us-300.jpgDans le livre, Dutton évoque des recherches plus récentes qui semblent confirmer cette théorie. Il s'agit notamment d'études sur la relation entre la pigmentation et la stratégie de vie, ainsi que sur l'existence d'un "facteur général de personnalité". Dutton écrit ici que des scores élevés sur les traits de personnalité "Agréable", "Consciencieux", "Extraverti" et "Ouvert" et des scores faibles sur le Névrosisme caractérisent la K-personnalité. Elle est également, conformément à la théorie de Rushton, largement héréditaire. Dutton mentionne également des différences dans les idéaux de beauté entre les "trois grands". Il s'agit d'un domaine que Rushton n'a pas abordé lui-même, mais des études sur les différences soutiennent sa théorie. Ces différences sont fascinantes en soi, mais Dutton évoque également des études qui suggèrent des différences dans la nature du cérumen et des odeurs corporelles entre les "trois grands".

Dans le même temps, Dutton note que la théorie comporte des faiblesses. L'affirmation concernant les différences de taille des organes génitaux était basée en partie sur les estimations que les participants avaient eux-mêmes déclarées. La recherche génétique moderne suggère en outre qu'il n'y a pas seulement trois races humaines, ou groupes, mais dix (les "Caucasiens" de Rushton étant divisés en Européens, en Africains du Nord et en Asiatiques du Sud). Il s'agit aussi des Bushmen et des Pygmées, des Africains subsahariens, des Asiatiques du Nord-Est et des Amérindiens. L'accent mis sur les "trois grands" est peut-être dû à un point de départ historiquement nord-américain. Les Asiatiques du Nord-Est ne correspondent pas toujours au modèle. Étant donné que le "care for care's sake" est associé à la stratégie K, on pourrait supposer qu'ils sont les plus favorables à l'adoption et aux animaux de compagnie, mais ce n'est pas le cas. Aux États-Unis, les Blancs et les Noirs sont plus favorables que les Asiatiques à ces deux types K d'extension de la famille. Les Asiatiques sont également plus hostiles aux autres groupes, ce que l'on appelle l'ethnocentrisme négatif, que les Noirs et les Blancs aux États-Unis. Cela ne correspond pas à ce que l'on pourrait attendre de la théorie, bien qu'il existe des explications possibles qui pourraient compléter le K différentiel.

71KETbTjtOL.jpgDutton pose la question de savoir si Rushton était un génie, et y répond par la négative. Il possédait à la fois la haute intelligence et la personnalité hors du commun requises pour présenter une nouvelle théorie originale, mais il n'était pas un nouveau Galilée. S'inspirant en partie de ses propres études et de la définition de Rushton, Dutton écrit qu'un génie scientifique combine une intelligence extrêmement élevée avec des traits de personnalité particuliers. Le génie a des scores relativement bas pour la Conscience (contrôle des impulsions et capacité à suivre les règles) et l'"Agréabilité" (altruisme). Cela est nécessaire pour pouvoir proposer de nouvelles idées qui dérangent les adeptes d'un ancien paradigme. Le génie scientifique peut être décrit en quelque sorte comme un r-stratège très intelligent. Le problème de Rushton, selon Dutton, était qu'il était trop stratège pour son intelligence ; il était également narcissique et quelque peu instable mentalement. De cette manière, il était plus proche du génie artistique en tant qu'archétype que du scientifique.

Dutton fait une étude approfondie de Rushton l'homme, y compris la généalogie et la physionomie. La physionomie de Rushton suggère un taux élevé de testostérone et des traits narcissiques (notamment son cou musclé, sa peau relativement foncée et ses sourcils épais). L'histoire de sa vie semble être "rapide", y compris une période en tant que "décrocheur", et il n'est pas étranger à la défense physique de son modèle Hans Eysenck lorsqu'il a été attaqué par des militants de gauche pendant une conférence. Rushton a eu plusieurs relations, souvent avec des femmes n'appartenant pas à son groupe ethnique, peut-être même avec une femme noire mariée. On retrouve donc des caractéristiques compatibles avec une stratégie R, avec des relations multiples, y compris extra-ethniques, et une tendance à prendre des risques. Mais Dutton décrit également des traits de caractère K ; Rushton, par exemple, était un père célibataire et s'est engagé dans une relation avec le fils d'un autre homme. Beaucoup le décrivent comme un véritable gentleman et ne semble pas avoir nourri de sentiments négatifs envers les non-blancs. L'une de ses épouses, la professeur juive-allemande Elizabeth Weiss, l'a décrit comme suit : "Pendant toutes les années où j'ai été mariée à lui, je ne l'ai jamais entendu dire quoi que ce soit de personnellement raciste, je ne l'ai jamais vu traiter quelqu'un mal en raison de sa race et je n'ai jamais eu le sentiment qu'il était raciste". D'autre part, il semble s'être épanoui dans le rôle de diseur de vérité et de challenger de la sagesse conventionnelle. À tel point qu'il a spontanément envoyé son livre à des milliers d'universitaires. Par moments, l'analyse de l'histoire de Rushton par Dutton semble étrange. Sa défense physique de son modèle Eysenck, par exemple, n'est pas nécessairement un exemple de stratégie R ; même les stratèges K peuvent se trouver dans des situations où leurs croyances les poussent à agir physiquement.

38310006._SY475_.jpgQuoi qu'il en soit, Dutton termine le livre en expliquant pourquoi même les libéraux devraient tolérer des gens comme Rushton ; en bref, le point est que les génies ne sont ni excessivement gentils ni particulièrement communs. Mais nous en avons besoin, Dutton cite Turing et l'ordinateur moderne en exemple, si nous voulons conserver notre civilisation. Il faut un type de personnalité inhabituel pour être capable et oser proposer de nouvelles théories sur la réalité, surtout dans une société comme la nôtre. Les traits moins sympathiques de Rushton, tels que son narcissisme et son côté provocateur, n'étaient alors pas secondaires mais bien des conditions préalables pour qu'il puisse secouer le monde académique avec sa théorie du "Differential-K". Bien qu'elle se soit avérée avoir des faiblesses, elle avait également des forces et a inspiré d'autres recherches. Il est impossible de savoir à l'avance quel scientifique intelligent mais complexe se révélera être un génie de l'histoire, mais une société intolérante, sursocialisée et surbureaucratisée en écartera la plupart.

Incidemment, un aspect précieux du livre de Dutton est qu'il nous rappelle l'existence de différents types de personnalité, et la dialectique entre eux et la société en général. Les dissidents, par exemple, sont plus susceptibles de présenter certains traits de personnalité spécifiques que la population générale, comme la testostérone, l'autisme, l'idéalisme et le narcissisme. Les opinions peuvent différer sur ce point, mais fondamentalement, il est inévitable que la dissidence dans notre société comporte des risques. En être conscient et être capable d'identifier les types de personnalité, souvent atypiques mais en même temps très divers, est souvent la chose la plus constructive que l'on puisse faire. Dans l'ensemble, il s'agit d'un livre fascinant qui présente à la fois Rushton et un domaine de recherche intéressant. En tant que première connaissance de Dutton, il est plus provisoire, auquel cas les Race Differences in Ethnocentrism ou Witches, Feminism, and the Fall of the West pourraient être plus intéressants.

 

Tags : psychologie, philipp rushton, raciologie, ethnologie

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https://blogs.letemps.ch/christophe-catsaros/2022/05/26/standing-ovation-a-un-demi-dieu/

 
 
 
Top Gun avec Tom Cruise, je connais. Je l’ai déjà vu dans un cinéma en plein air, dans une banlieue balnéaire de la région d’Athènes, l’été de mes 13 ans. Il faut dire que le film nous avait fait tourner la tête. On en a parlé pendant tout un été. Le jeune pacifiste que j’étais, qui manifestait les dimanches pour le départ de la base américaine d’Hellinikon, n’avait pas pu résister à l’attrait de ce blockbuster et surtout de son thème musical, dynamique, emballant, qui allait droit au cœur. Danger zone de Kenny Loggins.

Plus tard, j’ai compris que Top Gun participait de l’assaut final du camp néolibéral sur le monde soviétique. Une fable individualiste lancée comme un affront à l’éthique collectiviste qui allait bientôt pousser des dizaines de millions de citoyens du bloc de l’Est à prendre d’assaut le mur réel et imaginaire qui les séparait du bonheur à l’occidentale.
Ce que j’ignorais en cet été 86, c’est à quel point Pete Mitchell, le héros incarné par Tom Cruise, était le descendant légitime d’une lignée de surhommes d’une espèce très particulière : les aviateurs américains. Il fallait être un peu surhomme, un peu dieu sur terre pour semer la mort comme ils l’avaient fait et bénéficier encore d’un crédit de sympathie même parmi les descendants de leurs victimes. Il fallait être un surhomme pour se promener fièrement dans les bordels de Yokosuka en compagnie de jeunes filles poussées à la prostitution par les ravages de la guerre aérienne.

Ce sont des aviateurs comme Pete Mitchell qui ont largué les bombes atomiques sur Nagasaki et Hiroshima, des exécutants fiables et déterminés, à peine perturbés par l’ampleur de ce qu’ils venaient de déclencher en quittant la zone d’impact.
Ce sont toujours des aviateurs qui ont brûlé vifs des centaines de milliers de civils japonais et allemands pendant les campagnes aériennes de la Seconde Guerre mondiale. De Dresde à Tokyo, et de Hambourg à Nagoya, ce sont des aviateurs qui ont largué des tapis de tombes sur des empires totalitaires en déroute, pour finir le travail en feu d’artifice.

Ce sont des héros comme Pete Mitchell, qui n’ayant pas eu à subir la moindre réprobation à la fin de la Seconde Guerre mondiale, vont récidiver aux commandes de leur B26 en larguant 454.000 tonnes de bombes et 3,2 millions de litres de Napalm sur la péninsule coréenne, où la guerre a tué entre 2 et 3 millions de civils. Ce sont encore les mêmes qui, une décennie plus tard, largueront 7 millions de tonnes de bombes au Vietnam pour un bilan civil non moins important.

Et pour ceux qui pensent que tout cela est de l’histoire ancienne et que les armes précises ne visent plus les civils, ce sont encore des aviateurs de cette espèce qui ont tué, de 2014 à 2021, entre 8000 et 13000 civils en Syrie et en Irak (Source : Airwars).

Alors non, je n’irai pas voir un film qui exalte cette mythologie, pas à l’heure où la guerre aérienne ravage les villes, envoyant des millions de civils sur le chemin de l’exil. Je n’ai pas la capacité schizoïde d’applaudir un demi-dieu quand d’autres demi-dieux, certes du camp opposé mais de la même espèce, survolent le ciel ukrainien dans l’indifférence totale pour ceux qui gisent dans les décombres.

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https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2022/05/26/jesus-etait-il-un-revolutionnaire_6127701_6038514.html

 

Jésus, dont les chrétiens célèbrent aujourd’hui l’ascension, a parfois été comparé à Trotski ou Che Guevara. Qu’en est-il réellement ?

Publié aujourd’hui 26.05.22 à 00h22, mis à jour à 09h01 Temps de Lecture 7 min.

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Depuis le romantisme du XIXe siècle – dont le fameux livre d’Edouard Schuré, Les Grands Initiés (1889), est un bon représentant – s’est répandue l’idée que les fondateurs de religion seraient d’importants révolutionnaires. Ainsi Jésus a-t-il été régulièrement comparé à Léon Trotski ou à Che Guevara. Qu’en est-il en réalité ? Jésus fut-il vraiment un révolutionnaire ? Et, si oui, à quelle révolution a-t-il appelé ?

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La thèse selon laquelle Jésus aurait été un révolutionnaire politique a été développée à deux reprises : juste avant la guerre de 1914-1918, notamment par Karl Kautsky, le théoricien du marxisme allemand, et à la fin des années 1960, par le professeur anglais Samuel George Frederick Brandon (1907-1971).

Selon eux, Jésus était un rebelle politique, dont le caractère profondément séditieux fut progressivement gommé par ses disciples, mais cela resterait cependant perceptible dans quelques détails, comme son entrée triomphale à Jérusalem, lors de laquelle il est accueilli en roi par une foule en liesse, aux cris de « Liberté ! Louons celui qu’envoie le Seigneur ! Liberté jusque dans les lieux les plus élevés !  » (Matthieu 21, 9).

Le caractère politique de son procès accréditerait également cette théorie. Jésus n’a-t-il pas été associé à Barabbas et au larron, qui semblent être tous deux des brigands ? N’a-t-il pas déclenché au Temple une véritable émeute urbaine contre le système capitaliste des marchands ? Deux déclarations sont en outre assez troublantes : « Celui qui a une bourse, qu’il la prenne ; de même celui qui a un sac ; et celui qui n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en acheter une » (Luc 22,36) et « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive » (Mt 10, 34).

Un discours et des actions pacifiques

Malgré son caractère séduisant, cette théorie ne repose que sur quelques éléments, contredits par tout le reste du texte évangélique. En effet, ces deux déclarations se comprennent à l’évidence de manière métaphorique : elles disent la difficulté du combat de la foi. Leur apparente brutalité est largement démentie par le récit de l’arrestation de Jésus : alors que Pierre tire son épée pour défendre son maître, celui-ci la lui fait rengainer pour indiquer clairement le refus de toute violence (Jean 17, 10-11).

Le discours de Jésus est par ailleurs clair : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. A qui te prend ton manteau, ne refuse pas non plus ta tunique. » (Lc 6, 27-29 ; cf. Mt 5, 38-48).

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Ces déclarations sont en outre confirmées par le récit des tentations au désert (Mt 4, 1-11 ; Lc 4, 1-13) qui montrent Jésus en train de rejeter les sollicitations du pouvoir et de la richesse. Comment concilier de telles déclarations avec un discours révolutionnaire ? Les actions du Galiléen – enseigner, guérir, discuter avec les gens qu’il rencontre – ne sont pas non plus celles d’un révolutionnaire…

Et, parmi ses disciples, on trouve des nantis, dont un collecteur de taxes (Lc 5, 27-29), ou la femme de l’intendant d’Hérode, personnage parmi les plus importants de Galilée (Lc 8, 3) ; un autre est familier du grand prêtre (Jn 18, 15-16). Quant à Jésus, il est reçu à la table des riches pharisiens (Lc 11, 37-38). Il discute avec Nicodème, « un des notables juifs » (Jn 3, 1). Jésus est donc un personnage public, et non un factieux ou un marginal ; et ses disciples semblent bien intégrés dans le tissu social judéen et galiléen.

