Articles Publique

 

cette rubrique

du  "NON" fait pendant à celle du " OUI " 

l'ensemble s'inscivant dans la démarche de

s"initier au

" lire-comprendre"

... "herméneutique" *...

 différentiant

... la fausse GRANDEUR .. .... de la ...  ...la VRAIE grandeur ...
 de(s) MONOcoq(s) .....de(s) COQ(s) ...    des homocoqueS

 

 

  expositions      
2020

L'invisible Artemisia, une femme, une artiste et une œuvre aux temps de #MeeToo

   

 

 

 

 depuis le 26 mars 2020

 Coronavirus:..... le «clash» des rabbins en Israël sur la façon de célébrer la Pâque juive ...En pleine pandémie de coronavirus, et alors que le gouvernement appelle au confinement, l'idée de célébrer Pessa'h via le digital commence à se répandre au sein des différents courants qui composent la religion hébraïque......

son usage crispe les juifs les plus orthodoxes alors que la loi religieuse – halakha – proscrit en règle générale l'usage de l'électricité pendant les fêtes ...

 
 

 VIDEO*** .... "La Stratégie du Choc" Naomie Klein

 

..... L’Amérique chancelle...

Nous ignorons comment va évoluer la crise générale, bien entendu, mais nous sommes convaincus, d’une conviction déjà lointaine, qu’aucune crise n’est sérieuse si elle ne touche pas le cœur de l’Amérique, et donc que cette crise est suprêmement sérieuse parce qu’elle est train de pénétrer dans le cœur de l’Amérique (la cohésion de sa population). Du coup, l’issue de la crise, c’est-à-dire l’après-crise, qui sera nécessairement l’après-Covid-19 inscrit dans la GCES, donc l’après-GCES, devra se faire autour de la crise terminale de l’Amérique-de-l’américanisme, donc autour de la désintégration du modèle moderniste tel que l’Amérique le développe depuis sa création comme courroie de transmission du Système.

Coronavirus: l'appel à l'aide du commandant d'un porte-avions américain ... «Nous ne sommes pas en guerre. Il n'y a aucune raison que des marins meurent», a écrit le capitaine de vaisseau Brett Crozier, commandant l'USS Theodore Roosevelt >>>>>

Coronavirus : «Nous devons rebâtir notre souveraineté nationale et européenne», exhorte Emmanuel Macron .... «d'ici la fin de l'année» dans la production de masques, qu'ils soient FFP2, chirurgicaux, ou de catégories 3 et 4.>>>>>

 

Coronavirus : La ministre des Sports envisage un Tour de France à huis clos ...Le gouvernement est en discussions avec ASO, l'organisateur, sur le sort réservé au plus prestigieux des Grands Tours, après le report d'un an des Jeux olympiques et de l'Euro de football et alors que le sport, y compris le cyclisme, est presque totalement à l'arrêt jusqu'à nouvel ordre.

 

Coronavirus :  Le confinement dans les banlieues ...selon...le compte-rendu d'une visioconférence de Beauvau, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur aurait déclaré que faire respecter les mesures de confinement «dans les quartiers» n'était «pas une priorité». >>>>>>
 
 
 
 

 

.... on peut se tromper dans la répartition

....mais ....

  «… si le temps n'est pas un temps d'amélioration alors à quoi peut-il servir ?…* »

 

 

 

 

 
 

 .archives.....

ILLUSTRATIONs ....

... la fausse GRANDEUR ..

 

 ........ mars 2020 ........

 

 

 

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... de fausses GRANDEURs ..du WEnd .... à tous les niveaux ...

 

 

  • 19.03.20 >>>>>>>>>>>
  • Image

 

 

...............suite ................

 

 

 

 

 ........ début 2020 ........ 

 

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

 

>>> 05.02.20<<<

 

 

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...rien que dans le Figaro ...ce jour du 07.02....

07.02.2020 .... Lycée militaire de Saint-Cyr: une enquête ouverte pour viol et agression sexuelle

07.02.2020 .... «Le pouvoir, le symbole et l’argent»: tel serait le triptyque permettant à ce sexisme de perdurer.

07.02.2020 .... Le MMA officiellement autorisé en France sous la houlette de la boxe

07.02.20 ....Equitation : une ancienne compétitrice accuse de viols trois encadrants

07.02.20 .... L’ex-championne de danse sur glace revient sur l’affaire Sarah Abitbol qui a mis en lumière les violences sexuelles dans le patinage.

07.02.20 ... "Instagram a détruit une partie de ma génération" : le paradoxe de Selena Gomez

01.02.20 ... A la tête de la Fédération française des sports de glace depuis vingt et un ans, le dirigeant est convoqué lundi au ministère des sports à la suite des révélations sur les violences sexuelles dans la discipline.

1990.......... Dans les années 1990, Catherine Moyon de Baecque et Isabelle Demongeot, faisaient partie des premières à dénoncer les viols et les agressions sexuelles dans le sport de haut niveau

 

 

 

........ début 2020 ........

 

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Le meurtre d’abord

>>> 31.01.20 <<<

 

 

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  • ..... au comptoir de ma pharmacie au vésinet ...

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 ........ début 2020 ........

 

 

>>> 25.01.20 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

>>> 22.01.20 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

>>> 07.1.2019 <<<

 

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 ........ début 2020 ........

 

>>> 07.01.2020 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

Prospection minière et gazière, nouvelle voie de navigation : l’Arctique, une ambition chinoise

Des chercheurs chinois installent un instrument de mesure en août 2016. Au fond le brise-glace chinois « Xuelong 1 ».

 

>>> 05.01.212 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

« Je ne crois pas beaucoup à la normalité »

Paris, Centre Georges Pompidou, le 9 novembre 2019.
Visite de l'exposition Christian Boltanski en sa compagnie.

>>> 05.01.2020 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

 

>>> 05.01.2020 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

>>> 04.01.2020 <<<

 

 

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 ........ début 2020 ........

>>>03.01.20<<<

 

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 ........ Bonne Année ........

...fin de l'article ...Chaque année depuis plus de trente ans, les violences «festives» du 31 décembre rappellent la persistance de la crise des quartiers sensibles et des violences urbaines. Et le phénomène ne se limite pas aux moments de fête (14 Juillet, Nouvel An…). En début d’année (lire nos éditions du 14 février 2019), une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) concluait que, en moyenne, 110 voitures étaient brûlées chaque jour en France.

 >>> 1.1.2020 <<<

 

 

CORRELATS   

 

 

 ........ Bonne Année ........

>>> 01.01.2020 <<<

 

 

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 ........ Bonne Année ........

 

>>> 31.12.2019 <<<

 

 

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      Trump en visite au Mur des Lamentations, à Jérusalem, en mai 2017. Jonathan Ernst   ...." calotté *."..????

 

 

 ........ Bonne Année ........

 

>>> 31.12.19<<<

 

 

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 ........ Bonne Année ........

 

>>> 30.12.19<<<

 

 

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 ........ Bonne Année ........

Non Stop People - Prince Harry et Meghan Markle déposent la marque Sussex Royal : nouveau commerce ?

 

>>> 30.12.19 <<<

 

 

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  ........ Bonne Année ........

>>> 30.12.19 <<<

 

 

 ........ Bonne Année ........

 

>>>>> 23.12.19 <<<<<

 

 

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 ........ Bonne Année ........

 

 

>>>>> 27.12.2019 <<<<<

 

 

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 ........ Bonne Année ........

 

 

>>>>>26.12.2019<<<<<

 

 ........ JOYEUX NOËL ........

 

 

 

       >>>>> 25.12.19 <<<<<

 

 

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 ........ JOYEUX NOËL ........

 

 

 

>>> 25.12. 2019 <<<....Film Complet En Francais

 

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 ........ JOYEUX NOËL ........

 

Gabriel Matzneff en 2006. À droite, l’éditrice Vanessa Spingora. En haut, Bernard Pivot (en 1978), qui a reçu l’écrivain à six reprises dans son émission « Apostrophes ». Collage d’après les photos de Jean-Philippe Baltel/Sipa, Rue des Archives/Agip Jean-Francois Paga/Opale via Leemage.

Gabriel Matzneff en 2006. À droite, l’éditrice Vanessa Spingora. En haut, Bernard Pivot (en 1978), qui a reçu l’écrivain à six reprises dans son émission « Apostrophes ». Collage d’après les photos de Jean-Philippe Baltel/Sipa, Rue des Archives/Agip Jean-Francois Paga/Opale via Leemage. Collage de Jean-Baptiste Talbourdet Napoleone pour M Le magazine du Monde

La parution du livre « Le Consentement » crée une secousse dans le monde littéraire. L’auteure Vanessa Springora y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de trente-six ans son aîné, écrivain aux pratiques pédophiles assumées.

 

>>>>23.12.19<<<<<

 

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  ........ JOYEUX NOËL ........

 

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>22.12.19>

 

 

  ........ JOYEUX NOËL ........

 

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  ........ JOYEUX NOËL ........

 

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 ........ JOYEUX NOËL ........

 

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L’Opéra de Lyon ouvre sa saison de manière grandiose en choisissant de monter le trop rare Mefistofele d’Arrigo Boito. L’ouvrage est pourtant à la fête ces temps-ci, puisque les Chorégies d’Orange se sont aussi chargées de le donner en juillet dernier. Premier opéra à tenter d’unir les deux Faust de Goethe, œuvre novatrice qui trouve difficilement sa place au sein des différents styles tant elle est le fruit de plusieurs d’entre eux et le précurseur de bien d’autres, voici donc Mefistofele, comme un poisson dans l’eau au sein de l’antre noir qu’est l’Opéra de Lyon. La mise en scène, signée par La Fura dels Baus en la personne d’Àlex Ollé, ne pouvait qu’être marquante ; et la distribution réunie pour l’occasion, impressionnante dans l’écrasante majorité des cas, complétait idéalement le spectacle pour en faire une production remarquable.

Le début du prologue, pourtant, n’était pas très prometteur : une pièce blanche et bien éclairée, comportant des tables disposées à intervalles réguliers, et des figurants vêtus de tenues de travail et masques blancs, qui coupent ou dissèquent de la viande : entreprise, laboratoire ? Qui sait.

 

>>>>>>>>>21.10.18<<<<<<<<<<<<<<

 

 

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--------------------Texte de la même famille mais en français ....------------------------------

 

 

BON APPÉTIT, MESSIEURS !

 

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[Ruy Blas, premier ministre du roi d’Espagne, surprend les conseillers du roi en train de se partager les richesses du royaume.]

RUY BLAS, survenant.
Bon appétit, messieurs !

Tous se retournent. Silence de surprise et d'inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.

                    Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
– Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L'Espagne et sa vertu, l'Espagne et sa grandeur,
Tout s'en va. – nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
Et toute la Comté jusqu'au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte, et Fernambouc, et les montagnes bleues !
Mais voyez. – du ponant jusques à l'orient,
L'Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n'était plus qu'un fantôme,
La Hollande et l'Anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu'à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices.
La France pour vous prendre attend des jours propices.
L'Autriche aussi vous guette. Et l'infant bavarois
Se meurt, vous le savez. – quant à vos vice-rois,
Médina, fou d'amour, emplit Naples d'esclandres,
Vaudémont vend Milan, Leganez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? – l'État est indigent,
L'état est épuisé de troupes et d'argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères.
Et vous osez ! ... – messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, – j'en ai fait le compte, et c'est ainsi ! –
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu'on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d'or !
Et ce n'est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres ! ... –
Ah ! J'ai honte pour vous ! – au dedans, routiers, reîtres,1
Vont battant le pays et brûlant la moisson.
L'escopette est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c'était peu de la guerre des princes,
Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d'affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
L'herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d'oeuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
L'Espagne est un égout où vient l'impureté
De toute nation. – tout seigneur à ses gages
À cent coupe-jarrets qui parlent cent langages.
Génois, sardes, flamands, Babel est dans Madrid.
L'alguazil 2, dur au pauvre, au riche s'attendrit.
La nuit on assassine, et chacun crie: à l'aide !
– Hier on m'a volé, moi, près du pont de Tolède ! –
La moitié de Madrid pille l'autre moitié.
Tous les juges vendus. Pas un soldat payé.
Anciens vainqueurs du monde, Espagnols que nous sommes.
Quelle armée avons-nous ? À peine six mille hommes,
Qui vont pieds nus. Des gueux, des juifs, des montagnards,
S'habillant d'une loque et s'armant de poignards.
Aussi d'un régiment toute bande se double.
Sitôt que la nuit tombe, il est une heure trouble
Où le soldat douteux se transforme en larron.
Matalobos 3 a plus de troupes qu'un baron.
Un voleur fait chez lui la guerre au roi d'Espagne.
Hélas ! Les paysans qui sont dans la campagne
Insultent en passant la voiture du roi.
Et lui, votre seigneur, plein de deuil et d'effroi,
Seul, dans l'Escurial 4, avec les morts qu'il foule,
Courbe son front pensif sur qui l'empire croule !
– Voilà ! – l'Europe, hélas ! Écrase du talon
Ce pays qui fut pourpre et n'est plus que haillon.
L'état s'est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple espagnol aux membres énervés,
Qui s'est couché dans l'ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !

Acte III, sc. 2

 

1. Les routiers et les reîtres sont des soldats mercenaires. - 2. L’alguazil est un agent de police ou de justice espagnol. - 3. Matalobos est un bandit renommé. - 4. L’Escurial est le château où vit le roi d’Espagne.

Ce texte a été donné à l'épreuve de français du baccalauréat
en Amérique du sud, séries générales, en 1996

 

 

 

 

 

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...

la pensée linéaire et binaire n’a pu s’imposer dans le cerveau des hommes qu’à la suite de leur domestication!

 

Il est évident que la surpopulation[13] est un gros problème pour le capital. Les êtres humains apparaissent comme sa pollution; plus la population est nombreuse plus il peut y avoir un antagonisme avec celui-ci, surtout lorsqu’elle est jeune. Elle encombre son procès de production qui tend à l’automation. Mais le phénomène est double car, simultanément, la surpopulation est un moyen de domestiquer les hommes en les entassant dans les prisons que sont les grands ensembles où ils perdent toute communauté et tout rapport réel avec la nature (ce qui en reste). Surpopulation et urbanisation vont de pair avec la réduction des êtres humains à particules insignifiantes. Plus la population s’accroît moins il est possible de pouvoir penser selon la Gemeinwesen (communauté) ; il y a un phénomène de destruction de l’humanité en même temps que perte de sa diversité dans le monde puisque bientôt, sur la planète, il n’y aura plus que des hommes soumis au capital.

 

(15) Le mode d'être où hommes et femmes pourront enfin s'épanouir ne peut être trouvé que dans une communauté où « l'être humain est la véritable Gemeinwesen de l'homme » (Marx).  ...les communautés culturelles de l'humain ...les METAXU ... ses NOUS ???   ..et... de l'entre-soi à l'au-dessus ?

 

Il ne s’agit plus de lutter contre le capital mais de se placer hors de sa dynamique.

 

[18] Si nous rejetons la science, cela n'implique pas que nous soyons pour un obscurantisme ni que nous voulions fonder un nouveau gnosticisme tout en reconnaissant à ce dernier (le mouvement qui eut lieu au cours du deuxième siècle après Jésus-Christ) une très grande importance.

 

L’humanité doit faire le saut – possible depuis longtemps – c’est-à-dire rompre avec la dynamique surgie lors de la rupture avec la nature, avec la communauté et emprunter une autre voie ou bien elle sera assujettie à un rêve fou – vouloir dominer la nature, être en dehors d’elle – qui se réalise avec le capital et qui aboutit à sa totale sujétion en courant de multiples risques de destruction dont les plus graves sont écologiques. Mais c’est de ce saut qu’elle a peur; ce qui engendre un recul sur des positions antérieures, sur des moments précapitalistes qui ont été antagonistes au capital. Les êtres humains dans leur volonté de s’opposer à celui-ci, de le détruire, privilégient en définitive des périodes du passé qui ne furent souvent que des présuppositions à son devenir. Ce faisant la lutte est dévoyée et les êtres humains n’affrontent pas les question réelles. Adorno, en revendiquant une société réglée par l’échange égal en est un bon exemple, de même ceux qui défendent la démocratie comme un moindre mal, les mouvements régionalistes et tous ceux qui veulent éliminer les conséquences dévastatrices du MPC en conservant sa rationalité. Beaucoup de groupes gauchistes ont peur de remettre en question l’outil, la machine, la technique et refusent de considérer la science comme une simple thérapeutique pour une pathologie de l’action humaine.

         Ces positions de repli sont multiples du fait qu’en arrivant au moment de mutation où nous sommes, une foule de contradictions, qui se sont manifestées aux époques antérieures et ne furent qu’englobées, réaffleurent de façon plus ou moins virulente. Certains individus peuvent se polariser sur ces contrastes secondaires et édifier là-dessus théorie et pratique. Ils se seront seulement mis en dehors du mouvement réel, même s’ils s’opposent s’ils invectivent et, ce qui peut souvent arriver, s’ils s’adonnent au terrorisme. Ce dernier se manifeste fréquemment au moment où rien n’est possible ou ne l’est pas encore, au moment où la confusion est telle que la seule attitude pouvant faire jaillir quelque chose semble être une affirmation implacable de la violence. Le terrorisme c’est l’impasse et c’est la possibilité pour le capital d’éliminer tranquillement des éléments perturbateurs.

         Il y a donc une peur du futur, soit celui chanté par Toffler, parce qu’il apparaît comme exacerbation de ce qui se manifeste déjà, soit celui que nous pouvons prôner parce qu’il est inconnu et qu’il implique le rejet des vieilles représentations. Aucun terrorisme, aucune contre-peur ne peut faciliter la perception de ce devenir que nous envisageons. Pourtant il faut se hâter car nous sommes parvenus à un moment où une décision rapide s’impose.

 

On a, à plusieurs reprises, souligné à quel point la conscience était, la plupart du temps, conscience répressive et que la pensée retardait énormément sur la réalité. Là aussi l’absence d’adéquation entre ces deux éléments, les porte-à-faux, sont générateurs d’angoisse, de peur, ne serait-ce qu’en tant qu’appréhension de ce qui peut advenir. Plus globalement on ne peut être que douloureusement impressionné de constater à quel point une espèce qui se vante d’être supérieure, qui se targue de sa pensée, de sa conscience, n’accomplira un mouvement générateur de vie que contrainte et forcée. La pensée aura été inefficiente. Il n’y aura eu, ainsi, aucune générosité de vaste ampleur pour mettre fin à un devenir qui depuis plus d’un siècle n’engendre que guerres, aliénations, destructions des êtres humains et de la nature. Il faudra aller jusqu’au bout de l’abjection pour que, menacée dans son existence biologique, elle se "décide " enfin à se révolter.

Même au moment où la situation sera favorable par suite d’un affaiblissement de toutes les contraintes, il n’est pas dit, encore, que l’espèce soit capable de vraiment se rebeller tant elle aura été domestiquée. Cette peur de la trop grande domestication possible détruit toute espérance qui n’est que suicide planifié et étalé. Un problème urgent se pose, ici et maintenant. On ne peut pas attendre que la révolution ait éclaté pour entreprendre quelque chose. Il faut prendre au sérieux l’injonction de Bordiga: se comporter comme si la révolution avait déjà eu lieu; il n’y a plus d’expériences à faire, à subir, qui seraient génératrices d’idées, de comportements nouveaux. Il est clair, encore une fois, que dans l’immédiat, pratiquement, les possibilités sont réduites mais on peut au niveau de l’affirmation être le plus radical possible en balayant toutes les représentations anciennes et en remettant vivement en cause le mouvement intermédiaire entre communautés primitives et communauté humaine à venir. Il faut, dès maintenant, entrer dans l’autre voie qui permet de se sauver et de constituer un pôle énergétique humain d’une part en puisant dans toute l’histoire les charges qui ont été émises lors de la rébellion contre le devenir du capital, d’autre part en portant à terme une convergence entre les différents éléments, non pour proclamer une solidarité révolutionnaire car celle-ci implique que les éléments sont atomisés, séparés, et qu’une certaine « éthique » permettra de les réunir. Non, il s’agit de trouver la communication immédiate entre humains. C’est cela qu’il faut acquérir, qui fait défaut et rend impuissants tous les groupements. Les hommes et les femmes se réunissent pour lutter contre quelque chose et c’est cet ennemi qui les unit, mais dès qu’ils doivent affronter leur positivité, leur œuvre réellement humaine, il y a faillite parce qu’ils n’ont plus de dimension humaine, ils sont trop étrangers les uns aux autres, trop réduits à particules du capital, inexpressives si ce n’est dans le champ d’action de celui-ci. La difficulté à communiquer dérive à la fois de l’absence de contenu des êtres humains et de la présence de diaphragmes que sont les représentations, les rôles, les caractères, etc.