Un juif ancré dans son époque

Si Jésus n’a rien d’un révolutionnaire politique, ne s’accordera-t-on pas alors pour dire qu’il est un révolutionnaire religieux ? N’a-t-il pas abrogé la Torah en permettant à ses disciples de grappiller des épis de blé lors du shabbat (Mt 12, 1 ; Lc 6, 1) – jour où toute activité doit être suspendue afin de rendre hommage à l’action créatrice de Dieu –, estimant que « le shabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le shabbat » (Marc 2, 27) ? Surtout, n’a-t-il pas contesté l’institution du Temple dont il dénia toute légitimité, fustigeant ce qui était devenu à ses yeux un « repaire de brigands » (Mt 21, 12-13 ; Mc 11, 15-17 ; Jn 2, 13-16) ?

« Faire de Jésus un révolutionnaire religieux, c’est méconnaître sa façon de se présenter dans la continuité de la Révélation »

Là encore, ces considérations semblent quelque peu datées ; elles font du judaïsme une sorte de système sclérosé que la moindre contestation ferait voler en éclats. Concernant la question du shabbat, par exemple, on voit bien que Jésus se coule au contraire dans les discussions des docteurs de la Loi juive pour savoir si la loi du shabbat l’emporte sur toutes les autres, y compris celles où la vie est en jeu.

Il utilise d’ailleurs le mode d’argumentation habituel du judaïsme, en invoquant un précédent biblique, celui du roi David qui avait été contraint de manger des pains sacrés dérobés dans le Temple (Mt 12, 2-8). Par ailleurs, lors de la guérison des lépreux, il respecte la démarche prévue par la Loi en pareil cas qui consiste à aller voir le prêtre (Mc 1, 44).

Quant à la question du Temple, les découvertes faites à Qumrân prouvent que la critique de cette institution n’était pas étrangère au judaïsme. Une partie des textes dits « de la mer Morte », qui étaient vraisemblablement esséniens [courant juif antique très observant, représentant une forme d’intégrisme religieux], considéraient en effet que le Temple d’alors était irrémédiablement souillé par des grands prêtres impurs, affirmant qu’il faudrait une guerre eschatologique et la venue d’une sorte de grand prêtre parfait pour que les sacrifices agréés par Dieu puissent reprendre.

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Du reste, faire de Jésus un révolutionnaire religieux, c’est méconnaître sa façon de se présenter dans la continuité de la Révélation. Sur ce point, l’épisode le plus caractéristique se déroule dans la synagogue de Nazareth. Alors que Jésus lit le passage d’Isaïe, où l’on prévoit les actions du Messie à venir, il s’exclame : « Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez » (Lc 4, 21), soulignant par là la profonde continuité entre ce qu’il fait et ce qui était annoncé par les prophètes juifs. Concernant la Loi de Moïse, ne dit-il pas ailleurs : « N’allez pas croire que je sois venu abroger la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abroger, mais accomplir » (Mt 5, 17) ?

Des études venues des milieux scientifiques juifs s’accordent également sur la profonde continuité entre Jésus et son époque. Joseph Klausner (1874-1958), dans son Jésus de Nazareth, dressait dès 1922 le portrait d’un rabbi réformateur proche des autres grands réformateurs juifs de son temps que furent Hillel ou Aqiba.

En 1970, dans son Jésus, David Flusser (1917-2000) relevait les profondes similitudes entre le discours du Christ et le mouvement pharisien, notant que la seule différence résidait peut-être dans une plus grande exigence sociale. Et, en 1978, avec un livre au titre programmatique, Jésus le juif, Geza Vermes (1924-2013) rappelait que le comportement même de Jésus évoquait celui des prophètes charismatiques dont le Talmud conserve le souvenir, tels « Honi le traceur de cercles » ou Hanina ben Dossa.

Un renversement des valeurs

Si Jésus ne révolutionne ni la politique ni les pratiques religieuses, en quoi présente-t-il un quelconque intérêt et pourquoi a-t-il eu une telle influence ? Jésus fut bien un révolutionnaire, mais ce sont les valeurs qu’il bouleversa. Pour le comprendre, il importe de revenir à la définition même de ce qu’est une révolution.

Malgré l’usage abusif actuel qui qualifie de révolutionnaire tout changement infime, une révolution désigne très précisément une inversion des rapports de force entre des groupes sociaux. C’est très exactement ce que Jésus opère dans son discours : des valeurs attachées autrefois à l’élite sont mises à la portée des plus pauvres, ce qui est proprement une révolution de valeurs. Quatre grandes valeurs connaissent ainsi une révolution christique.

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La paix, tout d’abord, apanage des rois et empereurs ; eux seuls avaient le pouvoir de déclarer la guerre et de conclure la paix. Mais Jésus d’affirmer : « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9), en faisant une allusion claire à la dignité aristocratique qu’il accorde à ses disciples – le titre de « fils de Dieu » étant habituellement conféré au souverain, dans les monarchies orientales et hellénistiques.

La clémence, ensuite, vertu réservée aux princes, lesquels ont droit de vie ou de mort sur leurs sujets, ainsi qu’aux juges qui agissent en leur nom : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44), rétorque Jésus, étendant cet idéal à tous les disciples.

« Jésus fut bien un révolutionnaire, mais ce sont les valeurs qu’il bouleversa »

La générosité – nommée également « évergétisme » lorsqu’elle est appliquée aux grands travaux (bains, bibliothèques, fontaines, théâtres) financés par des particuliers – est, elle aussi, transformée en idéal pour tous. Dans sa réflexion sur la pauvre veuve et le riche pharisien (Mc 12, 44), Jésus enseigne effectivement que la modeste obole de la veuve compte davantage que les sommes faramineuses offertes par le pharisien : tout le monde est appelé à devenir évergète, proclame donc le texte.

La sagesse, enfin, un des attributs des rois juifs (comme Salomon) et des princes hellénistiques éclairés, est attribuée à Jésus dans un texte qui illustre parfaitement la révolution à l’œuvre : « Le jour du shabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Frappés d’étonnement, de nombreux auditeurs disaient : “D’où cela lui vient-il ? Et quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains ? N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ? Et ses sœurs ne sont-elles pas ici, chez nous” » (Mc 6, 2-3). Comment le fils d’un charpentier pourrait-il être sage, se questionnent les spectateurs avec surprise, la sagesse étant réservée aux princes ?

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Ce renversement des valeurs se condense dans la figure du royaume de Dieu – le terme grec employé pour le désigner, basileia, signifiant à la fois le royaume, le règne, la royauté. L’analyse de ceux qui sont appelés à la royauté par Jésus permet de prendre la mesure du bouleversement : il s’agit des pauvres (Mt 5, 3), des enfants (Mc 10, 13-16), des étrangers (Mt 8, 11), des femmes – et tout particulièrement des prostituées (Mt 21, 31). Et Jésus de prévenir : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » (Mc 10, 25).

Ce Royaume, comme l’indique clairement la première demande de la plus célèbre prière chrétienne, le Notre Père, est d’ailleurs dès le début exclu de la sphère politique. « Que ton règne vienne » : ce n’est pas à l’homme de s’en occuper.

Cet article a initialement été publié dans « Le Monde des religions » n° 63, daté janvier-février 2014.

Régis Burnet est professeur de Nouveau Testament à l’université catholique de Louvain et auteur, entre autres, de « 24 heures de la vie de Jésus » (PUF, 2021).

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par

l'expérience deS motS-pENséeS-sENs

 

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... c’est par l'ENTRE-IN-car-NATION

 

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que nous avons l'ENtre-sENs-

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IcI & ENtre-MainS-ENtre-tENanteS

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 .......ENtre-ÂniméS .......

... chrétienS ...

.*.

 

 

chrétienS

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d'UN champs et non d'un camp

 

 

 

 

NOTRE-ENtre-langue ( = la langue maternelle*.....le français) fonde notre façon de penser.

En faisant évoluer notre ENtre-vocabulaire, nous pouvons influer sur notre manière d’ENtre-Être.

 

Ils

nous portent ou nous effraient,

nous consolent ou nous encouragent,

nous accablent ou nous élèvent.

 

... les mots qui m'ont ...

fondéS ...accabléS

des * dim*en*sions

sup*plé*men*taires

 

    LE TOUT    
    la theorie des cordes    
    La quatrième dimension connote les moyens plastiques et ouvre à l’émotion de l’indicible.

 

 
 

 

Ronsard et la religion

 
Benoit et moi

 

Agapè comme relève d'Éros ? .......

 
 
    L'homme cet inconnu    
    LE RATIONNALISME    
  Et le Diable se fit homme

 

 corr*elat  

 

LE TRIOMPHE du MENSONGE

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

....défnition du mot COMPENDIUM* .....

 Un compendium est typiquement un abrégé ou un condensé, sous la forme d'une compilation, d'un corpus de connaissances.

 

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             UN-visible & UNi-vers

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SEXUALITE et PROCREATION ....

La famille: crise ou transformation

 


 

...... des idées pour vaincre par la verticalité ......

le langage sert à vivre

 

 
hcqS

 

 

Et alors ?                               

  . . . l'art de vivre EN . . . 

 

      Monocoq s   ou     homOcoques   

       ?

 

 

 

Et alors ?   

 

...  l'ENtre-relationnalité GENérale ...

 " formes-formées-formantes "

 EN  auto-genèse

 

 

 1er

cercle

L'homme est un être qui cherche.

 discusion& disputation

 

2ième

cercle

...... amour ? - violence ? .....

"Tout est énergie"

évolution

 

3ième

cercle

 

  ligne de front passe ENtre nos fronts

 philosophie et PNA

 

4ième

cercle

 

l'Âmour comm-UNion s'est refroidi

et fait place à la violence ...

ENtre-reconaissance -concurence

 

5ième

cercle

.....des choses cachées

depuis la fondation du monde ......

 

6ième

cercle

 

s'initier à la répartition

ENtre la grandeur réelle & la fausse...

individuel & collectif

raison&complexité

 

 7ième

cercle

 

 EN  TouT *** , seuls comptent le commencement et le dénouement, le faire et le défaire.

philosophie du language

 

 

 8ième

cercle

 

..... innover et transmettre...

...transmettre et innover ....

l'art ... l'education ...

 

 

 

 9ième

cercle

 

.... PROLOGUE .... de l'homocoq(ue)s.fr....

...ICI & MAINTENANT ......

 
 10 création-créativité-nature-conception -épigétique  
11  manipulation ... le politique...imaginaire  
 12 croire et économie  
13 EN-racinement- ENtre-pologie-langue  



 

CORRELATs

Henri Salvador - Le Gin (Pub Américaine)*

 

  https://www.lefigaro.fr/actualite-france/le-pape-francois-met-au-ban-la-messe-en-latin-20220629

https://www.liberation.fr/societe/familles/changement-de-nom-une-remise-en-question-dun-modele-patriarcal-de-la-famille-20220630_PCDFX4Z4BZGVZA4SDCHZORTM2M/

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/07/01/l-alternative-pour-l-europe-de-l-est-est-la-tradition-et-l-amitie-avec-la-r.html

 

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I

1Les études d’Émile Benveniste réunies dans les deux volumes des Problèmes de linguistique générale (1966 et 1974) sont caractérisées par une approche à la fois purement linguistique — et ceci au sens le plus technique du terme — et distinctement philosophique des questions traitées. Par « philosophique » nous n’entendons pas l’élaboration d’un système spéculatif cohérent mais plutôt la mise en lumière, dans l’analyse des faits linguistiques, de leurs implications les plus générales concernant la nature du langage, sa place dans l’ensemble des activités humaines, et avant tout le rôle de la subjectivité humaine dans l’exercice de la parole. Il y a, chez Benveniste, une extrême sensibilité à la dimension philosophique des problèmes du langage, même si celle-ci n’est jamais abordée chez lui en référence explicite à la tradition de la métaphysique du langage, telle qu’elle s’est développée dans la pensée occidentale depuis Platon jusqu’à Heidegger, en passant par la scolastique médiévale, puis par Hamann, Herder et le romantisme allemand. Une exception notable est représentée par la philosophie analytique et en particulier par J.L. Austin et l’école d’Oxford, à laquelle Benveniste a consacré une remarquable étude, centrée sur la question des énoncés « performatifs » [1][1]« La philosophie analytique et le langage » (Problèmes de….

Mais cet intérêt pour la philosophie analytique est dû, selon Benveniste lui-même, au fait que celle-ci échappe à la « métaphysique », pour laquelle les linguistes ressentiraient une « aversion » qui « procède avant tout d’une conscience toujours plus vive de la spécificité formelle des faits linguistiques, à laquelle les philosophes ne sont pas assez sensibles » [2][2]I, 267..

2Si les analyses linguistiques de Benveniste le mènent néanmoins si près de la philosophie, c’est en raison de la place centrale qu’occupe chez lui le problème de la signification[3][3]Voir à ce propos le texte fondateur de Julia KRISTEVA, « La….

Partant de la définition du signe linguistique chez Saussure comme l’articulation d’un signifiant et d’un signifié, Benveniste avait remarqué très tôt, dans son étude de 1939 sur la « Nature du signe linguistique » [4][4]I, 49-55., que cette conception du signe comme association d’une image acoustique et d’un concept ne tient pas compte du rapport du langage à la réalité extérieure, c’est-à-dire à ce qu’il appellera plus tard son « référent »[5][5]II, 226..

Dans son article de 1939, Benveniste défend encore l’idée selon laquelle la fameuse formule de Saussure sur l’« arbitraire du signe » ne concerne en vérité que la relation entre le signe et l’objet extérieur qu’il désigne, mais non pas la relation entre le signifiant (l’image acoustique) et le signifié (le concept), qui est entièrement nécessaire à l’intérieur du système du langage, où « toutes les valeurs sont d’opposition et ne se définissent que par la différence »[6][6]I, 54.. Vingt-sept ans plus tard, dans son étude sur « La forme et le sens dans le langage » [7][7]II, 215-229.,

Benveniste reviendra sur le problème de la signification, en le faisant porter cette fois, par-delà l’opposition saussurienne du signifiant et du signifié, à une tentative de compréhension générale de l’« être même du langage »[8][8]II, 217.. En parlant ici de son objet en termes d’ontologie, Benveniste est sans nul doute beaucoup plus près d’une métaphysique du langage qu’il n’aimerait en convenir. Or, l’essence du langage, nous dit-il ici, est précisément de signifier : « tel est son caractère primordial, sa vocation originelle qui transcende et explique toutes les fonctions qu’il assure dans le milieu humain » [9][9]Ibid.. Sa fonction ne se limite pas à la communication, car « bien avant de communiquer, le langage sert à vivre »[10][10]Ibid.. Par essence même, le langage est porteur de signification, et c’est pourquoi il représente le médium à travers lequel l’homme donne un sens au monde.

Mais, pour Benveniste, le langage n’est pas pour l’homme un moyen parmi d’autres de doter de signification la réalité qui l’entoure; il est la signification même, et il n’y a pas d’autre possibilité de signifier qu’à travers le langage. « Le langage est l’activité signifiante par excellence, écrit-il, l’image même de ce que peut être la signification » [11][11]II, 218.. C’est pourquoi la question de l’origine du langage, qui avait tant préoccupé les philosophes du XVIIIe siècle, n’a pour lui aucun sens : le langage est aussi ancien, ou aussi primordial, que la signification elle-même, et l’on ne saurait imaginer un homme qui ne posséderait pas la faculté fondamentale de donner un sens aux choses, c’est-à-dire de parler : « Nous n’atteignons jamais l’homme séparé du langage et nous ne le voyons jamais l’inventant. [...] C’est un homme parlant que nous trouvons dans le monde, un homme parlant à un autre homme, et le langage enseigne la définition même de l’homme »[12][12]I, 259..

3Pour désigner cette propriété de signifier inhérente au langage humain, Benveniste a forgé le concept de signifiance. Dans son étude sur la « Sémiologie de la langue » (1969), il précise cependant que la signifiance définit non seulement le langage humain, mais tout système de signes (écriture, signalisation routière, signes monétaires, signes esthétiques, codes sociaux, etc.). La question est alors de savoir pourquoi le langage humain occuperait une place si spéciale parmi l’ensemble des systèmes de signes. La raison se trouve dans la distinction qu’établit Benveniste entre « système interprétant » et « systèmes interprétés ».

Or, la langue est le système interprétant de tous les autres systèmes sémiotiques, et ceci parce qu’elle seule est capable, non seulement d’articuler tous les autres systèmes de signes, mais aussi de se catégoriser et de s’interpréter elle-même. Or, cette capacité autoréflexive de la langue, qui fait d’elle la « grande matrice sémiotique » [13][13]II, 63., provient du fait qu’elle seule, parmi tous les systèmes de signes, est investie d’une double signifiance : l’une, qui est propre au signe linguistique et au système dont il fait partie, et que Benveniste dénomme le mode sémiotique de la signifiance; l’autre, qui appartient au mode du discours, c’est-à-dire de l’appropriation subjective du langage par le locuteur, et qui institue le mode sémantique de la signifiance. Ce deuxième niveau d’énonciation représente la dimension autoréflexive du langage, elle permet, dit Benveniste, « de tenir des propos signifiants sur la signifiance » [14][14]II, 65.. C’est cette dimension métalinguistique qui confère à la langue son statut privilégié parmi l’ensemble des systèmes de signes.

4Ce qui est essentiel, ici, c’est que cette faculté que possède la langue d’exprimer, pour ainsi dire, la signifiance de la signifiance, est fondamentalement liée à l’exercice du discours, c’est-à-dire à la présence de la subjectivité au cœur de la parole. C’est donc bien la subjectivité humaine qui confère à la langue sa prééminence par rapport à tous les autres systèmes sémiotiques. D’où l’importance centrale, dans la théorie linguistique de Benveniste, de la distinction entre sémiotique et sémantique. Il s’agit là d’une généralisation, à l’échelle d’une théorie d’ensemble de la langue, de la distinction opérée, en 1959 dans l’étude sur « Les relations de temps dans le verbe français », entre les deux plans d’énonciation de l’histoire et du discours[15][15]I, 238 sq.. Mais dans deux articles un peu antérieurs, « La nature des pronoms » (1956) et « De la subjectivité dans le langage » (1958), Benveniste avait déjà posé l’opposition, si centrale dans sa pensée, entre le système de la langue et son appropriation subjective par le locuteur. La langue en tant que telle, c’est-à-dire comme système de signes, forme un monde clos, où les signes se définissent les uns par rapport aux autres, sans que soit posée la question de la relation du signe avec les choses dénotées, ni celle, plus générale encore, des rapports entre la langue et le monde.

La critique de Benveniste à l’égard de Saussure porte justement sur le fait que celui-ci ne distingue pas nettement entre le signifié (qui est une des faces du signe) et le référent, indépendant du sens, et « qui est l’objet particulier auquel le mot correspond dans le concret de la circonstance ou de l’usage » [16][16]II, 226.. C’est la raison pour laquelle le système de la langue, dont l’essence est de signifier, ne permet pas, en tant que tel, de communiquer. Car la communication n’implique pas seulement la présence d’un locuteur et d’un auditeur, mais également celle d’un « état de choses » (ou d’un « contexte », selon la terminologie de Roman Jakobson) auquel le discours se réfère.

Par opposition au signe, unité sémiotique, qui renvoie toujours à d’autres signes, le mot, unité sémantique, puis la phrase, organisation sémantique plus complexe, se réfèrent toujours à un certain état de la réalité. Or, celle-ci étant, par définition même, toujours changeante, chaque phrase apporte quelque chose de nouveau : « la phrase est chaque fois un événement différent; elle n’existe que dans l’instant où elle est proférée et s’efface aussitôt; c’est un événement évanouissant »[17][17]II, 227..

Il est clair, de ce point de vue, que la distinction du sémiotique et du sémantique n’est pas seulement, pour Benveniste, d’ordre linguistique ; en vérité, elle renvoie à « deux facultés distinctes de l’esprit » : l’appréhension des signes exige la reconnaissance d’unités toujours identiques à elles-mêmes, c’est-à-dire l’identification du déjà connu, alors que l’intelligence du sens d’une énonciation implique l’aptitude à comprendre l’émergence du nouveau — car chaque énonciation se réfère à une situation inédite, « que nous ne pouvons jamais ni prévoir ni deviner » [18][18]Ibid.. Cette distinction met en lumière les implications proprement philosophiques de l’opposition du sémiotique et du sémantique. Benveniste lui-même déclare à ce propos qu’il s’agit pour lui « de partir de la langue et d’essayer d’aller jusqu’aux fondements qu’elle permet d’entrevoir »[19][19]II, 233.. Paul Ricœur, de son côté, affirme que « la distinction du sémiotique et du sémantique est d’une fécondité philosophique considérable », et ceci dans la mesure où le concept de sémantique « permet de rétablir une série de médiations entre le monde clos des signes, dans une sémiotique, et la prise que notre langage a sur le réel en tant que sémantique » [20][20]II, 236.. Mais la distinction entre reconnaître et comprendre a également une importance considérable pour la théorie de la connaissance. Elle renvoie à la différence entre deux attitudes cognitives fondamentales, l’une tournée vers le passé, l’autre vers l’avenir : l’identification intellectuelle d’éléments déjà connus d’un côté, la découverte de réalités nouvelles de l’autre.

II

5Du sémiotique au sémantique,

il y a donc un changement radical de perspective : « Le sémiotique se caractérise comme une propriété de la langue, le sémantique résulte d’une activité du locuteur qui met en action la langue » [21][21]II, 225.. Au centre de la théorie du langage de Benveniste se trouve cet acte individuel par lequel le sujet parlant mobilise la langue pour son propre compte et en assume les catégories dans une « instance de discours ». En effet, la langue se présente, en tant que telle, comme un système d’éléments linguistiques — traits distinctifs, phonèmes, signes — et de règles (phonétiques, morphologiques, syntaxiques) qui commandent leur agencement. Mais ce système purement formel reste, en quelque sorte, virtuel, tant qu’un locuteur ne l’a pas actualisé dans un acte individuel d’appropriation, que Benveniste désigne par le terme d’énonciation. L’énonciation, qui est l’acte même de produire un énoncé, accomplit ce que Benveniste qualifie de « conversion du langage en discours » [22][22]I, 254.. Ce qui commande cette conversion, c’est la situation, chaque fois nouvelle et chaque fois unique, dans laquelle se trouve le locuteur, son hic et nunc spécifique, point de référence d’où son discours tire son sens, et qui le rend intelligible à autrui. Cet acte individuel d’appropriation de la langue constitue la première marque formelle de toute énonciation. La deuxième marque réside dans le fait que l’énonciation se produit nécessairement dans une situation d’intersubjectivité. Parler, c’est toujours, explicitement ou implicitement, s’adresser à quelqu’un : « Immédiatement, dès qu’il se déclare locuteur et assume la langue, [le sujet] implante l’autre en face de lui » [23][23]II, 82.. C’est à cette structure fondamentalement dialogale du discours et à l’analyse de ses implications linguistiques que Benveniste a consacré l’essentiel de sa réflexion sur la nature de l’énonciation, c’est-à-dire sur la dimension subjective du langage humain. C’est ici aussi qu’il se trouve le plus près de la conception dialogale du langage développée, au XXe siècle, par des philosophes tels que Martin Buber, Franz Rosenzweig ou Emmanuel Lévinas, ou par un théoricien de la littérature tel que Mikhaïl Bakhtine. En partant, comme nous l’avons vu, de considérations purement linguistiques, Benveniste prend place ainsi, probablement à son insu, dans un courant de la philosophie du XXe siècle qui, à l’opposé de la philosophie analytique et du positivisme logique, met l’accent sur le rôle prédominant de la subjectivité dans le langage.

6Il convient de remarquer à ce propos que le troisième caractère formel de toute énonciation, tel que Benveniste la définit, à savoir la référence à la réalité (extérieure ou intérieure), doit être compris lui aussi sur l’horizon de l’intersubjectivité, dans la mesure où l’identification de la portion de réalité à laquelle l’énonciation renvoie doit faire l’objet d’un accord entre les deux locuteurs, et ceci « dans le consensus pragmatique qui fait de chaque locuteur un colocuteur » [24][24]II, 82.. Ce caractère nécessairement dialogal de l’énonciation est parfaitement mis en évidence dans le passage suivant, tiré de l’étude sur « L’appareil formel de l’énonciation » (1970) : « Ce qui en général caractérise l’énonciation est l’accentuation de la relation discursive au partenaire, que celui-ci soit réel ou imaginé, individuel ou collectif. Cette caractéristique pose par nécessité ce qu’on peut appeler le cadre figuratif de l’énonciation. Comme forme de discours, l’énonciation pose deux “figures” également nécessaires, l’une source, l’autre but de l’énonciation. C’est la structure du dialogue. Deux figures en position de partenaires sont alternativement protagonistes de l’énonciation. Ce cadre est donné nécessairement avec la définition de l’énonciation » [25][25]II, 85..

7Benveniste a consacré à l’analyse des structures linguistiques de l’énonciation trois études fondamentales : « Structure des relations de personne dans le verbe » (1946), « La nature des pronoms » (1956) et « De la subjectivité dans le langage » (1958). Dès son étude de 1946, Benveniste pose les fondements de sa théorie des pronoms personnels, laquelle forme le cœur de sa linguistique de l’énonciation. Contrairement au paradigme classique où les trois personnes Je-Tu-Il/Elle sont naturellement situées sur le même plan, comme si cette classification était « inscrite dans l’ordre des choses » [26][26]I, 225., Benveniste, qui dénonce « le caractère sommaire et non linguistique » de cette « pseudo-théorie » [27][27]Ibid., entreprend de rechercher « comment chaque personne s’oppose à l’ensemble des autres ». C’est à partir de ce point de vue rigoureusement structuraliste que Benveniste parviendra, paradoxalement, à briser la clôture du système des signes et à l’ouvrir vers la réalité du monde et d’autrui. S’appuyant sur la nomenclature des grammairiens arabes qui définissent la première personne comme « celui qui parle », la deuxième comme « celui à qui on s’adresse », par opposition à la troisième personne, qui renvoie à « celui qui est absent » (de façon analogue, l’hébreu distingue entre le discours adressé à une deuxième personne, qualifié de « langage de la présence », et le discours se référant à une troisième personne, appelé « langage de l’absence »), Benveniste oppose radicalement les deux premières personnes, nécessairement posées à partir du Je, « qui désigne celui qui parle et implique en même temps un énoncé sur le compte de Je », à la troisième qui, étant exclue de la relation personnelle Je-Tu, a pour fonction véritable d’exprimer la non-personne[28][28]I, 228.. La relation Je-Tu, qui fonde l’exercice même de la parole, n’exprime pas seulement la présence de la subjectivité dans le langage, comme si celle-ci possédait par elle-même une réalité psychologique indépendante qui se manifesterait, entre autres, à travers la parole. En vérité, pour Benveniste, c’est la relation linguistique Je-Tu qui instaure la possibilité même de toute subjectivité. Celle-ci, écrira Benveniste en 1958, « est la capacité du locuteur à se poser comme “sujet”. Elle se définit non par le sentiment que chacun éprouve d’être lui-même (ce sentiment, dans la mesure où l’on peut en faire état, n’est qu’un reflet), mais comme l’unité psychique qui transcende la totalité des expériences vécues qu’elle assemble, et qui assure la permanence de la conscience ». « Or, ajoute-t-il, cette “subjectivité”, qu’on la pose en phénoménologie ou en psychologie [...], n’est que l’émergence dans l’être d’une propriété fondamentale du langage. Est “ego” qui dit “ego” » [29][29]I, 259 sq..