         La peur sous ses formes multiples peut conduire à une rébellion mais elle est en même temps inhibitrice ; elle paralyse l’élan qui ne peut engendrer tout ce qui devrait être. Il faut la reconnaître à la façon dont Marx disait qu’il fallait avoir honte de la situation sociale où il se trouvait, non pour réaliser une prise de conscience, mais pour rompre avec une dynamique qui nous broie. Étant donné que nous sommes parvenus à un point où en quelque sorte, l’espèce est prise au mot de son discours sur la conscience, sur la pensée, sur ses possibilités, sur son rapport à la nature et, qu’au fond, les données de la solution résident en elle, il ne reste qu’à paraphraser le vieux proverbe latin tant prisé d’Hegel et de Marx et dire à nous tous : « C’est ici qu’est la peur, c’est ici qu’il faut sauter ! »

 

 

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TEXTE COMPLET

 

C’EST ICI QU’EST LA PEUR,

C’EST ICI QU’IL FAUT SAUTER !

         Pour comprendre les dimensions de la crise dont tout le monde parle – fait dont l’advenue était jugée impossible il y a 20 ans, époque approximative où Bordiga la prévit[1]– il faut considérer quelles furent les solutions apportées à celles de 1913-1945[2]. D’un point de vue général nous l’avons caractérisée comme l’ensemble des bouleversements économiques et sociaux nécessaires pour la réalisation de l’accession du capital à sa domination réelle sur la société. Depuis 1945, celle-ci s’est opérée dans les aires les plus développées du MPC. Synchroniquement, dans d’autres aires, la domination formelle du capital sur la société initiait. Étant donnée la grande résistance opposée à l’implantation de ce dernier nous avons connu la grande période troublée de 1945 à 1952 puis une autre de 1954 à 1962. Au cours de ces années, il y eut élimination des vieux empires coloniaux (les derniers vestiges sont actuellement balayés avec l’indépendance de l’Angola et du Mozambique) et, aux E. U., principalement, se produisait un développement technologique considérable permettant une rationalisation plus complète du procès de circulation du capital, tandis que la tendance à la réalisation de la totalité s’amplifiait à partir du moment de l’achèvement de la reconstruction de l’Europe, de la coexistence pacifique (1956) et de la montée de la Chine après 1960. Tous ces phénomènes se produisant de façon plus ou moins chaotique sapèrent le vieil ordre et entrèrent en contradiction avec les anciennes représentations; leur résultante: le capital tendant à imposer son être en tant que représentation générale et, dans un second temps (la coupure entre les deux, ne peut pas être rigoureuse), à devenir pure représentation, se révéla, profondément, lors de la crise monétaire de 1967 et dans le mouvement insurrectionnel de Mai 1968, puis, au niveau même de la représentation du capital, lors des décisions de Nixon d’août 1971. Depuis, les différents phénomènes se somment en tant que secousse ébranlant le MPC, mais ils se produisent en ordre dispersé et ne semblent pas avoir de liens entre eux. Pourtant les publications du Club de Rome à partir de 1972, la "crise" liée à la guerre du Kippour, les données actuelles sur la récession en acte aux E. U. et qui s’étend à l’Europe occidentale[3] attestent tous la nécessité d’une autre représentation pour que soit assurée la reproduction totale du capitale.

         À la crise de 1913-45 les remèdes furent (en dehors des deux guerres mondiales) la mise en œuvre du plein emploi, l’intervention de l’État: politique des revenus et welfare state, intervention dans l’établissement des taux d’intérêt, contrôle des investissements, etc. Autrement dit il y eut, comme l’affirma Bordiga dès la fin de la deuxième guerre mondiale, défaite des fascistes mais victoire du fascisme. Ce qui signifie l’accession, sous forme mystifiée, du prolétariat à classe dominante, son exaltation et son intégration dans le MPC. Ceci ne pouvait se faire qu’en fonction du mode d’être du capital ; d’où, par suite de la réalisation de la communauté matérielle, la tendance toujours plus poussée de faire des prolétaires des consommateurs, provoquant un immense développement du crédit.

         Toutes les modifications qui pouvaient avoir lieu dans le cadre du système tel qu’il se délimita à la fin du second conflit mondial se sont effectuées; il est devenu inadéquat. Les moindres secousses l’ébranlent, et les données de la crise, en dehors des phénomènes structuraux, disons intrinsèques et communs aux différents moments du capital qui ne peuvent connaître qu’une variation quantitative (destruction de la nature, des hommes, épuisement des ressources, accroissement des nuisances, etc., ont pour origine les solutions apportées à la crise précédente.

         On a eu réalisation du plein emploi mais, vue la non-flexibilité des salaires à la baisse, on a tendance à l’inflation. Le maintien de ce plein emploi s’oppose souvent aux nécessités de modernisation-rationalisation du capital. En outre, avec le grand développement de capital fixe (automation)[4] durant les années 50 et 70, il y eut un bouleversement considérable de la structure de la population qui entre en contradiction avec le rôle privilégié qui était reconnu au prolétariat dans la phase précédente.

         Le capital avait surmonté sa contradiction le posant par rapport au prolétariat en intégrant celui-ci (en intériorisant la barrière qui le limitait) mais, par suite de son développement qui a conduit à une dévalorisation du travailleur, cette barrière devient évanescente. La solution antérieure apparaît comme un obstacle à la reconnaissance de son nouvel être qui réclame une autre représentation. Plusieurs phénomènes indiquent cette remise en cause du travail, surtout du travail productif: la recherche du travail à mi-temps ou à temps partiel, la lutte contre les chaînes de montage reconnue valable par les dirigeants capitalistes eux-mêmes, de même que le refus du travail récupéré de façon plus ou moins immédiate, d'ailleurs, à l’aide des mesures précédentes, en même temps que celui-ci est généralisé et que, de plus en plus, l’importance d’un travail immatériel tel que celui des services est mise au centre du problème économique. Enfin maintenant, après 1972, le travail est récupéré en tant que manifestation de la créativité des êtres humains ce qui est en liaison directe avec la volonté de piller toute leur substance (leur capacité productive matérielle ayant été depuis longtemps absorbée) avec la proclamation de la nécessité d’une production immatérielle qui se fonderait sur les déterminations esthétiques voire "transcendantes" des êtres humains. Par là se dissout totalement le caractère privilégié du prolétaire-travailleur productif. Non seulement cela permet de parachever la disparition des classes mais cela élimine une représentation anachronique. Cependant les résistances sont grandes et de divers côtés, à droite comme à gauche, on parle encore du prolétariat comme d’une classe distincte, opératrice, etc. Le MPC devra donc détruire le mythe qu’il a lui-même repris à un moment donné et qu’il a revigoré en le pervertissant, en le réduisant à un ensemble de données matérielles du mode de production en place, données nécessaires à se propre exaltation car, sans travail salarié, il ne pouvait pas y avoir de production capitaliste (Marx).

         Ainsi le MPC se trouve en face d’une population humaine en voie d’homogénéisation qui s’est énormément accrue et vouloir réaliser le plein emploi conduirait à une impasse[5] ; aussi y a-t-il tendance, pour éviter les troubles sociaux découlant du chômage, à assurer une sécurité économique grâce à un impôt négatif, "allocation de ressources à un être humain du seul fait qu’il vit " (Drouin). Une telle mesure, toutefois, est grosse de conséquences inflationnistes.

 

         La nécessité d’une intervention étatique s’est manifestée aussi dans les pays les plus développés mais ceci ne conduit pas, à l’encontre de ce que pensent certains, à un capitalisme d’État, puisque le capital s’est constitué en communauté matérielle[6]. L’État classique n’est qu’une entreprise particulière, souvent anachronique au regard du développement du capital. Les nations, nécessaires à l’aube du capital afin de détruire le particularisme féodal, de dominer le prolétariat (domination formelle), de le domestiquer et de l’intégrer (domination réelle), deviennent des cadres inadéquats au mouvement du capital. La multiplication et l’accroissement des firmes multinationales le signalent à suffisance. Auparavant la non-intervention de l’État dans le cadre national aurait pu impliquer une explosion révolutionnaire car, poursuivant leurs intérêts particuliers les diverses entreprises pouvaient fort bien détruire l’intérêt général. C’est ce que l’on pu voir sur la scène mondiale avec le heurt entre les États (sans oublier que les guerres furent un excellent moyen de domestication des prolétaires, des êtres humains). La création de la SDN, de l’ONU ensuite, est une tentative d’instaurer un État mondial apte à entretenir une régulation du capital à l’échelle mondiale. De nos jours, les véritables quanta-capital opérateurs sont les firmes multinationales chez qui le management est fondamental et représente en leur sein l’élément État, à tel point que celui-ci ne peut perdurer qu’en faisant lui-même du management. La nation, l’État ne peuvent plus représenter le capital, car ils représentent en réalité des éléments contradictoires. D’ailleurs une chance de survie des nations est peut-être dans une spécialisation à outrance où finalement elles deviendraient le support de deux ou trois entreprises multinationales comme le propose Attali[7]. Ceci ne peut être qu’une phase transitoire avant l’absorption de toutes les nations dans une communauté capitaliste mondiale qui sera bien autre chose qu’un super-État comme voudrait l’être l’ONU.

         Les firmes multinationales s’opposent non seulement aux États mais à l’ONU. Elles joueront un rôle efficace dans sa restructuration et sa réorientation. La communauté mondiale du capital ne peut pas être l’expression de la sommation des États capitalistes, elle sera celle de tout le capital mondial. Or, les firmes multinationales se présentent comme les organismes les plus aptes à manifester la rationalité du capital, surtout maintenant que les conséquences désastreuses de son procès de production se sont fait sentir.

         Les difficultés d’intégration des pays de l’Est dans le marché mondial ainsi que celles découlant des résistances opposées à l’implantation du capital dans divers pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine imposent non seulement une autre stratégie globale mais une autre structuration du MPC afin de pouvoir résoudre toutes ses difficultés. Là encore les multinationales jouent un rôle qui ira en s’accroissant.

         Sans une unification mondiale la crise monétaire ne peut trouver de solution, de même que c’est par l’entremise de cette dernière qu’il y aura effectivement mondialisation. Ainsi les DTS ne peuvent fonctionner qu’à la condition que la représentation soit commune (et c’est ici justement qu’apparaît le mieux la crise) ; il ne faut pas, par exemple, qu’il puisse y avoir un étalon refuge comme l’or. Pour ceux qui soutiennent encore l’utilité du métal jaune il y a l’idée que celui-ci représenterait un "acte définitif " (Fabra) palpable en quelque sorte (vision physiocratique) ce qui n’est réalisable qu’en faisant accomplir un pas en arrière. Le capital est mouvement; ce qu’il produit ne s’en retire pas, il doit s’y maintenir. Au stade le plus développé, sa production c’est son mouvement-capitalisation. L’or représenterait ce qui a été produit réellement, matériellement: la plus-value. Or, étant donné l’évanescence de cette dernière, découlant de la fictivité du capital, de l’immatérialité de la production, etc., l’or n’est plus nécessaire. Il le devient de moins en moins également en tant que signe de propriété sur le travail d’autrui, du fait de l’accession du capital à la communauté matérielle et à cause de la généralisation du salariat; le tissu social tend à devenir un ensemble de relations tellement interdépendantes que chacun participe en quelque sorte à l’exploitation des autres et est exploité par eux. Le titre de propriété c’est le capital, la communauté, qui le détient.

         Les divers pays du globe n’ayant pas atteint le même stade de développement du MPC, le capital parvient difficilement à imposer sa propre représentation d’où les difficultés du système monétaire international (vraie crise de la représentation) où le dollar joue un double rôle celui de capital-monnaie étasunienne et celui de capital-monnaie référentiel international.

         Les conséquences néfastes du procès de production (pollution, nuisances, etc.) réclament une autre exploitation de la nature et des êtres humains. De là l’essor de l’industrie antipollution, de la production immatérielle, comme cela a déjà été signalé, de la détermination esthétique des êtres humains, de celle "religieuse" et même de la lutte contre le capital. On a développement d’un néo-christianisme fondé sur un certain renoncement aux biens de ce monde, exaltant le capitalisme de la faim après le soi-disant capitalisme de l’abondance… Il est clair que, dans ce contexte, divers courants préconisant une alimentation modérée (à base de fruits) et le jeûne en tant que nécessité de repos physiologique pour les organes de l’appareil digestif, puissent être récupérés (comme l’est Marcuse en ce qui concerne la sensibilité-sensualité) dans la mesure où l’on aura isolé ces "pratiques" du reste d’une conception globale des rapports des êtres humains à la nature; dans la mesure où l’on en aura fait des pratiques de survie.

         La vieille représentation doit disparaître. Elle comporte les éléments suivants: devenir de l’homme de la pénurie à l’abondance, de l’émergence du sein de la nature (animalité) à un stade humain grâce à un développement des forces productives (idéologie de la croissance), progrès indéfini, individualisation toujours plus poussée impliquant une émancipation exacerbée où l’individu se libère des différentes déterminations naturelles et humaines et devient une maison de commerce qui, grâce au capital-argent, peut faire ce qu’il veut dans les limites du système. Du point de vue immédiat elle postule le plein-emploi (généralisation du travail avec sa glorification) et le développement de la propension à consommer; c’est l’État qui facilite les deux derniers phénomènes.

         Une mutation du MPC est en train de s’opérer. Elle réclame une nouvelle représentation afin que puisse s’effectuer la reproduction de toute la communauté du capital d’autant plus que son cycle économique ne peut pas prendre pour présupposition le résultat de celui antérieur.

         La nouvelle représentation est déterminée par la mise en évidence de limites matérielles au développement du capital, de ce fait il va surtout être question de gestion des produits de la terre et de l’activité des êtres humains, ainsi l’économie perdra sa dimension chrématistique qui répugnait à Aristote et que, sous d’autres formes, Marx fustigeait[8]; ce sera la fin de l’économie politique.

«Il faut réviser totalement notre conception du "profit", et en ranger les différentes catégories selon un ordre différent dans l’échelle des valeurs sociales.» (Quelles limites ? Le Club de Rome répond… » Éd. Seuil. p.140).

Elle attribuera une grande importance au collectif, l’individu étant programmé, ce qui implique en liaison avec ce qui précède, la gratuité et la réalisation d’un vaste ensemble mondial.

« Le chauvinisme et l’égoïsme des nations ne sont que des projections de l’égocentrisme, de l’agressivité et de la volonté de puissance de l’individu humain. Il est fort probable que si, dans sa conception des rapports entre l’homme et la nature, notre espèce ne réussit pas le passage de la souveraineté nationale à la vision globale, elle se trouve finalement condamnée ; nous de même, en tant qu’individus, nous avons à subordonner une partie de nos intérêts propres aux besoins généraux de la société. » (Le rapport de Tokyo sur l’homme et la croissance. Éd. Seuil. p.85).

         Intériorisation des limites révélées par le devenir du MPC, idéologie de ne pas exagérer, péché écologique, nécessité de changer de comportement tels sont les éléments de l’éthique proposée par le Club de Rome. Mais la résignation à une vie limitée n’est-ce pas le lot de la majorité des êtres humains depuis des millénaires? Ici on en donne un fondement différent, de telle sorte qu’il n’est pas possible de mettre en évidence un autre mode de vie. Les théoriciens du MIT raisonnent sur l’homme réduit actuel et en déduisent leurs conclusions :

« C’est ma conviction profonde que l’esprit humain n’est pas apte à interpréter le comportement des systèmes sociaux qui entrent dans la classe des systèmes à boucles de réaction multiples, non linéaires. » (Jay W. Forrester, Comportement antiintuitif des systèmes sociaux in Vers un équilibre global, édition italienne Mondadori. 1973, p.18).

         Or la pensée linéaire et binaire n’a pu s’imposer dans le cerveau des hommes qu’à la suite de leur domestication!

         Ainsi les théorisations du Club de Rome et du MIT constituent les éléments d’approche d’une nouvelle représentation du capital, elles n’ont rien à voir avec le communisme. Elles n’affrontent pas, non plus, les données profondes du devenir du MPC car elles relèvent de conceptions physiocratiques, c’est-à-dire qu’elles ne prennent en compte que la production matérielle et n’envisagent pas l’immatérialité du capital. En fait, celui-ci développe une réponse qui englobe diverses réponses ponctuelles aux diverses questions que pose sa situation actuelle: l’inflation. Elle amortit les contradictions qui pourraient surgir des solutions parcellaires; elle permet de les surmonter mais elle n’annule pas le point d’aboutissement vers lequel tend l’ensemble de celles-ci : un despotisme toujours plus féroce. L’inflation c’est le crédit global que le MPC se donne à lui-même et en cela le capital agit bien selon son être: toujours maîtriser le futur (ce qui implique qu’il ne peut y avoir de révolution que s’il y a réellement rupture avec la représentation en place) ; tous les déséquilibres, toutes les difficultés sont escamotées par celle-ci avec toujours en perspective que demain tout sera résolu. L’inflation c’est l’imagination du système en ce sens qu’il projette une image de lui-même dans le futur, image où toute contradiction est éliminée. La crise de représentation commence bien en 1968. Là est le phénomène patent de l’anthropomorphose. Le MPC réalise un possible du devenir humain. Simultanément elle est indication de la grande difficulté qu’il a à tenir unis les différents moments actuels. La vieille représentation a perdu sa force opérationnelle. La solution passe par cette imagination où tout le monde peut se reconnaître dans un non-antagonisme. L’inflation réalise l’utopie en devenir du capital : les hommes et les femmes se reconnaissent en lui (sinon ils ne pourraient pas le supporter), même s’ils luttent contre lui ; d’ailleurs, jusqu’à présent, c’est toujours contre ses conséquences qu’ils se sont élevés. L’inflation est fondamentalement anticipation :

« Bref, l’anticipation est la racine et le fruit de l’inflation. Elle préside à la croissance, l’alimente et l’amplifie. » (Ronze « L’inflation ou la démesure de l’homme » in revue Études, article repris dans Problèmes économiques  n°1388).

         Concrètement notons que :

« L’économie américaine est aujourd’hui assise sur une montagne de dettes de 2500 milliards de dollars représentant toutes les automobiles, tous les logements, toutes les usines et machines qui ont fait d’elle l’économie la plus importante et la plus riche du monde. » (The debt economy, article de la revue Business Week du 12.11.74 publié dans Problèmes économiques, n°1409).

         L’économie de crédit dont parlent les auteurs de l’article n’est qu’une autre expression pour indiquer la société inflationniste dont font état d’autres économistes. Au sujet de l’inflation on voit donc pointer, parmi les théoriciens de l’économie, l’idée qu’il s’agit d’une représentation. Ceci est dit de façon plus ou moins claire, plus ou moins percutante, soit dans le but de la définir, soit dans le but de lutter contre elle.

« L’inflation est, essentiellement, un phénomène lié aux comportements et donc aux attentes des agents économiques. La lutte contre l’inflation implique d’abord une foi solide dans la stabilité économique. » (Jean Mouly dans Revue internationale du travail  d’octobre 1973, reporté dans  Problèmes économiques, n°1361).

         Ceux qui expliquent l’inflation par la demande ont tendance à faire de celle-ci un phénomène politique et par là ils veulent mettre en évidence l’intervention des hommes, de la lutte des classes, d’où leurs diatribes contre les dirigeants syndicaux considérés comme les créateurs du désordre.