8On notera à quel point cette déclaration quasi programmatique, qui témoigne d’une sorte de « panlinguisticisme » absolu, emprunte en même temps son vocabulaire et sa logique au domaine de la philosophie et même de l’ontologie classique. Il y a chez Benveniste, par-delà sa méfiance à l’égard des spéculations métaphysiques, une tendance profonde à rechercher, à travers les structures du langage, les fondements ultimes du réel. Mais il faut bien comprendre que, pour Benveniste, ceux-ci ne se trouvent pas derrière le langage mais au cœur du langage, de sorte que celui-ci apparaît en fin de compte comme constituant l’être même de la subjectivité. Notons pourtant ici une nuance très importante : ce que le langage constitue, c’est bien la subjectivité humaine, et, à partir de cette subjectivité, le monde qui s’ouvre à elle. Ceci ne signifie pourtant pas que, pour Benveniste, le monde extérieur ne soit qu’une projection du langage humain; il n’y a, chez lui, nulle forme d’idéalisme philosophique. En vérité, l’organisation, à partir d’une « instance de discours » spécifique, de l’espace et du temps qui entourent le locuteur (organisation que le colocuteur accepte à son tour et partage avec son partenaire) n’apparaît qu’au moment où celui-ci commence à parler, c’est-à-dire avec la manifestation de la dimension sémantique du langage. Avant cet acte inaugural où le sujet prend l’initiative de se déclarer parlant, la langue, comme système de signes, existe déjà, et, en face d’elle, la réalité intangible du monde extérieur. Le fait que Benveniste limite la validité de la théorie saussurienne de l’« arbitraire du signe » précisément au rapport du signe à la réalité extérieure, rapport qu’il tient en effet pour totalement contingent (mais non à la relation du signifiant au signifié, qu’il estime essentiel et nécessaire), prouve bien que, pour lui, le monde extérieur existe par lui-même. Cependant, dans l’étude relativement ancienne dans laquelle il aborde cette question (« Nature du signe linguistique », 1939), Benveniste laisse entendre que, par-delà la tendance naturelle du linguiste d’admettre – ne fût-ce qu’implicitement – l’existence objective du monde extérieur, « le problème métaphysique de l’accord entre l’esprit et le monde » ne cesse pourtant pas de se poser [30][30]I, 52.. Pour lui, ce problème concerne d’ailleurs moins la réalité du monde extérieur que sa signification, ou plutôt sa capacité à signifier. Ce qui est ici troublant pour le linguiste, c’est le désaccord profond qui existe entre la théorie linguistique du caractère arbitraire de la relation entre le mot et la chose, et la croyance spontanée du sujet parlant en une adéquation complète entre la langue et la réalité. Cette conviction, que Benveniste, dans son étude de 1939, enregistre comme un fait d’expérience, sans se prononcer pour ou contre sa validité, est à la base à la fois des théories mystiques du langage [31][31]Cf. Walter BENJAMIN, « Ueber Sprache überhaupt und über die…, de la croyance archaïque en un pouvoir magique du verbe [32][32]Cf. Sigmund FREUD, « Das Unheimliche », in Studienausgabe. Bd.…, et, dans le domaine philosophique, de la vision du langage que Platon attribue à Cratyle dans le dialogue du même nom. Benveniste ne rejette pas explicitement cette théorie, se contentant de remarquer que « le point de vue du sujet et celui du linguiste sont si différents à cet égard que l’affirmation du linguiste quant à l’arbitraire des désignations ne réfute pas le sentiment contraire du sujet parlant » [33][33]I, 52.. Ce n’est que bien plus tard, d’abord avec la distinction du sémiotique et du sémantique (« La forme et le sens dans le langage », 1966), puis avec sa théorie de la double signifiance (« Sémiologie de la langue », 1969), que Benveniste résoudra cette contradiction, en assignant la vision d’une coupure entre l’univers de la langue, perçue, de ce point de vue, comme pur système de signes, et le monde de la réalité extérieure, à la dimension sémiotique du langage, et la conception d’une adéquation entre la parole de l’homme et le monde des choses à sa dimension sémantique, c’est-à-dire au point de vue du sujet parlant qui, à partir de son « ici et maintenant », projette ses coordonnées spatiales et temporelles sur la réalité qui l’entoure.

III

9La relation Je-Tu, par laquelle s’atteste la présence de la subjectivité dans l’exercice de la parole, se fonde d’abord sur la nature exceptionnelle du pronom personnel Je. À la différence du nom commun, qui renvoie toujours à un objet définissable, le pronom Je ne se réfère à aucun objet extérieur au langage, objet qui serait, par ailleurs, toujours identique à lui-même. « Chaque Je, écrit Benveniste, a sa référence propre, et correspond chaque fois à un être unique, posé comme tel » [34][34]I, 252.. Cet être unique, c’est le locuteur lui-même, tel qu’il se désigne précisément dans l’instance de discours où apparaît le pronom Je. C’est dire, ajoute Benveniste, que « Je ne peut être défini qu’en termes de “locution”, non en termes d’objets [...]. Je signifie “la personne qui énonce la présente instance de discours contenant je”. Instance unique par définition, et valable seulement dans son unicité » [35][35]Ibid.. En d’autres termes, dans chaque instance de discours, Je se réfère à une autre réalité, celle précisément qui profère la présente instance de discours. Mais inversement, Je n’est pas davantage un signe linguistique comme les autres, composé d’un signifiant et d’un signifié; Je ne possède pas de signifié, ce qui veut dire qu’il n’existe pas de concept général « Je », indépendant, dans sa réalité de concept, des objets particuliers auxquels il lui arrive de se référer. Au contraire, « la forme Je n’a d’existence linguistique que dans l’acte de parole qui la profère ». Autrement dit, Je ne signifie rien en dehors de l’instance spécifique où ce pronom est prononcé. Je est donc un cas grammatical unique, où une forme linguistique employée comme référent se rapporte à elle-même comme référé.

10Tout ce qui vient d’être dit sur le statut linguistique du Je s’applique également au pronom Tu. Comme Je, Tu est une « réalité de discours », mais avec la différence qu’au lieu d’être définie comme le Je en termes de « locution », elle doit être définie en termes d’« allocution » : « Tu, écrit Benveniste, est l’individu allocuté dans la présente instance de discours contenant l’instance linguistique tu » [36][36]I, 253.. Or, cette différence en implique d’autres, la première étant celle de l’intériorité et de l’extériorité par rapport à l’acte d’énonciation dans lequel ces deux pronoms figurent. D’un point de vue formel — c’est-à-dire dans la mesure où ils sont employés comme purs référents — ils sont tous deux intérieurs à l’énonciation. Mais en tant que référés, le Je est intérieur à l’énonciation, alors que le Tu lui est extérieur. Autrement dit, la personne désignée par Je est celle qui profère l’énonciation, alors que la personne désignée par Tu est celle à laquelle l’énonciation s’adresse. C’est pourquoi Benveniste a défini la première personne comme « personne-je » et la deuxième personne comme « personne non-je », ou encore comme la « personne subjective » en face de la « personne non subjective » [37][37]I, 232.. Mais « ces deux “personnes” s’opposeront ensemble à la forme de la “non-personne” (= “il”) » [38][38]Ibid.. Cette solidarité linguistique entre le Je et le Tu n’est pas contingente, elle fait au contraire partie intégrante et nécessaire de toute énonciation. Le Je n’est pas une forme qui peut ou peut ne pas s’adresser à un Tu; la relation au Tu est inscrite dans la définition du Je, dans la mesure où même le monologue est, selon Benveniste, « un dialogue intériorisé, formulé en “langage intérieur”, entre un moi locuteur et un moi écouteur » [39][39]II, 85..

11Deux autres caractéristiques de la relation Je-Tu, mises en évidence par Benveniste, renvoient, par-delà leur signification linguistique, à une problématique proprement philosophique. La première concerne ce que Benveniste appelle la « transcendance du Je par rapport au Tu ». Il faut entendre ici le terme de « transcendance » au sens d’« antériorité logique », sans doute aussi de « prééminence », et peut-être même au sens phénoménologique de « pouvoir constitutif ». Toutes ces significations semblent impliquées dans la remarque suivante : « Quand je sors de “moi” pour établir une relation vivante avec un être, je rencontre ou je pose nécessairement un “tu”, qui est, hors moi, la seule personne imaginable » [40][40]I, 232.. Il convient néanmoins de noter, dans cette définition de la « transcendance du Je par rapport au Tu », l’ambiguïté de la formule : « je rencontre ou je pose ». En effet, dans l’expérience de la « relation vivante avec un être » que Benveniste évoque ici, « rencontrer » et « poser » désignent deux attitudes radicalement différentes. Dire que le Je pose le Tu, c’est impliquer en effet qu’il le constitue à partir de sa propre « instance de discours »; dans ce cas, le Je serait bien « transcendant » par rapport au Tu. Dire au contraire que le Je « découvre » le Tu signifie que l’extériorité du Tu est première et qu’elle s’impose au Je, en quelque sorte malgré lui, comme une réalité nouvelle et imprévue ; dans ce cas, c’est le Tu qui serait transcendant par rapport au Je.

12On ne manquera pas d’être frappé par la ressemblance entre la théorie linguistique du dialogue chez Benveniste et la philosophie du dialogue chez Emmanuel Lévinas mais également par tout ce qui les sépare. Dans Totalité et Infini, le rapport à autrui s’accomplit à travers le discours que je lui adresse, discours qui, tout en établissant une relation de face-à-face, le maintient en même temps dans son altérité par rapport à moi : « La prétention de savoir et d’atteindre l’Autre s’accomplit dans la relation avec autrui, laquelle se coule dans la relation du langage, dont l’essentiel est l’interpellation, le vocatif. L’autre se maintient et se confirme dans son hétérogénéité aussitôt qu’on l’interpelle » [41][41]Totalité et Infini, La Haye, Martinus Nijhoff, 1961, p. 41.. Cependant, alors que Benveniste ne se préoccupe que de la structure formelle du dialogue, non de son contenu, Lévinas, quant à lui, ne conçoit pas d’étudier le langage dialogique sans se poser la question de la vérité des paroles échangées. Dans cette perspective, le dialogue ne se définit plus seulement par la structure linguistique qui le sous-tend, mais également — et sans doute avant tout — par la vérité du rapport qu’il institue entre les deux partenaires. Or, dans l’analyse phénoménologique de ce rapport, Lévinas part, non pas du discours que j’adresse à autrui, mais du discours qu’autrui m’adresse. En effet, en menant jusqu’à son terme la recherche des implications logiques de l’idée de l’extériorité du Tu par rapport au Je, il en vient à établir que celle-ci signifie la présence absolument autonome du Tu, son antériorité radicale par rapport au Je auquel il s’impose, et, par conséquent, sa prééminence : « Présence dominant celui qui l’accueille, venant des hauteurs, imprévue et, par conséquent, enseignant sa nouveauté même » [42][42]T. I, p. 38.. Dans le dialogue tel que Lévinas le conçoit, c’est le Tu qui est transcendant par rapport au Je : le Je ne « pose » pas le Tu, il le « découvre ». C’est donc l’apparition d’autrui et de la parole qu’il m’adresse qui met à l’épreuve la vérité du dialogue. La découverte d’autrui dans la situation du dialogue est d’abord celle de la « franche présence d’un étant qui peut mentir » : car la possibilité de mentir est donnée dans toute parole, mais cette possibilité est toujours contredite par la réalité du visage qui me fait face, où, « à travers le masque percent les yeux, l’indissimulable langage des yeux ». C’est pourquoi autrui m’apparaît, au-delà de « l’alternative de la vérité et du mensonge, de la sincérité et de la dissimulation », avec « le privilège de celui qui se tient dans la relation d’absolue franchise » [43][43]Ibid.. Ce cas particulier met clairement en évidence la différence entre l’approche purement linguistique de Benveniste — même lorsque ses analyses dégagent les implications philosophiques de certaines structures linguistiques — et l’approche phénoménologique de Lévinas, qui fait apparaître les contenus des situations de langage et en éclaire les significations.

13Une autre différence, résultant de la précédente, et tout aussi essentielle, concerne l’idée de la symétrie entre le Je et le Tu chez Benveniste, et la thèse de leur asymétrie radicale chez Lévinas. Pour Benveniste, « celui que “je” définis comme “tu” se pense et peut s’inverser en “je”, et “je” (moi) devient un “tu” » [44][44]I, 230.. Et de fait, cette réversibilité du Je et du Tu apparaît comme une donnée indubitable de l’expérience, puisque les deux partenaires du dialogue jouent alternativement le rôle de locuteur et d’auditeur. On pourrait même aller plus loin et soutenir que la possibilité même de l’intersubjectivité est fondée sur cette réversibilité. Si Lévinas, de son côté, définit la relation du Moi à l’Autre comme essentiellement asymétrique, ce n’est pas pour nier la structure duelle de l’intersubjectivité, mais au contraire pour mettre en évidence les conditions de possibilité de cette dualité elle-même. En effet, la perception du Je et du Tu comme symétriques implique l’existence d’un observateur extérieur qui embrasserait les deux termes de la relation dans une perspective panoramique. Or, la thèse centrale de Totalité et Infini consiste précisément à dénoncer ce regard panoramique comme la façon même de subsumer sous un même concept l’irréductible différence du Moi et de l’Autre, c’est-à-dire de nier l’essence même de l’altérité de l’Autre. « Le Même et l’Autre, écrit Lévinas, ne sauraient entrer dans une connaissance qui les embrasserait. Les relations qu’entretient l’être séparé avec ce qui le transcende ne se produisent pas sur le fond de la totalité, ne se cristallisent pas en système » [45][45]T. I, p. 53.. La vérité de la relation du Moi avec l’Autre ne saurait être saisie par un observateur extérieur, elle ne peut être perçue que de l’intérieur, par le Moi lui-même qui découvre l’altérité de l’Autre. Cette altérité, qui est extériorité absolue, découverte d’un être qui m’est radicalement étranger, se donne à moi comme une révélation. C’est cette révélation d’autrui comme l’étranger par excellence que Lévinas dénomme sa transcendance. Dire qu’autrui est transcendant au Moi signifie que son apparition vient rompre soudainement l’autarcie du Moi, qu’elle surprend le Moi comme la rencontre imprévue avec un inconnu. De ce point de vue, même si la rencontre du Je et du Tu s’accomplit à travers le langage, ce n’est pas le langage qui la constitue. Car le langage lui-même (et, en particulier, le discours dialogal) ne peut se produire que sur l’horizon du face-à-face entre deux personnes, face-à-face que l’on ne peut décrire de l’extérieur sans en annuler la signification même, mais qui doit être décrit comme une expérience intérieure à la subjectivité, et dans laquelle celle-ci s’efface devant la transcendance d’autrui.

IV

14C’est dans son étude « Les relations de temps dans le verbe français » (1959) que Benveniste établit une des distinctions les plus fondamentales de sa théorie linguistique, celle du récit (avec sa modalité paradigmatique, celle du récit historique) et du discours. Cette distinction vient spécifier l’opposition plus générale de la langue (comme système de signes) et de l’énonciation, définie comme appropriation de la langue par un locuteur. La distinction plus particulière du récit et du discours se situe à l’intérieur même du monde de l’énonciation : récit et discours sont deux modalités spécifiques de l’énonciation, et ils s’opposent l’un à l’autre tant par leur finalité que par les structures linguistiques qui les caractérisent. Il existe en effet d’une part un plan historique de l’énonciation, qu’illustre en premier lieu le récit historique, mais auquel appartiennent également toutes les autres formes de récit, dans la mesure où elles se déploient de façon quasi impersonnelle, sans aucune intervention du locuteur dans le récit (ce qui n’exclut aucunement, dans un certain type de récits littéraires, l’intervention du narrateur dans l’histoire qu’il raconte). À ce type d’énonciation « historique » s’oppose l’énonciation discursive, laquelle suppose « un locuteur et un auditeur, et, chez le premier, l’intention d’influencer l’autre en quelque manière » [46][46]I, 242.. Il semble donc que le contraste du récit et du discours reflète, à l’intérieur du monde de l’énonciation, le principe même qui commande, à l’échelle la plus générale de la théorie du langage, le contraste de la langue comme système de signes et de la multiplicité des instances concrètes d’énonciation, à savoir l’opposition conceptuelle de l’impersonnel et du personnel. En effet, le système impersonnel de la langue, c’est-à-dire le sémiotique, s’oppose à l’appropriation des signes par chacun des locuteurs, c’est-à-dire au sémantique, de la même façon que le récit, marqué par les formes grammaticales de l’impersonnel, s’oppose au discours qui met face à face deux personnes, et qui s’organise autour des formes grammaticales personnelles.

15Il ne faut pas confondre l’opposition récit/discours avec l’opposition de l’écrit et de l’oral. En effet, le discours ne comprend pas seulement les énonciations orales, mais également les écrits qui reproduisent des énonciations orales. « Le discours est écrit autant que parlé, précise Benveniste, dans la pratique on passe de l’un à l’autre instantanément » [47][47]Ibid.. Ceci étant posé, Benveniste entreprend d’établir un inventaire systématique des formes du discours, par opposition aux formes du récit. Il s’agit ici essentiellement des deux catégories verbales du temps et de la personne. De ce point de vue, le récit historique sera défini comme « le mode d’énonciation qui exclut toute forme linguistique “autobiographique” » [48][48]I, 239.. Ces formes que le récit historique exclut sont précisément celles qui caractérisent le discours : l’emploi des pronoms personnels je et tu, de déictiques tels que ici et maintenant, et des temps verbaux du présent, du parfait (= passé composé) et du futur. Le récit, de son côté, privilégie les pronoms personnels de la troisième personne et le mode de l’aoriste (= passé simple), alors que l’imparfait est commun aux deux modes de l’énonciation [49][49]I, 243.. Ce qui est essentiel, dans cette distinction, est la définition du récit comme mode linguistique impersonnel, et celle du discours comme mode personnel. Dans le récit historique, écrit Benveniste, « il n’y a même plus [...] de narrateur. Les événements sont posés comme ils se sont produits à mesure qu’ils apparaissent à l’horizon de l’histoire. Personne ne parle ici; les événements semblent se raconter eux-mêmes » [50][50]I, 241.. Bien entendu, ce qui vaut de manière paradigmatique pour le récit historique apparaît sous une forme beaucoup plus complexe dans le récit de fiction (surtout dans les genres où le narrateur intervient dans son récit et où il interpelle le lecteur), et dans des cas limite comme le récit autobiographique ou pseudo-autobiographique. Mais si l’opposition du récit, comme mode d’énonciation impersonnel, et du discours, comme mode de l’énonciation personnelle, ne se présente jamais comme absolue dans la structure des textes (fictionnels ou non), elle n’en demeure pas moins fondamentale dans la perspective qui est celle de Benveniste, à savoir celle de la structure du langage. Or, de ce point de vue, c’est à partir du discours, et non pas du récit, que s’organise l’ensemble de l’expérience humaine. C’est à travers l’exercice du discours que la subjectivité projette un ordre dans le monde et le rend intelligible. Ceci vaut en premier lieu pour l’expérience humaine du temps. En effet, pour Benveniste (et ceci par opposition à toute la tradition philosophique issue de Kant), la temporalité n’est pas un cadre inné de la pensée, mais « elle est produite en réalité dans et par l’énonciation. De l’énonciation procède l’instauration de la catégorie de présent, et de la catégorie du présent naît la catégorie du temps. Le présent est proprement la source du temps. Il est cette présence au monde que l’acte d’énonciation rend seul possible, car [...] l’homme ne dispose d’aucun autre moyen de vivre le “maintenant” et de le faire actuel que de le réaliser par l’insertion du discours dans le monde » [51][51]II, 83.. Pour Benveniste, la catégorie générale du temps procède donc de l’expérience du temps linguistique. Celle-ci, à son tour, s’engendre dans le présent de l’instance de la parole. Celui-ci est véritablement à l’origine de notre expérience du temps, et ceci à un double titre : en premier lieu, chaque fois qu’un locuteur profère une énonciation au présent, il fait advenir, pour lui-même et pour son interlocuteur, la dimension même du temps. Celle-ci n’est pas une donnée permanente de la conscience ; elle est en vérité réinventée à nouveau chaque fois qu’un sujet initie une nouvelle « instance de discours » : « Chaque fois qu’un locuteur emploie la forme grammaticale du présent (ou son équivalent), il situe l’événement comme contemporain de l’instance de discours qui le mentionne. [...] Ce présent est réinventé chaque fois qu’un homme parle, parce que c’est, à la lettre, un moment neuf, non encore vécu » [52][52]II, 73 sq.. D’autre part, le présent représente également le « centre axial » du temps linguistique, donc de l’expérience du temps en général. En effet, « la langue doit par nécessité ordonner le temps à partir d’un axe, et celui-ci est toujours et seulement l’instance du discours » [53][53]II, 74.. « Le seul temps inhérent à la langue, ajoute Benveniste, est le présent axial du discours, et [...] ce présent est implicite » [54][54]II, 75.. Il faut entendre par là que tout acte d’énonciation est en premier lieu — et ceci indépendamment du contenu de l’énoncé qu’il véhicule — un événement linguistique autoréférentiel. Ce qui sous-tend et conditionne en même temps tout acte d’énonciation spécifique, c’est cette autre énonciation sous-jacente : « moi qui profère en ce moment même le présent acte d’énonciation ». C’est à partir de ce « centre axial » de la temporalité que se définiront les deux autres dimensions du temps : le passé comme ce qui n’est plus présent, et le futur comme ce qui ne l’est pas encore.

16Cette centralité du présent dans le discours est évidemment solidaire de celle du pronom de la première personne du singulier et, corrélativement, de la deuxième personne. Chaque « instance de discours » s’organise autour d’une « prise de parole » par un sujet toujours unique, et qui s’adresse à un autre sujet aussi unique que lui. En ce sens, le discours apparaît comme la forme la plus pure de l’énonciation, et ceci par opposition au récit qui, par son caractère impersonnel, se situe en quelque sorte à la limite du domaine de l’énonciation. Et de fait, dans ses études sur « La nature des pronoms » de 1956 et « De la subjectivité dans le langage » de 1958, antérieures à l’opposition récit/discours, Benveniste avait centré sa réflexion sur l’opposition plus générale de la langue comme système de formes et de l’énonciation comme actualisation subjective de ces formes. Plus tard, c’est dans la distinction du sémiotique et du sémantique que se cristallisera l’opposition fondamentale entre la dimension impersonnelle et la dimension personnelle du langage.

V

17Il est frappant de constater la ressemblance entre les théories linguistiques de Benveniste et la philosophie du langage développée par Franz Rosenzweig dans son ouvrage L’Étoile de la Rédemption, paru en Allemagne en 1921. Certes, les points de vue de Benveniste et de Rosenzweig sont radicalement différents : chez l’un, il s’agit d’une réflexion purement linguistique, au sens le plus technique du terme, à l’exclusion de toute référence philosophique ; chez l’autre, au contraire, d’une approche entièrement philosophique du langage, comme partie intégrante d’un vaste système spéculatif. Il est extrêmement improbable qu’il puisse s’agir ici d’une influence de Rosenzweig sur Benveniste, car L’Étoile de la Rédemption est restée en France une œuvre totalement inconnue jusqu’au début des années 80 [55][55]À l’exception des deux articles de LÉVINAS, « Entre deux…. Il est beaucoup plus vraisemblable que les ressemblances entre certains thèmes centraux de Benveniste et la philosophie du langage de Rosenzweig soient l’effet d’une rencontre entre deux démarches théoriques très différentes au départ : chez Benveniste, il s’agit d’une critique interne de la linguistique de Saussure, dont il admet certes les prémisses, et en particulier la théorie de la langue comme système de signes, mais chez qui il met en évidence la clôture de ce système, son inaptitude à s’ouvrir à la réalité extérieure, celle du monde et celle de la subjectivité humaine. Rosenzweig, de son côté, partant de la critique de la métaphysique chez Feuerbach et Nietzsche, aboutit à l’idée de la prééminence du langage sur la spéculation conceptuelle et, plus particulièrement, à la fonction centrale de la subjectivité dans l’exercice de la parole, et ceci par opposition d’une part au caractère purement formel de la langue comme système de signes, et d’autre part, à l’intérieur même du monde de la parole, à la nature impersonnelle du récit. À la distinction, chez Benveniste, entre langue et énonciation, correspond, chez Rosenzweig, l’opposition du langage de l’élémentaire (« die Sprache »), qui apparaît comme un pur système de signes, et de la parole vivante (« das Sprechen »). Celle-ci est comprise par Rosenzweig, comme cela sera le cas chez Benveniste, comme une actualisation par le sujet parlant des virtualités formelles du langage, et comme une conversion (« Umkehrung ») du langage en discours. Bien plus : la distinction que Rosenzweig établit, à l’intérieur même du monde du langage, entre récit (« Erzählung ») et dialogue (« Zwiesprache ») est exactement parallèle à l’opposition récit/discours chez Benveniste : chez Rosenzweig, le récit est lui aussi caractérisé par l’emploi du pronom personnel de la troisième personne et de la forme verbale du prétérit, alors que le mode personnel, qui est celui du dialogue, est marqué par le rôle central des pronoms Je/Tu et par la prédominance du temps présent. Cette opposition s’inscrit au cœur de la philosophie de Rosenzweig et commande l’ensemble de son système de pensée. Elle se prolonge, chez lui, par une vision linguistique des textes, illustrée par les deux analyses contrastées du premier chapitre de la Genèse comme paradigme du récit, et du Cantique des Cantiques comme paradigme du mode dialogal. Ajoutons qu’à la différence de Benveniste, Rosenzweig distingue en outre un troisième mode de discours, celui du langage choral, caractérisé par la prééminence du pronom de la première personne du pluriel (« nous ») et par l’emploi du temps futur. Ce mode est illustré, dans L’Étoile, par l’analyse linguistique du Psaume 115, comme paradigme d’une forme de discours visant l’évocation collective d’un avenir utopique. Il serait intéressant de comparer, à ce propos, l’analyse sémantique du pronom nous et de son double aspect — inclusif et exclusif — chez Benveniste (dans l’étude « Structure des relations de personne dans le verbe ») et chez Rosenzweig (L’Étoile, II, 185-194). Tous deux s’accordent pour affirmer que « “nous” n’est pas un “je” quantifié ou multiplié » (Problèmes de linguistique générale, I, 235) ou bien, comme le dit Rosenzweig, que « “nous” n’est pas un pluriel » (L’Étoile, II, 192), parce que Je désigne une réalité singulière et irréductible, qui ne se laisse pas dissoudre dans un impersonnel collectif.

Notes

  • [1]
    « La philosophie analytique et le langage » (Problèmes de linguistique générale, I, 267-276).
  • [2]
    I, 267.
  • [3]
    Voir à ce propos le texte fondateur de Julia KRISTEVA, « La fonction prédicative et le sujet parlant », dans Langue, discours, société. Pour Émile Benveniste, sous la direction de Julia Kristeva, Jean-Claude Milner, Nicolas Ruwet, Paris, Seuil, 1985.
  • [4]
    I, 49-55.
  • [5]
    II, 226.
  • [6]
    I, 54.
  • [7]
    II, 215-229.
  • [8]
    II, 217.
  • [9]
    Ibid.
  • [10]
    Ibid.
  • [11]
    II, 218.
  • [12]
    I, 259.
  • [13]
    II, 63.
  • [14]
    II, 65.
  • [15]
    I, 238 sq.
  • [16]
    II, 226.
  • [17]
    II, 227.
  • [18]
    Ibid.
  • [19]
    II, 233.
  • [20]
    II, 236.
  • [21]
    II, 225.
  • [22]
    I, 254.
  • [23]
    II, 82.
  • [24]
    II, 82.
  • [25]
    II, 85.
  • [26]
    I, 225.
  • [27]
    Ibid.
  • [28]
    I, 228.
  • [29]
    I, 259 sq.
  • [30]
    I, 52.
  • [31]
    Cf. Walter BENJAMIN, « Ueber Sprache überhaupt und über die Sprache des Menschen », in Gesammelte Schriften, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1977, II, 1 et Gershom SCHOLEM, « Der Name Gottes und die Sprachtheorie der Kabbala », in Judaica 3, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1970.
  • [32]
    Cf. Sigmund FREUD, « Das Unheimliche », in Studienausgabe. Bd. IV, Francfort-sur-le-Main, Fischer, 1982.
  • [33]
    I, 52.
  • [34]
    I, 252.
  • [35]
    Ibid.
  • [36]
    I, 253.
  • [37]
    I, 232.
  • [38]
    Ibid.
  • [39]
    II, 85.
  • [40]
    I, 232.
  • [41]
    Totalité et Infini, La Haye, Martinus Nijhoff, 1961, p. 41.
  • [42]
    T. I, p. 38.
  • [43]
    Ibid.
  • [44]
    I, 230.
  • [45]
    T. I, p. 53.
  • [46]
    I, 242.
  • [47]
    Ibid.
  • [48]
    I, 239.
  • [49]
    I, 243.
  • [50]
    I, 241.
  • [51]
    II, 83.
  • [52]
    II, 73 sq.
  • [53]
    II, 74.
  • [54]
    II, 75.
  • [55]
    À l’exception des deux articles de LÉVINAS, « Entre deux mondes » (1963) et « Une pensée juive moderne » (1965), parus dans des endroits difficilement accessibles, la traduction française de L’Étoile de la Rédemption a paru en 1982 ainsi que le livre de Stéphane MOSÈS, Système et Révélation. La philosophie de Franz Rosenzweig (tous deux aux Éditions du Seuil). Une des œuvres fondatrices de la philosophie du dialogue, Ich und Du, de Martin Buber, avait été traduite en français dès 1938 (par Geneviève Bianquis) mais Benveniste ne la cite jamais, pas plus d’ailleurs que le nom de Martin Buber.
 