         L’inflation est une autre indication de ce que j’ai nommé l’échappement du capital. En effet dans un premier temps, lors de sa lutte contre les modes de production antérieurs, le MPC apparaît comme un mode de production apte à faire baisser les prix des objets manufacturés ; une contradiction semble le tenailler au début dans la mesure où il réalise difficilement la même chose dans le domaine agraire. En fait il y a, dans les zones où le MPC est le plus développé, parallélisme d’action entre les deux secteurs (cf. les E.U. et la puissance de leur agriculture qui, dès la fin du siècle dernier, fut la cause déterminante de l’hégémonie du capital étasunien et de la ruine de l’Europe comme le prévit Engels). Or, cette période est celle où le MPC se développe sur la base de la loi de la valeur et tend à la dominer. Quand il a supprimé les autres modes de production et réalisé la soumission réelle du travail au procès de production du capital, il peut intégrer la non-flexibilité des salaires à la baisse (moyen d’ailleurs de transformer pleinement le prolétaire en consommateur et donc de l’immerger dans la rationalité du capital) et de ce fait il s’échappe des contraintes de la loi de la valeur. Cela aboutit à une grande crise qui est celle d’une représentation donnée des rapports sociaux en place. Comment la communauté matérielle du capital doit être perçue par les hommes afin qu’ils intériorisent le procès et en assurent la reproduction. À ce propos, il ne faut pas oublier que la crise a toujours été aggravée par l’intervention des hommes essayant de faire passer le capital dans des canaux rigides tels qu’ils les concevaient en fonction de leurs représentations.

         Avec l’inflation il semblerait qu’il y ait accord entre aspirations des hommes, déterminés désormais par des siècles de développement des forces productives, et le capital. De même le crédit put se généraliser quand il prit l’homme pour sujet[9], autre moment de l’anthropomorphisation du capital. Par le crédit l’homme fut arraché à l’immédiateté de sa vie matérielle; sa vie privée spirituelle et morale fut emportée dans le flot économique; cette vie fut d’ailleurs soustraite à la sphère purement privée pour devenir caution de la vie publique: moment de la désacralisation. Avec l’inflation on a un mécanisme de déracinement total de l’espèce qui apparaît comme une libération vis-à-vis de l’immédiat du capital, moment nécessaire pour couper tout lien au passé, et l’emporter dans un tourbillon où elle perdra finalement tout souvenir de ce qu’elle fut pour, qu’ensuite, le désarroi installé, les hommes ne puissent plus se retrouver que dans la rationalité du capital. Détruire la pesanteur du passé, tel est toujours l’objectif de ce dernier. De là la nécessité d’abstraire l’humanité entière pour qu’elle se place dans un mouvement où toutes les vieilles présuppositions s’évanouiront et où l’unique référentiel sera le mouvement du capital. L’aliénation concerne directement l’espèce dans sa totalité ; le dépouillement opère sur elle et non plus seulement sur l’individu car l’inflation est le moyen d’acheter l’espèce en lui faisant miroiter des lendemains travaillants et chantants. Par là c’est l’aboutissement de la volonté de l’homme d’être hors nature et nous pouvons être d’accord avec R. Ronze qui affirme que l’inflation est une expression de la démesure de l’homme, qu’elle est « le langage d’une société en transformation ». Il ajoute :

« L’inflation est alors le signe d’une nouvelle logique économique propre à la société technologique évoluée. Fidèle à son projet d’emprise « totalitaire » sur l’individu, cette société passe aujourd’hui de la sécurité sociale à la sécurité économique (idée déjà développée par Bordiga au sujet du fascisme, n.d.r.) passage d’autant plus naturel que la seconde prolonge et développe la première. » (article cité).

La consommation et le loisir sont les deux éléments importants qui font pénétrer les êtres humains dans la sphère de l’inflation. Le loisir n’est plus le moment de temps libre, le temps de non travail ; c’est le temps de consommer car tout doit être vendu, consommé-consumé, d’où la généralisation de la non-jouissance, de la catégorie de l’éphémère qui permet l’éternisation du capital comme l’avait pressenti Marx dans les Grundrisse. L’être humain est donc de plus en plus pris en tant que consommateur, que prédateur de la communauté matérielle ; c’est cette dernière qui produit et qui offre à consommer : l’inflation est incitation permanente à quitter la sphère immédiate, à renier l’être-là et à se propulser dans un devenir sur le mode de l’acquérir évanescent.

L’inflation réalise le capital fictif, espèce de tissu conjonctif du capital total, système de liaison et d’articulation[10].

« Á partir du moments où les projets des différents partenaires sont incompatibles seule l’inflation permet de les rendre (artificiellement) compatibles entre eux. Ce faisant l’inflation ne supprime pas la lutte des classes. Elle l’empêche de dégénérer en guerre civile, donnant l’illusion successivement aux uns et aux autres qu’ils ont gagné. Elle apparaît ainsi comme le fruit de qu’on pourrait appeler l’instinct de conservation. » (Ph. Simonnot « Pour une théorie ludique de l’inflation ». In Bulletin de la S.P.G.F. reproduit dans Problèmes économiques, n°1373).

         Il s’agit en fait non d’une opposition entre différentes classes mais entre différentes composantes du capital qui tendent à s’autonomiser. Il faudra, pour résoudre la crise, enrayer cette autonomisation et assujettir tous les agents-partenaires à la rationalité du capital en tant que totalité, la communauté matérielle.

         Dans le phénomène de l’inflation se fait nettement jour le conflit entre matérialité de la production capitaliste et immatérialité, entre ce qui est fixe et ce qui est mobile, ce qui est unique et ce qui est indéfiniment reproductible, conflit déjà analysé par Marx au sujet de la valeur de certaines choses, mais aussi au sujet de la plus-value (dans ce cas le capital-argent pouvait être l’immatérialité de ce qui fut ajouté à la production).

« Il faut encore retenir ceci : le prix d’objets n’ayant en soi aucune valeur, c’est-à-dire n’étant pas le produit du travail, comme par exemple la terre, ou, du moins, ne pouvant pas être reproduits par le travail comme les antiquités, les chefs-d’œuvre de certains artistes, etc., peut-être déterminé par des combinaisons très fortuites. Pour vendre un objet, il suffit uniquement qu’il soit monopolisable et aliénable. » (Marx, Le Capital Éd. Sociales, t. 8, p. 25).

         Le capital parvient à rendre aliénable ce qui semblait ne pouvoir l’être par suite d’une impossibilité de mise en mouvement à cause des caractères de l’objet, ainsi de la terre ; avec l’achat et la vente de titres de propriété (phénomène de représentation) cela devient possible et c’est le moment où l’homme n’est plus lié à elle. Toutefois Marx fait une autre remarque :

« Cette propriété naturelle qui est ainsi monopolisable est toujours attachée à la terre. » (Ibid., t. 8, p. 37).

         Ce stade est à son tour dépassé avec la création d’une agriculture industrielle où la terre n’est plus qu’un support de processus chimiques. Le capital réussit donc à séparer les qualités et à les accaparer. Il en fut de même du travail universel que Marx définit ainsi :

« Remarquons en passant qu’il faut faire une différence entre travail universel et travail collectif. Tous les deux jouent leur rôle dans le procès de production, l’un se fond dans l’autre et réciproquement, mais ils ont aussi leurs différences. Le travail universel, c’est tout le travail scientifique, ce sont toutes les découvertes, toutes les inventions. Il a pour condition, en partie, la coopération avec les hommes vivants, en partie l’utilisation des travaux de nos prédécesseurs. Le travail collectif suppose la coopération directe des individus. » (o.c. t. 6, pp. 121-122).

         En absorbant le travail universel[11] le capital s’est gonflé d’immatérialité et a rendu moins essentiel l’apport de travail immédiat de chaque individu ; il a, en même temps, accusé le conflit indiqué plus haut.

         Grâce à l’argent, au crédit, à l’inflation, en un mot au capital, tout a pu être arraché et mis en mouvement. À partir de ce moment y a-t-il besoin d’un accroissement continu d’une production matérielle ? Comme l’art s’est affranchi de la nature puis des formes en considérant que tout est possible, le capital tend à se développer en abolissant le référentiel matériel. L’inflation est un moyen d’y parvenir.

« Ce que nous allons peut-être vivre, c’est l’inflation à l’état pur (un autre économiste parlait de croissance nominale, n.d.r.), sans croissance. La situation est révolutionnaire dans tous les sens du terme. » (Ph. Simonnot, o.c.).

         D’où la peur de bon nombre d’individus à cause du phénomène lui-même et à cause de toutes les inconnues qu’il engendre.

         Le résultat de la mutation du capital sera une domestication complète – entrevue depuis 1968 – si les êtres humains n’abandonnent pas la communauté capital, d’autant plus que cette mutation a besoin pour s’accomplir des éléments du mode d’être du capital et de ceux apportés par les opposants, les contestataires (les écologistes par exemple).

         Pour en revenir au présent, il est bien évident qu’il n’y a pas, économiquement parlant, possibilité de crise conçue comme moment d’écroulement du système. Ce qui ne nie pas l’éventualité de catastrophes dues aux conséquences du procès de production du capital. Il suffirait de variations climatiques de faible amplitude pour révéler la destruction des sols et amener un déséquilibre considérable causant une diminution de la production agricole, donc une famine; de graves épidémies au sein du cheptel sont également possibles à cause de l’insémination artificielle et de l’emploi des antibiotiques, etc.

         Pour les partisans d’une technologie progressant de façon exponentielle (comme le définissent les défenseurs du projet du MIT), il n’y a qu’une pause momentanée dans la croissance. En ce qui concerne les matières premières, il est évident qu’il y a encore des ressources au fond des mers et même au sein de la terre, que l’énergie géochimique captée à grande profondeur peut apporter une solution à sa pénurie, etc., cela ne pourra qu’engendrer une inflation par les coûts (dès maintenant le prix du pétrole ne peut plus diminuer afin de rendre rentables d’autres sources d’énergie; inflation et anticipation sont liées!). Dans cette optique technologique, on peut très bien imaginer une planète portant 100 milliards d’êtres humains et la disparition de toute vie autre qu’humaine; l’oxygène étant produit par les usines[12]. Lorsque tout référentiel disparaît et qu’il est remplacé par le progrès indéfini (pléonasme voulu puisque le concept de progrès contient l’indéfini), il ne reste que l’échappement, le désir sans fin, débouchant dans l’absurde du point de vue humain. Et cette perte de référentiel est absolument nécessaire pour que l’humanité s’abandonne totalement au mouvement du capital.

         Très proches des précédents, en définitive, sont les groupuscules qui affirment que la crise est en réalité du bluff, position symétrique à celle considérant comme inévitable un écroulement prochain du MPC. Dans un cas le capital est l’apprenti sorcier, dans l’autre le démiurge parfait ! Selon ces groupes l’homme n’est pas immédiatement menacé; la crise concerne uniquement le capital. La classe dominante s’en sert comme d’un épouvantail, comme d’un chantage pour pouvoir faire accepter l’installation de centrales nucléaires ou l’implantation d’oléoducs comme celui de l’Alaska; ce qui implique tout de même qu’il y a des problèmes réels d’approvisionnement en énergie. Ceci est d’autant plus vrai que les gens qui ont cette position raisonnent en fonction de la logique du développement des forces productives. Il est certain qu’il y a utilisation de la crise. Ainsi celle d’octobre 1973 fut fomentée de toutes pièces par les firmes multinationales et les E.U. On a répétition de ce que fit la classe dominante allemande dans les années 20: l’utilisation de la crise comme d’une arme contre le prolétariat, ce que mit en évidence le KAPD au troisième congrès de l’Internationale Communiste. Mais il ne faut pas oublier, non plus, que la classe dominante ne pu maîtriser le phénomène et surtout qu’elle ne se rendit absolument pas compte qu’elle favorisait la naissance et le triomphe du nazisme, mouvement nécessaire à la réalisation de la domination réelle du capital sur la société et sur la classe dominante d’alors, la vieille bourgeoisie qui, depuis lors, commença à disparaître.

         Il y a, sans aucun doute, manipulation de la crise, mais les faits sont là. Il ne peut y avoir qu’un infléchissement des phénomènes dans une certaine direction. Celui-ci peut, pour le moment, favoriser certains groupements mais, à plus long terme, il débouchera (sauf révolution) dans un renforcement du despotisme du capital au sein duquel disparaîtront beaucoup d’organisations qui, à l’heure actuelle, ont une certaine autonomie, une certaine possibilité de dominer ; tel sera le cas, dans une perspective plus éloignée, des États nationaux.

         Si on nie l’épouvantail-crise agité par les gens du Club de Rome ou par certains partis du secteur capitaliste, il n’en reste pas moins que des faits bien concrets demeurent: la surpopulation, non seulement en Asie mais en Europe; surpopulation qui peut inhiber le mouvement de réinsertion des êtres humains dans la nature, tout au moins le ralentir dangereusement; les nuisances diverses, la destruction de la nature avec la disparition accélérée, depuis le début du siècle, de diverses espèces animales et végétales sans qu’elles puissent être remplacées, comme cela se produisit aux époques géologiques (remplacement des reptiles par les mammifères, par exemple). Où vivaient animaux et végétaux fleurit, exubérant, le béton, monstre froid tentaculaire.

         Il est évident que la surpopulation[13] est un gros problème pour le capital. Les êtres humains apparaissent comme sa pollution; plus la population est nombreuse plus il peut y avoir un antagonisme avec celui-ci, surtout lorsqu’elle est jeune. Elle encombre son procès de production qui tend à l’automation. Mais le phénomène est double car, simultanément, la surpopulation est un moyen de domestiquer les hommes en les entassant dans les prisons que sont les grands ensembles où ils perdent toute communauté et tout rapport réel avec la nature (ce qui en reste). Surpopulation et urbanisation vont de pair avec la réduction des êtres humains à particules insignifiantes. Plus la population s’accroît moins il est possible de pouvoir penser selon la Gemeinwesen (communauté) ; il y a un phénomène de destruction de l’humanité en même temps que perte de sa diversité dans le monde puisque bientôt, sur la planète, il n’y aura plus que des hommes soumis au capital.

         Affirmer que tout cela est uniquement problème pour ce dernier revient en définitive – étant donné que, souvent, le caractère plus ou moins capitalisé de l’espèce est reconnu – à prendre une position manichéenne et à poser la dualité: ceux qui savent et ont fui l’influence du capital et les autres. Comment détruire la capitalisation de ces êtres (sans les détruire) ? Si cela réussit, demeurera encore la surpopulation qui, évidemment, dès lors, pourra être affrontée de façon humaine.

         En outre, le capital n’est pas quelque chose venu d’on ne sait où. C’est un produit humain; l’anthropomorphose le prouve amplement.

         La position de ces groupes est fondée sur le postulat que la révolution n’existe qu’à partir du moment où il y a rupture du système et que ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’il est possible de vraiment s’attaquer aux divers problèmes qui ne sont donc reconnus qu’a posteriori. Mais accepter ce postulat c’est se condamner à l’inaction tandis que le capital tend à résoudre ces derniers à sa façon. Dans le programme communiste tel que l’envisageait Bordiga, il était clair qu’il fallait obligatoirement, après la révolution, que les pays développés donnent aux pays pauvres, placés à un stade moins avancé de développement des forces productives, produits et machines et même savoir-faire technique, pour que le communisme puisse se généraliser à l’échelle mondiale. De nos jours le Club de Rome propose quelque chose de similaire afin que le MPC n’explose pas, afin d’éviter l’apocalypse. Encore une fois le capital a pillé le programme, mystifié l’élan au communisme. Il le réalise en lui ôtant tout ce qu’il avait d’humain. Ridiculiser la proposition du Club de Rome revient à ridiculiser le programme communiste tout en laissant pleinement de côté la question de savoir pourquoi le capital peut – après les avoir vidées de leur contenu humain – réaliser des mesures tendant au communisme. Parce que ce dernier était conçu comme moment du plein développement des forces productives. Ce sont ceux qui sont les plus acharnés à défendre la technologie, dont ils postulent la neutralité, et la science qui serait en définitive innocente, qui maintiennent cette conception du devenir au communisme. On est, dans ce cas, à des degrés divers, sur le terrain où se sont placés anarchisme et marxisme[14]: la science est une nécessité pour l’émancipation des êtres humains ; la bourgeoisie ne peut pas lui permettre de jouer pleinement ce rôle ; une classe révolutionnaire accomplira l’œuvre immanente, pour ainsi dire inscrite, dans la science.

         Il faut penser le devenir à la communauté humaine[15] dans une très grande diversité depuis les dernières communautés plus ou moins archaïques encore existantes jusqu’aux communautés humaines rompant avec le capital.

         Nous avons individualisé une des causes du mouvement de Mai-68 dans le déséquilibre[16] qui s’était opéré aux E.U. en 1967, début de la manifestation de la crise monétaire encore en cours maintenant. C’est en quelque sorte une autre définition de la crise. Elle a l’avantage de démystifier son importance, ses effets révolutionnaires grandioses et de noter tout de même ce qui peut correspondre à une certaine réalité. Il est bien certain que si le MPC ne rencontre plus de phase critique, la révolution devient fort improbable, voire impossible. Mais il est également certain que l’existence de telles phases n’est pas suffisante pour produire la révolution, si les hommes et les femmes conservent leurs yeux d’antiquaire et voient la crise sur le mode de celle de 1929, se fient à un évènement extérieur pour que se déclenche le processus révolutionnaire. Il ne s’agit plus de lutter contre le capital mais de se placer hors de sa dynamique. Les ratées de celle-ci ont un rôle très important dans la production des révolutionnaires ; les analyser et en démystifier les vertus subversives intégrales, c’est-à-dire génératrices du grand soir, permet de rester en contact avec tous ceux qui n’ont pas pu effectuer le pas nécessaire. Il ne s’agit pas de se mettre dans un ghetto en faisant une anti-organisation dans un au-delà mythologique du capital.

         Avec Mai-68 on a eu émergence de la révolution et mise en branle sur une échelle mondiale de la production de révolutionnaires. La rupture d’équilibre actuelle ne peut qu’élargir le cercle de ceux-ci. Elle doit également provoquer en eux une radicalisation par une recherche vraiment à la racine de ce qui cause l’incapacité des hommes et des femmes à abattre, comme ils le voulaient, le MPC ; susciter leur propre remise en cause. Pour le moment, ce qui se manifeste, c’est seulement un certain recul du fait que tout ce qui pouvait être solide s’est effondré et qu’aucune dynamique n’est encore concrètement apparue et ne le peut dans l’immédiat. En outre rien de plus conservateur que les révolutionnaires car ils s’attachent avec acharnement à un schéma, planche de salut pour tous les temps et, lorsqu’une certaine faille se produit dans la société, ils se replient sur eux-mêmes, eu lieu de se débarrasser de ce schéma inhibiteur.

         Il est nécessaire d’intervenir, dans la mesure où c’est possible, au moment de ces ruptures afin d’amplifier le phénomène de production des révolutionnaires puisqu’il n’y a pas de certitude rigoureuse qu’une quelconque crise économique puisse engendrer un mouvement insurrectionnel de vaste ampleur. C’est ce qui s’est produit depuis 1913 et le nouveau Moyen-Âge dont parlent certains auteurs italiens (qu’ils situent dans un proche avenir), l’époque de barbarie que redoutaient Adorno et l’école de Francfort, ont commencé depuis lors. Les diverses crises ont provoqué la mort de la société bourgeoise mais les forces qui s’opposaient à elle furent incapables de s’imposer et de permettre le triomphe du communisme. Il s’en est suivi une période trouble où ce qui fut déterminant c’est le devenir du capital à la communauté matérielle (réalisation de la domination réelle) dans l’aire occidentale ; le moment que nous vivons est celui où l’instauration de cette communauté risque de se parachever à l’échelle mondiale et de devenir définitive, ce qui impliquerait la disparition de l’espèce humaine. Ainsi, pour reprendre la comparaison des auteurs italiens, lors de l’effondrement de l’empire romain les révolutionnaires de l’époque furent incapables d’imposer la formation d’une communauté humaine par suite de leur propre faiblesse mais aussi à cause de la puissance du phénomène mercantile déjà amplement développé à l’époque, de l’inféodation de l’Église au pouvoir établi, de la faiblesse des communautés barbares qui avaient été perverties au cours de leurs migrations et contaminées au contact de la civilisation gréco-romaine. Il fallut plusieurs siècles pour que s’instaure la communauté féodale au sein de laquelle le mouvement de la valeur d’échange était banni.

         Les moments les plus troubles de l’histoire humaine sont ceux où s’effondre une communauté naturelle ou médiatisée et que s’impose la formation d’une nouvelle. L’époque est d’autant plus instable, remplie de violence, elle nécessite une durée d’autant plus longue pour parvenir à une solution, que l’opposition entre le désir profond des êtres humains à créer une communauté humaine et le mouvement de la valeur d’échange, puis du capital, est d’autant plus floue. Depuis près d’un siècle on considère le communisme comme la réalisation d’un processus interne au capital : le développement des forces productives qui permettra enfin d’abolir l’aliénation en assurant à tous une vie matérielle correcte compatible avec des exigences humaines, et non comme l’instauration d’une Gemeinwesen (communauté) humaine, comme l’avait affirmé le jeune Marx. Les évènements qui se sont déroulés depuis 1913 ont balayé la première conception et imposé la seconde, la seule qui soit apte à permettre aux êtres humains de poursuivre leur vie dans le cosmos ; qui fait ressouvenir de leur vieux désir communautaire, tout en lui donnant consistance nouvelle.