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2007
https://doi.org/10.3917/rmm.014.0509

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.....  l'élan de vie .....

 

L'homme est un être qui cherche.

 

 Pelerin-chemin-de-saint-jacques

 

Toute son histoire le confirme. Même la vie de chacun de nous en témoigne. Nombreux sont les champs où l'homme cherche et recherche, et puis trouve ; et parfois, après avoir trouvé, il recommence à chercher. Parmi tous ces champs dans lesquels l'homme se révèle comme un être qui cherche, il en est un, plus profond. C'est celui qui pénètre le plus intimement dans l'humanité même de l'être humain. Et c'est le plus lié au sens de toute la vie humaine.

L'homme est l'être qui cherche Dieu.

Diverses sont les voies de cette recherche et multiples les histoires des âmes humaines proprement sur ces voies. Celles-ci semblent parfois très simples et proches. D'autres fois elles sont difficiles, compliquées, lointaines. Parfois l'homme parvient facilement à son « eurêka » : « j'ai trouvé ». Parfois il est en lutte avec les difficultés comme s'il ne pouvait comprendre ni soi-même ni le monde, et surtout comme s'il ne pouvait comprendre le mal qu'il y a dans le monde. On sait que même dans le contexte de la Nativité ce mal a montré sa face menaçante.

De nombreux hommes ont décrit leur recherche de Dieu sur le chemin de leur propre vie. Plus nombreux sont ceux qui se taisent, considérant comme leur propre secret, le plus profond, le plus intime, tout ce qu'ils ont vécu le long de cette voie : l'expérience qu'ils ont faite, comment ils ont cherché, comment ils ont perdu la bonne direction et comment ils l'ont retrouvée.

Et même après l'avoir trouvé, il continue à le chercher.

Et s'il le cherche avec sincérité, il l'a déjà trouvé ; comme dans une célèbre pensée de Pascal, Jésus dit à l'homme

« Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais déjà trouvé ».

C'est cela la vérité sur l'homme. On ne saurait la falsifier. On ne peut même pas la détruire. Il faut la laisser à l'homme parce qu'elle le définit.

 

>>>>> ***<<<<<

 

Le héros comprend son désir parce qu’il n’y a rien sur cette terre des vivants qui puisse le satisfaire. L’offense était dans son être, mais l’humilité efface l’humiliation.

La conclusion du roman, « est le temple de cette vérité »....

>>>René Girard<<<

 

 

....  pour l'homocoques, « le temple de cette vérité »

 

 ÊST 

(….. (*ÊSTre*)  ENtre & DEUX  (*ÊSTre*)….. ) *

 

 

 

Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Les étapes dans le Roannais

 

 

 

*

Âppel à une METANOÏA .... MA Vie n'est pas l vie ... vÔyez...Ôyez....crÔyez

 

 

 

 

 SCITT : Service Central Informatique et Traces Technologiques -  police-scientifique.science>>>>>>>>>>>>

 

 

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  • . . l'art de vivre EN . . .

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Inde: Uber poursuivi par une passagère violée

Le 16 juin 2016 <<<<<<<LFP<<<<<<<<<<

Une passagère violée par un chauffeur de Uber en 2014 en Inde poursuit le groupe américain en justice, accusant ses dirigeants d'avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer, ont annoncé jeudi les avocats de la victime.
 
Cette femme avait déjà attaqué Uber, à l'époque pour "négligence".
 
Le chauffeur, déjà soupçonné d'agressions par le passé, a été condamné à la prison à perpétuité pour le viol de la jeune femme à New Delhi.
 
 
Cette fois, la victime poursuit l'entreprise de location de voitures avec chauffeur pour diffamation et non respect de sa vie privée, selon le texte de la plainte diffusé par le cabinet d'avocats Wigdor.
 
"Après l'agression sexuelle, (Eric) Alexander (alors à la tête des opérations en Asie-Pacifique, NDLR) s'est rendu à Delhi, où il est arrivé à obtenir le dossier médical de la plaignante, confidentiel et privé, rédigé par les médecins qui l'avait examinée", est-il écrit.
 
Il a ensuite "montré le dossier (au PDG) Travis Kalanick et à Emil Michael", ex-dirigeant du groupe qui a démissionné lundi, qui en ont "discuté ensemble et avec d'autres membres d'Uber, en s'interrogeant sur le fait de savoir si la victime n'avait pas inventé son agression" pour "nuire à Uber", affirme la plainte, qui vise nommément les trois hommes.
 
M. Alexander "ne fait plus partie de l'entreprise", avait indiqué Uber la semaine dernière, après que la presse eut affirmé qu'il avait obtenu le dossier médical de la jeune femme de 26 ans.
 
La victime exige un procès pour fixer des "dommages et intérêts", peut-on encore lire.
 
Uber n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
 
Le groupe est en pleine tourmente depuis plusieurs mois, faisant face à des démissions et renvois en série sur fond, principalement, d'accusations de sexisme et de harcèlement au travail.
 

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Législatives : dans le Gard, l’ex-torera Marie Sara veut "porter l’estocade" à Gilbert Collard

Robin Prudent le 15 juin 2017 <<<<<<<<<<<<FI<<<<<<<<<<<<<

Cette novice en politique, qui se présente sous la bannière de La République en marche, est arrivée 670 voix derrière le député du Front national au premier tour des élections législatives. Et elle espère bien récupérer son siège dimanche 18 juin.

Regarde, c’est la torera !" Entre les cabanes de plage et les vendeurs de savon du marché du Grau-du-Roi (Gard), le passage de Marie Sara, ancienne star de la corrida à cheval et actuelle candidate aux élections législatives sous l’étiquette de La République en marche, laisse peu de monde indifférent. Une attention qui a redoublé depuis que cette figure locale s’est lancée un nouveau défi : s’emparer du siège de Gilbert Collard, seul député du Front national à se représenter aux élections législatives.

Affronter Gilbert Collard, c’est ce qui m’a motivé. En tant que député, il n’a rien fait pour la circonscription.

Marie Sara, candidate LREM dans le Gard

à franceinfo

Dimanche 11 juin, cette novice en politique a récolté 32,16% des suffrages dans la 2e circonscription du Gard. Arrivée juste derrière son adversaire du Front national – à 48 voix près –, elle a désormais de bonnes chances de l’emporter au second tour. Pour y parvenir, Marie Sara continue de labourer sa circonscription à un rythme effréné, sous un soleil de plomb. Selfies, autographes, sourires… "C’est un beau combat", sourit la candidate, lunettes Ray-Ban collées sur le nez.

Marie Sara, candidate LREM, fait sa tournée au marché du Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, fait sa tournée au marché du Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

Emmanuel Macron la sollicite en personne

Mais comment cette ex-rejoneadora de renom (cavalière combattant un taureau avec un javelot, le rejon), habituée aux gros titres des journaux people après son mariage avec l'ancienne star du tennis Henri Leconte, s'est-elle retrouvée à débattre de la CSG et à distribuer des tracts sur les marchés de cette station balnéaire ? Son arrivée en politique tient à un coup de fil, celui d'Emmanuel Macron.

Les deux se connaissent depuis plusieurs années, lorsqu'Emmanuel Macron n'était encore que simple rapporteur général adjoint de la commission Attali. Une rencontre qui s'est faite par l'intermédiaire de son ancien mari, le publicitaire Christophe Lambert, proche de Nicolas Sarkozy, décédé en mai 2016. "Oui, je connais le président de la République", élude-t-elle, sans vouloir ni cacher, ni détailler cette proximité.

Peu après le second tour de l'élection présidentielle, le nouveau président de la République lui propose alors d’être candidate dans sa région. "J’ai hésité 24 heures, j’ai consulté mes enfants et tout le monde m’a dit de foncer", raconte-t-elle.

La candidate "des salons parisiens", selon Gilbert Collard

Marie Sara n'hésite pas à utiliser son réseau pour faire avancer les dossiers prioritaires de la circonscription qu'elle convoite. Proche de la ministre de la Culture, la candidate a déjà pu rencontrer de manière informelle le ministre de l’Agriculture pour le sensibiliser aux difficultés que rencontrent les pêcheurs et les arboriculteurs de Camargue. Une proximité qui lui attire aussi les critiques de son adversaire. Elle est la candidate "des salons parisiens", clame Gilbert Collard.

Dans les rues d'Aigues-Mortes et du Grau-du-Roi, Marie Sara s'attache à montrer l'inverse, en allant à la rencontre de chaque commerçant et en écoutant les réclamations de la population. Face aux procès en incompétence qui est régulièrement fait aux candidats issus de la société civile, elle vante sa "motivation" et son "courage". "Etre débutante est mon atout majeur. Je ne cherche pas à faire carrière en politique, s’exclame-t-elle. Je prends ça comme une mission pour cinq ans."

Son directeur de campagne lui colle aux basques

Pour pallier ce manque d’expérience politique, celle qui dirige les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer et de Mont-de-Marsan, a décidé de mener une campagne intense sur le terrain, guidée de près par son équipe, et en premier lieu son directeur de campagne, toujours collé à moins d’un mètre de la candidate. Sur le marché du Grau-du-Roi, son arrivée est ainsi précédée par le tractage d’une équipe dévouée de retraités, arborant fièrement leurs tee-shirts En marche !.

Parmi eux, René, un retraité moustachu de 80 ans, interpelle tous les passants, touristes étrangers compris, pour qu’ils lisent le programme de sa protégée. "Je suis en marche, je cours même !", lance-t-il, non loin de son épouse, elle aussi en train de tracter. Une équipe d'anciens militants socialistes pas vraiment fidèles à l'image de "renouvellement" prônée par Emmanuel Macron, mais qui assure la promotion de la candidate sur une terre pas toujours favorable, marquée par le Front national.

Sa suppléante socialiste lâche sa propre campagne pour la rejoindre

Marie Sara, candidate LREM, et sa suppléante Katy Guyot au Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, et sa suppléante Katy Guyot au Grau-du-Roi (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

Autre atout pour la candidate : sa suppléante, Katy Guyot, est une élue socialiste de la circonscription depuis plusieurs années. En 2012, elle avait même talonné Gilbert Collard aux élections législatives, échouant à 670 voix près. Cette année, cette vallsiste a préféré lâcher sa propre campagne pour rejoindre Marie Sara dès l’annonce de sa candidature. "Un renoncement difficile, reconnaît-elle. Mais face à la vague En marche ! et à un blockbuster médiatique, j’ai tout de suite compris que je ne pourrai pas me qualifier."

Moi je viens plutôt de la droite, Katy [Guyot, sa suppléante], de la gauche.

Marie Sara, candidate LREM dans le Gard

à franceinfo

Avec seulement quelques semaines de campagne à son actif, Marie Sara a déjà pris les réflexes de candidats chevronnés. La figure locale attrape toutes les mains qu’elle croise sur le marché du Grau-du Roi et ne refuse aucune photo, visiblement à l’aise dans cet exercice. Et l’accueil est chaleureux, comme lorsqu’une célébrité fait une apparition publique. Mais une fois que la candidate repart, les langues se délient un peu plus. "C’est du cinéma, lance une vendeuse de glaces. Elle ne vient pas avec son taureau aussi ?"

Pas de quoi l'arrêter. En fin d’après-midi, la candidate se lance dans une tournée sportive de porte-à-porte dans un quartier populaire d’Aigues-Mortes. Sans ascenseur, il faut faire toutes les cages d’escalier décrépies à pied. Les échanges sont souvent rapides, le temps d’une poignée de main et de rappeler son nom pour dimanche.

Il faut porter l’estocade à M. Collard maintenant

un habitant d'Aigues-Mortes

à franceinfo

Le chiffon rouge du FN

A travers le pas de la porte, beaucoup lui promettent d’aller voter quand la candidate agite le chiffon rouge du risque Front national. Au dernier étage d’un immeuble, un ouvrier, la cinquantaine, a envie de débattre de la réforme du droit du travail. "Mon patron investit et prend des risques, je suis d’accord pour qu’il gagne beaucoup, explique-t-il. Le problème, c’est qu’il me reverse de moins en moins. Comment je vais faire pour me défendre face à lui ?"

 

Marie Sara, candidate LREM, à Aigues-Mortes (Gard), le 13 juin 2017.
Marie Sara, candidate LREM, à Aigues-Mortes (Gard), le 13 juin 2017. (ROBIN PRUDENT / FRANCEINFO)

La candidate, tente de défendre le projet du président de la République : "On va essayer de libérer un peu les entreprises, mais en protégeant aussi les employés." Pas de quoi convaincre cet habitant. Pas de quoi arrêter la candidate non plus. Marie Sara s’empresse d’aller toquer à une nouvelle porte, inlassablement, pour montrer que la candidate de terrain, c'est bien elle. Sa stratégie s'avérera-t-elle gagnante ? Verdict le 18 juin.

 

____________________7___________

Le patron d'Amazon ne sait plus quoi faire de son argent et lance une boîte à idées sur Twitter

Jeff Bezos a demandé à ses abonnés dans quoi il pourrait investir sa fortune. Les internautes se sont empressés de lui répondre.

France Télévision le 16 jin 2017 <<<<<<<<<<<<FT<<<<<<<<<<<<<<<<

 

Partir dans l'espace, et après ? Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon qui a investi dans l'exploration spatiale, ne sait plus comment dépenser sa colossale fortune, estimée à 76 milliards de dollars. L'entrepreneur américain a donc cherché une réponse à son problème sur internet, dans un tweet posté jeudi 15 juin. 

"Je veux que l'essentiel de mon activité philanthropique serve à aider les gens ici et maintenant - à court terme - autant pour les besoins urgents que pour les effets durables. Si vous avez des idées, répondez simplement à ce tweet avec l'idée (et si vous estimez qu'il s'agit d'une mauvaise méthode, j'aimerais aussi le savoir)", écrit le troisième homme le plus riche de la planète à l'adresse de ses abonnés.

Des suggestions immédiates

Les internautes se sont empressés de répondre à l'appel du milliardaire. Petit florilège des suggestions rapidement postées. 

 

"Effacer la dette étudiante."

"Financer les transports publics. Financer des logements pour les sans-abris. Militer pour une assurance maladie unique. Investir dans l'éducation pour les femmes et les filles."

"Medicare pour tout le monde."

 

"Faire de la prévention contre la violence domestique. Financer la contraception et l'avortement."

 

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Présidentielle : Emmanuel Macron passe six millions de coups de téléphone pour convaincre les électeurs

"Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril." Dans un message vocal d'une minute et demie, le candidat appelle à aller voter.

 

Robin Prudentpublié le

"Bonjour, c'est Emmanuel Macron." Au moment de décrocher leur téléphone, de nombreux Français pourraient être surpris par cette annonce. Au bout du fil, le candidat d'En marche ! à la présidentielle tente de les convaincre d'aller voter dimanche 23 avril. En réalité, il s'agit d'un message vocal préenregistré d'une minute trente, diffusé par son équipe de campagne.

"Merci de prendre une minute de votre temps pour me rappeler, explique le candidat dans cet enregistrement. Voilà, je suis candidat à l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 avril. J'espère que vous avez bien prévu d'aller voter. Ce que je vous propose, c'est que votre bulletin de vote soit utile." Suit un argumentaire sur les "bonnes raisons" d'aller voter En marche ! dès le premier tour.

Six millions de numéros issus de l'annuaire public

Contactée par franceinfo, l'équipe d'En marche ! précise que six millions d'appels téléphoniques vont être passés du 18 au 21 avril. Une campagne massive qui vient compléter la stratégie du candidat à quelques jours de l'élection, avec quatre meetings en une semaine et huit millions de tracts distribués.

Les numéros de téléphone sont issus de l'annuaire public, précise l'équipe d'Emmanuel Macron. Les personnes qui y figurent sont donc considérées comme des "contacts occasionnels", selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Le candidat doit, lors du premier contact, informer la personne sur la possibilité qu’elle détient de s’opposer à la réception de nouveaux messages. L'équipe assure respecter cette règle et laisser la possibilité aux personnes appelées d'écouter, ou non, le message d'Emmanuel Macron.

"Macron vient me harceler sur mon propre téléphone"

Une démarche qui a tout de même surpris de nombreux internautes. Certains ont fait part de leur étonnement sur les réseaux sociaux, au moment de décrocher leur téléphone ou d'écouter leur boîte vocale. 

 

 

D'autres n'ont pas vraiment apprécié cette intrusion dans leur vie privée. "Je sature et je tiens à le dire haut et fort : ça suffit comme ça le harcèlement téléphonique", a critiqué une certaine Annie Engel dans les commentaires du site du Figaro.

 

Le "Mélenphone" déjà expérimenté

Emmanuel Macron n'est pas le seul candidat à utiliser le téléphone pour convaincre les électeurs. Des soutiens de Jean-Luc Mélenchon ont aussi créé un système de mise en relation baptisé le "mélenphone". Ces volontaires du mouvement de la France insoumise ont déjà passé des milliers d'appels pour expliquer leur programme via cette plateforme. 

Idem à droite. Aux élections régionales, les candidats Les Républicains avaient enregistré des messages vocaux pour convaincre les abstentionnistes. De quoi alerter la Cnil qui déconseille clairement aux partis politiques d'utiliser cette technique jugée "particulièrement intrusive".

_________________5______________

How Uber got the message

Susan Antilla, le 22 février 2017         <<<<<<<<<<<<<<CNN<<<<<<<<

 

cnn money uber lawsuits

Story highlights

  • Susan Antilla: We're enjoying a welcome stretch where women are upending corporate silence on sexual harassment
  • But many harassers still get away with their behavior and lasting change has been hard to come by, she says

Susan Antilla is an award-winning financial columnist and author of "Tales from the Boom-Boom Room: The Landmark Legal Battles that Exposed Wall Street's Shocking Culture of Sexual Harassment." She has written about Wall Street, securities regulation and gender discrimination for The New York Times, Bloomberg, and TheStreet. The views expressed here are her own.

(CNN)An innocent mistake. That's what management of Uber Technologies Inc. reportedly told engineer Susan J. Fowler when she complained in 2015 that her manager was sexually harassing her.

Susan Antilla
The boss had sent her a string of suggestive messages. "It was clear that he was trying to get me to have sex with him," Fowler wrote Sunday in a stunning 3,000-word essay on her blog that quickly went viral.
Fowler took screenshots of the chat session and reported him to human resources. Yessiree, that's sexual harassment all right, HR said. But it was his first offense and he was a "high performer," so a warning would suffice, they told her. Just an innocent mistake by a corporate star.
Not to quibble here, but even an HR rookie would know that harassers are not inclined to one-offs. Indeed, Fowler said she later came across other women who'd had similar experiences with the man, who no longer works at Uber.
CEO Travis Kalanick said Monday that he'd hired no less than former US Attorney General Eric Holder to conduct an independent review into the issues Fowler raised. Kalanick had said in a Tweet on Sunday that the behavior Fowler described was "abhorrent & against everything we believe in."
It was an encouraging reaction, but also a head-scratcher. In its dealings with Fowler and the other women she described in her post, did Uber HR go rogue in the face of "everything" the company's CEO says it believes in? Did the CEO fail to communicate his laudable position to those charged with managing personnel and shaping company culture?
Or, more likely, was this perhaps not the stated priority the CEO says it was? We can only hope that an honest investigation carried out by someone with Holder's experience will produce detailed answers to these questions.
Spokeswoman MoMo Zhou declined to answer specific questions that I sent by email, citing the ongoing investigation.
Investigating what happened with Fowler and others at Uber is a good thing, but it doesn't change the fact that with the standout exception of employees who the bosses wanted to get rid of anyway, sexual harassers have long enjoyed protection by corporate managements. It isn't just that they often get to keep their jobs. They additionally benefit when, as is common,
Uber CEO orders review of sexism allegations
 
Uber CEO orders review of sexism allegations 04:30
company policy requires employees to use private arbitration in lieu of suing in court. The tidy arrangement keeps the bad boys from suffering a public record of accusations against them and gives them the opportunity to label their acts of misconduct as "first offenses" in perpetuity.
Add to that the standard policy that women who settle their cases agree to remain silent about their experiences and you've got a system that conspires to keep harassers' names securely under wraps.
By some measures, we're enjoying a welcome stretch where courageous women are upending the corporate cone of silence. Former Fox News anchor Gretchen Carlson made headlines for months last year after she sued Fox News founder Roger Ailes for sexual harassment. Her case was bolstered by recordings she'd made of Ailes' come-ons and she settled in September for $20 million. Inspired by Carlson's suit, other women came forward with similar accusations against Ailes, including one who spoke in defiance of her confidentiality pact.
Carlson and now Fowler took big chances going public. Lots of women, though, keep their complaints quiet, fearful they'll be blacklisted by future employers. Even for harassment victims willing to endure a public legal battle, though, the ubiquity of mandatory arbitration means many ugly stories go untold.
When women assume the risk of going public, it can lead to policy changes. Twenty years ago, a group of female brokers and sales assistants in the Garden City, New York, branch of Smith Barney sued that firm in a sexual harassment and gender discrimination case that became known as the "Boom-Boom Room" suit, named for a party room in the branch's basement. After initially labeling it an "isolated incident" -- sound familiar? -- Smith Barney faced a cascade of similar harassment allegations from branches all over the United States.
Smith Barney paid $150 million in arbitrations and settlements in that case amid rousing talk of real change for women on Wall Street.
But the policy changes too often lack real staying power. Once the Boom-Boom Room story was no longer making headlines, the old discriminatory policies began to seep back in. By 2005, another lawsuit against Smith Barney was citing discrimination against female brokers. That one settled for $33 million in 2008. And through it all, some harassers held on to their jobs. A male broker who'd attacked a female colleague in Smith Barney's Walnut Creek, California, office in 1990 was at the firm for another 24 years, according to regulatory records.
At the same time, scholars at the Institute for Women's Policy Research in Washington found that in 2015, women in the securities industry were earning 52 cents for every dollar men made. So much for lasting change, or progress toward equality.
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Is there any solution given a system that favors the employer and the harasser? Yes -- and Fowler is Exhibit A. She said on Twitter Sunday night that her revelations led to such a flood of reactions that it shut down her Twitter and Gmail apps. Many of the supporters who stampeded her accounts with "attagirls" took to social media to say they'd deleted their Uber accounts and suggested others do the same. It took no time for the hashtag #deleteuber -- which also swelled in response to Uber's decision to turn off surge pricing during the Taxi Worker's alliance participation in an anti-travel ban protest at JFK -- to begin trending on Twitter.
In other words, money talks and the Internet helps to amplify its voice. Employers have stripped us of many of our rights. But not even an Ivy League band of big-ticket lawyers can figure out a way to stop us taking our business elsewhere when we're sickened by a company's behavior.

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Uber met à l'écart son directeur général, Travis Kalanick

Elsa Trujillo le 14 juin 2017 <<<<<<<<<<LFP<<<<<<<<<<

Le fondateur et directeur général d'Uber fait les frais d'une enquête menée en interne sur la culture d'entreprise et les méthodes du groupe. Il prendra un congé sabbatique d'une durée indéterminée.

Quelques mois après avoir réclamé de l'aide pour diriger son entreprise, Travis Kalanick prend un congé sabbatique d'une durée indéterminée. «J'ai besoin de prendre du repos» en raison des «événements récents» écrit-il, faisant référence au décès accidentel de sa mère le mois dernier. Le 11 juin, le conseil d'administration du groupe s'était réuni pour envisager une telle possibilité, rapporte le New York Times. La question de la culture d'entreprise, régulièrement décriée, avait elle aussi été abordée. Les recommandations d'une enquête interne menée sur le sujet ont été adoptées «à l'unanimité».

La teneur de ces propositions sera présentée aux employés d'Uber ce mardi. L'une d'entre elles inclut le départ d'Emil Michael, vice-président de la société et réputé proche de Travis Kalanick. Recruté en 2013, ce dernier avait indiqué vouloir enquêter sur les journalistes critiques à l'égard de son entreprise, lors d'un entretien à BuzzFeed fin 2014. Son départ a été confirmé dans l'après-midi. Depuis le début de l'année, une douzaine de membres de la direction ont quitté l'entreprise.

La semaine passée, les résultats d'une enquête menée en interne par le cabinet Perkins Coie ont conduit au licenciement de vingt salariés pour discrimination, harcèlement sexuel et intimidation, ainsi qu'à sept avertissements. 215 plaintes auront en tout été reçues, sous anonymat, la plupart d'entre elles émanant du siège de San Francisco.

Harcèlement sexuel, sexisme et pratiques déloyales

Après une série de révélations accablantes, l'image d'Uber semble être gravement ternie. Au fil des mois, l'entreprise aura cumulé accusations de sexisme, de harcèlement sexuel et de pratiques déloyales. Uber aurait ainsi sous-payé ses conducteurs new-yorkais pendant deux ans, utilisé un logiciel pour éviter les autorités dans les villes où le service était interdit, ou encore accédé au dossier médical d'une cliente victime de viol en Inde, pour vérifier le fondement de sa plainte. L'entreprise est également en cours de procès contre Waymo, la filiale de Google spécialisée dans les voitures autonomes, qui l'accuse de vol de technologies. Le responsable présumé du vol en question, l'expert en voitures autonomes Anthony Lewandowski, a été licencié fin mai.

Uber s'attelle à une réforme en profondeur de sa culture d'entreprise. Frances Frei, universitaire émérite de Harvard, spécialisée dans les questions de diversité en entreprise, et Bozoma Saint John, jusqu'alors responsable du marketing mondial d'iTunes, doivent soutenir Travis Kalanick dans cette tâche. Malgré ces efforts perceptibles, le comportement du directeur général ne cesse de peser sur l'image de l'entreprise. «Il est temps de se rendre à l'évidence. Uber n'a pas un problème d'image, mais un problème de dirigeant», notait la semaine dernière un éditorial du Financial Times . Dernière preuve en date: dans un mail adressé à l'ensemble des salariés en interne et récupéré par Recode,Travis Kalanick aurait édicté une série de règles permettant d'avoir un rapport sexuel avec un autre membre de la société.

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MACRON UBERISE ... ORADOUR ... à la veille des éléctions législatives ...

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Dans ce village-martyr d’Oradour-sur-Glane, dont le nom résonne jusque dans nos villages voisins du Lot et du Lot-et-Garonne, eux aussi marqués par les massacres des mêmes nazis en déroute, depuis mai et jusqu’en juillet 1944, le Président a prononcé un discours historique

 

[Lire ici en PDF].

 

Extrait : ......

Notre conscience ici s'insurge parce qu'a été piétiné ce qui nous construit en profondeur, le respect de la vie humaine. Nous ne serions pas le peuple que nous sommes si nous ne donnions à l'autre un statut sacré. C 'est parce que nous lui conférons cette dignité suprême que nous sommes soucieux collectivement de protéger, éduquer, soigner, secourir, défendre, aider l’autre;   ( ...hcq......substitution de l'autre aux proches ...)

Ce jour du 10 juin 1944, c'est tout ce que nous haïssons qui s’est abattu sur le village d’Oradour. La vie humaine fut comptée pour rien, l'innocence fut assassinée, la souffrance des victimes fit le plaisir des bourreaux. La mort devint un jeu, le néant un but. ( ...hcq....... d'éros à l'éros de Macron ...? )

CORRELATS :

 

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A Paris, Mohamed Haouas, 21 ans, en campagne sur Snapchat pour être député

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  ....Snapchat est plus efficace que les tracts pour le plus jeune candidat aux législatives de la 6ème circonscription de Paris. Mohamed Haouas, 21 ans, passionné de politique, attire les jeunes grâce à sa campagne sur les réseaux. 

“Oh Mohamed Haouas, c’est toi sur les affiches ? Je vais voter pour toi !“.  Voici le genre de remarques auxquelles a le droit le jeune Parisien dans son quartier des Amandiers, à Ménilmontant, depuis qu’il est candidat aux élections législatives. Il est l’un des 26 prétendants à la députation dans la 6ème circonscription de la capitale, à cheval entre le 11ème et le 20ème arrondissement. Parmi ses adversaires : l’écologiste Cécile Duflot. Rien que ça ! À tout juste 21 ans, cet étudiant en dernière année de BTS industriel, fan du cinéaste Luc Besson, qui souhaite rejoindre bientôt une école d’ingénieur, n’est pas mécontent de bousculer les standards des visages que floquent habituellement les affiches des panneaux officiels.