         Parmi les moments agités et cruciaux que vécut l’humanité (humanité, plus ou moins vaste car dans certains cas cela n’affecte qu’une portion de celle-ci), on peut indiquer celui qui nous est présenté comme la période du déluge, la fin des grands empires tels ceux d’Akkad, de Rome, l’époque des royaumes combattants en Chine, les moments de la décomposition de la communauté féodale à la suite de la surpopulation provoquant des difficultés agraires qui sont à la base des peurs de l’an mille, des croisades. Maintenant, en plus de la peur ancestrale que ces faits ont pu laisser au sein des êtres humains, il y a celle d’une apocalypse bien concrète dont on a pu avoir des phénomènes prémonitoires lors de la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki et, plus près de nous, le phénomène de désertification du Sahel.

         La peur qui gît au cœur du monde a bien d’autres sources. La disparition des référentiels, des valeurs ; plus de parti révolutionnaire, plus de classe devant assurer l’émancipation, donc dissolution de tout « idéal », ce qui inhibe tout mouvement ; la perversion du socialisme et du communisme car ce qui a été déclaré, réalisé en tant que tel s’est révélé comme une prison plus ou moins dorée : la Suède ou l’URSS ! Peur que tous les rêves ne se transforment en cauchemars, comme le communisme transformé en un système de camps de concentration et d’asiles psychiatriques.

         Les êtres humains ne parviennent pas, d’une part, à puiser des forces en eux-mêmes, à se resubstancialiser, à réacquérir leurs dimensions perdues, d’autre part, à concevoir le mouvement vers la communauté humaine en sa totalité et en ses unités-diversités ; ils ne perçoivent qu’un néant et, en conséquence, appréhendent à se lancer dans un mouvement quelconque. C’est la perte de tout élan, de tout enthousiasme. Mais, plus profondément, il y a la sensation d’une insécurité profonde. L’être dans le monde n’est jamais assuré car tout ce qui est, est sujet à caution, et le monde lui-même dans son absurdité ne peut rassurer les êtres. Si, dans les communautés primitives, les êtres humains recouraient à la magie pour avoir confirmation de la réalité de leur existence, de leur être dans le monde[17], il ne reste, à ceux d’aujourd’hui, qu’à rechercher réalité et vie dans différentes sectes religieuses surgies au cours de ces vingt dernières années. Le refuge dans la religion est conjuration de la peur.

         La méconnaissance de la dynamique conduisant à la communauté[18], doublée de la méconnaissance réciproque des êtres humains est paralysante. On l’a souvent signalé, le racisme commence dès que l’altérité, la diversité d’un être humain est vécu comme une agression, comme une remise en cause, car elle mine les référentiels profonds, cachés, obscurs, ceux qui donnent certitude de la présence de l’être dans le monde; si ces référentiels sont bafoués, toute réalité semble s’évanouir. Le terrorisme manifeste souvent la peur de l’autre ; le détruire semble être le seul moyen de conjurer cette peur qui est en même temps angoisse à cause de la perte de la sécurité de l’être dans le monde.

         L’existentialisme, en son temps, a fort bien exprimé l’angoisse sociale de cette perte de sécurité, mais, actuellement, le mal est encore plus profond parce que tout est remis en cause. Ce n’est plus l’existence immédiate telle qu’elle peut être déterminée par les rapports sociaux actuels, mais l’existence dans sa dimension historique, dans la tradition des êtres humains ; la religion, la science, l’art sont reconnues mortes, ne reste qu’un vide orné de désirs, c’est-à-dire quelques impulsions à être, à vivre. La recherche de la satisfaction effrénée de désirs n’est peut-être qu’une attitude conjuratrice de ce vide. L’inflation verbale plus souvent, d’ailleurs, que gestuelle ou pleinement pratistique est, comme dans le cas du capital, une tentative de créer quelque chose au-delà de la sphère immédiate en escamotant les difficultés du présent.

         L’humanité doit faire le saut – possible depuis longtemps – c’est-à-dire rompre avec la dynamique surgie lors de la rupture avec la nature, avec la communauté et emprunter une autre voie ou bien elle sera assujettie à un rêve fou – vouloir dominer la nature, être en dehors d’elle – qui se réalise avec le capital et qui aboutit à sa totale sujétion en courant de multiples risques de destruction dont les plus graves sont écologiques. Mais c’est de ce saut qu’elle a peur; ce qui engendre un recul sur des positions antérieures, sur des moments précapitalistes qui ont été antagonistes au capital. Les êtres humains dans leur volonté de s’opposer à celui-ci, de le détruire, privilégient en définitive des périodes du passé qui ne furent souvent que des présuppositions à son devenir. Ce faisant la lutte est dévoyée et les êtres humains n’affrontent pas les question réelles. Adorno, en revendiquant une société réglée par l’échange égal en est un bon exemple, de même ceux qui défendent la démocratie comme un moindre mal, les mouvements régionalistes et tous ceux qui veulent éliminer les conséquences dévastatrices du MPC en conservant sa rationalité. Beaucoup de groupes gauchistes ont peur de remettre en question l’outil, la machine, la technique et refusent de considérer la science comme une simple thérapeutique pour une pathologie de l’action humaine.

         Ces positions de repli sont multiples du fait qu’en arrivant au moment de mutation où nous sommes, une foule de contradictions, qui se sont manifestées aux époques antérieures et ne furent qu’englobées, réaffleurent de façon plus ou moins virulente. Certains individus peuvent se polariser sur ces contrastes secondaires et édifier là-dessus théorie et pratique. Ils se seront seulement mis en dehors du mouvement réel, même s’ils s’opposent s’ils invectivent et, ce qui peut souvent arriver, s’ils s’adonnent au terrorisme. Ce dernier se manifeste fréquemment au moment où rien n’est possible ou ne l’est pas encore, au moment où la confusion est telle que la seule attitude pouvant faire jaillir quelque chose semble être une affirmation implacable de la violence. Le terrorisme c’est l’impasse et c’est la possibilité pour le capital d’éliminer tranquillement des éléments perturbateurs.

         Il y a donc une peur du futur, soit celui chanté par Toffler, parce qu’il apparaît comme exacerbation de ce qui se manifeste déjà, soit celui que nous pouvons prôner parce qu’il est inconnu et qu’il implique le rejet des vieilles représentations. Aucun terrorisme, aucune contre-peur ne peut faciliter la perception de ce devenir que nous envisageons. Pourtant il faut se hâter car nous sommes parvenus à un moment où une décision rapide s’impose.

         Nous avons tenté de mettre en évidence en quoi consiste la communauté matérielle du capital et le déterminisme qui opère en elle, non pour reconnaître qu’il est difficile de faire quoi que ce soit à cause de ce déterminisme, mais pour le refuser. Il est clair que, dans une pratique concrète de tous les jours, ce refus est difficilement réalisable, mais cela n’élimine pas la possibilité, au moins, de l’affirmer et, par là, de rejeter tout compromis avec la dynamique de la lutte anti-capitaliste qui ne fait que nous engluer dans la communauté matérielle.

         On a, à plusieurs reprises, souligné à quel point la conscience était, la plupart du temps, conscience répressive et que la pensée retardait énormément sur la réalité. Là aussi l’absence d’adéquation entre ces deux éléments, les porte-à-faux, sont générateurs d’angoisse, de peur, ne serait-ce qu’en tant qu’appréhension de ce qui peut advenir. Plus globalement on ne peut être que douloureusement impressionné de constater à quel point une espèce qui se vante d’être supérieure, qui se targue de sa pensée, de sa conscience, n’accomplira un mouvement générateur de vie que contrainte et forcée. La pensée aura été inefficiente. Il n’y aura eu, ainsi, aucune générosité de vaste ampleur pour mettre fin à un devenir qui depuis plus d’un siècle n’engendre que guerres, aliénations, destructions des êtres humains et de la nature. Il faudra aller jusqu’au bout de l’abjection pour que, menacée dans son existence biologique, elle se "décide " enfin à se révolter.

         Même au moment où la situation sera favorable par suite d’un affaiblissement de toutes les contraintes, il n’est pas dit, encore, que l’espèce soit capable de vraiment se rebeller tant elle aura été domestiquée. Cette peur de la trop grande domestication possible détruit toute espérance qui n’est que suicide planifié et étalé. Un problème urgent se pose, ici et maintenant. On ne peut pas attendre que la révolution ait éclaté pour entreprendre quelque chose. Il faut prendre au sérieux l’injonction de Bordiga: se comporter comme si la révolution avait déjà eu lieu; il n’y a plus d’expériences à faire, à subir, qui seraient génératrices d’idées, de comportements nouveaux. Il est clair, encore une fois, que dans l’immédiat, pratiquement, les possibilités sont réduites mais on peut au niveau de l’affirmation être le plus radical possible en balayant toutes les représentations anciennes et en remettant vivement en cause le mouvement intermédiaire entre communautés primitives et communauté humaine à venir. Il faut, dès maintenant, entrer dans l’autre voie qui permet de se sauver et de constituer un pôle énergétique humain d’une part en puisant dans toute l’histoire les charges qui ont été émises lors de la rébellion contre le devenir du capital, d’autre part en portant à terme une convergence entre les différents éléments, non pour proclamer une solidarité révolutionnaire car celle-ci implique que les éléments sont atomisés, séparés, et qu’une certaine « éthique » permettra de les réunir. Non, il s’agit de trouver la communication immédiate entre humains. C’est cela qu’il faut acquérir, qui fait défaut et rend impuissants tous les groupements. Les hommes et les femmes se réunissent pour lutter contre quelque chose et c’est cet ennemi qui les unit, mais dès qu’ils doivent affronter leur positivité, leur œuvre réellement humaine, il y a faillite parce qu’ils n’ont plus de dimension humaine, ils sont trop étrangers les uns aux autres, trop réduits à particules du capital, inexpressives si ce n’est dans le champ d’action de celui-ci. La difficulté à communiquer dérive à la fois de l’absence de contenu des êtres humains et de la présence de diaphragmes que sont les représentations, les rôles, les caractères, etc.

         La peur sous ses formes multiples peut conduire à une rébellion mais elle est en même temps inhibitrice ; elle paralyse l’élan qui ne peut engendrer tout ce qui devrait être. Il faut la reconnaître à la façon dont Marx disait qu’il fallait avoir honte de la situation sociale où il se trouvait, non pour réaliser une prise de conscience, mais pour rompre avec une dynamique qui nous broie. Étant donné que nous sommes parvenus à un point où en quelque sorte, l’espèce est prise au mot de son discours sur la conscience, sur la pensée, sur ses possibilités, sur son rapport à la nature et, qu’au fond, les données de la solution résident en elle, il ne reste qu’à paraphraser le vieux proverbe latin tant prisé d’Hegel et de Marx et dire à nous tous : « C’est ici qu’est la peur, c’est ici qu’il faut sauter ! »

Jacques CAMATTE

Mars 1975

 

[1] On peut trouver cette prévision dans différents textes de A. Bordiga. Dans Le cours du capitalisme mondial dans l'expérience historique et dans la doctrine de Marx (in  il programma comunista fin 1957 et début de 1958), il a donné quelques éléments étayant celle-ci. Beaucoup de passages anticipent ce qu'ont écrit, 15 ans plus tard, les gens du Club de Rome. On a publié dans Invariance n° 3, série I et dans le n° spécial de 1968, de courts extraits où cette prévision était énoncée. Nous essaierons dans un prochain n° de rassembler tout ce que Bordiga écrivit d'important à ce sujet et le confronterons avec les évènements en cours.

[2] Dans les n° 2 et 6 de la série I on trouvera le pourquoi d'une telle périodisation.

[3] On ne peut plus nier la récession : il y a bien diminution de la production, du produit national brut, baisses spectaculaires de la bourse, augmentation du chômage ; en outre, on a eu, à la fin de la décennie 60 et au début de celle de 70, une forte augmentation des salaires, phénomène qui, selon Marx, précède inévitablement la crise. Toutefois la diminution des prix de gros – autre indice important de la crise selon A. Bordiga – ne s'est pas vérifiée.

[4] Certains auteurs se sont fondés sur ces phénomènes technologiques pour expliquer les crises; c'est la théorie des cycles longs. C'est une représentation, au sens étroit du terme, d'un phénomène réel, mais elle tend à le surévaluer et à faire du capital quelque chose de purement technologique.

            Marx avait déjà explicité le renouvellement du capital fixe comme étant un moment de crise pour le capital. J'ai abordé cette question dans le n° 2, série I. Ce qu'il y a d'important dans le cycle-crise actuel c'est également un autre phénomène étudié par Marx dans le deuxième Livre du Capital: celui de l'avance nécessaire de capital-argent pour amorcer le cycle d'échanges des produits fabriqués dans les sections  I et II de la production sociale du capital. Ainsi pour que le cycle des échanges s'amorce il suppose qu'un capitaliste de la section I, par exemple, avance 500 L. Il est évident, qu'à la suite d'une série d'opérations, ces 500 L. lui reviennent et Marx insiste sur le fait que ce capital argent est avancé et non dépensé. Avec le plan Marshall, à la fin de la guerre 39-45, on peut considérer que les E.U. ont fait une avance de capital à l'Europe. Il ne s'agit aucunement de don. Les dollars avancés devaient revenir aux E.U.. Ce qui se produisit et causa ce qui a été baptisé une pénurie de dollars, un manque de liquidités. Il aurait fallu en quelque sorte un nouveau plan Marshall. Or, pour des raisons qu'on ne peut aborder ici (indiquons seulement : une libération de capital, au sens où l'entendait Marx, se produisit aux E.U.), les étasuniens commencèrent à ne pas rapatrier leurs dollars à la fin des années 50. Il se constitua le marché des eurodollars. À peu près à la même époque les européens et les japonais commencèrent à devenir plus compétitifs ; en outre beaucoup d'entreprises étasuniennes à l'extérieur des E.U. vinrent concurrencer les autochtones. Il en est résulté ce que nous avons appelé une crise de la représentation due au contraste entre le rôle du dollar en tant que représentant du capital étasunien et son rôle en tant que représentant du capital mondial.

            Ensuite un autre phénomène s'est fait jour: le renchérissement des matières premières d'où encore nécessité d'une avance par un partenaire capitaliste quelconque. C'est ici que les pétro-dollars pourraient servir à l'opération, c'est ce que les E.U. voudraient  faire en les recyclant à leur façon

[5] Dans une série d'articles publiés dans les n.° 15 et 16 du Daily Telegraph sous le titre de Inflation's path to unemployment  et repris dans  Problèmes économiques  n° 1.399, F. Von Hayek prix Nobel d'économie 1974 avoue qu'on ne peut pas assurer le plein emploi. C'est un aveu d'impuissance surtout après la soi-disant révolution keynésienne et le développement de l'économie post-1930. Il fait remarquer :

            «La première condition à remplir pour éviter un tel sort, c'est d'affronter les réalités et d'amener la majorité de la population à comprendre que, après les erreurs que nous avons commises, il est tout bonnement impossible de maintenir le plein emploi».

            Le plein emploi fut considéré comme la panacée pour lutter contre le chômage dont l'accroissement intempestif fut responsable des troubles sociaux des années 20. Aussi pour les éviter les capitalistes préfèrent-ils recourir à une autocritique en paroles mais que nous devons réaliser : nous nous sommes trompés, vous devez réduire votre consommation car la demande excessive entraîne l'inflation ! Les divers pouvoirs étatiques ont plutôt peur de prendre des décisions d'autant plus que les syndicats inféodés dans le système capitaliste sont une force défendant un stade antérieur du MPC. Il y a une inhibition du développement de ce dernier à cause du pôle travail du capital. Maintenant que le prolétariat est intégré il faut qu'il joue le jeu du capital. Ses vieilles organisations qui rendent rigides le fonctionnement du système devront être modifiées ou disparaître. Ceci sera facilité du fait même que la grève, arme des syndicats, devient de plus en plus inefficace et, au lieu d'être, comme autrefois, un moyen d'unir, elle est un élément de désunion des travailleurs.

[6] Cf. à ce sujet le n° 2 série I d'Invariance;  Le VI Chapitre inédit du Capital et l'œuvre économique de Marx . Ce texte a été republié dans Capital et Gemeinwesen.

[7] Cf. Attali in Le monde du 04.01.75 qui parle de La crise pour caractériser la situation actuelle. Il considère qu'il y a une mutation en cours déterminée par trois phénomènes : l'inflation, la mondialisation et la troisième : « Produire là où le taux de rentabilité du capital est le plus élevé. » Ce qui aboutira à une « redistribution de la production » qui peut en quelques années « prolétariser et provincialiser des nations entières », chose qu'il veut éviter à la France. Ce qui est intéressant, c'est cette possibilité de disparition de certaines manifestations capitalistes en Europe occidentale, tandis qu'elles se produiront au sud de la Méditerranée, par exemple, comme l'a noté N. Macrae qui lui aussi a abordé cette question. Mais il est clair que les centres de décision du capital pourront très bien demeurer en Europe occidentale et aux E.U. Dès lors quel sera le mode de vie imposé aux européens. Enfin si cette perspective se réalise, le capital aura accompli un cycle entier de vie sans qu'il y ait une révolution ! Alors comment lier encore le devenir de la révolution à celui du développement des forces productives?

            Parallèlement à cela il est important de noter que se vérifie concrètement notre affirmation que tout capital tend à se constituer en communauté. En effet :

                         « L'on s'oriente de plus en plus vers des fusions groupant des entreprises de branches différentes. En 1969, celles-ci concernaient, s'agissant de fusions importantes à l'exception des banques et des compagnies d'assurance, moins de 1% des actifs acquis, mais en 1972, ce pourcentage avait augmenté de façon spectaculaire pour atteindre 31%. En nombre, le pourcentage est passé de 8 à 42 au cours de la période considérée. (Ceci en ce qui concerne l'Allemagne, n.d.r.) » (Fusions et politique de concurrence in  Rapport du  Comité d'experts de l'OCDE sur les pratiques commerciales restrictives  dont les extraits ont été reportés in Problèmes économiques, n° 1.412).

  [8] Cf. à ce sujet Ce monde qu'il faut quitter in n° 5 série II d'Invariance.

[9] Le crédit a eu différentes formes au cours des âges. Il est certain qu'il ne peut exister qu'à partir du moment où les hommes sont aptes à considérer comme réelle une action du futur. On peut être d'accord avec Mauss sur le fait qu'avec le potlach, système de dons et de contre-dons, il y avait, au fond, un phénomène de crédit. Ce qu'il faut ajouter c'est que le mouvement de la valeur était alors vertical et aboutissait à l'offre à un dieu, ensuite il acquit un mouvement horizontal. D'autre part, dans ce système la valeur d'échange ne parvient pas à s'autonomiser ; en revanche, on peut dire que le pôle valeur d'usage de la valeur, lui, s'autonomise et engendre une certaine aliénation des hommes. Le principe déterminant est alors l'utilité ; avec l'autonomisation de la valeur d'échange ce sera la productivité.

[10] Cf. à ce sujet Invariance n° 2 série I. Sur Internet cf. Capital et Gemeinwesen

[11] Dans La destruction du temple article paru dans « il programma comunista » n° 19 de 1962, Domenico Ferla faisait la remarque suivante :

  «Le travail universel de l'esprit humain, fruit de la coopération entre les vivants et de l'utilisation du travail des morts n'a pas de valeur, ses produits ne peuvent être reproduits par le travail. Une chose qui n'a pas de valeur acquiert un prix, quand il devient objet de monopole. Quels sont aujourd'hui les monopolistes qui donnent un prix à la science, qui aliènent frauduleusement le travail universel de l'esprit humain ? Ce sont les savants définitivement soumis au capital. La métamorphose du savant en technicien est la métamorphose du savant en monopoliste de la science. Comme le capital a trouvé une limite dans la terre, il a trouvé une limite dans la science, dans l'exploitation du travail universel. Le capital a dépassé cette limite tout d'abord en rendant la science aliénable de même qu'il avait fait de la terre un « article de commerce », ensuite en transformant les savants en monopolistes, en propriétaires fonciers et en négociant avec eux une rente. Ce progrès a conduit à l'appauvrissement de la terre, et à la décadence de la science. Les «experts» et les «techniciens », comme les propriétaires fonciers sont des parasites de la société, ils monopolisent le travail universel de l'esprit humain pour le céder au capital en échange d'une rente, ils s'aliènent le travail des morts pour exploiter le travail des vivants.»

[12] Nous sommes bien conscients que c'est un cas limite hypothétique difficilement réalisable car la vie est un continuum d'espèces et une seule ne peut réaliser la vie.

[13] Souligner que la surpopulation est un grave problème qui se pose à nous n'implique pas qu'il faille prôner l'avortement comme solution, ni en faire une apologie, car cela demeure toujours un acte horrible même s'il peut être nécessaire au sein de l'horreur de cette société, ni qu'il faille recourir à une continence absolue pour une génération entière ! La question est complexe et ne peut être résolue qu'en dehors de cela.

                        Souligner qu'il y a un problème d'espace, que la diminution de celui-ci ne peut que rendre fou, n'implique pas que l'on accepte pour cela la théorie du « territoire » chère à divers ethnologues.

[14] Car si l'anarchisme n'a pas prétendu faire une oeuvre scientifique, il a toujours, dans une perspective qui reste illuministe, défendu la science parce qu'elle aurait une charge subversive parce que dispensatrice de vérité.

[15] À la place du mot communisme, je préfère souvent employer une périphrase : réalisation de la Gemeinwesen humaine. Il est difficile d'utiliser un mot qui sert à désigner une réalité sociale aussi épouvantable que celle de l'URSS. En outre, il pâtit des limites de l'époque où il fut engendré. Il a été forgé pour désigner un rapport social où il n'y aurait plus de propriété privée, mais une propriété commune. Celle-ci était envisagée comme une réponse immédiate à une situation intolérable où certains étaient riches et d'autres pauvres. Richesse et pauvreté étaient réellement des déterminations des hommes. De nos jours, les richesses sont  incluses dans la communauté matérielle et, en fonction de leur rôle joué au sein de celle-ci, les êtres humains ont droit à une consommation plus ou moins grande. Que pourraient-ils mettre en commun ? Voilà qui concrétise parfaitement l'affirmation selon laquelle le communisme ne peut être qu'une question d'être. Le mode d'être où hommes et femmes pourront enfin s'épanouir ne peut être trouvé que dans une communauté où « l'être humain est la véritable Gemeinwesen de l'homme » (Marx).

[16] Cf. à ce sujet Invariance n° 5 et 6 série I. (thèses 4.4.3.), en tenant compte de la caducité de la position sur le rôle du prolétariat. Sur Internet cf. La révolution communiste: thèses de travail

[17] Cf. Il mondo magico (Le monde magique) de Ernesto de Martino. Ed. Boringhieri. 1973, livre absolument remarquable sur lequel nous reviendrons.

[18] Si nous rejetons la science, cela n'implique pas que nous soyons pour un obscurantisme ni que nous voulions fonder un nouveau gnosticisme tout en reconnaissant à ce dernier (le mouvement qui eut lieu au cours du deuxième siècle après Jésus-Christ) une très grande importance.

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Par Brandon Smith − Le 5 novembre 2019 − Source Alt-Market.com

 

L’activisme dans le mouvement pour la liberté exige souvent un examen douloureux des détails. Nous examinons les tendances politiques et économiques, identifions les incohérences dans le discours dominant, signalons les conséquences inévitables des catastrophes ou des tentatives de pouvoir collectiviste et posons la question : « Qui en bénéficie ? » En fin de compte, les analystes et les militants qui ont le sens de l’observation parviennent à la même conclusion : il y a un contingent d’élites financières ancrées dans le monde politique et le monde des affaires qui ont une idéologie spécifique et des objectifs malveillants. Ils créent la plupart des crises géopolitiques et économiques à l’aide de marionnettes au sein du gouvernement et influencent les banques centrales. Ils tirent ensuite parti des conséquences de ces événements.

Ce groupe est identifié par ses intentions et ses associations. Leur intention est d’exercer une domination totale par le biais de la globalisation au point que les frontières nationales soient effacées et que tous les échanges commerciaux et la gouvernance passent par un seul et même édifice global qu’ils cherchent à contrôler. Comme l’écrivait Richard N. Gardner, ancien sous-secrétaire d’État adjoint aux organisations internationales sous Kennedy et Johnson et membre de la Commission trilatérale, dans le numéro d’avril 1974 de la revue Foreign Affairs (p. 558) du Council of Foreign Relations (CFR), dans un article intitulé « La route balisée vers l’ordre mondial«  :

En bref, la « maison de l’ordre mondial » devra être construite de bas en haut plutôt que de haut en bas. Pour reprendre la célèbre description de la réalité de William James, cela ressemblera à une grande « confusion en plein essor et bourdonnante », mais si l’on contourne la souveraineté nationale en l’érodant morceau par morceau, on obtiendra bien plus qu’un assaut frontal à l’ancienne.

Ils veulent réinventer la civilisation et la transformer en une ruche globale homogénéisée et hautement micro-gérée. Au sein de ce collectif, ils se considèrent non seulement comme les futurs maîtres de l’évolution sociale, mais aussi comme des demi-dieux vénérés par les masses. Et ils sont prêts à faire presque N’IMPORTE QUOI pour atteindre cet objectif. Dans un article que j’ai écrit l’année dernière intitulé « Les élites globales ne sont pas humaines« , j’ai souligné le lien entre l’idéologie globaliste, les actions globalistes et la psychologie des sociopathes narcissiques (narcopathes ou psychopathes). J’ai émis l’hypothèse que les globalistes sont en fait un exemple frappant de psychopathie étroitement organisée. En d’autres termes, comme un cartel criminel ou une secte, ils sont un groupe de psychopathes qui ont uni leurs efforts pour devenir des prédateurs plus efficaces. Et comme beaucoup de psychopathes, ils ont invoqué des explications philosophiques élaborées pour expliquer leurs activités odieuses au point qu’ils semblent avoir développé leur propre forme de religion troublante.

Il arrive un moment dans la vie de nombreux militants ou analystes du mouvement pour la liberté où ils sont confrontés à cette réalité : la réalité est que nous ne luttons pas contre un « système » sans visage qui a été construit passivement par erreur, ou construit au nom d’une simple cupidité aléatoire. Non, le système n’est qu’un prolongement d’un programme plus vaste et l’arme d’une armée conspiratrice. Ce que nous combattons en réalité, ce sont des gens très méchants qui ont des désirs psychopathiques de domination et de destruction. Essayez de changer le système sans enlever la cabale derrière lui, et vous échouerez à chaque fois.

C’est là que nous nous heurtons à un mur d’indécision et que nous nous trouvons dans une impasse sur les solutions au sein du mouvement. Il y a même des gens qui prétendent que « rien ne peut être fait ».

C’est, bien sûr, un mensonge. Il y a effectivement quelque chose à faire. Nous pouvons nous battre et éliminer complètement les élites de l’équation. En fait, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre si nous espérons conserver un semblant de souveraineté ou de principes fondamentaux. Mais malheureusement, il y a des gens dans le mouvement qui ont une certaine influence et qui ne semblent pas comprendre la différence entre se battre pour survivre et se battre pour réussir.

Permettez-moi de l’expliquer un peu plus en détail….

Le mouvement pour la liberté est obsédé par le concept de « survie ». Nous voyons les efforts des globalistes qui mènent à la ruine de l’avenir de l’homme de la rue et nous savons que la menace est bien réelle. Donc, nous nous préparons ; nous nous préparons à survivre, mais pas nécessairement à l’emporter.

La survie en soi n’a pas de sens. Il y a plusieurs façons de rester en vie. Une personne pourrait tout aussi bien se vendre aux globalistes et les aider, et cette personne aurait probablement de meilleures « chances » de survie que moi qui cultiverais ma propriété en tant que producteur et qui vivrais de mes préparations en les défiant. Si la survie seule est votre but, alors vous n’êtes PAS un activiste de la liberté et vous avez manqué le tableau d’ensemble.

Même dans l’éventualité où vous pourriez traverser la tempête du chaos économique ou de la guerre civile politique en toute sécurité dans une retraite isolée quelque part au sommet d’une montagne lointaine, dans quel genre de monde allez-vous revenir lorsque vous devrez enfin quitter ce château idyllique ? Dans quel genre de monde vos enfants reviendront-ils ? Et leurs enfants… ?

Je ne rejette certainement pas l’utilité de la culture de survie. J’en suis un grand partisan. Mais il y a des « gourous » de la survie autoproclamés qui trompent le mouvement en lui faisant croire que la survie est le but final. Et à cette fin, ils ont critiqué les gens pour s’être organisés ou préparés à combattre l’establishment. Ils prétendent que c’est impossible. Nous serons « effacés de la surface de la Terre ». L’ennemi est beaucoup trop fort et que peut faire un simple fusil contre un char ? Mais si le survivalisme exige de fuir et de se cacher comme un lâche devant un mal connu ou de refuser d’agir pour le bien des générations futures, alors je ne veux pas être un survivaliste…

La liberté ne peut se résumer à un rêve ou à un souhait ; quelque chose qui pourrait arriver un jour si nous parvenons à rester en vie assez longtemps. La liberté est une responsabilité qui est déjà née chez la plupart des êtres humains. Ce n’est pas un idéal mou ou enfantin, c’est un idéal intemporel. La liberté et la lutte pour la paix et l’équilibre face aux futurs empereurs est une bataille infinie. Ça ne s’arrête jamais. Le combat, c’est la liberté. Sans le combat, la liberté disparaît.

Pour chaque personne qui défie les collectivistes et les totalitaires, même au risque de sa propre vie, l’ombre est retenue un autre jour. C’est ce qui compte, et c’est ce que les puristes de la survie ne comprennent pas. Vous devez devenir digne de survivre, en défendant des principes et des valeurs qui sont plus grands que vous. Sinon, vous ne valez rien pour personne, même pour vous-même.

Quant à la notion de l’impossible montagne ; le rebelle solitaire s’attaquant à une vaste armée globaliste… ce n’est pas un fantasme illusoire et ces gens ne sont pas seuls. Nous sommes des millions à nous préparer et à former des poches de résistance. En attendant, nous menons la guerre de l’information, parce que l’arme la plus puissante du globaliste n’est pas le char ou même la bombe nucléaire, c’est la propagande. La capacité de livrer une population à elle-même et de l’amener à s’autodétruire est beaucoup plus dangereuse que tout progrès technologique ou toute merveille militaire.

En tant que mélange d’un côté artistique et des affaires martiales depuis toujours, j’ai vu les adversaires les plus grands et les plus intimidants renversés par une stratégie intelligente et de la volonté. Il n’existe pas d’homme imbattable, ni d’armée imbattable. Il y a toujours un moyen de l’emporter.

Enfin, quand je considère l’affirmation de certains selon laquelle battre les élites dans une confrontation directe est un « rêve illusoire », je dois me poser une question fondamentale : Pourquoi ces gens pensent qu’on a le choix ? J’ai été témoin de tentatives désespérées de trouver des solutions miracle à la globalisation au cours de mes années dans le mouvement, des campagnes électorales présidentielles pour changer un système qui ne peut être changé de l’intérieur, aux crypto-monnaies « révolutionnaires » dans lesquelles les élites bancaires investissent volontiers et qu’elles cooptent.

Les gens perdent leur foi dans les politiciens corrompus et dans le processus politique truqué, même s’ils devraient déjà être mieux informés. En dernière analyse, la politique est conçue pour maintenir la société en stase, figée par l’inaction ou dans un combat au nom d’un faux leader. Toujours, quand la poussière retombe, les élites échappent au blâme et à l’examen minutieux pendant que le public ramasse les morceaux et essaie de comprendre ce qui s’est passé. Le chaos actuel autour de Donald Trump n’est pas différent ; il n’est différent que par le fait que Trump est une marionnette dont le travail consiste à faire appel directement aux militants de la liberté. Pour une fois, on nous reconnaît, mais ce n’est pas la bonne manière…

Et bien que l’élaboration de solutions de rechange au système conventionnel et votre retrait du réseau constituent un pas dans la bonne direction, ce n’est en soi qu’un palliatif. Un jour, l’establishment viendra prendre ce que vous avez. Il n’y a pas à en douter. Les narcopathes sont comme des parasites affamés qui se nourrissent de chaque bout de l’humanité. Ils prennent tout ce qui peut être pris.

La question est, quand ils viendront pour avaler ce que vous tenez pour précieux, comment allez-vous répondre ? Est-il impossible de riposter ou est-ce préférable à l’esclavage ? Mourir pour un avenir meilleur est-elle une course folle, ou la seule course pour laquelle nous sommes sur cette Terre ? Ce sont là des questions auxquelles il faut répondre et auxquelles il faut répondre rapidement. Le temps qu’il nous reste pour y réfléchir s’épuise.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone

 

 

 

 

 

ANNOTATIONs par Jean-Christophe Buisson (texte correspondant à celle qui pourraient celui de l' "être"  vue par l'homocoques.fr ... ) et Léa Crespi pour «Le Figaro Magazine» (photos)

 

 Les murs du plus littéraire des palaces parisiens, le Lutetia (VIe ), résonnent encore, deux semaines après, des tessons de rire des auteurs de La Panthère des neiges (Gallimard) et de Soif (Albin Michel). Ils se rencontraient, ce matin-là, pour la première fois, mais dès l’échange des salutations dans le chaleureux Bar Aristide du premier étage du Lutetia, il était certain que ce moment serait une réussite.

 

>>>>>>>>>>>> Page du Figaro 22.11.2019 >>>>>>>>>>>>>

Rescapé d’une chute de toit qui faillit lui coûter la vie et lui fit subir une longue épreuve de douleur, Sylvain Tesson avait lu avec méticulosité le roman d’Amélie Nothomb narrant les dernières heures du Christ sur la Croix. Ainsi avait-il, bien entendu, repéré la phrase qu’elle prête à Jésus s’adressant à son père: «Non, Joseph, je ne mourrai pas en tombant du toit.» Or, que dit immédiatement le miraculé à la romancière? «Rassurez-vous, Amélie, je n’ai pas l’orgueil de penser que vous avez écrit cette phrase en pensant à moi, ni que vous avez choisi le titre de votre livre en sachant que je ne bois plus…» La glace était rompue, la suite serait à l’avenant. Entre deux dialogues très sérieux sur Dieu, l’Asie, les cuistres, les voyages, les ordinateurs ou la littérature, émergeraient sans cesse des traits de drôlerie.

Tesson: «J’ai raté ma première mort.»

Nothomb: «La prochaine sera parfaite.»

Tesson: «Je vous remercie.»

Voici la suite de cet échange entre deux écrivains majeurs de leur génération.

Nous avons, tous les deux, une passion commune pour Homère, ce qui, je crois, se ­ressent, dans nos manières d’écrire

Amélie Nothomb

LE FIGARO MAGAZINE. - C’est la première fois que vous êtes réunis, mais vous vous connaissez, au moins de réputation. Quel regard portez-vous chacun sur l’autre?

Amélie NOTHOMB. - Je suis une admiratrice de Sylvain Tesson, et depuis longtemps. De l’écrivain, d’abord. Quand je le lis, je suis régulièrement pétrifiée par la splendeur d’une phrase: «une nuit de sang et de gel», par exemple, me laisse figée sur place. Mais j’admire aussi l’homme. Peut-être parce que, malgré les apparences, je retrouve chez lui les échos de ce que je pense être à ma manière, certes, beaucoup plus modeste. En l’occurrence: quelqu’un qui ne se protège pas. Et qui adore l’aventure. On s’en doute peu, mais je suis aussi une aventurière, vous savez! Oh, là aussi, à une mesure bien plus modeste, mais quand même… Et puis nous avons, tous les deux, une passion commune pour Homère, ce qui, je crois, se ressent, dans nos manières d’écrire.

Et vous, Sylvain Tesson, que pensez-vous d’Amélie Nothomb et de son œuvre?

Sylvain TESSON. - Chère Amélie, j’aime chez vous l’expression de ce sentiment que la vie est une œuvre d’art. J’aime que vous ne mésestimiez pas l’idée qu’il faille s’exposer, y compris de manière fantaisiste, ludique, gracieuse. Et j’aime que vous scénographiez votre vie. À ce titre, l’hommage que vous rendez au corps dans Soif est formidable. Puissent tous les catholiques vous lire et cesser leur guerre contre les sens, contre la volupté. Fasse que votre idée de réconcilier l’écorce et le dogme soit reprise dans les sermons que nous entendrons demain sous les voûtes des églises! Mais une autre chose me réjouit en vous: vous êtes un message d’alarme qui indique invariablement les gens dont il faut se méfier. Vous êtes le compteur Geiger des cuistres. On vous promène et quand on voit des gens se crisper en raison de votre popularité, de votre absence de jargon et d’idéologie, de votre entêtement à raconter des histoires dans vos romans, de votre faculté à parler de religion sans dogme ni théologie, on sait qu’on a trouvé des individus qu’il faut fuir. Vous êtes comme une poêle à frire qu’on trimballe sur les plages ; dès que vous sonnez, on sait qu’il y a du métal déplaisant.

Amélie NOTHOMB. - C’est la première fois qu’on me compare à une poêle à frire. C’est un beau compliment.

Pour moi, le champagne était un vulgaire liquide dont les bulles masquaient la piètre qualité d’un picrate blanc !

Sylvain Tesson

Amélie Nothomb, même si son dernier livre, La Panthère des neiges, plaide plutôt en sens inverse, Sylvain Tesson tient plutôt que le mouvement féconde l’imagination. Or, vous semblez en être le contre-exemple parfait, puisqu’on vous sait dotée d’une grande puissance imaginative sans être une grande voyageuse…

Amélie NOTHOMB. - Mais j’ai aussi mes aventures, vous savez! Ce sont celles d’une buveuse de champagne, mais elles existent. Tout ne se passe pas que dans ma tête.

Sylvain TESSON. - Je suis content de comprendre que votre rapport à la soif ne concerne pas que l’eau, mais aussi le champagne. Me concernant, ce fut longtemps la vodka. Dans tous les cas, ce qui compte est l’idée de trouver dans l’assouvissement de ce besoin une présence divine. En tout cas, la preuve qu’il ne faut pas forcément chercher Dieu très loin, au-delà des nuages…

Amélie NOTHOMB. - Parce que c’est une soif sans limites, d’où son caractère divin. On n’est jamais rassasié, qu’il s’agisse d’eau ou de champagne, avec lequel se déroule un phénomène redoutable: plus on en boit, meilleur on le trouve. Mais le visage de Sylvain me laisse penser qu’il n’aime pas le champagne…

Sylvain TESSON. - Je ne bois plus aujourd’hui, mais quand je buvais, je rendais, en effet, mes grâces à d’autres divinités alcooliques. Pour moi, le champagne était un vulgaire liquide dont les bulles masquaient la piètre qualité d’un picrate blanc!

Amélie NOTHOMB. - Vous ne buviez sans doute pas les bons champagnes…

Attention, Sylvain Tesson, vous parlez à une personne littéralement champagnisée…

Sylvain TESSON. - Mais qu’aimez-vous donc tant dans le champagne?

Amélie NOTHOMB. - Tout: le bruit, la couleur, la verticalité et surtout l’effervescence. En le buvant, j’espère qu’il va m’aider à devenir moi-même effervescente, et je ne désespère pas d’y arriver un jour.

C’est la grâce de la vie que de l’illuminer avec d’autres plans que la réalité

Sylvain Tesson

Peut-on quitter les caves champenoises et nous arrêter sur ce qui semble vous différencier radicalement: l’appartenance à deux écoles d’écriture bien distinctes. D’un côté celle qui consiste à restituer une réalité vue ou vécue, de l’autre celle où l’on fait confiance à sa seule imagination…

Amélie NOTHOMB. - L’opposition n’est pas si frontale. Je ne puise pas mon inspiration dans ma seule imagination, mais aussi dans ce que je vis. Et a contrario, il me semble que les épiphanies de la panthère dans le récit de Sylvain ont sûrement été des moments extraordinaires à vivre, mais on sent bien dans les mots qui les restituent la monstration de l’écrivain. Ce sont des événements littéraires.

Sylvain TESSON. - Oui, peut-être… Le surgissement d’une autre vision dans l’image réelle de la panthère que j’avais devant moi, c’est cela qui m’a saisi et intéressé. Dans tous les animaux du Tibet qui étaient dans mon champ de vision - panthère, mais aussi loups, antilopes, renards, gazelles, yachs, aigles -, je voyais d’autres images se superposer. Mais cette sensation n’a rien d’extraordinaire, c’est même le principe du surréalisme: superposer des réalités distantes. Je voyais la bête, et c’était ma mère disparue ou une femme que j’avais aimée qui apparaissait ; je regardais un paysage et venait à mon esprit un poème, etc. C’est la grâce de la vie que de l’illuminer avec d’autres plans que la réalité.

Amélie NOTHOMB. - Tout cela est très bien résumé dans la photographie que vous publiez dans votre livre où tout le monde remarque parmi les rochers un faucon au centre de l’image, sauf les enfants, qui, eux, voient immédiatement au second plan les oreilles, les yeux et la tête d’une panthère dont le corps se confond avec les contours du calcaire…

Sylvain TESSON. - C’est l’idée qu’on ne voit pas ce qu’on croit voir et qu’on est regardé par ce qu’on ne voit pas. En d’autres termes: il est facile de passer à côté de sa vie.

Je vais dans un village indien avec lequel nous n’avons pas de langage commun. Je sais juste qu’ils m’appellent « Celle qui bâille » parce qu’ils ne bâillent jamais

Amélie Nothomb

Amélie Nothomb, vous est-il arrivé de vivre ce type de moments «surréalistes»?

Amélie NOTHOMB. - À mes moments perdus, qui sont hélas rares, je pars plusieurs semaines en Amazonie et croyez-moi, ce que je vis là-bas rejoint les «moments» surréalistes que décrit Sylvain Tesson. Même si cela se passe plus avec des oiseaux qu’avec des félins.

Sylvain TESSON. - Votre vêture et votre coiffure me semblent peu adaptées à la jungle amazonienne…

Amélie NOTHOMB. - Rassurez-vous, je ne suis pas du tout habillée ainsi quand je me rends là-bas. J’y porte non pas un chapeau, mais des plumes dans les cheveux, je vais dans un village indien avec lequel nous n’avons pas de langage commun. Je sais juste qu’ils m’appellent «Celle qui bâille» parce qu’ils ne bâillent jamais, eux, alors que cela m’arrive assez souvent.

Comme les grands fauves!

Sylvain TESSON. - Justement. Amélie ne bâille peut-être pas comme les hommes par ennui ou par fatigue de la vie, peut-être bâille-t-elle, en effet, comme les grands fauves qui le font quand ils ont faim. Or, vous êtes vous-même dans l’appétit… et dans la soif!

J’ai découvert le Christ à 2 ans et demi grâce à mon père, et il est immédiatement devenu mon héros

Amélie Nothomb

À la bonne heure, nous voilà revenus au livre d’Amélie Nothomb! Sylvain Tesson, que pensez-vous de la figure du Christ qu’elle dépeint dans Soif?

Sylvain TESSON. - Elle m’a semblé, par ce processus de réconciliation du fils de Dieu avec la chair, l’écorce, la peau, en faire une figure hellénistique en ce que les Grecs s’intéressaient à ce qui est, et pas uniquement aux abstractions. Mais attention, par ailleurs, et c’est la moindre des choses, me direz-vous, votre Christ est aussi très chrétien dans cette idée que «rien ne suffit». Ayons soif, dites-vous!

Amélie NOTHOMB. - Et buvons! Car aimer, cela commence toujours par boire avec quelqu’un…

Amélie Nothomb, en vous emparant de la figure du Christ et en lui prêtant des pensées «profanes», n’avez-vous pas craint d’apparaître irrespectueuse, voir irrévérencieuse avec la religion catholique?

Amélie NOTHOMB. - Je ne crois pas. D’abord, parce que j’ai un immense respect pour Jésus-Christ. Je l’ai découvert à 2 ans et demi grâce à mon père, et il est immédiatement devenu mon héros. Aucun autre héros réel ou imaginaire que j’ai croisé ensuite ne m’a jamais procuré autant d’effet que le Christ. C’est pourquoi ce livre est le plus important de ma vie. Et quand j’écris que le Christ se dit à un moment sur la Croix qu’il est dans une situation «cruciale», je ne le fais pas dans un esprit blasphématoire: il me semble que c’est la distance que j’ai avec ce sujet, ni trop proche ni trop éloignée, qui me permet de faire cette plaisanterie.

 

Sylvain TESSON. - Mais le Christ était-il drôle?

Amélie NOTHOMB. - En tout cas, il avait forcément de l’humour puisqu’il était extrêmement intelligent et que les gens intelligents ont de l’humour.

Sylvain TESSON. - Oui, bon, il me semble que les évangélistes ne se sont pas beaucoup gondolés… Pour revenir à la figure du Christ nothombesque, je me permettrais un rapprochement avec les animaux. Par son statut prédestiné, le Christ échappe, comme eux, aux dangers de l’esprit, aux ambiguïtés de l’âme, à la sournoiserie, à l’hypocrisie, à la duplicité. Le gène conduit l’animal, donc il vit à 5000 mètres ou dans la jungle ou dans les airs ou dans les mers sans avoir à choisir ce qu’il préfère. De même, le Christ n’est pas supposé avoir le choix de sa vie et de sa fin. Or, Amélie Nothomb imagine les moments où il est traversé par le doute, la tentation, toutes ces choses terriblement humaines… À un moment, il sent l’opportunité de choisir la vie plutôt que la mort, l’amour charnel plutôt que l’amour spirituel, la vie conjugale plutôt que la solitude sur la Croix. Et puis soudain, il se souvient qu’il n’a pas le choix. Car il a été lui-même été choisi…

Je pense vraiment que l’inspiration vient après avoir raclé l’écorce du réel. La sève suit

Sylvain Tesson

Amélie Nothomb, avez-vous été sensible, de votre côté, à l’éloge de l’attente, de l’affût, de la patience, que l’on trouve dans «La Panthère des neiges»?

Amélie NOTHOMB. - J’y ai été très sensible. Je n’ai jamais vécu des moments d’aussi longue attente que celle de Sylvain à 5000 mètres d’altitude sur le plateau tibétain, mais encore une fois, à mon modeste niveau, je connais ce type de sensation. J’écris tous les matins sans exception et il m’arrive en effet de me trouver dans une écriture de pure attente. C’est-à-dire que j’écris sans être sûre qu’il se passe quelque chose. Mais je sais que je dois écrire pour qu’il se passe éventuellement quelque chose. C’est une attente active, en quelque sorte. Qui parfois, donc, ne débouche pas sur le surgissement d’une panthère, mais d’un lapin.

Sylvain TESSON. - Notez qu’un lapin, c’est déjà bien. Je retiens de vos ablutions littéraires matinales cette idée que l’action précède la pensée. Que ce que l’esprit ne comprend pas, le corps le sait. Or, j’ai justement fondé ma vie sur ce précepte! Je pense vraiment que l’inspiration vient après avoir raclé l’écorce du réel. La sève suit. Contrairement à vous, qui êtes une servante de l’imaginaire, je n’ai aucune source d’invention en moi. Du reste, comment pourrais-je trouver dans ma caboche matière d’écriture plus riche, plus efflorescente, plus colorée que celle que je trouve dans les régions et les situations rocambolesques ou acrobatiques dans lesquelles je me retrouve régulièrement? Au fond, je suis peut-être plus un photographe ou un peintre qu’un écrivain comme vous.

Amélie NOTHOMB. - Quand j’écris une phrase qui me semble intéressante, quelque chose vibre en moi. Les gens s’imaginant qu’écrire est un acte intellectuel se trompent: c’est un acte éminemment physique.

Mais vous vous servez rarement du réel comme matière première…

Amélie NOTHOMB. - J’ai écrit un livre inspiré de mes aventures amazoniennes. Mais je ne le trouve pas réussi.

Chez moi, rien ne naît de rien, je ne fais que ­déplacer le champ de ce que je vois sur une page blanche

Sylvain Tesson

Prenez-vous des notes, l’un et l’autre, avant d’écrire vos livres?

Amélie NOTHOMB. - Jamais. J’écris dans ma tête la nuit et, le matin, je recopie ce qui s’y trouve.

Sylvain TESSON. - Là encore, c’est le contraire pour moi. Je prends en permanence des notes sur des petits carnets, puis je transforme mes observations en notations, mes sensations en formulations. C’est un procédé banalement alchimique. Chez moi, rien ne naît de rien, je ne fais que déplacer le champ de ce que je vois sur une page blanche. J’ai un sismographe permanent qui enregistre les variations de ce que je vis.

Amélie Nothomb, vous avez affirmé qu’Homère vous réunissait. Qu’y a-t-il d’homérien sinon d’homérique dans Soif?

Amélie NOTHOMB. - Je crois avoir un peu fait de Jésus un héros de tragédie grecque. J’en ai, en tout cas, repris le principe: tout le monde sait à l’avance comment cela va se terminer, à commencer par lui, et il l’accepte. Il pourrait se rebeller car il sait ce qui l’attend, mais il ne le fait pas. Ce qui ne l’empêche pas d’être traversé de doutes. Comme les héros grecs. Il a ainsi beaucoup en commun avec Ulysse, sauf qu’Ulysse ne se soumet pas.

Sylvain TESSON. - Votre Jésus, et c’est sa grandeur, est plus étreint par la brûlure du doute qu’Ulysse qui roule pour lui, sait ce qu’il veut: faire la guerre, détruire Troie, rentrer chez lui après quelques haltes soûlographiques avec les Phéaciens et sept années voluptueuses sous les cocotiers des îles dans les bras de créatures sublimes. N’oublions pas que l’opiniâtreté, qui peut être considérée comme un péché dans le christianisme, est une vertu suprême chez les Grecs.

Je pense que toutes les grandes choses de la vie se passent le matin – ce qui ne veut pas dire que nous ne passons pas de folles nuits…

Amélie Nothomb

Vous partagez aussi en commun un certain goût pour l’Asie: Amélie Nothomb parce que vous avez grandi au Japon, Sylvain Tesson parce que vous y voyagez souvent, au point de vous demander parfois si vous n’auriez pas été un palefrenier mongol dans une vie antérieure… Qu’aimez-vous là-bas tous les deux?

Sylvain TESSON. - L’Asie est le continent de l’aube. Voyez-vous, j’aime beaucoup la Bretagne, mais c’est là où le soleil tombe dans l’eau en faisant plouf, et moi, je préfère me trouver là où le soleil jaillit, puis s’élève.

Amélie NOTHOMB. - Comme Sylvain Tesson, j’apprécie en Asie le sens du matin. Je pense que toutes les grandes choses de la vie se passent le matin - ce qui ne veut pas dire que nous ne passons pas de folles nuits…

Sylvain TESSON. - Il ne s’agit pas de faire ici l’entomologie psychanalytique d’Amélie Nothomb, mais il me semble que le raffinement et la complexité extrême des Asiatiques, leur souci de l’explication de toute chose qui nous apparaît parfois comme une pathologie de la sophistication - depuis le pliage de papier jusqu’à la position des grains de riz dans l’assiette en passant par l’embaumement, l’architecture et la cosmogonie -, tout cela, on le retrouve chez vous et dans votre œuvre littéraire à travers la conviction que rien dans la vie ne doit être méconsidéré. Que tout est sujet.

Amélie NOTHOMB. - Je n’ai jamais trouvé exégète plus juste de mes livres que vous!

Je n’en reste pas moins un être très joignable et très accessible : il suffit de m’écrire. Je réponds à 9 lettres sur 10, sans secrétaire

Amélie Nothomb

Vous caracolez tous les deux en tête des ventes de livres en cette fin d’année. On suppose que le succès a parfois de petits inconvénients. Par exemple, avez-vous parfois l’impression que vous ne vous appartenez plus exclusivement? Que certains s’accaparent ce que vous êtes?

Amélie NOTHOMB. - Récemment, une lectrice m’a écrit en me disant qu’elle avait détesté Soif «parce que ce n’est pas vous». C’est étrange de vous entendre dire que vous n’êtes pas vous! Les revers de la médaille du succès existent donc bel et bien, mais j’y suis extrêmement indifférente. Quand j’ai compris que j’aurai du succès, je me suis forgé une philosophie: considérer tout ce qui était bon, négliger tout ce qui ne l’était pas. Globalement, il y a beaucoup plus de positif que de négatif dans la notoriété, donc je ne me lamenterai jamais.

Et vous, Sylvain Tesson, quel est votre rapport au succès?

Sylvain TESSON. - La petite musique grecque qui tinte à l’intérieur de ma tête cabossée me rappelle que toute chose est éphémère et provisoire, mais la voix de la mère de Napoléon me susurre «pourvu que ça dure»… En tout cas, je constate que le succès apporte surtout une compréhension plus fine de la typologie de mon lectorat.

Et qu’elle est cette typologie?

Sylvain TESSON. - En fait, elle n’existe pas! Et je crois que c’est la même chose pour Amélie Nothomb, dont on ne peut certes pas expliquer le succès depuis plus de deux décennies par une analyse héritée de Bourdieu. Je connais des zadistes approximatifs qui vous aiment, je connais des généraux de la Légion qui vous aiment, je connais des catholiques ardents qui vous aiment, je connais des rationalistes campés sur le néocortex qui vous aiment… Il est impossible de glisser vos lecteurs dans des éprouvettes socioculturelles avec des étiquettes, et il me semble que c’est mon cas aussi.

Il y a un autre point commun entre vous: le goût pour la correspondance écrite…

Amélie NOTHOMB. - La correspondance est essentielle dans ma vie, je ne la remplacerai jamais par un ordinateur. D’ailleurs, je n’en ai pas et je ne sais même pas comment cela fonctionne. Heureusement car depuis vingt ans, j’y aurais sûrement lu des choses sur moi qui m’auraient poussée 2000 fois au suicide. Je n’en reste pas moins un être très joignable et très accessible: il suffit de m’écrire. Je réponds à 9 lettres sur 10, sans secrétaire.

Il me semble que la révolution digitale a provoqué l’explosion de quelque chose de vaguement uni, vaguement en cours d’unification, en une multitude d’éclats. Et cela ne me plaît pas

Sylvain Tesson

Sylvain Tesson, vous aussi pratiquez encore l’art de la correspondance. Vous aimez par exemple, comme Sébastien Lapaque, qui en a écrit une très belle «théorie», envoyer des cartes postales à vos amis depuis Vladivostok, Lhassa, Irkoutsk, Bamako ou Mossoul… Quant à votre rapport à l’ordinateur, quoique moins radical, il est assez proche de celui d’Amélie Nothomb, non?

Sylvain TESSON. - J’ai développé une grande défiance, voire parfois de la détestation pour ce qui apparaît à beaucoup comme le salut de l’humanité, alors que cela me semble être la pire nouvelle pour elle: la révolution digitale. Il est d’ailleurs possible qu’internet soit le diable, au fond, car nous avons passé des millénaires dans la quête de l’unité et voici qu’est arrivé Le Grand Séparateur: l’ordinateur. Chacun son appareil, chacun son site, chacun son adresse… Peut-être parce que je m’appelle «Tesson», je suis très sensible à toute la dialectique de l’éclat, du débris, de la dispersion, et il me semble que la révolution digitale a provoqué l’explosion de quelque chose de vaguement uni, vaguement en cours d’unification, en une multitude d’éclats. Et cela ne me plaît pas.

Amélie NOTHOMB. - Je partage intégralement ce point de vue. J’y ajouterai que le terme de dématérialisation qui est accolé à ce processus est la preuve même qu’il est mauvais: la matière n’est-elle pas justement ce que nous avons de bon et d’intéressant en nous? Si on détruit la matière, il reste, en effet, Satan!

Vous considérez-vous comme appartenant à la «République des lettres», au «milieu» littéraire?

Amélie NOTHOMB. - Je n’appartiens à aucun milieu, fût-il littéraire.

Sylvain TESSON. - Il existe une capitale des lettres, mais nous préférons le périphérique, là où il y a des portes pour la fuir…

Quel est le livre qui a le plus compté dans votre vie?

Amélie NOTHOMB. - En dehors de la Bible, les Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke.

Sylvain TESSON. - Ma réponse fluctue avec le temps car je suis un lecteur tardif. La récente la plus essentielle est L’Iliade d’Homère, car c’est un immense champ du réel, illuminé par le merveilleux.

Quelle est la chose que vous ne ferez jamais?

Amélie NOTHOMB. - Transgresser le secret des autres. Je suis écœurée par les écrivains qui font cela. La grande limite morale de l’écriture, ce sont les autres.

Sylvain TESSON. - Il y a deux choses que je ne ferai jamais: écrire un manifeste, une théorie, un catéchisme, une doctrine, un système… Et accepter la crucifixion alors qu’une Marie-Madeleine m’appelle!

Le récit de Sylvain Tesson, «Dans les forêts de Sibérie», vient par ailleurs de faire l’objet d’une adaptation très réussie en bande dessinée par Virgile Dureuil (Casterman, 110 p., 18 €) et d’un spectacle non moins réussi au Théâtre de La Huchette (Paris Ve), par et avec William Mesguich.

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GRAND ENTRETIEN - Beaucoup de choses rapprochent les deux écrivains: leur solitude volontaire, une volatilité revendiquée, leur rapport au monde moderne ou à Dieu, le goût pour l’Asie et pour la correspondance écrite. Sans oublier un humour réjouissant.

 
le 22.11.2019
 
 
 

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Pour lutter contre les «inégalités de destin», il souhaite accompagner les parents et leurs bébés.

Mille jours pour tenter de réduire les inégalités de naissance. Le président Emmanuel Macron et le secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, présenteront ce jeudi à l’Élysée une commission scientifique, présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, chargée d’élaborer un plan consacré aux 1000 premiers jours des enfants. «Afin de lutter contre les inégalités de destin, nous voulons surinvestir cette période où beaucoup se joue», avait annoncé la semaine dernière Adrien Taquet. Cette «offre 1000 jours» sera destinée à accompagner les parents et leur bébé, depuis le 4e mois de grossesse jusqu’à l’âge d’environ 2 ans et demi.

» LIRE AUSSI - Petite enfance: les mères gardent un rôle traditionnel

Ce sujet est l’un des chevaux de bataille d’Emmanuel Macron, qui s’est intéressé en particulier à la lutte contre le déficit de vocabulaire, qui se manifeste dès le plus jeune âge chez les enfants de milieux défavorisés.  «Le président a l’intention de répondre à un double appel, explique-t-on à l’Élysée. Celui de parents, qu’il continue à rencontrer, qui lui racontent le tourbillon de questions auxquelles ils n’ont pas toujours de réponses, et celui de la science, qui nous dit l’importance des mille premiers jours d’un enfant. Pendant longtemps, on a cru que c’était une période qui devait rester dans la sphère privée. Nous, on considère que cela doit faire l’objet d’une politique publique; sinon, on laisse prospérer des inégalités de destin.»

Réexaminer les modes de gardes disponibles

Quatre grandes priorités seront données aux 17 membres de la commission scientifique: élaborer un corpus de règles et aider les parents à les appliquer, organiser un nouveau «parcours parents» durant ces  1000 premiers jours, réfléchir aux congés de naissance et, enfin, se pencher sur les modes de garde. «Le secrétaire d’État va entreprendre dès vendredi une série de déplacements à la rencontre des parents et des acteurs de terrain, indique-t-on dans son entourage. D’ores et déjà, les questions qui nous sont remontées concernent l’allaitement, l’exposition des enfants aux écrans, la place du père, la nutrition, la prévention contre les perturbateurs endocriniens, la naissance d’un bébé prématuré ou en situation de handicap…»

» LIRE AUSSI - Protection de l’enfance: les défis d’Adrien Taquet

Alors que «plus de la moitié des parents vont chercher des informations sur Internet, souligne une source ministérielle,l’État doit transmettre des messages scientifiques validés. L’idée est de forger des repères, pas d’être dans la coercition.» Il pourrait être proposé aux parents un ensemble de services qui recenseraient, via une application, des initiatives éducatives ou dans le domaine de la santé, au niveau local mais aussi national.

Pour les moins de 3 ans, le secrétaire d’État souhaite en outre réexaminer les modes de gardes disponibles ou encore revoir le fonctionnement des centres de protection maternelle et infantile (PMI), en difficulté dans certains départements. Adrien Taquet souhaite associer à cette démarche les acteurs publics et privés et s’inspirer d’expériences étrangères. Il cite notamment l’exemple de la Finlande, qui organise pour les nouveaux parents une quinzaine de rendez-vous, y compris des visites à domicile, afin de détecter les problèmes familiaux.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 19/09/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

 
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Boris Cyrulnik: «Un bébé est très facile à réparer»  ..(sic)....

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INTERVIEW - Le neuropsychiatre, nommé à la tête d’une mission sur la petite enfance par le président de la République, explique les enjeux de son travail.

Après avoir présidé, en 2018, les Assises de l’école maternelle, Boris Cyrulnik vient de se voir confier par Emmanuel Macron la mission de «penser» l’accompagnement des 1 000 premiers jours de l’enfant, une période fondatrice dans le développement des tout-petits. La commission d’experts qu’il préside rendra ses travaux en janvier. «Un bébé est très facile à blesser, mais il est aussi très facile à réparer», explique le neuropsychiatre, qui a vulgarisé le concept de «résilience». Pour lui, «la protection des enfants commence avant la conception». Et l’État a une responsabilité et un rôle à jouer…

» LIRE AUSSI - L’État veut intervenir sur les 1000 premiers jours de l’enfant

LE FIGARO. - Le gouvernement veut lancer une «offre 1 000 jours» pour accompagner les parents et leur bébé le plus tôt possible. Pourquoi ce travail précoce est-il nécessaire?

Boris CYRULNIK. - On sait que le bébé communique dans l’utérus. Il réagit aux basses fréquences de la voix de sa mère. Il déglutit quatre ou cinq litres de liquide amniotique par jour. Si sa mère fume, il fume. Si elle mange de l’aïoli, il s’habitue au goût de l’ail. Cette communication sensorielle façonne le développement cérébral et, plus tard, affectif et comportemental de l’enfant. Si la mère vit dans des conditions de précarité affective (abandon, isolation, violences conjugales ou familiales) ou sociale, elle sécrète des substances du stress qui, au-dessus d’un certain seuil, passent la barrière placentaire et abîment les cellules cérébrales du bébé. Il faut donc dépister très tôt. La protection des enfants commence avant la conception. Quand une femme est alcoolique, quand un homme est violent, quand les parents sont en situation de précarité sociale, il faut savoir qu’ils vont mettre au monde des enfants qui auront du mal à se développer.

«Il y a 300.000 enfants à l’aide sociale à l’enfance. Cela coûte 12 à 14 milliards d’euros par an»

Est-ce là le rôle de l’État?

Les mères insécurisées sont bien souvent des femmes seules, abandonnées par la culture et par leur famille. On a constaté que, dès que ces femmes sont sécurisées, en un ou deux jours, la reconstruction cérébrale du bébé se met en place. Le cerveau reste plastique toute notre vie, mais dans les petites années, il l’est beaucoup plus. Un bébé est très facile à blesser, mais il est aussi très facile à réparer. Le gouvernement a indéniablement un rôle à jouer pour sécuriser la mère, qui sécurise elle-même son enfant.

Comment les pouvoirs publics peuvent-ils anticiper cet accompagnement?

Par des visites à domicile routinières de psychologues, d’infirmiers, de sages-femmes formés aux théories de l’attachement auprès de personnes déjà repérées par l’aide sociale. Il y a 300.000 enfants à l’aide sociale à l’enfance. Cela coûte 12 à 14 milliards d’euros par an. S’occuper d’un bébé, c’est une bonne affaire au point de vue financier. Nous allons également travailler sur le congé parental, qui est un élément très concret.

Ce pacte s’adressera-t-il aux familles défavorisées?

Principalement. Cet accompagnement est comparable à l’école obligatoire à 3 ans. On objecte souvent que 97 % des enfants y vont déjà. Mais ceux qui ne sont pas scolarisés sont ces enfants dont les parents sont en difficulté culturelle, sociale, affective. En n’allant pas à l’école, ils aggravent donc leur retard. À travers cette mesure, Emmanuel Macron insiste sur la lutte contre les inégalités sociales. Je l’approuve à 100 %. Lorsque j’étais gamin, quand un enfant était mauvais à l’école, on disait: «Ça rentre pas», comme s’il avait un cerveau de mauvaise qualité. En réalité, si son cerveau fonctionne mal, c’est parce que son entourage est en difficulté. Le QI est le reflet d’une aptitude à la scolarité, pas de l’intelligence. D’ailleurs, si un malheur arrive chez un enfant, son QI diminue. Son cerveau est le même, mais il est moins vif. On sait maintenant comment agir, car le cerveau est sculpté par l’existence et par le milieu. On peut agir sur le couple, la famille.

«Opposer l’inné et l’acquis est un non-sens. Une donnée génétique ne s’exprime pas de la même façon selon que l’on appartient à un milieu ou à un autre»

L’environnement fait donc tout?

Opposer l’inné et l’acquis est un non-sens. Une donnée génétique ne s’exprime pas de la même façon selon que l’on appartient à un milieu ou à un autre.

À 3 ans, un tiers des enfants qui entrent à l’école maternelle sont «insécurisés». Quelles conséquences sur leur cerveau et sur leur apprentissage?

La plupart de ces enfants «insécurisés» ont peur de l’inconnu quand ils arrivent à la maternelle. Peur de la maîtresse, des petits copains, d’un espace inconnu… Cela peut provoquer des problèmes comme l’énurésie, des régressions, des troubles alimentaires, de l’insomnie, de l’agressivité. Si on ne s’occupe pas de ces enfants - en disant, par exemple, que «c’est la faute de leur quartier» -, on les laisse partir à la dérive. Mohamed Merah est l’exemple type de l’enfant que l’on a complètement laissé partir à la dérive. Il est devenu une proie pour les gourous. Par contre, si on entoure ces enfants sur le plan affectif, éducatif et culturel, ils peuvent rattraper leur retard plus facilement qu’on ne le croyait. Les enseignants sont demandeurs de formation pour aider ces enfants.

«L’enfant est un phénomène social. Avant, il y avait des martinets accrochés au plafond des marchands de couleur»

L’école peut-elle aussi être néfaste pour les enfants?

Oui. En Chine et au Japon, c’est un phénomène de société. L’école devient une nouvelle forme de maltraitance car les enfants sont surstimulés. Une minorité d’entre eux affiche des performances scolaires stupéfiantes, mais à un prix humain exorbitant pour les autres: déscolarisation, décrochage, surtout chez les garçons, et suicide. Les filles tiennent mieux le coup car elles ont une avance développementale sur les garçons. Vous allez voir ce que cela va donner dans deux générations!

Et en France?

Nous sommes sur le chemin du Japon et de la Chine. Certains inspecteurs appliquent les lois avec rigidité: siestes obligatoires, notation dès la maternelle… Ce n’est pas du tout ce que les Assises de la maternelle ont préconisé.

La loi anti-fessée a été adoptée cette année. Est-ce le signe que notre société porte un regard différent sur l’enfance?

Tout à fait. L’enfant est un phénomène social. Avant, il y avait des martinets accrochés au plafond des marchands de couleur. Fouetter un enfant faisait partie du système éducatif. Mais cela n’apprend que la violence et la terreur. Frapper un enfant ou crier sur lui, c’est sidérer son cerveau, l’éteindre, comme nous l’ont appris les travaux de neuro-imagerie du cerveau et de psychologie. Il faut militer contre la fessée car elle implique des rapports de domination, de violence. Mais cette interdiction dans la loi pose un problème. En Suède, un des premiers pays à l’avoir interdite, certains expliquent que cette loi a beaucoup dévalorisé le pouvoir interdicteur des parents. Il faut faire disparaître la fessée, mais pas forcément l’interdire avec une loi.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 02/10/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

 

 

 

 

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Lors d’un discours prononcé le 9 juillet 2019 au 2e Sommet mondial sur la production et l’industrialisation à Ekaterinbourg*, en Russie, le président Poutine a présenté une brillante intervention sur l’éthique anti-croissance – et anti-humaine – sans vision qui caractérise l’ordre mondial néolibéral, faisant de la prépondérance pour la fusion nucléaire une priorité nationale russe.

S’adressant à 2 500 représentants des secteurs public et privé, le président Poutine a exposé ce paradoxe du besoin de développement de l’humanité qui s’est souvent fait au détriment de la santé de la biosphère :

« La manière de combiner le développement à long terme et l’accroissement de la production, tout en préservant la nature, et un niveau de vie élevé n’est pas encore claire. »

S’attaquant aux technocrates anti-croissance qui font la promotion d’une halte du progrès et d’une diminution de la population mondiale, Poutine a déclaré :

« Il s’agit d’appels à renoncer au progrès qui permettront au mieux de perpétuer la situation et de créer un bien-être local pour quelques privilégiés. En même temps, des millions de personnes devront se contenter de ce qu’elles ont aujourd’hui – ou plutôt, de ce qu’elles n’ont pas aujourd’hui : l’accès à l’eau potable, à la nourriture, à l’éducation et à d’autres éléments fondamentaux de civilisation. »

 
 

Prenant ses distances avec cette vision cynique du monde, Poutine a ajouté :

« Il est impossible et vain d’essayer d’arrêter le progrès humain. La question est la suivante : sur quelle base peut concrètement s’appuyer ce progrès pour atteindre les objectifs de développement du millénaire fixés par les Nations unies ? »

Répondant à sa propre question, il a exposé le rôle important de la fusion nucléaire comme fondement d’un accord entre le domaine de la nature – la biosphère – et le domaine de la raison créatrice – la technosphère :

« Des solutions scientifiques, d’ingénierie et de fabrication extrêmement efficaces nous aideront à établir un équilibre entre la biosphère et la technosphère. […] L’énergie produite par la fusion nucléaire, qui est en fait semblable à la façon dont la chaleur et la lumière sont produites dans notre étoile, le Soleil, est un exemple de ces technologies calquées sur la nature. »

Poutine a décrit le rôle moteur de l’Institut Kourtchatov, qui a déjà lancé un projet de réacteur hybride fusion-fission qui sera opérationnel d’ici 2020, ainsi que son rôle dans la recherche avancée : il constituera une force motrice pour le programme ITER – International Thermonuclear Experimental Reactor – en France qui devrait créer son premier plasma d’ici 2025.

Le retour d’un paradigme oublié

Il y a bien longtemps, des discours comme celui de Poutine étaient monnaie courante en Occident alors que le progrès scientifique et technologique était reconnu comme fondation existentielle de la civilisation.

Mais ça, c’était avant que la « nouvelle morale » ne fût créée, dans le sillage de la contre-culture sex, drugs & rock’n roll de 1968. Le « vieux paradigme obsolète de la cellule famille fondatrice », que Woodstock cherchait à remplacer, reconnaissait la simple vérité que « puisque nous serons tous un jour morts, à quoi bon vivre si nous n’avons rien laissé de mieux à nos enfants et à ceux qui ne sont pas encore nés ? » C’est ce fondement de la foi dans le progrès scientifique et technologique qui motiva le combat de l’humanité contre le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale et le dépassement de ses limites à travers l’exploration de l’espace et des secrets de l’atome.

Lewis Strauss, président de la Commission de l’énergie atomique, a exprimé cette éthique avec brio en 1958 :

« J’espère vivre assez longtemps pour voir la force naturelle qui alimente la bombe à hydrogène domestiquée à des fins pacifiques. Une percée pourrait advenir demain comme dans une décennie. De nos laboratoires peut venir une découverte aussi importante que la domestication du feu par Prométhée. »

Pourquoi ne sommes-nous pas encore parvenus à la fusion ?

Il reste cependant une question cruciale : si les hommes d’État et les responsables politiques les plus importants, pendant les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, croyaient si fermement au pouvoir de la fusion, pourquoi n’avons-nous pas atteint ces nobles objectifs fixés comme objectifs nationaux dans les années 1980 ou même avant ?

La façon la plus simple d’y répondre, c’est que les malthusiens ont gagné.

Les années 70 ont vu l’Occident subir un subtil coup d’État éliminant tous les dirigeants nationalistes engagés à protéger leurs populations contre le renouveau d’une oligarchie financière qui avait échoué encore récemment à atteindre la domination mondiale avec Hitler et Mussolini. Après que le dernier bastion de résistance à ce coup d’État eût été anéanti avec les assassinats de Bobby Kennedy et Martin Luther King en 1968, des organisations non gouvernementales ont été rapidement formées pour instaurer une nouvelle éthique sous la bannière du 1001 Club, du Club de Rome et du Fonds mondial pour la nature (WWF). Ces organisations étaient composées d’anciens eugénistes et impérialistes comme le prince Bernhard des Pays-Bas, fondateur du 1001 Nature Trust et du Bilderberg Group, son ami le prince Philip Mountbatten et sir Julian Huxley. Les trois oligarques furent d’ailleurs les cofondateurs du WWF.

Ces groupes financèrent une nouvelle « science des limites » afin de promouvoir l’idée que la plus grande menace de l’humanité était l’humanité elle-même, plutôt que la rareté, la guerre, la famine ou tout autre sous-produit de l’impérialisme, comme on l’avait cru auparavant. Le prince Philip incarnait explicitement cette éthique élitiste lorsqu’il déclara en 1980 :

« La croissance de la population humaine est probablement la plus grave menace à long terme pour notre survie. Nous sommes confrontés à une catastrophe majeure si elle n’est pas maîtrisée. […] Nous n’avons pas d’alternative. »

Un des premiers malthusiens à avoir pris le contrôle de l’élaboration des politiques aux États-Unis pendant cette période est Henry Kissinger, qui détourna les États-Unis d’une politique de soutien au désir de progrès industriel des anciennes colonies et les engagea dans une politique de « contrôle de la population » en vertu de son Rapport NSSM 200 de 1974 qui affirmait :

« L’économie américaine aura besoin de quantités importantes et croissantes de minéraux provenant de l’étranger, en particulier de pays moins développés. Ce fait augmente l’intérêt des USA. pour la stabilité politique, économique et sociale des pays fournisseurs. [Par conséquent,] là où une diminution des pressions démographiques par une diminution des taux de natalité peut accroître les perspectives d’une telle stabilité, une politique démographique devient pertinente pour l’approvisionnement en ressources et pour les intérêts économiques des États-Unis. […] Bien que la pression démographique ne soit évidemment pas le seul facteur en cause, ces types de mécontentements sont beaucoup moins probables dans des conditions de croissance démographique lente ou nulle. »

Kissinger fut rejoint par un autre malthusien nommé George Bush Sr., qui était alors membre du Congrès et présidait une certaine Task Force on Earth, Resources and Population (Groupe de réflexion sur la Terre, les ressources et la population). Bush déclara le 8 juillet 1970 :

« Il est presque évident en soi que plus la population humaine est nombreuse, plus la demande de ressources naturelles augmente. […] La question primordiale est celle d’une population humaine optimale. Combien y a-t-il de personnes surnuméraires par rapport aux ressources disponibles ? Beaucoup croient que nos problèmes environnementaux actuels indiquent que le niveau optimal a été dépassé. »

Alors que Sir Kissinger et Sir Bush, faits chevaliers respectivement en 1995 et 1993, reprogrammaient l’Amérique pour une politique étrangère agressive envers la croissance des pays du tiers monde, une politique de désindustrialisation était en cours en Amérique même, puisque le secteur de la machine-outil industrielle et le système agro-industriel de petite et moyenne dimension étaient en cours de démantèlement, en prévision d’une ère de mondialisation néo-libérale. Afin de s’assurer que la nouvelle éthique consistant à « s’adapter aux limites » plutôt que de tenter de les dépasser grâce à de nouvelles découvertes était maintenue, des programmes comme le programme spatial Apollo furent annulés pour « raisons budgétaires ».

Peu de temps après, il y eut un affaiblissement délibéré des ambitieux programmes de fusion nucléaire qui avaient été lancés au cours des années 1950 et dont le budget est passé de 114 millions de dollars en 1958 à 140 millions de dollars en 1968. Le budget ne cessait d’augmenter en raison des records réalisés par le laboratoire de physique des plasmas de Princeton qui, en 1978, avait crevé le plafond des 44 millions de degrés nécessaires pour initier la fusion et avait même battu les records internationaux en fabriquant un plasma de 200 millions de degrés en 1986. En collaboration avec la Fusion Energy Foundation, une organisation créée par l’économiste américain Lyndon Larouche, le député démocrate Mike McCormack poussa l’adoption d’un projet de loi à la Chambre et au Sénat, qui faisait de la fusion une priorité nationale pour les États-Unis en 1979.

Plutôt que de financer la fusion et d’encourager la construction de nouveaux concepts et des prototypes absolument nécessaires à cette transformation de la société, c’est le contraire qui se produisit : un sous-financement systématique, et l’effondrement de la vision mena à une démoralisation des scientifiques nucléaires qui ne pouvaient plus réaliser leurs expériences. Au moment de quitter son poste de Directeur de la fusion du Département de l’énergie des États-Unis pour protester contre le sabotage, Ed Kintner déclara :

« [Ceci]… laissait le programme de fusion sans épine dorsale stratégique : il s’agit [dorénavant] d’un ensemble de projets et d’activités individuels sans objectif ou calendrier défini. […] Le plan visant à accroître la participation de l’industrie dans le développement de la fusion est reporté indéfiniment, et les bénéfices industriels et économiques des retombées de la haute technologie, certainement le sous-produit de plus en plus important d’un programme de technologie de fusion accéléré, seront perdus. »

 

Révélateur de la philosophie malhonnête utilisée pour justifier le rejet de la recherche sur la fusion aux États-Unis, l’un des pères du regain néo-marxiste, Paul Ehrlich, auteur en 1968 de La Bombe PThe Population Bomb –, affirma dans une interview de 1989 que fournir une énergie bon marché et abondante à l’humanité était comme « donner une mitrailleuse à un enfant idiot ».

Un disciple et coauteur d’Ehrlich, le biologiste John Holdren, devenu « tsar des sciences » sous Barak Obama écrivait en 1969 :

« La décision de contrôler la population sera contestée par des économistes et des hommes d’affaires soucieux de croissance, par des hommes d’État nationalistes, par des chefs religieux zélés ainsi que par les myopes et bien nourris de toute nature. Il appartient donc à tous ceux qui perçoivent les limites de la technologie et la fragilité de l’équilibre environnemental de se faire entendre par-dessus ce refrain creux et optimiste, c’est-à-dire convaincre la société et ses dirigeants qu’il n’y a pas d’autre solution que l’arrêt de notre croissance démographique irresponsable, exigeante et consommatrice. »

La mort imminente du malthusianisme

Le président Poutine a récemment fait remarquer, lors d’un entretien du 27 juin avec le Financial Times, que l’ordre néolibéral qui a défini l’Occident au cours des dernières décennies est dorénavant obsolète. Avec son fort soutien à la fusion nucléaire et un retour à une politique de croissance industrielle mondiale aux côtés de l’initiative chinoise de la nouvelle route de la soie, le président Poutine a clairement identifié la vision néomalthusienne du monde comme étant imbriquée dans le tissu du libéralisme occidental. Tout comme ce libéralisme nie les vérités objectives fondées sur des principes en faveur de l’opinion populaire, le néomalthusianisme ne peut prospérer que lorsqu’un « consensus » pessimiste tente de cacher à ses victimes la vérité suivante : la capacité naturelle de l’humanité à faire en permanence des découvertes volontaires et à les traduire en nouvelles technologies qui amènent notre espèce dans des états de potentiel – matériel, moral et cognitif – toujours accrus.

Alors que l’animal malthusien croit que l’humanité a pour seule perspective de s’adapter à la rareté dans le cadre d’un système fermé de ressources fixes administrées par des élites privilégiées, des humanistes comme Poutine et Xi Jinping admettent que la nature de l’humanité ne se trouve pas dans la chair, mais dans les pouvoirs de l’esprit. Ces pouvoirs nous désignent comme une espèce unique, capable de faire des découvertes dans un univers de création permanente qui peut être caractérisée de la même manière que Beethoven décrivait sa musique : aussi rigoureuse que libre.

Cette affirmation toute simple reflète une vérité puissante que les libéraux et les malthusiens ne peuvent supporter : le pouvoir naturel du changement créateur dans l’univers, dévoilé par le pouvoir de la raison imaginative, permet la coexistence du cadre et de la liberté à la seule condition que nous harmonisions notre volonté et notre raison avec l’amour de la vérité et de nos semblables.

 

Note du traducteur

C’est à une inversion de paradigme et une redistribution des concepts auquel Matthew Ehret nous invite. Le malthusianisme sous la forme d’une police écologique est dorénavant intégré à la pensée néolibérale - et nous rappelons que le terme anglais liberal peut aussi se traduire par progressiste. Par quel mystère le progressisme a-t-il pu devenir malthusien ? Pour expliciter cet apparent paradoxe sous un autre angle, voir cette vidéo : à partir de 51’30, le situationniste Francis Cousin présente l’écologie comme une « névrose capitaliste » développée pour que le « circuit de la servitude continue à fonctionner ».

 Traduit par Stünzi, relu par Hervé pour le Saker francophone

 

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La difficulté pour les êtres humains reste la même depuis la nuit des temps :  

comment s’organiser pour la vie en société,

en sachant que le désir qui agite les êtres humains peut être destructeur ? 

 

 

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.... à l'horizon....

d'une éventuelle campagne

de Robert

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pour une éventuelle campagne

 de l'homocoques.fr

 

 

 

 

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MARI - LE PORTEUR D'AGNEAU ( IIe milénaire) .... MUSEE D'ALEP

 

  ...A ---- DéeSSE (IIIe millénaire )---Musée de Bagdad      ...B --- FéCONDITé (IIIe milénaire) --- Coll. Part.

 

.... A -- IDOLE ... MUSEE D'ALEP     ... B --- IDOLE .... MUSEE de BAGDAD

   .... Déesse de la fécondité  ( détail) ( IIIe millénaire) ... Collect. Part.

  .... IDOLE (IIIe millénaire) ----- Musée d'ALEP

 

 

 

 

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paule-robert

 ... l' ENfant-PAIR-ENts ...

 

sommes l'espérance

l'un de l'autre

 

 

 

 

 au Vésinet 

EN

France

EN

EUrope CONTINENTal

 

 

 

 

 

2006

...paule chantant " Parlez-moi-d'amour"

lors de la fête de NOS noces d'or

organisée deux ans après sa sortie de l'hôpital

où elle était codamnée à mourir dans les quinze-jours qui suivaient ...

Photos prises par SUZE

 

  

 

 

 

 

 

 

40 ans de

 

"Décadanse"

 

 15.05.23

 

 

 

"DE-VENIR"

FOYER

VIE-à le posssible

MARIAGE d'AMOUR -comm-UNion

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la vie IN-finie

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 les

 

 

 

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Questions à poser à votre futur(e) partenaire pour une relation réussie

 

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L'occident est vide

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Emprise mentale, manipulations, humiliations publiques: l'accablant récit d'ex-adeptes d'un mouvement spirituel

 

 

 

 

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EN la brèche / ENtre / Passé & Futur .....

 

 

 

 

éros sans agapé est aveugle    * *   agapé sans éros est vide 

 

27.03.23

 

 

 

 

 

24.03.23

Fatigue, douleurs de dos, conflits répétés... Ces signes qui prouvent que l'on est déconnecté de soi-même

20.01.23

 

«Faire l'amour ( hcqs: faire l'ENtre-amour-comm&UNion)»

ou

«avoir un ENtre-rapport sexuel»,

est-ce vraiment la même chose ?

 20.03.23

 

Pages relevés par la fonction " recherche de ce site avec les termes

" ENtre-Grande-Santé Mentale et Erotique"

 

 20.03.23

 

 

 

Total Recherche : ..... de l'ENtre-GrÂnde-SÂnté-MentÂle ..

            résultats trouvés                 47 .... fin 2019

 

1. µµµµµ%%%%%%%% ..de l'ENtre-GrÂnde-SÂnté-MentÂle ..
(Articles Publique)
... à la fausse Grandeur .... à la "compétition universelle" ... à l'ENtre-Haine ...à la HÂINE EXISTentielle de l'Â  ... (Articles) ... occidental, doit pourtant susciter de grandes inquiétudes. Si chacun peut ...
Créé le 27 juin 2019
2. µµµµµ%%%%%% ..... l'Â santé mentale est l’enjeu du XXIe siècl
(Articles Publique)
...      CORRELATs   1. µµµµµ%%%%% ..de l'ENtre-Grande-Santé-Mentale .. (Articles Publique) Pages relevés par  la fonction " recherche de ce site avec les termes " ENtre-Grande-Santé Mentale"   ...
Créé le 24 novembre 2022
3. µµµµµ%%%%......SANTEs "de ma petite / forte voix intérieure".....de MON JOURN'ANALYTIQ
(Articles Publique)
... des à la Renaissance, la part du lion a été prise par le caractère sacré de la guerre et l'aspect expiatoire de la mort visant l'entrée victorieuse dans le Royaume des Cieux. De la Renaissance à l'ère mode ...
Créé le 30 juin 2022
4. µµµµµ%%%%.... le 13 octobre 2020 .... de la Nation " Ich Bin Müde "... à .. l'ENtre 2 RReseaux/Resurrection Quantique .....
(Articles Publique)
...       ........         CORRELATS >>>>>>> ... du plus profond de NOS COEURs ...l'ENtre-DEUX femme-homme EN VENIR-DE-VENIR........ FOYER au possible MARIAGE d'AMOUR -comm-UNion ........ ...
Créé le 13 octobre 2020
5. µµµµµ ... de la TENTATION individuelle ou collective. ... du besoin, du désir et de l'envie ...à .... l'impossibilité de stabilité EMOTIONNelle de l'ENtre-deux...ou collective
(Articles Publique)
ARTICLEs .... désir et envie ... .... définitions en français .. ....La stabilité émotionnelle : quoi, comment, et par où commencer ?  .... .Humeurs: quand nos hauts et nos bas deviennent des ...
Créé le 10 août 2018
6. Gandhi ....«Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde.» ....ils élèvent aujourd'hui 850 poulets de race locale qu'ils livrent à la classe aisée de Manille devenue soucieuse de sa santé. ...
(Articles accès Registered)
...  pauvreté, repose sur la trinité suivante: donner un toit, essaimer l'esprit de solidarité et développer l'entrepreneuriat social. Comme il le souligne, «pour voir grand, il faut nous appuyer sur les entrepreneur ...
Créé le 25 décembre 2017
7. µµµµµ%%%% ...... de la " PUISSANCE ..via ....l'ENtre-RIVALITE-mimétique......" ..a(ux) ... ENTRE(s)-RELATION(s) DOMINANT/dominé(s) ... au(x) MONOcoqs..
(Articles Publique)
... mais aussi la puissance de  ...Créé le 14 juillet 201912. µµµµµ ...... l' ENtre-JEu(x) comme symbole du monde .... (...hcqs : ... du monde de l'ENtre-spectacle(s) ...individualiste(s)... vainqueur ou ...
Créé le 24 octobre 2016
8. MEs livres
(Articles Publique)
...  Sexualité selon Jean-Paul II     ROME Joseph Ratzinger - Benoît XVI Jésus de Nazareth : De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection     ROME Benoît XVI/Cardinal Robert SARAH Des profondeur ...
Créé le 29 octobre 2022
9. µµµµµ***03.10.22 ..... de l'ART de VIVRE ....
(Articles Publique)
... hée derrière ma porte quand j'étais enfermée. Il n'y a pas longtemps, elle n'aurait pas tenu en place pendant l'entretien. Elle se serait levée et aurait saccagé le bureau.» Le regard fou de la petite Asma Ex-prisonni ...
Créé le 7 septembre 2022
10. vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv...........ENtre-VibrationS...N° 1 .........
(Articles Publique)
Créé le 19 avril 2022
11. µµµµµ%%%% ....... FOYER au possible MARIAGE d'AMOUR -comm-UNion tryadique f-h-enfant.......
(Articles accès Registered)
                comme    enfants de lumière   ou    des ténèbres    *     >>>*
Créé le 2 janvier 2021
12. FRIGO PageS d'accuei
(Articles accès Registered)
 30.11.22   ....... " Âinsi soit-il " ....... EN passant du plus profond de NOS ENtre-coeurS ... EN ... " l'Â metÂ-JOIE-UNi-vers-ELLE" ... de ... "l'ÂpocalypseS-EN-l'ENtre-DéVOILEmentS" ....... autrement ...
Créé le 25 mai 2020
13. ... "ECLATs -ITEMs" ...
(Articles Publique)
>> .... c'est quoi ces troupes ?      FRANCE......«l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin ...
Créé le 8 avril 2020
14. µµµµµ%%%%% .....Alors A JE NOUS ...
(Articles Publique)
... frères BOGANOFF ..... EN la JOIE de l'ENtre-intrication & && &&& «C’est l’imagination, et non l’intelligence, qui guide les hommes» & && &&&   Emmanuel Todd: «Face ...
Créé le 30 mars 2020
15. .µµµµ%%%%%..... "La Stratégie du Choc
(Articles Publique)
    *     MERCI     L'ENgagement à Vie       JOURN'analytique         AXE'analytique     IN-FINiE         ...
Créé le 23 mars 2020
16. >>>>>>>>>>>>>>>>>>>µµµµµ*** ..... le basculement de Robert l'alsacien ...à la suite de son DERNIER TOUR .. ...
(Articles Publique)
...      cela supposerait que LE TEMPS ExisTe EN SOI       NOUS sommes    chac'Uns ...   responsable du "TISS-âge-US" de NOs ...Valises Consciences de l'ENtre-DEUX... ...
Créé le 5 mars 2020
17. >>>>>>>>>>>>>>>>µµµµµ*** ... du DERNIER TOUR ....
(Articles Publique)
... qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas.   Paul Valéry ... l'amour en sa vraie grandeur...    l'ENtre-amour   ... commence à la maison ... ...
Créé le 25 février 2020
18. µµµµµ%%%%%..... je nous accuse de non assistance à l'espèce humaine en cours de destruction ... à l’accession du capital à sa domination réelle sur la société..... ...
(Articles Publique)
... communauté où « l'être humain est la véritable Gemeinwesen de l'homme » (Marx).  ...les communautés culturelles de l'humain ...les METAXU ... ses NOUS ???   ..et... de l'entre-soi à l'au-dessus ?   Il ...
Créé le 3 décembre 2019
19. **** .... Les tulipes de Koons, des «anus colorés» ? La sculpture inaugurée par Anne Hidalgo fait polémique
(Articles Publique)
... soutien de la ministre de la Culture Les recettes de ventes de produits dérivés seront eux partagés entre la mairie (20% pour l'entretien de l'ouvre) et les familles de victimes du terrorisme (80%). ...
Créé le 8 octobre 2019
20. µµµµµ .... un événement de représentation, – un artefact de La Société du Spectacle, si l'on veut, ... ..
(Articles Publique)
... pour la construction, le déploiement et l'entretien du chasseur à réaction F-35, qui n'est plus si neuf, tout au long de sa vie opérationnelle. Comment des gens peuvent-ils investir autant d'argent dans une ...
Créé le 25 septembre 2019
21. >>>>>>>>>>>>>>>>>>>µµµµµ*** .... Que reste-t-il de la vie privée en 2019 ?
(Articles Publique)
... Déjà en 1999, le PDG de l'entreprise américaine Sun Microsystems déclarait que "vous n'avez plus de vie privée, il faut tourner la page". Un mouvement est né de cette idée : "Je n'ai rien à cacher". Ce slogan ...
Créé le 25 septembre 2019
22. ..... suite du cheminement de l'homocoques ....au 21.07.1
(Articles accès Registered)
... ..) ** ??? ................. Ô ... ENtre-Esprit d' ENtre-Âmour EN l'ENtre-Vérité ... ENtre-éclaire-NOUS .... rend NOUS ENtre-vivant(s) EN cette Vie qui nous est ENtre-DONnée ( f-h) EN l' ENtre-VIE-IN-finie ...
Créé le 21 juillet 2019
23. µµµµµ%%%%% %..... ENbriquéS ...se PENSéER.... EN.... "ÊTre-là....ou EN ".... EN ....poupées GiGoGne " ....imbriquées.......
(Articles accès Registered)
                      SOIt... s'ENtre-PENSéEr...      VVV      .... dénoncons le libéralisme philosophique et culturel qui transforme les hommes en individus et les ...
Créé le 5 juillet 2019
24. Autrement du 24.06.2019
(Articles accès Registered)
... AXiÔme-MYthe FONDateur de la fÔi de l'hOmÔcOques.fr .... ... celui d’un père qui essaye de communiquer à ses enfants son espérance surnaturelle en  "l'ENtre" valeur * inestimable vie-à l'ENtre-DEUX "f-h ...
Créé le 24 juin 2019
25. A 11.06.2019 version du 5.06.2019 réinitialisée
(Articles Publique)
... ... celui d’un père qui essaye de communiquer à ses enfants son espérance surnaturelle en la valeur inestimable de l'ENtre-DEUX "f-h" chrétien EN CÔmm-UNion , spirituelle- charnelle, ..... ce qui, de ...
Créé le 11 juin 2019
26. ...par Aldo Naouri ....."La préhistoire est encore en nous" ..... une admirable servante: sa mère .....
(Articles Publique)
... Kant relevait que l’humain est le seul animal qui a besoin d’être éduqué. Je ne suis donc pas le premier à dire que la préhistoire est encore en nous ( hcqs...que l'ENtre-christianisme ne fait que commencer ...
Créé le 30 mai 2019
27. Stop au PORNO .. GO à EROS .....?
(Articles Publique)
... du besoin, du désir et de l'envie ...à .... l'impossibilité de stabilité EMOTIONNelle de l'ENtre-deux...ou collective ... (Articles) ... nt uniquement déclenchés par des perturbations internes du cerveau, ...
Créé le 13 mai 2019
28. Éliette Abécassis: «L’ogre technologique nous dévore»
(Articles Publique)
... peut-être ...Créé le 29 juin 20193. µµµµµ ..de l'ENtre-Grande-Santé-Mentale ... (Articles) ...  ... du NIHILISME de l'homme à son ASSERVISSEMENT VOLONTAIRE .. (Articles accès Registered) ... s transgenres ...
Créé le 15 avril 2019
29. A15.04.2019
(Articles accès Registered)
... des enfers ...              " de l'Â... tiers În-clus  " ...  face  ..... " à l''acédie  ... MA au mépris de l'Â vie et de l'Âmour"       du Trinitaire .... face ...au dualisme L'ENtre-relationnalité-GEnérale ...
Créé le 15 avril 2019
30. «Après la déconstruction, il est grand temps de rebâtir l’amour, l’art et le sacré»
(Articles Publique)
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Par Paul Sugy Mis à jour le 05/04/2019 à 20h22 | Publié le 05/04/2019 à 20h22 FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - La bienveillance, les bons sentiments, parfois ...
Créé le 7 avril 2019
31. .... «Le système va-t-il exploser?» ... par Alain de Benoist et Alain Minc
(Articles Publique)
... riées en tant qu'institution sociale sauf, vous remarquerez, l'entreprise. L'un de vous croit à une alternative, l'autre pas. Comment définissez-vous cette alternative, Alain de Benoist? Croyez-vous à une alter ...
Créé le 2 mars 2019
32. ùùùùù .... ENtrer EN Stratégie par le général Desportes ...est le Vie-à de l'homocoques ..l'UNi-vers en le temps ...? ...
(Articles Publique)
Créé le 9 février 2019
33. A18.2.2019
(Articles accès Registered)
... de tout autre, toujours comme une fin et jamais simplement comme un moyen."     METAXU  convergents enracinés                                                                ...l'ENtre-TRIne... ...
Créé le 4 février 2019
34. Fin de l'anonymat sur Internet : quand Emmanuel Macron veut «hygiéniser» l'informati
(Articles accès Registered)
... (entre collègues, à l'occasion de réunions, dans le cadre d'échange d'e-mails, etc.). Outre d'éventuelles sanctions disciplinaires prises par l'entreprise à l'encontre de l'auteur des propos sexistes ou racistes, ...
Créé le 25 janvier 2019
35. ùùùùù ....Notre temps EN la MARCHE du TEMPS ...
(Articles Publique)
... ORGANIQUEd'un homocoques enraciné UNiversel ....... (897) 2019-01-11 .....La meilleure défense c'est l'attaque.... (154) 2019-01-11 .... Ôde à " l'ENtre-DEUX f-h " .. EN CÔ-naissance - EN croix ...
Créé le 17 janvier 2019
36. µµµµµ** ..... CARTE de VOEUX 2018-2019 .....
(Articles Publique)
Créé le 18 décembre 2018
37. µµµµµ .... Étienne Klein : « Le grand mystère, c'est la question du moteur du temps
(Articles Publique)
... su qu’elle était ronde, dans l’histoire des idées ? Il y avait une éclipse de Lune hier [l'entretien s'est déroulé vendredi 2 février, ndlr], ça peut aider mais est-ce que c’est comme ça que ça a été découvert ? ...
Créé le 10 décembre 2018
38. Le bien commun mondial et les sociétés de la connaissance
(Articles Publique)
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Créé le 9 décembre 2018
39. Le vrai pouvoir des lobbys
(Articles accès Registered)
... L'entrée au gouvernement de l'ancienne directrice des affaires publiques et de la communication de Danone, également chargée de la «responsabilité sociale et environnementale» du cinquième groupe agroalimentaire ...
Créé le 17 novembre 2018
40. µµµµµ .... " s'ENtre-PARLER c'est ENtre-PENSER " ... ou ...... "PENSER c'est s'ENtre-PARLER " ...autrement dit ..".s'ENtre-PARLER-PENSER est-ce se VRAI-MENT" ... ou .. "s'ENtre-PARLER-PENSER EN VRAI" ...
(Articles Publique)
... et UN   genitum non  et "en même temps"   factum      CORRELATs ......se parler "ENtre -DEUX" .....co-naître EN l' INTIME ...? TA vie n'est pas la vie .... . Et alors ? .. de l'ENtre-relationnalité ...
Créé le 29 octobre 2018
41. µµµµµ*** .... de «La Terre n'est belle que par la vie qui s'y déploie» .... à la ...."Maturité émotionnelle et personnalité" .....et inversem
(Articles Publique)
...  Avancement Facteurs de maintenance : Relations interpersonnelles avec les pairs, les superviseurs et les subordonnés Politique générale de l'entreprise Sécurité de l'emploi Conditions de travail ...
Créé le 22 octobre 2018
42. ... de la pensée-parole ..... de la liberté de parole .... face à la pensée-parole captive ...
(Articles Publique)
... r les faits, Witkiewicz se suicidera au moment précis de l'entrée des troupes soviétiques en Pologne. A partir de cette métaphore romanesque, Milosz balise la question de l'attirance pour la dialectique matérialis ...
Créé le 17 septembre 2018
43. **** ...VIE-à... l' ENtre--DEUX ...que le jour commence et que le jour finisse...en CO-naissance - UNi-vers.....EN .... vENir-de vENir ...
(Articles Publique)
...  « C’est par les sens que nous avons du sens » ... de l'intégrité et de la maturité émotionnelle-affective de l'ENtre-Deux ....... .... Ô .... "Grande Santé" ...   1) .....« Le cOrps ...
Créé le 11 septembre 2018
44. µµµµµ%%%%%%% ..... Maturité émotionnelle et personnalité ....
(Articles Publique)
...  Croissance personnelle Responsabilité Résultats Reconnaissance Avancement Facteurs de maintenance : Relations interpersonnelles avec les pairs, les superviseurs et les subordonnés Politique générale de l'entreprise ...
Créé le 24 août 2018
45. .....de la compétition materielle capitalistique cosmopolite....
(Articles Publique)
... de la préfecture de la Haute-Vienne», explique Sébastien Gendron, cofondateur et PDG de l'entreprise de Toronto, où se trouve le siège de la société. Le secret de ce train ultrarapide: faire circuler ...
Créé le 8 août 2018
46. **** .... Voyages en émotions d’amour, de haine et du connaître par Mireille Fognini ....et de co-naissances ....
(Articles Publique)
... ....  Ô de vie à l'ENTRE-DEUX f-h .....par l'homocoques.fr   ....ESSAIS DE REPARTITION .. de traces d'OdeO relevés au quotidien en 2016 et offert à votre " jugement" ... et notre ...
Créé le 5 juillet 2018
47. µµµµµ*** et alors ? .....de la soif de puissance .... au ...... dechaînement de la matière .....
(Articles Publique)
... Nous sommes en train de régler les comptes.      CORRELATs de la " PUISSANCE ..via ....l'ENtre-RIVALITE-mimétique... .de la soif de puissance...au déni du réels .... aux lobbys .. à mafia ...
Créé le 14 avril 2018

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