Autour de ce grand gaillard, très sociable, un groupe de jeunes surmotivés et une garde rapprochée composée de camarades de classe, dont sa suppléante Anne Paillet et son attaché presse, Kevin Bikoy, tous deux d’anciens camarades du lycée Maurice-Ravel. Moyenne d’âge : 18 ans. “Nous, on s’en fiche de la gauche, de la droite et des partis politiques. On fait une candidature citoyenne pour être des porte-parole, sans penser aux futures élections”. Leur outil de travail : leur téléphone portable essentiellement. Leurs “meetings” à eux, ce sont leurs followers et abonnés sur Snap, Tinder avec qui ils parlent politique en tentant de les convaincre.

“Avec Tinder, ce qui est pratique, c’est la géolocalisation. On tape directement dans l’œil des gens de la circo. Si tu matches, plutôt qu’un plan cul, on te propose de boire un verre pour débattre !”

C’est là le point fort de la team : la maîtrise parfaite des réseaux sociaux, surtout Snap. “On s’en sert énormément et c’est facile car on s’en servait déjà tous avant”, explique l’aspirant à l’Assemblée nationale, capture d’écran à l’appui. Manière de dire que lui ne découvre pas les réseaux avec cette campagne comme d’autres candidats plus âgés ! Sur les contenus de ses comptes, pas de tête de chien gênante sur un.e quarantenaire mal à l’aise mais des stories qui passent crème ! Les potes relaient des messages d’encouragement avec tracts et affiches en fond où le candidat est vêtu d’un élégant costume noir. Ainsi, on peut lire les mots suivants : “Oueee Momo de la cité à l’Elysée”, ou “quand ton pote se présente aux élections“. Son équipe de campagne a également créé un profil Tinder pour le candidat. “On exploite à fond tous les outils numériques. Avec Tinder, ce qui est pratique, c’est la géolocalisation qui permet de taper directement dans l’œil des gens de la circo. Et si tu matches, plutôt qu’un plan cul, on te propose de boire un verre pour débattre !”

Quel impact sur les jeunes électeurs ? Ont-ils été convaincus d’aller voter grâce à cette campagne très réseaux sociaux ? “Je ne sais pas mais au moins on a fait quelque chose d’extra c’est de redonner goût et réintéresser à la politique des jeunes à travers nos snaps et nos stories. Par exemple, on a montré les coulisses de notre campagne et ça a plu. Cette campagne sur Snap, ça a permis à beaucoup de jeunes qui s’en foutaient de poser des questions et de s’informer. Et peut-être qu’ils iront voter”, espère Mohamed Haouas.

“Au Parti socialiste,  je n’ai pas accroché, trop de politique politicienne”

Le candidat de 21 ans a pris goût à la politique il y a quelques années déjà. “C’est mon prof d’histoire qui m’a donné transmis cette passion, j’avais 15 ans”, raconte celui qui a fréquenté le collège ZEP Robert-Doisneau dans le 20ème. “Je l’en remercie encore aujourd’hui. Il a vu mon intérêt et m’a conseillé de rejoindre les conseils de la jeunesse”. Depuis, Mohamed Haouas ne les a pas quittés, encouragé par son père, tailleur, sa mère, maman au foyer, et ses grandes soeurs, jusqu’à faire un court passage au Parti socialiste. “Là-bas, je n’ai pas accroché. Trop de politique politicienne“, tranche le candidat. D’où cette volonté de se présenter en indépendant.

Pour faire campagne, il faut aussi un programme. Celui des jeunes militants reprend l’idée de taxe robot mise en avant par le socialiste Benoît Hamon et propose un plan national de soutien à la recherche scientifique et médicale. “On veut que les futurs ingénieurs restent en France et que la recherche en santé ne soit pas uniquement guidée par la rentabilité des entreprises pharmaceutiques”, liste, entre autres, le jeune candidat. Du côté des réformes citoyennes, Mohamed Haouas souhaite la création d’une assemblée participative ouverte à tous les habitants de la circonscription et pousse pour un mandat unique. “Moi député, je fais mes cinq ans et je passe le relais à un autre jeune”, assure ce fils d’immigrés algériens.

Candidature citoyenne soutenue par le MDP de Robert Hue

Ce jeudi 8 juin, Mohamed Haouas est en plein tractage du côté de Bastille, dans le 11ème arrondissement. Une campagne classique qui reste indispensable malgré tout. Voici qu’arrive l’ancien président du PCF et soutien du président Emmanuel Macron, Robert Hue, qui interrompt le jeune candidat pour le saluer chaleureusement. Les deux ont rendez-vous. Ils s’engouffrent dans le café du coin pour une réunion du Mouvement Des Progressistes (MDP), fondé par l’ancien ministre, qui présente huit candidats en Ile-de-France.

Mohamed Haouas, candidat de la 6ème circonscription, aux côtés de Robert Hue, président du MDP qui soutient sa campagne.

Mohamed Haouas et ses amis ont d’abord voulu lancer une candidature totalement indépendante mais ont vite réalisé qu’ils feraient face à des obstacles à la fois administratifs et financiers. Ils ont alors accueilli la proposition de soutien du MDP avec enthousiasme. “Au début, le côté soutien à Macron nous a fait un peu peur”, admet-il. “Mais ce qui est bien c’est que le MDP ne nous impose rien du tout et respecte complètement notre initiative citoyenne. On a écrit le programme nous-mêmes, de façon collaborative”.

L’indépendance, Mohamed Haouas y tient beaucoup. Il rappelle qu’il a lui même organisé des manifestations contre la loi Travail l’année dernière. “Si on est élu et que Macron met en place des choses intéressantes, on ne va pas hésiter à les voter. En revanche, s’il met en oeuvre des mesures libérales dans la continuité de la loi El Khomri, on s’y opposera”, affirme le natif de l’Est parisien. Pour lutter contre le chômage, plutôt que le CICE, “qui permet de filer de l’argent n’importe comment à n’importe quelle boîte“, les jeunes derrière Mohamed Haouas proposent notamment un allègement des charges pour les TPE et PME à condition qu’elles embauchent des chômeurs.

Malgré une campagne axée réseaux sociaux, le tractage sur le terrain est inévitable pour toucher tous les électeurs.

En attendant le résultat de dimanche, les militants ont encore du pain sur la planche. Le lendemain matin, à 5h, Mohamed et sa bande ont prévu d’aller peindre des tags politiques biodégradables sur les trottoirs de leurs quartiers. “Je vais essayer de motiver d’autres potes mais je crois qu’ils sont un peu fatigués”. Même à 21 ans, une campagne, ça éreinte.

Lina RHRISSI

 

 

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Attentat de Londres : les défis de l'«uber-terrorisme»

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Par Le figaro.fr
Mis à jour le 04/06/2017 à 21h13 | Publié le 04/06/2017 à 19h13

TRIBUNE - Le terrorisme islamiste recrute désormais des «entrepreneurs indépendants», argumente Hugues Moutouh, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant au ministère de l'Intérieur.

 

Un nouvel attentat meurtrier vient de frapper la capitale britannique, deux semaines après la tragédie de Manchester. Le mode opératoire nous est malheureusement devenu familier: une camionnette bélier qui percute des passants dans un lieu fréquenté,puis des tueurs qui finissent leur cavale sanglante, armes à la main, avant d'être abattus par les forces de police.

Il est encore trop tôt pour connaître le profil des assaillants. Peu importe,du reste. On le connaît déjà: sans doute de jeunes Britanniques issus de l'immigration, élevés en Angleterre, ayant fait plus ou moins officiellement acte d'allégeance à l'État islamique.Le mode opératoire fait plus penserà celui de «néophytes» qu'à celuide djihadistes endurcis, de retourdu front irako-syrien. Peu de logistique, peu de savoir-faire, mais une féroce envie de tuer.

C'est une évidence bonne à rappeler: Daech a révolutionné le terrorisme, comme Uber et ses avatars sont venus bouleverser l'économie. Quand on y songe, le processus est très similaire, toute chose égale par ailleurs.Le système ancien reposait sur un marché oligopolistique hypercentralisé et spécialisé. Les organisations terroristes se sont construites historiquement en miroir des états-majors militaires traditionnels: fortement hiérarchisés et reposant sur une organisation professionnelle très réglementée. Une organisation repérait des individus, cherchait à les convaincre de la justesse de sa cause, investissait lourdement pour les former, les équiper et les projeter à l'étranger. Il fallait structurer des réseaux, mettre en place une logistique. Terroriser était une affaire sérieuse, qui nécessitait du temps et de l'argent. Les opérations spectaculaires étaient complexes, donc rares. C'était le XXe siècle… Depuis, les choses ont bien changé.

Le coup de génie de l'État islamique

Avec Daech, est arrivé l'«uber-terrorisme». Une plateforme sur le Web met en contact des commanditaires avec des prestataires, partout dans le monde. Un peu comme les fondateurs d'Uber ont monté un service de chauffeurs privés à la demande, permettant à de simples particuliers de transporter des usagers, Daech a brisé les codes du terrorisme en le libéralisant totalement. Le coup de génie de l'État islamique est d'avoir compris que la main-d'œuvre n'était pas rare, mais pléthorique. Qu'il suffisait d'abattre les barrièresà l'entrée de la filière, d'abolirla sélection et les intermédiaires pour révolutionner le terrorisme. Daech a compris que tout homme ayant un compte à régler avec la société était un terroriste en puissance, pour peu que l'on sache canaliser sa haine. Pour cette organisation 2.0, les terroristes en puissance constituent une «force de travail» disponible comme l'eau sortant d'un robinet, que l'on ouvre ou que l'on ferme à volonté.

Daech offre un sens à la vie de ses  «entrepreneurs indépendants» et leur garantit la célébrité

Presque n'importe qui peut devenir terroriste, pour peu qu'il en ait ou qu'on lui en donne, à un moment donné, l'envie. Le modèle économique de cet «uber-terrorisme» est tellement parfait que les candidats terroristes sont considérés comme des contractants individuels auxquels incombe même la charge du financement de l'opération. Daech offre un sens à la vie de ses «entrepreneurs indépendants»et leur garantit la célébrité, mais,en échange, il leur est demandé d'assumer tous les coûts, comme se procurer un véhicule ou des armes.

Face à la révolution que constitue cette nouvelle forme de terrorisme, les États victimes et leurs forces de sécurité sont dépassés. Jamais ils n'ont eu à faire face à un danger aussi permanent, diffuset généralisé. En moins de dix ans,la menace a non seulement changé d'échelle, mais presque aussi de nature. Notre appareil répressif (renseignement-police-justice) doit s'adapteren permanence pour lutter contre les deux formes, pour ne pas dire les deux générations de terroristes auxquellesil est aujourd'hui confronté. Pour ce qui est des djihadistes issus des filières irakiennes, syriennes ou libyennes,nos services ont une certaine expérience utile. Nous savons, la plupart du temps, les identifier, les suivre à la trace et les neutraliser. Reste que leur nombre et les problèmes de circulation de l'information entre les États leur donnent parfois un avantage stratégique décisif.

Mais le vrai défi concerne ces nouveaux «entrepreneurs individuels» de la terreur, apparus ces deux ou trois dernières années. Si nous n'y prenons pas garde et continuons d'appliquer les mêmes bonnes vieilles recettes à ce phénomène inédit, ne risquons-nous pas de connaître le sort que réserva en 1964 un jeune boxeur ambitieux mais inexpérimenté, nommé Mohamed Ali, au vieux champion du monde des poids lourds, Sonny Liston?

Jamais les fondations de nos sociétés libérales n'auront été soumises à une telle épreuve, du moins en temps de paix. Car nous sommes bien en paix actuellement, en dépit des discours mobilisateurs qui nous sont tenus.En temps de guerre, de vraie guerre, comme entre 1914 et 1918, par exemple, nos concitoyens ont su accepter le sacrifice de leurs droits et libertés individuels pour assurer le salut de la patrie. Quand un pays est en guerre,son gouvernement instaure la censure, interdit la liberté de réunion et d'aller et venir, interne les opposants dangereux ou les dissidents et n'hésite pas à fusiller ceux qui collaborent avec l'ennemi. Tous les régimes, mêmes démocratiques, se plient à la discipline militaire la plus stricte en vue de la victoire finale.

Tentation autoritaire

Notre état d'urgence, décrété après les attentats de 2015, nécessaire et utile, n'est à côté qu'une plaisanterie.

Seule une stratégie antiterroriste qui acceptera de déplacer les lignes nous donnera la sécurité à laquelle nous aspirons

Nous sommes évidemment en paix. Et en temps de paix, rien n'est plus sacré que la liberté individuelle et l'égalité devant la loi. En dépit de quelques légères entorses, le principe est que jusqu'à sa condamnation, un suspect est présumé innocent. Et que même après, il est davantage une personne à réinsérer au plus vite dans la société, qu'un coupable à isoler pour protéger les autres. En somme, en temps de paix, on refuse «de faire une omelette en cassant des œufs».

Cela étant, nous ne sommes pas forcément rendus à l'impuissance. Tout est affaire de nuance, mais aussi et surtout de confiance. Or le nouveau gouvernement de la France jouit aujourd'hui de cette confiance. Il ne peut être suspecté de tentation autoritaire. Libéral, nul ne peut douterde son attachement aux principes fondamentaux issus de notre histoire républicaine. C'est pour cela qu'il peut, plus qu'aucun autre, faire preuve d'audace et de fermeté pour défendre nos concitoyens et protéger notre pays.

Seule une stratégie antiterroriste qui acceptera de déplacer les lignes nous donnera la sécurité à laquelle nous aspirons. Elle devra reposer sur une politique ambitieuse de renseignement et d'anticipation accordant sa priorité au décèlement précoce des profils à risque. C'est également au plus près du terrain qu'il faudra mettre les moyens. Cessons d'empiler les structures non opérationnelles à Paris et redéployons du personnel là où se trouve le danger. Les états-majors rassurent sans douteles décideurs mais ne contribuent pasà notre sécurité quotidienne. Faceà l'ubérisation du terrorisme, il faut penser différemment, faire preuvede plasticité, d'innovationet de pragmatisme.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 05/06/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici