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Déjà presque au terme de sa vie, une jeune philosophe, rebelle, mystique, révolutionnaire, syndicaliste, adresse à Albert Camus le manuscrit qu'elle rédigea à Londres en 1942-43. Après l'avoir lu, Albert Camus lance : “Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement.” Ce merveilleux texte, rien de moins qu'un "Prélude à une Déclaration des obligations envers l'être humain", écrit au coeur de l’effondrement de l'Europe du 20ème siècle, peut être considéré comme le « testament spirituel et politique » de Simone Weil, légué aux générations futures pour une pensée exigeante en « temps de crises ». En proposant une civilisation des « besoins de l’âme », en opposant à la civilisation des droits de l’homme celle des "obligations envers les êtres humains", elle définit l'enracinement comme "le besoin de le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine." Contre le scientisme, postulat de tous les mondialismes brun, rouge ou libre-échangiste, renvoyant dos à dos les "croyants" en la Science et au Progrès divinisés et les nostalgiques du passé, Simone Weil, comme plus tard son ami Gustave Thibon, nous propose de nous élever au-delà du temps, dans la merveilleuse continuité des générations, des traditions vivantes, dans l'amour de la racine qui se prolonge dans la fleur : "La perte du passé, collective ou individuelle, est la plus grande tragédie humaine et nous avons jeté le nôtre comme un enfant déchire une rose..." 
 
"Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir."
 
Pour Simone Weil, l’objet de la vie publique, la responsabilité des hommes politiques, des classes dirigeantes en particulier, est de "prendre toutes les dispositions susceptibles d’amener dans la plus grande mesure possible le pouvoir sous toutes ses formes, sans exception, aux mains de ceux qui acceptent en fait d’être liés par l’obligation universelle envers tous les êtres humains.“ A l'heure de la pulvérisation de toutes les limites, de la science - économique, naturelle - "sans conscience", de la mondialisation de tout et du déracinement généralisé, l'oeuvre de Simone Weil apparaît comme une lueur étincelante d'espoir pour tous ceux qui n'ont pas renoncé à "changer le monde", ceux qui n'ont pas sombré dans le fatalisme au nom d'un prétendu "sens de l'Histoire"... L'Enracinement est, comme l'affirme Camus, l'unique voie d'une renaissance, en 2014 comme en 1944, pour la France et pour la civilisation européenne, le seul programme authentiquement révolutionnaire dans un monde qui cherche sa boussole.
 
"L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner." (Ext p.34-35) 
 
"L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. 
 
Les échanges d'influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l'enracinement dans l'entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu'après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu'à travers lui. Quand un peintre de réelle valeur va dans un musée, son originalité en est confirmée. Il doit en être de même pour les diverses populations du globe terrestre et les différents milieux sociaux. 
 
Il y a déracinement toutes les fois qu'il y a conquête militaire, et en ce sens la conquête est presque toujours un mal. Le déracinement est au minimum quand les conquérants sont des migrateurs qui s'installent dans le pays conquis, se mélangent à la population et prennent racine eux-mêmes. Tel fut le cas des Hellènes en Grèce, des Celtes en Gaule, des Maures en Espagne. Mais quand le conquérant reste étranger au territoire dont il est devenu possesseur, le déracinement est une maladie presque mortelle pour les populations soumises. Il atteint le degré le plus aigu quand il y a déportations massives, comme dans l'Europe occupée par l'Allemagne ou dans la boucle du Niger, ou quand il y a suppression brutale de toutes les traditions locales, comme dans les possessions françaises d'Océanie (s'il faut croire Gauguin et Alain Gerbault).

Même sans conquête militaire, le pouvoir de l'argent et la domination économique peuvent imposer une influence étrangère au point de provoquer la maladie du déracinement.

Enfin les relations sociales à l'intérieur d'un même pays peuvent être des facteurs très dangereux de déracinement. Dans nos contrées, de nos jours, la conquête mise à part, il y a deux poisons qui propagent cette maladie. L'un est l'argent. L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner. Il l'emporte sans peine sur les autres mobiles parce qu'il demande un effort d'attention tellement moins grand. Rien n'est si clair et si simple qu'un chiffre." 

"Ce n'est pas l'adolescent abandonné  ( ...l'orphelin de coeurs père-mère ...) , misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge" (à propos du jeune Hitler, Ext p.156 à 160) 

"On doute de tout en France, on ne respecte rien, il a des gens qui méprisent la religion, la patrie, l’État, les tribunaux, la propriété, l'art, enfin toutes choses ; mais leur mépris s'arrête devant la science. Le scientisme le plus grossier n'a pas d'adeptes plus fervents que les anarchistes. Le Dantec est leur grand homme. Les « bandits tragiques » de Bonnot y puisaient leur inspiration, et celui d'entre eux qui était plus que les autres un héros aux yeux de ses camarades était surnommé « Raymond la Science ». À l'autre pôle, on rencontre des prêtres ou des religieux pris par la vie religieuse au point de mépriser toutes les valeurs profanes, mais leur mépris s'arrête devant la science. Dans toutes les polémiques où la religion et la science semblent être en conflit, il y a du côté de l'Église une infériorité intellectuelle presque comique, car elle est due, non à la force des arguments adverses, généralement très médiocres, mais uniquement à un complexe d'infériorité.

Par rapport au prestige de la science il n'y a pas aujourd'hui d'incroyants. Cela confère aux savants, et aussi aux philosophes et écrivains en tant qu'ils écrivent sur la science, une responsabilité égale à celle qu'avaient les prêtres du XIIIe siècle. Les uns et les autres sont des êtres humains que la société nourrit pour qu'ils aient le loisir, de chercher, de trouver et de communiquer ce que c'est que la vérité. Au XXe siècle comme au XIIIe, le pain dépensé à cet effet est probablement, par malheur, du pain gaspillé, ou peut-être pire.

L'Église du XIIIe siècle avait le Christ ; mais elle avait l'Inquisition. La science du XXe siècle n'a pas d'Inquisition ; mais elle n'a pas non plus le Christ, ni rien d'équivalent.

La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même.

C'est ce qui apparaît dans un passage de Mein Kampf : « L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales. »

Ces lignes expriment d'une manière irréprochable la seule conclusion qu'on puisse raisonnablement tirer de la conception du monde enfermée dans notre science. La vie entière d'Hitler n'est que la mise en œuvre de cette conclusion. Qui peut lui reprocher d'avoir mis en œuvre ce qu'il a cru reconnaître pour vrai ? Ceux qui, portant en eux les fondements de la même croyance, n'en ont pas pris conscience et ne l'ont pas traduite en actes, n'ont échappé au crime que faute de posséder une certaine espèce de courage qui est en lui.

Encore une fois, ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge. Et ceux qui lui ont donné à manger du mensonge, c'étaient nos aînés, à qui nous sommes semblables.

Dans la catastrophe de notre temps, les bourreaux et les victimes sont, les uns et les autres, avant tout les porteurs involontaires d'un témoignage sur l'atroce misère au fond de laquelle nous gisons.

Pour avoir le droit de punir les coupables, il faudrait d'abord nous purifier de leur crime, contenu sous toutes sortes de déguisements dans notre propre âme. Mais si nous réussissons cette opération, une fois qu'elle sera accomplie nous n'aurons plus aucun désir de punir, et si nous croyons être obligés de le faire, nous le ferons le moins possible et avec une extrême douleur.

Hitler a très bien vu l'absurdité de la conception du XVIIIe siècle encore en faveur aujourd'hui, et qui d'ailleurs a déjà sa racine dans Descartes. Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit absolument soumis à l'empire de la force et que l'homme puisse y être soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles." "La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même."

Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'œuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi.

Dans le premier cas, on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, au XIXe, au XXe. Dans le second, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui, sous une forme considérablement dégradée, a servi d'inspiration à toute la IIIe République.

La philosophie qui a inspiré l'esprit laïque et la politique radicale est fondée à la fois sur cette science et sur cet humanisme, qui sont, on le voit, manifestement incompatibles. On ne peut donc pas dire que la victoire d'Hitler sur la France de 1940 ait été la victoire d'un mensonge sur une vérité. Un mensonge incohérent a été vaincu par un mensonge cohérent. C'est pourquoi, en même temps que les armes, les esprits ont fléchi.

Au cours des derniers siècles, on a confusément senti la contradiction entre la science et l'humanisme, quoiqu'on n'ait jamais eu le courage intellectuel de la regarder en face. Sans l'avoir d'abord exposée aux regards, on a tenté de la résoudre. Cette improbité d'intelligence est toujours punie d'erreur. 

L'utilitarisme a été le fruit d'une de ces tentatives. C'est la supposition d'un merveilleux petit mécanisme au moyen duquel la force, en entrant dans la sphère des relations humaines, devient productrice automatique de justice. Le libéralisme économique des bourgeois du XIXe siècle repose entièrement sur la croyance en un tel mécanisme. La seule restriction était que, pour avoir la propriété d'être productrice automatique de justice, la force doit avoir la forme de l'argent, à l'exclusion de tout usage soit des armes soit du pouvoir politique.

Le marxisme n'est que la croyance en un mécanisme de ce genre. Là, la force est baptisée histoire ; elle a pour forme la lutte des classes ; la justice est rejetée dans un avenir qui doit être précédé d'une espèce de catastrophe apocalyptique.

Et Hitler aussi, après son moment de courage intellectuel et de clairvoyance, est tombé dans la croyance en ce petit mécanisme. Mais il lui fallait un modèle de machine inédit. Seulement il n'a pas le goût ni la capacité de l'invention intellectuelle, en dehors de quelques éclairs d'intuition géniale. Aussi a-t-il emprunté son modèle de machine aux gens qui l'obsédaient continuellement par la répulsion qu'ils lui inspiraient. Il a simplement choisi pour machine la notion de la race élue, la race destinée à tout faire plier, et ensuite à établir parmi ses esclaves l'espèce de justice qui convient à l'esclavage.

À toutes ces conceptions en apparence diverses et au fond si semblables, il n'y a qu'un seul inconvénient, le même pour toutes. C'est que ce sont des mensonges.

La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. Le cours du temps n'y fait rien ; il n'augmente pas dans le fonctionnement de ce mécanisme la proportion infime des effets par hasard conformes à la justice.

Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l'est pas. Nous le savons expérimentalement. Elle est réelle au fond du cœur des hommes. La structure d'un cœur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d'un astre.

Il n'est pas au pouvoir d'un homme d'exclure absolument toute espèce de justice des fins qu'il assigne à ses actions. Les nazis eux-mêmes ne l'ont pas pu. Si c'était possible à des hommes, eux sans doute l'auraient pu. (...)

Si la justice est ineffaçable au cœur de l'homme, elle a une réalité en ce monde. C'est la science alors qui a tort. 

Non pas la science, s'il faut parler exactement, mais la science moderne. Les Grecs possédaient une science qui est le fondement de la nôtre. Elle comprenait l'arithmétique, la géométrie, l'algèbre sous une forme qui leur était propre, l'astronomie, la mécanique, la physique, la biologie. La quantité des connaissances accumulées était naturellement beaucoup moindre. Mais par le caractère scientifique, dans la signification que ce mot a pour nous, d'après les critères valables à nos yeux, cette science égalait et dépassait la nôtre. Elle était plus exacte, plus précise, plus rigoureuse. L'usage de la démonstration et celui de la méthode expérimentale étaient conçus l'un et l'autre dans une clarté parfaite.
 
 

 

 

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Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à l’utopie technolibertarienne des gourous de la Silicon Valley.

Au rêve californien des hippies a succédé l’utopie technolibertarienne diffusée par les gourous de la Silicon Valley. Incontestablement séduisante, la promesse d’une humanité formée d’individus connectés aux choses et aux êtres repose en fait sur l’exploitation de nouvelles classes ouvrières et nous entraîne vers un totalitarisme doux, qui privera l’homme de sa liberté essentielle. Ce mouvement paraît irrésistible. Est-il possible de s’y opposer ?

 Cinquante ans après la grande vague contestataire qui s’épanouit aux Etats-Unis à la fin des années soixante et qui explose en mai 1968 dans notre pays, on voit que les ruses de l’histoire furent cruelles pour ceux qui avaient cru aux « grands récits ». Beaucoup attendaient la révolution, mais ce fut en France comme ailleurs « l’été de la Saint-Martin » du marxisme selon la formule de Maurice Clavel. Puis on assista à la jonction de l’esprit libertaire et de l’idéologie libérale dans un capitalisme renouvelé, toujours plus radical et dominateur. Certains s’en étonnent encore mais nous n’avons plus le loisir d’y revenir car nous sommes maintenant confrontés à une rencontre fusionnelle entre les nouvelles technologies et l’utopie libertaire. Il en résulte un processus qui est en train de bouleverser les rapports entre les hommes, et les rapports entre les hommes et le monde.

Ecrivain et philosophe, Eric Sadin fait magistralement l’histoire de ces mutations dans un livre (1) qui prolonge sa remarquable « critique de la raison numérique » (2). Cette histoire commence et se poursuit en Californie, ce qui ne saurait guère étonner les lecteurs de Lucien Sfez qui nous avait expliqué que les Etats-Unis sont le pays de l’utopie technicienne (3). La Californie des Sixties avait conquis l’Amérique. C’est maintenant la Silicon Valley qui est en train de conquérir le monde en réalisant le vieux rêve soixante-huitard : changer la vie. Ce changement est rendu possible par le développement prodigieux de nouvelles technologies : accumulation massive de données, générales puis personnelles grâce aux traces laissées sur Internet ; avènement des réseaux sociaux en ligne dans l’esprit communautaire de la contre-culture des années soixante ; puis développement de « l’administration robotisée des choses » et, à partir de 2007 avec la diffusion des téléphones intelligents, progression fulgurante des services à la personnes sous forme d’applications inventées par des startups.

Sous l’égide de Google, Microsoft, Amazon et autres géants étatsuniens, nous avons l’impression que la vie sera de plus en plus facile et passionnante : nous participons désormais à toutes sortes d’échanges planétaires grâce à des techniques ludiques conçues par les bons génies de la Silicon Valley. Cette impression, largement partagée dans les sociétés modernes, favorise la croissance de l’écosystème numérique mais elle ne procède pas d’observations spontanées. Nous ne faisons que reprendre les formules d’un nouveau Grand Récit fort bien décortiqué par Eric Sadin. A l’origine, en 1938, il y a la création par William H. Hewlett et David Packard d’un audio-oscillateur dans un garage de Palo Alto. Tel est le geste de la rébellion originelle. Quant au garage, il devient le mythe fondateur de la création d’un prototype par des aventuriers du capitalisme. Ces individus géniaux développent leur propre vision, qui est en rupture avec le cadre industriel existant – mais en harmonie avec le rêve américain de la réalisation de soi-même par l’effort.

Dans les années soixante-dix, la Silicon Valley fut le théâtre de débats entre deux philosophies de la technique : l’une rationaliste, centralisée et fonctionnaliste, l’autre souple et émancipatrice dans la ligne de la sociologie contestataire. En 1972, Steward Brands, fondateur de l’une des plus anciennes communautés virtuelles, décrit l’ordinateur comme un nouveau LSD et explique que cette machine est fabriquée par des révolutionnaires qui veulent « désinstitutionnaliser la société et donner le pouvoir aux individus ». On voit alors apparaître la figure de l’entrepreneur libertaire qui se présente comme un génie visionnaire dont la puissance inventive va libérer l’humanité. Avec Steve Jobs et Apple, c’est cependant le thème de la créativité individuelle qui domina dans les années quatre-vingt mais, au tournant du siècle, la perspective de l’interconnexion générale se fit sous la double impulsion libertaire et libérale : grâce aux réseaux, on allait enfin connaître la fin de l’histoire et l’harmonie universelle ! Dix ans plus tard, l’utopie culturelle de l’émancipation par les réseaux fait place à place à une nouvelle utopie, économique et financière : « la duplication numérique du monde, écrit Eric Sadin, a fait émerger un horizon de profits intarissables qui, sous le couvert des bonnes intentions déclarées visant à améliorer le sort de l’humanité, excite toutes sortes de convoitises et de désirs ».

Le modèle de la Silicon Valley est devenu mondial. Tous les pays cherchent à imiter le système industriel et financier californien – de l’Amérique latine à la Chine en passant par l’Europe. Emmanuel Macron est manifestement happé par cette silicolonisation à base de startups inventives et de magiciens de l’intelligence artificielle. Ce nouveau monde n’est pas soumis à des processus techniques irrésistibles. Toute technique est une techno-logie : un discours qui porte une vision générale de l’homme et du monde, idéologique ou utopique (4). L’esprit de la Silicon Valley, tel que l’analyse Eric Sadin, mêle l’idée américaine de la perfectibilité infinie de l’homme, l’apologie de la rationalité scientifique qui serait capable de résoudre toutes les anomalies sociales et toutes les erreurs de jugement individuelles et le culte libertarien de l’individu qui s’auto-réalise hors de toute hiérarchie. Paradoxalement, l’intelligence artificielle vise à éliminer l’humain qui pèche par inattention, qui fait des erreurs de calcul, qui a des croyances inadéquates. Avec l’ordinateur, les fautes d’orthographe sont réparées, avec la voiture Google sans chauffeur il n’y a plus d’accidents… mais ces éléments positifs portent en eux la négation de l’être humain. L’homme est dépossédé de sa faculté de juger par une machine qui sait mieux que lui comment interpréter le monde et comment s’y conformer pour en tirer le maximum de plaisirs.

L’utopie technolibertarienne nie la liberté humaine et récuse le politique en tant que tel. Elle est tout à fait compatible avec les délires du transhumanisme mais contredit très concrètement l’exigence de justice sociale. La diffusion du modèle californien a brisé le rêve d’une démocratie accomplie, étrangère à toute hiérarchie. La Silicon Valley mondialisée, c’est une société de castes ainsi décrites par Eric Sadin :

Tout en haut l’élite des mathématiciens – king coders – qui conçoivent les algorithmes complexes. Souvent venus de pays pauvres, ils sont devenus riches et vivent hors de tout lien territorial.

Au milieu, les programmeurs qui tapent du code et surveillent les machines, les spécialistes de la finance, des relations publiques, de la mercatique… Les membres de cette caste vivent confortablement et sont fiers de contribuer au bien-être de l’humanité – sans comprendre que leurs capacités sont exploitées avec un parfait cynisme mais dans une excellente ambiance.

Tout en bas, les innombrables ouvriers, souvent asiatiques, des usines d’assemblage des ordinateurs et des téléphones qui travaillent comme des robots en inhalant des produits toxiques.

Ailleurs, éparpillés et eux aussi surexploités, les entrepreneurs individuels qui conduisent les taxis ou louent leur appartement : ils sont soumis aux algorithmes qui gèrent la plateforme – Uber, Rbnb – en assumant tous les coûts et risques de leur activité.

On dit que les travailleurs des deux dernières catégories ont au moins la chance d’avoir un travail mais ils seront un jour ou l’autre remplacés par des robots. Eric Sadin évoque la « sauvagerie entrepreneuriale » et la « criminalité en sweat-shirt » qui règne dans les grandes compagnies dont nous utilisons chaque jour les produits et qui sont dirigées par des gourous qui apparaissent comme de géniaux et sympathiques bienfaiteurs. En fait, ils cachent sous leurs allures décontractées la volonté pathologique de dominer totalement le cours des choses et la vie d’êtres humains devenus parfaitement transparents. Se dessine un totalitarisme doux, dans lequel le guide suprême sera remplacé par des opérations mathématiques dictant les choix individuels et contre lesquelles il serait absurde de se révolter.

La mise à mort de l’homme par la technologie libérale-libertarienne : telle est la perspective qu’il faut refuser. Eric Sadin appelle à l’insurrection contre un système qui détruit toute civilisation. Il milite pour le refus radical des objets connectés, des assistants numériques, de la généralisation des tablettes numériques à l’école… par la mobilisation de tous les moyens qu’offre le droit. Il faut aussi que l’Etat cesse d’encourager le nihilisme technologique et la marchandisation de l’ensemble de la vie et engage le combat contre les grandes compagnies qui favorisent la domination du capitalisme californien. Contre un modèle radicalement antipolitique, le recours au politique s’impose. Mais qui en voit, aujourd’hui, la nécessité ?

Bertrand Renouvin (Le blog de Bertrand Renouvin, 18 février 2018)

Notes :

(1)  Eric Sadin, La silicolonisation du monde, L’irrésistible expansion du libéralisme numérique, Editions L’Echappée, 2016.

(2)  Eric Sadin, La vie algorithmique, Critique de la raison numérique, L’Echappée, 2015. Voir ma présentation dans le numéro 1098 de « Royaliste ».

(3)  Cf. Lucien Sfez, La santé parfaite, critique d’une nouvelle utopie, Le Seuil, 1995. Présentation dans le numéro 782 de « Royaliste » (2001).

(4)  Pour Lucien Sfez, l’utopie repose sur le principe de non-contradiction et travaille dans l’imaginaire, alors que l’idéologie opère dans le symbolique et déploie une dialectique.

 

…… Voilà des années capitales de  ma découverte du monde extérieur…  des livres et du DEUX ...

je venais de passer le bac, à l'époque c'était le bac " mathématiques élémentaires"... " math élem" ... et pendant les vacances je cherchais un emploi rémunérateur. Ainsi en 1946 j'ai travaillé au siège de la Coopérative d'Alsace ... comme « petites mains » dans un service administrative. C'est là que j'ai appris à faire des additions de manière quasi automatiques… cela m'est resté pour le restant des mes jours. En 1947, j'ai trouvé un emploi à la foire de Strasbourg ....espace  mitoyen avec le " 2 rus des primvères"...au stand « Tout Pour Le Ménage » ... ce n'était qu'un revendeur de fabricants de vaisselle qui me semble être du Nord. ..... je me rappelle qu'il était content du chiffre d'affaires réalisées cette année-là… ce qui m'a valu sa confiance et l'année d'après, il me confiait le stand à la foire de METZ .... où j'ai rencontré " ma Brigitte Bardot qui tenait le stand " linvosges " ......

 

1948.... responsable du stand de vente des "84 pièces de porcelaine opaque" à la foire Exposition de Strasbourg ....

....prémonitoire  ... ? .

...le  stand du fond et la pancarte avec un prénom de femme... Françoise

..bienheureux les félés, ils laisseront passer la lumière ... Audiard ...

 

 

.... Avec le pactole je me suis payé mon premier voyage EN autonome EN Europe EN allant à Barcelone ( ... pourquoi ce pays ? ... Je pense qu'à l'époque c'était le payé européen le moins cher… j'avais les permis SNCF 1ère classe de mon père ...)

Pour le voyage j'avais trouvé à la bibliothèque du comité d'entreprise de la SNCF située dans le corps de la gare de Strasbourg,  le livre du temps..............


>>>>>>> L'Homme cet Inconnu >>>>

d'Alexis Carel.


Le titre m'a attiré et je pense qu'il devait répondre à cette recherche que j'ai en moi depuis ma plus tendre jeunesse. Ce livre m'a marqué pour la vie. Ce que j'EN retiens qu'à l'époque,.....ce livre m'a rendu cette forte sensation que nous étions responsables de la vie que nous allions mener aussi bien intellectuellement, psychiquement corporellement ... et que

... tout était possible..cela dépendait de chac-un d'ENtre-NOUS ...

...à l'époque  France Will m'avait ouvert les Portes de l'ENtre-DEUX ...

 

 PERE ....j'ai offert un ...EXEMPLAIRE... de ce livre à chacun des enfants à l'époque de leurs 18 ans…

....cela n'a pas eu le même effet, me semble-t-il, le style ne correspondais plus à l'époque…

 

 

 

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C'est en recherchant l'auteur de la phrase :

.... elles savent pas les âmes qu'elles sont une lettre ....>>>>>

 

que j'ai découvert ce site dédié à Sénèque .... un trésor ...

 

c'est le passé qui doit conseiller l'avenir >>>>>

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.  >>>>>

 

 

 

 

LA PHILOSOPHIE NE COURT PAS APRÈS LES MOTS
.... ELLE S'OCCUPE DES AMES.

Vous vous plaignez de ce que mes lettres ne sont plus aussi soignées? - Mais à quoi bon tant de soin, à moins qu'on ne veuille parler d'une manière affectée? Si nous étions ensemble, assis l'un à côté de l'autre ou en train de nous promener, je m'énoncerais sans art et sans effort; de même je ne veux dans mes lettres ni recherche ni apprêt. Si la chose était possible, j'aimerais mieux vous montrer mes sentiments que de vous les dire. Quand même il m'arriverait de disputer, on ne me verrait ni frapper du pied, ni agiter les mains, ni hausser la voix , je laisserais tout cela pour les orateurs. Content de vous faire entendre ma pensée sans bassesse comme sans enflure, je m'efforcerais uniquement de vous prouver que je pense tout ce que je dis, et que non seulement je le pense, mais que j'y tiens beaucoup.

 

Que notre but soit celui-ci: dire ce que nous pensons; penser ce que nous disons; mettre d'accord notre vie avec nos discours.  >>>>>>>

 

« Il faut apprendre toute sa vie.»


Ici, plus que jamais, il convient de dire qu'il faut apprendre à vivre aussi longtemps que l'on vit.
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Le luxe n'a fait que s'écarter de la nature; après avoir grandi de siècle en siècle, il s'excite encore lui-même chaque jour, et, par son industrie, se fait l'auxiliaire du vice. Il a commencé à désirer des choses superflues, puis des choses nuisibles ; enfin il a mis l'âme dans la dépendance du corps et de ses appétits.  >>>>

 

 

 

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à l'

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Nos ENtre-DEUX font TROIS ... "la famille" ... et le TROIS fait l' UN

      

 

sexués ou exceptionellement  "sainte" ou "saint"

l'
  oie érité ie  
 

 

 Si on songe à cette métaphore, la parole d'Archimède « donne-moi un point d'appui et j'ébranlerais le monde » peut être regardé comme une prophétie.

Le point d'appui est la Croix, intersection EN l'espace/temps ...

de ENtre-DEUX f-h...  fini

EN l'IN-fini 

>>voir plagiat de >>

 
   

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>>>>>>>>>>>><<

   
  >>>>>>>>>>>><<  
 

 

.... ENtre-section ...

de leur finitude s"

 
 

 
 

 
 

leurs  IN-finis

 
 

 

 L'intervention du temps-espace, c'est le don qui nous est fait de pouvoir oeuvrer

EN la nature elle-même.

 >> plagiat de >>

 
     
 

Tout le temps de la vie n'est qu'un point. Il peut être regardé comme un centre, dont l'éternité est la circonférence. Moi, je me songe en demi-diamètre..... et non en rayon rayonnant ...

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......une telle expérience fait de ceux qui l'ont partagée à la fois des compagnons d'aventure, des initiés, et des célébrants. Impartageable, incommunicable, leur commune découverte a fait d'eux les uniques dépositaires d'un secret. Ce secret, eux seuls le connaissent. Mais chacun n'a pu le connaître que par l'autre. Aussi l'autre n'en est-il pas seulement le témoin, mais aussi le comparse, le complice, le thaumaturge , et le célébrant.

Voilà pourquoi chacun dans l'amour se sent uni à l'autre du même lien qui l'unit à l'absolu. 

 

 
 

 

 

 
 

 

 

rayonnant

 

 
 

 

 EN

 

...joie-paradoxale-harmonie

...ENtre-bonté ...  ENtre justice divine ...


 

 

 

EN-amour-chiasme-exist-en-tiel-EN

 


 

imer la Vie,

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 «Tout ce qui ( ...ENtre....) monte converge»

plagiat Pierre Theillard de Chardin

 

" je suis obligée de partir parce que je ne peux plus rien donner"

 ... paroles de Paule à deux semaine de sa mort

 

 

 

 

 
     

 

  
     

 

 

 

 

 

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire de philosophie, université de Paris-Sorbonne .....

 

« Les philosophes ne se sont guère occupés de l'idée de néant. Et pourtant elle est souvent le ressort caché, l'invisible moteur de la pensée philosophique. Dès le premier éveil de la réflexion, c'est elle qui pousse en avant, droit sous le regard de la conscience, les problèmes angoissants, les questions qu'on ne peut fixer sans être pris de vertige. Je n'ai pas plutôt commencé à philosopher que je me demande pourquoi j'existe ; et, quand je me suis rendu compte de la solidarité qui me lie au reste de l'univers, la difficulté n'en est que reculée, je veux savoir pourquoi l'univers existe ; et, si je rattache l'univers à un principe immanent ou transcendant qui le supporte ou qui le crée, ma pensée ne se repose dans ce principe que pour quelques instants ; le même problème se pose cette fois dans toute son ampleur et sa généralité ; d'où vient, comment comprendre que quelque chose existe. » C'est ainsi que Bergson introduit, dans l'Évolution créatrice (1907), une analyse célèbre qui dénonce dans toutes ces questions de faux problèmes. Il n'en reste pas moins qu'avec eux nous aurons atteint le « ressort caché » de la métaphysique depuis l'aphorisme de Parménide (« l'être est, le non-être n'est pas »), les fameux paradoxes de Zénon d'Élée ou l'ontologie dialectique de Platon.

La question leibnizienne à laquelle Bergson fait allusion – pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? – n'a cessé d'être reprise dans des contextes philosophiques très divers, malgré le paradoxe très apparent d'un choix impossible entre quelque chose et rien. Mais est-ce par naïveté que Leibniz commente : « car rien est plus simple et plus facile que quelque chose » ? Si le néant n'est qu'un mot, si les questions dans lesquelles il entre sont des énoncés mal construits, comment comprendre qu'y soient si régulièrement associés un vertige, une angoisse qu'une simple erreur de syntaxe explique mal ?

Le pouvoir des effets de langage ne peut être mésestimé : « La plupart des occasions des troubles du monde sont grammariennes », écrivait Montaigne dans l'Apologie de Raymond de Sebond en insistant sur les impasses auxquelles l'usage de la négation peut conduire, car, ajoutait-il, « notre langage est tout formé de propositions affirmatives ». Mais il reste à décider à quelles instances faire appel, autres que grammairiennes. Le néant peut-il être conçu bien qu'il ne corresponde à aucune perception, à aucune image ?

Le grand rationalisme classique l'a admis ; mais la théorie du langage, la syntaxe logique, l'analyse psychologique, supposant toutes l'antériorité de l'opération de négation, jugent illusoire la question même du néant. À quoi le métaphysicien persistera à opposer, comme Heidegger, que « le néant est plus originaire que le non et la négation. » N'y a-t-il là, à nouveau, que piège du langage, ou bien peut-on s'y référer comme renvoi, plus fondamental, à une ontologie ?

Faux énoncés et faux concepts

Lorsque Rudolf Carnap, au nom du positivisme logique, entreprend « l'élimination de la métaphysique par l'analyse logique du langage » (c'est le titre de l'article de 1931), il s'attaque à la conférence de Heidegger de 1929 sur Qu'est-ce que la métaphysique ?, ce qui peut s'expliquer par des raisons d'actualité. Mais, dans ce texte, il cite les énoncés (les « simili-énoncés », écrit-il) concernant le néant, parce qu'il est l'exemple le plus net d'un « terme spécifiquement métaphysique », c'est-à-dire, pour Carnap, sans signification : l'erreur consiste à prendre le mot néant pour le nom d'un objet, parce qu'il est utilisé dans la langue courante pour formuler un énoncé d'existence négatif. Quant à un énoncé tel que : « le néant néantit », il est deux fois dépourvu de sens puisqu'il introduit un mot nouveau qui est lui-même sans signification. Si nous ne le remarquons pas tout de suite, c'est que les énoncés ont la même construction grammaticale que s'ils avaient un sens ; la syntaxe grammaticale s'est substituée abusivement, arbitrairement, à la syntaxe logique.

Carnap s'interroge sur la persistance d'une erreur aussi facile à déceler et que le métaphysicien lui-même n'ignore pas. Heidegger ne va-t-il pas jusqu'à écrire : « L'idée même de la logique se dissout dans le tourbillon d'une interrogation plus originaire » ? Le métaphysicien se condamne lui-même quand il prétend que « la sobriété et la supériorité qu'on attribue à la science deviennent risibles si celle-ci ne prend pas au sérieux le néant ». Bien entendu, Carnap n'entend pas mettre en cause cette supériorité de la science, ni admettre que la logique elle-même ait sa source dans quelque présupposé métaphysique que ce soit. Mais il reste toujours à expliquer que l'illusion métaphysique soit aussi tenace. Pourquoi retomber dans le même piège d'une forme verbale qui porte à croire que l'existence est un prédicat ? Tantôt le verbe « être » joue le rôle d'une copule (Descartes est tourangeau), tantôt il indique une existence comme dans la célèbre formulation de Descartes : « je pense donc je suis ». C'est cette ambiguïté du verbe « être » qui conduit à poser un prédicat là où il n'y en a pas : « étant », ou symétriquement « non-étant », sans davantage de signification théorique.

Pour Bergson aussi, le néant n'est qu'un mot, et les problèmes où il intervient sont de faux problèmes. Comme Carnap, il se réclame de la critique kantienne de l'argument ontologique : l'existence ne s'ajoute pas comme prédicat à un objet pensé. Mais aucune analyse logique ne suffit à rendre compte de la négation qui est, selon Bergson, d'essence pédagogique et sociale. Elle constitue une affirmation au second degré ; elle avertit d'avoir à substituer à une première affirmation une autre qui peut d'ailleurs rester indéterminée : dire que la table n'est pas blanche est tout simplement affirmer qu'il faudra lui attribuer une autre couleur non encore précisée. Un esprit ne parvient à la négation que par la déception d'une attente ou la correction d'une insatisfaction, d'un sentiment d'absence non des choses mais de leur utilité, car nous ne percevons jamais que des présences : « La représentation du vide, est-il dit dans l'Évolution créatrice, est toujours une représentation pleine qui se résout à l'analyse en deux éléments positifs : l'idée distincte ou confuse d'une substitution et le sentiment éprouvé ou imaginé d'un désir ou d'un regret. » Cette analyse se veut avant tout « psychologique » et même « physique ». Mais sans doute s'agit-il alors plutôt de l'impossibilité d'imaginer le néant que de le concevoir.

Une certaine idée négative du néant

On voit combien le rapprochement (pourtant souvent fait) avec l'analyse platonicienne du Sophiste doit être limité. Il s'agissait pour Platon de définir le sophiste comme celui qui fait être ce qui n'est pas. Contre l'aphorisme de Parménide, il faut donc affirmer la possibilité du faux dans le discours et dans les choses et montrer que, d'une certaine manière, le non-être est et l'être n'est pas. Or la difficulté se résout par le recours à l'altérité : chaque chose diffère de tout ce qu'elle n'est pas, et elle est en quelque sorte entourée d'une quantité infinie de non-être. « Quand nous énonçons le non-être, ce n'est pas là, ce semble, énoncer quelque chose de contraire à l'être, mais seulement quelque chose d'autre. » Outre qu'altérité n'est pas substitution, il suffira de rappeler que Bergson refusait tout autant le néant relatif que le néant absolu. En outre, quelle que soit l'interprétation donnée à ce dialogue difficile, il est certain que Platon ne réduit pas le non-être au seul usage de la négation et qu'il en fait une authentique idée puisque « le non-être s'est révélé participer à l'être ».

Descartes n'hésitera pas à parler d'une « certaine idée négative du néant » dans la quatrième méditation et à la définir comme « ce qui est infiniment éloigné de toute sorte de perfection ». Or cette perfection est celle de l'être infini, sans restriction, que l'on ne saurait nier. Descartes s'attachera à montrer que cette idée d'être infini n'est pas construite, qu'elle ne résulte pas d'une progression, mais qu'elle est l'idée réelle, positive du souverain être. L'idée de néant est donc impliquée dans l'opposition du fini et de l'infini, du sujet humain créé et du sujet divin créateur, ce qui donne un sens à une expression aussi étrange que « je suis comme un milieu entre Dieu et le néant ». Mais, quelle que soit la résonance platonicienne d'une formule comme « je me considère comme participant en quelque façon du néant », elle se ramène à ceci : « je ne suis pas moi-même le souverain être ».

Or le moi cartésien s'éprouve et se prouve dans une négativité extrême : « Je me considère moi-même comme n'ayant point d'yeux, point de chair, point de sang » (fin de la première méditation), et cette pensée à laquelle il reste « obstinément attaché » n'est pas seulement une hypothèse intellectuelle : « comme si tout à coup j'étais tombé dans une eau très profonde, je suis tellement surpris que je ne puis assurer mes pieds sur le fond ni nager pour me soutenir au-dessus ». Ce qui se manifeste ainsi dans ce qu'il faut bien appeler l'angoisse, c'est la liberté du sujet capable de tout nier, même l'évidence. Sans doute pour Descartes ne s'agit-il que d'un moment, mais indispensable à la double certitude métaphysique de l'existence du moi fini et de l'être infini.

« L'homme est l'être par qui le néant arrive au monde »

Malgré la part faite aux références germaniques, c'est à partir de Descartes que Jean-Paul Sartre va élaborer une ontologie dualiste indiquée par le titre même de son ouvrage L'Être et le Néant et dont la première partie porte sur « le problème du néant ». En face de la massivité, de la matérialité de l'être des choses qui ne sont jamais que ce qu'elles sont et coïncident avec leur essence, l'homme ne prend conscience des choses et de lui-même que dans une non-coïncidence : « Il est ce qu'il n'est pas et il n'est pas ce qu'il est. » C'est pourquoi « l'homme n'est d'abord rien », mais ne cesse de se projeter au devant de lui-même, au-delà de toute essence et de toute nature. Toute action humaine est négation ou plutôt « néantisation », car le néant ne résulte pas du jugement mais le précède et le fonde. Reprenant l'exemple bergsonien de l'attente, Sartre montre qu'il y a bien expérience de l'absence et non pas seulement absence d'expérience. « Je m'attendais à voir Pierre et cette attente a fait arriver l'absence de Pierre comme un événement réel concernant le café ; c'est un fait objectif maintenant que cette absence. »

Néantir n'est ni méconnaître (je ne sais pas ce qui se passe dans mon dos) ni supprimer ; il y a une réalité phénoménologique du néant. Sartre accordera une importance particulière à l'imagination parce que l'image renvoie à un objet existant ailleurs ou n'existant pas. « La conscience imageante, écrit-il dans l'Imaginaire, pose son objet comme un néant. »

Si l'homme a la possibilité de nier telle ou telle partie du monde, s'il est celui qui fait éclore le néant dans le monde, c'est qu'il porte en quelque façon le néant en lui. « Cette possibilité pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l'isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : la liberté. » Comprenons que la liberté n'est pas une propriété attribuée parmi d'autres à une nature humaine. Être libre et être homme sont équivalents. C'est ainsi que s'associent les thèmes du néant, de la liberté et de l'angoisse comme saisie du néant aussi bien que saisie réflexive de la liberté : « Coupé du monde et de mon essence par ce néant que je suis, j'ai à réaliser le sens du monde et de mon essence, j'en décide seul, injustifiable et sans excuse. » Sartre a retenu de la dialectique hégélienne la « puissance du négatif », mais il ne la reconnaît que dans la seule activité humaine. Il conclut ainsi à un dualisme ontologique foncièrement athée : la liberté néantisante transcende un être qui s'identifie à la matérialité brute et muette.

« L'être et le néant sont la même chose »

La réduction « humaniste » de la dialectique permettait d'éviter ou d'atténuer le paradoxe des formulations de la Science de la logique. Hegel s'attendait d'ailleurs à des sarcasmes qui n'ont pas manqué. « Cela n'exige pas une grande dépense d'esprit, écrit-il dans la Logique de 1817, de tourner la proposition qu'être et néant sont la même chose et d'avancer des niaiseries en assurant qu'elles sont les conséquences de cette proposition. » Sans doute serait-il plus satisfaisant pour ce qu'on appelle le sens commun de s'en tenir à l'unité de l'être et du néant dans chaque réalité particulière, qu'il s'agisse de cent thalers ou d'un grain de poussière, car le néant de ce quelque chose serait alors un néant déterminé. Mais Hegel refuse cette facilité : « Le néant est à prendre dans sa simplicité indéterminée [...], il est égalité simple avec lui-même, vacuité parfaite, absence de détermination et de contenu, état de non-différentiation en lui-même. » Or il n'y a rien là qui ne puisse se dire tout autant de l'être, de l'être pur, et Hegel de conclure : « Le néant est donc la même détermination et plutôt la même absence de détermination et, partant, la même chose que l'être pur. » Sans d'ailleurs qu'elle soit citée explicitement, la question leibnizienne (pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?), dont Bergson avait fait l'exemple même du faux problème métaphysique, est maintenant interprétée comme la question du commencement pur : « Rien n'est encore, lit-on dans la Logique de 1812, et il faut que quelque chose soit. Le commencement n'est pas le néant pur mais un néant dont quelque chose doit sortir ; l'être est en même temps déjà contenu en lui. Le commencement contient l'un et l'autre, il est l'unité de l'être et du néant. » De telles formules ne sont possibles que parce que la « logique » hégélienne n'est en rien la logique formelle que Rudolf Carnap mettait en œuvre, mais une ontologie qui pose l'être si abstrait, si indéterminé qu'on le pense. Et la négativité ne survient pas dans l'être comme de l'extérieur : elle est inhérente à la réalité même dont elle rythme le développement. Le concept progresse par le négatif qu'il a en lui-même selon une dialectique qui est, expressément, tout autant une dialectique de la nature que de l'esprit.

Heidegger fait remarquer que « le lieu où se déploie la proposition hégélienne peut être défini précisément le lieu de l'être conscient ». Le néant est lui-même saisi radicalement à partir de la conscience. L'aphorisme de Parménide : « La même chose est penser et être » se trouve ainsi mis dialectiquement en mouvement jusqu'à ce que, de médiation en médiation, dans la dialectique hégélienne l'absolu se reconnaisse comme la substance qui est sujet. Ainsi s'accomplit, selon Heidegger, une « onto-théologie » qui caractérise l'histoire de la métaphysique. L'esprit absolu qui se pense lui-même ne peut être fondamentalement différent à la fin du développement de l'être pur dont il est l'aboutissement dialectique. Il est « ce qu'il y a de réel en toute réalité » et à la fois « l'être le plus réel de tous », c'est-à-dire Dieu.

Quoi qu'il en soit de l'interprétation heideggérienne, du moins est-il certain que la théologie hégélienne ne peut pas être confondue avec une théologie négative. Dieu n'est pas au-delà de l'être. La négativité hégélienne ne justifie pas, bien au contraire elle écarte, une démarche « apophatique » comme celle de Denys l'Aréopagite, qui refuse à Dieu toute dénomination, jusqu'à dire que Dieu est néant, puisqu'il est au-delà de ce que nous pouvons connaître sous quelque nom que ce soit. La discursivité essentielle au système hégélien exclut tout recours à l'extase, tout accès à un ineffable qui ne pourrait être qu'extrême pauvreté du concept.

Il faut se garder de rapprocher hâtivement de la pensée mystique une philosophie de l'identité de l'être et du néant. Le positiviste y verra l'aveu qui justifie son mépris ou son désintérêt. Quant au mystique, dont l'irrationalisme est si souvent complémentaire du positivisme, il en fera l'échec reconnu par les philosophes eux-mêmes de leurs propres discours. Faut-il taxer de cet irrationalisme un Heidegger quand il élabore la question du néant qui traverse tout l'ensemble de la métaphysique ? Puisque Heidegger refusait de soumettre la métaphysique à la législation de la logique formelle, la tentation était grande de voir dans l'être distingué des étants (des choses particulières) un retour à l'un plotinien dont la transcendance fondait la relation de l'être à la pensée. Mais l'être de Heidegger n'est ni l'être un-multiple du néo-platonisme, ni Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même, pas plus qu'il n'est l'absolu hégélien. Quand Heidegger reprend la formule « L'être et le néant sont la même chose », il ne faut y lire ni une dialectique commençante, ni le passage de l'être à un néant « suressentiel », mais la « différence ontologique » sous-jacente à toute métaphysique. L'être n'est pas l'étant, pas même cet étant suprême (ens summum) qui est Dieu. Cette distinction radicale, et pourtant si simple qu'elle est inaperçue, se dit : l'être est néant. La question leibnizienne peut alors se formuler : « D'où vient que partout l'étant ait prééminence et revendique pour lui tout ce qui est, tandis que ce qui n'est pas un étant, le rien compris de la sorte comme l'Être lui-même, reste oublié ? » Nous voilà donc revenus à ces étranges énoncés qui choquaient tant le logicien. Mais peut-être le poète se fait-il mieux entendre ? Relisons Le Serpent, de Paul Valéry : « Soleil, soleil, faute éclatante [...] / Tu gardes les cœurs de connaître / Que l'univers n'est qu'un défaut / Dans la pureté du non-être»


 Bibliographie

H. Bergson, L'Évolution créatrice, Alcan, 1907 ; La Pensée et le mouvant, ibid., 1922

R. Carnap, « Le Dépassement de la métaphysique par l'analyse logique du langage », in Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits (sous la dir. d'A. Soulez), P.U.F., Paris, 1985

R. Descartes, Méditations métaphysiques

G. W. F. Hegel, La Science de la logique, t. I, trad. Labarrière et Jarczyk, Aubier-Montaigne, Paris, 1972 ; Encyclopédie, t. I : Science de la logique, trad. B. Bourgeois, Vrin, Paris, 1970

M. Heidegger, Qu'est-ce que la métaphysique ?, trad. H. Corbin, Gallimard, Paris, 1939 ; Questions IV (Les Séminaires, rédacteur J. Beaufret), Gallimard, 1976

Leibniz, Principes de la nature et de la grâce, 1714

Platon, le Sophiste, trad. A. Dies, Les Belles Lettres, Paris

J.-P. Sartre, L'Être et le Néant, Gallimard, 1943.

 

 

CORRELATs

 

 EN  auto-genèse

>>>>>>>>>>>>universalis>>>>>>>>>>>>>>>

>>>>>>>>>>>>>01.05.22 .... Têtes Raides - Notre besoin de consolation est impossible à rassasier [Corps de mots] .....court essai paru en 1952 dans un magazine suédois, l'un des derniers écrits de Stig Dagerman (1923-1954). Il y développe ses réflexions sur le sens de l'existence, la mort, le suicide. Son suicide, le 4 novembre 1954, conclut de manière brutale ce petit ouvrage d'espoir.

>>>>>>>>>>>>>>> https://www.babelio.com/livres/Artaud-Pour-en-finir-avec-le-jugement-de-Dieu-suivi-de-/17505

>>>>>>>>>>>>>>> https://www.youtube.com/watch?v=A8LuFXp6YU4

Je me suis associé aux oiseaux du quartier
De toutes les cages ils ont la clef ...
Gino, il ne savait pas que d'aimer,ça tue les oiseaux !
 
Sans pognion il n'y a pas d'ognions
 
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Publié le

On a souvent affirmé que c’est le langage qui fait la pensée. Et si cette idée était tout simplement fausse ? De nombreuses expériences invitent à penser qu’une grande partie de notre monde mental passe par les images plutôt que par les mots.

Que se passe-t-il dans la tête d’un sourd-muet en train de se masturber ? Voilà la curieuse question que le vénérable George Steiner pose dans son essai Les Livres que je n’ai pas écrits (2008). Cette question semble revêtir pour lui une importance capitale. « Il serait extrêmement difficile d’obtenir sur ce point des informations fiables. Je n’ai connaissance d’aucune enquête systématique. Pourtant, la question est d’une importance cruciale. » Pourquoi s’intéresser à une question aussi saugrenue ? Parce que, selon l’auteur, la réponse pourrait éclairer la nature des liens entre émotions, langage et pensée. Si la pensée est le fruit du langage, qu’advient-il pour un sourd-muet qui ne possède pas de langage ?

Ici, G. Steiner commet une double erreur. La première est de considérer qu’un sourd-muet est privé de langage. Or, chacun sait que les sourds-muets utilisent un langage de signes qui n’a rien à envier en finesse, en rigueur et en richesse au langage parlé. De plus, les sourds-muets peuvent parfaitement lire, écrire ou raconter leurs expériences comme vous et moi. Ce que fit par exemple Pierre Desloges, un artisan relieur qui publia en 1779 ses Observations d’un sourd-muet. D’autres le feront après lui (A. Peletier et Y. Delaporte, Moi, Armand, né sourd et muet, 2002).

La seconde erreur est plus fondamentale. Elle porte sur les liens entre langage et pensée. G. Steiner reprend cette idée largement répandue selon laquelle la pensée et le langage sont une seule et même chose. « On s’accorde à reconnaître que les capacités du langage à faire de la réalité un objet de classification, d’abstraction, de métaphore – si tant est qu’il existe un langage “extérieur” – constituent non seulement l’essence de l’homme mais sa séparation primordiale d’avec l’animalité (à nouveau, le cas du sourd-muet incarne ce qui est peut-être une énigme essentielle). Nous parlons donc nous pensons, nous pensons donc nous parlons (…). Le “verbe” qui était au commencement (…) fut le début de l’humanité. » (ibid.)

Les représentations mentales plutôt que verbales

Les premiers arguments nous viennent de l’expérience ordinaire. La thèse selon laquelle le langage produit la pensée est communément admise en philosophie et en sciences humaines. Mais c’est une idée reçue qui n’a jamais fait l’objet d’une démonstration solide, ni même d’un véritable livre ou d’une théorie de référence. On la retrouve affirmée un peu partout comme une sorte d’évidence sur laquelle il n’y a pas lieu de se pencher tant elle semble aller de soi. On la trouve répandue chez des philosophes comme Platon, Rousseau, Hegel… Or, rien n’est moins évident. On dispose même aujourd’hui de nombreux arguments pour soutenir qu’il existe une pensée sans langage. Et que le langage n’est que la traduction – souvent imparfaite – d’idées et de représentations mentales sous-jacentes qui le précèdent. Il nous arrive souvent de chercher nos mots, de vouloir exprimer une idée sans parvenir à trouver le mot juste, l’expression exacte. D’où le besoin de reformuler ses idées, et parfois, de guerre lasse, quand on sent que l’on n’a pas pu exprimer correctement sa pensée, d’avoir recours à son joker : « Tu vois ce que je veux dire ?

L’expérience du « mot sur la langue » est encore plus probante. Vous pensez à un acteur connu, vous voyez son visage, vous connaissez le titre de ses films, mais vous ne vous souvenez plus de son nom. L’idée est là. Pas le mot. La pensée est présente, le langage fait défaut. Des exemples de pensée sans langage nous sont fournis aussi par le témoignage des aphasiques. L’aphasique est un patient atteint d’une lésion cérébrale, et qui a perdu momentanément ou durablement l’usage du langage. Il existe différentes formes d’aphasie (les plus connues sont les aphasies de Broca et de Wernicke). Ce sont des détériorations profondes qui affectent la sémantique ou la grammaire, parfois les deux. Le cas des aphasiques est donc bien plus probant que celui des sourds-muets.

Or, certains aphasiques temporaires ont réussi à raconter comment ils pensaient sans langage. Comme ce médecin qui, suite à un accident cérébral, a perdu pendant plusieurs semaines l’usage des mots. Cela ne l’empêchait pas de continuer à penser, de s’interroger sur sa maladie, de faire des diagnostics, de penser à son avenir, de chercher des solutions (D. Laplane, La Pensée d’outre-mots, 1997). Les aphasiques peuvent faire des projets, construire des hypothèses, calculer, anticiper et résoudre des problèmes techniques de toutes sortes.

Si l’on y songe, une grande partie de notre vie mentale, que l’on appelle la « pensée », passe par des images mentales, pas seulement par des mots. Quand je réfléchis à quels vêtements je vais porter aujourd’hui, quand l’architecte imagine un plan de maison, quand on joue aux échecs, quand on imagine le trajet pour se rendre chez des amis…, ce sont des images et des scènes qui défilent dans la tête plutôt que des mots et des phrases, même s’il existe un « langage privé », un monologue intérieur comme dans la lecture. De même, le souvenir du passé nous revient sous forme de scènes visuelles. Lorsque le narrateur de la Recherche de Marcel Proust trempe sa madeleine dans le thé, c’est un torrent d’images et d’émotions qui le submerge tout à coup, sous l’aspect d’images mentales, de sons, d’odeurs, d’émotions positives et négatives. Les mots ne sont là que pour tenter de communiquer cette vie intérieure, ce «  flot de conscience  » dont parlait William James.

La linguistique cognitive

De nombreuses expériences psychologiques apportent du crédit à la thèse d’une « pensée en images ». Dans les années 1970-1980 eut lieu un grand débat en psychologie sur la nature des représentations mentales. Pour certains théoriciens, élèves de Noam Chomsky, le langage utilisé dans les différents pays (anglais, chinois ou finnois) repose sur un langage interne, le « mentalais », fait de représentations symboliques – abstraites et logiques – et comparable à un programme informatique. À l’aide de nombreuses expériences, le psychologue Stephen Kosslyn, tenant d’une pensée visuelle, réussit à montrer que nombre d’expériences de pensée courante reposent sur des images mentales, composées de scènes visuelles. Le débat – « The imagery debate » – tourna nettement à l’avantage de ces derniers (M. Tye, The Imagery Debate, 1991).

La linguistique dite « cognitive » va également dans ce sens. Selon ce courant de recherche, qui a pris un grand essor depuis les années 1980, le langage ordinaire repose sur des schémas cognitifs qui précèdent les mots, les règles de grammaire et lui donnent sens. Soit la phrase « Demain, je pars à Rome » plutôt que conjuguée au futur, « je partirai à Rome ». Le futur ne dépend pas ici d’une forme grammaticale puisque l’on a utilisé le présent. La représentation du futur repose avant tout sur la possibilité de s’y projeter mentalement. L’idée précède le sens. « L’idéogenèse précède la morphogenèse », disait à sa manière Gustave Guillaume, l’un des pionniers de la linguistique cognitive. Un individu qui ne pourrait pas mentalement se projeter dans l’avenir, imaginer le futur, n’aurait pas la possibilité de comprendre les règles de grammaire. Inversement, l’absence de règle de grammaire pour exprimer le futur n’empêche pas de le penser. Les aphasiques en témoignent.

Un outil imparfait

Les pensées les plus abstraites elles-mêmes ne sont pas forcément tributaires du langage. Les témoignages de nombreux mathématiciens et physiciens sur l’imagination scientifique vont dans ce sens. Einstein a rapporté qu’il pensait à l’aide d’images mentales, les mathématiciens de la géométrie pensent aussi à l’aide de représentations visuelles.

Beaucoup d’indices et d’arguments nous invitent donc à reconsidérer l’idée courante selon laquelle la pensée repose sur le langage et qu’ils sont une seule et même chose. La pensée prend des formes multiples, des idées courantes (souvenirs, anticipations, imagination) aux abstractions (mathématiques, géométrie) qui n’ont pas besoin du langage pour exister. Du coup, le langage apparaît sous un nouveau jour. Il ne serait qu’un instrument plus ou moins adéquat destiné à communiquer nos pensées. Cet outil se révèle imparfait, parce que soumis à des contrainte : celles de symboles collectifs codifiés permettant de partager des mondes mentaux communs mais ne reflétant pas forcément la singularité des pensées individuelles.

La maison de mes rêves ne pourra jamais coller exactement à la maison réelle, car celle-ci doit aussi obéir aux contraintes du monde physique. De même, le langage obéit à des règles de structuration interne qui n’épousent pas entièrement les plis de ma pensée. Le langage ne servirait donc qu’à jeter des ponts entre les univers mentaux. Mais il ne permettra jamais de les rendre totalement transparents les uns aux autres. « J’éteignis la lumière, mais en moi-même les images continuèrent de briller et de fulgurer », écrit Stefan Zweig dans La Confusion des sentiments.

W. Quine (1908-2000) : le mot et la chose

Selon ce philosophe américain, il est impossible de circonscrire strictement ce que désigne un mot. Quine est, du point de vue linguistique, behavioriste au sens où la signification ne se donne pour lui qu’à travers les comportements. Dans Le Mot et la Chose, il imagine une situation de « traduction radicale » où un linguiste part sur le terrain pour traduire une langue complètement inconnue. Il n’a pas de guide, pas d’interprète. Pour élaborer son manuel de traduction, il ne peut que s’appuyer sur les émissions verbales des indigènes et les circonstances observables. Imaginons que le linguiste voit un indigène s’exclamer « gavagai », au moment où un lapin détale dans la garenne à côté d’eux. D’autres situations similaires l’amèneront à traduire « gavagai » par « lapin ». Mais qui dit que l’indigène désigne par ce terme un lapin et pas par exemple une partie non détachée de lapin ou la manifestation de la « lapinité » ? Rien dans l’observation ne lui permettra de trancher. Le traducteur projette ses propres catégories, notamment celle d’objet. Il n’y a pas de fait brut permettant de lever l’incertitude. L’observation est configurée par la langue de l’observateur : elle n’est jamais pure ou brute. Mettons qu’il y ait deux « traducteurs radicaux » qui étudient indépendamment l’un de l’autre cette langue inconnue et qui aboutissent à deux manuels différents mais interchangeables. Selon Quine, ils peuvent donner tous deux de bonnes prédictions des comportements que l’on peut attendre des indigènes, tout en étant incompatibles. Il n’y a pas de fait susceptible de les départager. Il y a pour reprendre ses termes « indétermination de la traduction ».

Extrait de C. Halpern, « Quine, repenser l’empirisme », Sciences Humaines, H.S. n° 9, mai-juin 2009.

 

Quelques citations sur...Le langage

Berkeley
« Je ne sais si d’autres personnes ont cette admirable faculté d’abstraire leurs idées ; pour moi, je trouve que j’ai la faculté d’imaginer ou de me représenter les idées des choses particulières que j’ai perçues, de les séparer et de les combiner de diverses manières. » « L’origine de cette erreur… (i.e. cette conception de l’abstraction) me paraît être le langage (…) Aucun sens précis ni défini n’est attaché à un nom général qui signifie toujours indifféremment un grand nombre d’idées particulières. » (Principes de la connaissance humaine).

Condillac
« Qu’est-ce au fond que la réalité qu’une idée générale et abstraite a dans notre esprit ? Ce n’est qu’un nom ; ou si elle est quelque autre chose, elle cesse nécessairement d’être abstraite et générale. »
« Les idées abstraites ne sont donc que des dénominations. (…) et tout l’art de raisonner se réduit à l’art de bien parler. » (Logique)

Hegel
« Nous n’avons conscience de nos pensées, nous n’avons des pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective (…) C’est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis. Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c’est une tentative insensée. (…) Ainsi, le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » (Philosophie de l’esprit)

Cassirer
Pour le philosophe allemand, l’homme se définit comme un esprit créateur de symboles. Le langage, explique Cassirer, dans La Philosophie des formes symboliques, t. I, La Langue (1923), donne accès au monde à travers des symboles. À la différence du cri de l’animal qui n’a qu’une signification unique, les symboles du langage sont porteurs de multiples significations.
« La “construction du concept” dans le langage, en grande partie, est moins l’œuvre de la comparaison et de l’association logique des contenus de perception que celle de l’imagination linguistique. (…) On vérifie encore une fois ici que le langage, en tant que forme d’ensemble de l’esprit, se trouve à la frontière entre mythos et logos. » (Philosophie des formes symboliques)

Bergson
« Enfin, pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire les étiquettes collées sur elles. Cette tendance s’est encore accentuée sous l’effet du langage. Car les mots désignent des genres. Le mot qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous. » (Le Rire)

Wittgenstein
« La langue déguise la pensée. Et de telle manière que l’on ne peut, d’après la forme extérieure du vêtement, découvrir la forme de la pensée qu’il habille ; car la forme extérieure du vêtement est modelée à de tout autres fins qu’à celle de faire connaître la forme du corps. » (Tractatus)

Benveniste
« Dans le langage humain, le symbole en général ne configure pas les données de l’expérience, en ce sens qu’il n’y a pas de rapport nécessaire entre la référence objective et la forme linguistique. » (Problèmes de linguistique générale)


Chomsky
« Nous parlons comme nous voyons ; nous n’apprenons pas notre langue, elle est innée, inscrite dans notre biologie. »
« Ce qui retient davantage mon intérêt, c’est de pouvoir découvrir, à travers l’étude du langage, des principes abstraits qui gouvernent sa structure et son emploi. Ces structures sont universelles selon une necéssité biologique et pas simplement par accident historique. Elles découlent des caractéristiques fondamentales de l’espèce. » (Structures syntaxiques)

 

CORRELATs

 

Pierre Desproges - Les piles

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24 ans en 1962 ?                                                      

                                  images "mode avenue montaigne*

                                              ...Murielle était son nom de mannequin ...ressemblante à Hepburn ?

 

 

 

.... elle a connu KARL LAGERSFELD *.... et certains de ses proches .....

 

...c'est dans cette même avenue que Rabia à fait ses débuts chez   Harry WINSTON* ...

 

 

 

 

 1990 ?

 

 

 

v

v

v

v

v

 

  2004

 

 le coté homocoq bourgeois du Petit Robert .... rencontrant le coté homocoq d'une fille de bourgeois  nommée Danny Marry ...  par ... le golf .... jeu de bourgeois

rencontre par un bourgeois des champs du Wacken  venu s'installer dans le bourg bourgeois du Vésinet ...

 lieu de vie de sa jeunesse ..qu'elle à quitté en se marriant

 .... l' ENtre-lieux  au Vésinet n'ést distant que de 200 mètres ....

 

 2013

 

...au musée Jacquemard- André ...exposition Boudin ..journée radieuse ..

..après une  nième "séparation existentielle"

  ...les amies DV  ( anciens mannequins aussi), voyant la photo s'exclament en disant :

" ... c'est un carnassier..! "

 2017

 

............YOG ATTITUDE ....au VESINET le 21. juin 2017 ......

 

 

2018 

 

 .................. reprise après la  journée du 22 janvier ... siège d'un ENtre-deux '"clivant" ......

 

Vendanges Tardives 2018

 

 

 

 

 

.... l'amour que JE vis donne-t-il ...

 

...sens...AUX sens de l'Â (ccent circonflexe..bsolu)

Vie IN-finie

ou

simplement à MES sens 

...MA vie finie ...

 

   ...essais de ...  
 

 

 

 
888888888888888888888   8888888888888888888888

 

 

I

 

... en ...

l'homocoques

 
 

 
 

donner vie à la vie

de l ENtre-DEUX

bien comm-UN

 <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<
     
 

ENtre-deux

  horizontal et vertical

dés-intéressé(s)

homocoques.fr

dans le temps - EN-raciné

donne sens au sens de l' Â Vie

 
 

 

 

 
     
 

...de l'Âmour-comm-UNion ils ont surtout reçu la révélation de l'Âbsolu... INfini ..

... une telle expérience fait de ceux qui l'ont partagée à la fois des compagnons d'aventure, des initiés, et des célébrants. Impartageable, incommunicable, leur commune découverte a fait d'eux les uniques dépositaires d'un secret. Ce secret, eux seuls le connaissent. Mais chacun n'a pu le connaître que par l'autre. Aussi l'autre n'en est-il pas seulement le témoin, mais aussi le comparse, le complice, le thaumaturge , et le célébrant. Voilà pourquoi chacun dans l'amour se sent uni à l'autre du même lien qui l'unit à l'absolu. 

>>>>>>>>>>

 
 

 

 

 
 

 

 

 

 
 

<Ô>

....la sublime santé ..

EN-amour-chiasme-exist-en-tiel-EN

 
88888888888888888   88888888888888888888
 

 

 

II 

 

 

...en  ...

...l' homocoq  ..

 

...profiter des ENtre-deux qui me sont donnés..

 
  ..... l'individualisme ....  
 

 

Mes sens  ...

 MA vie

mon corps

 
 

 

D’un point de vue éthique, la masse désunie (moléculaire) post-religieuse, post-politique, individualiste et consumériste d’aujourd’hui se trouve dans un vide moral.

>>>>>>

 

 
 

 

 

« les pires calamités qu'ait eu à endurer l'humanité ne viennent pas de la nature, mais ont été librement délibérées et décidées, comme si l'homme n'avait pas de plus cruel ennemi que l'homme »

>>>>>>>>>

 

 

 


 

 

 <<<< l'Aga Khan >>>>

V

 
>>>>>>>>>>>>>>>

 

>>>>>>>>>>>>

>>>>>>>>>>>

 soumission en l'espace

hors temps

 

 

 

>>>>>>>

 

soumission en l'espace

hors temps

     >>>>>>>>> et suivantes    >>>>>>>>>>>>>>>>
     

>>>>>>>>>>>>>>>      >>>>>>>>>>>>>>>>
 

 

... enfin toute autre .. 

combinaison horizontale entre

individus ..sextoy ... robots

hors-sol - hors-temps

ici et maintenant

aux sens  ...

de MA vie

Mon corps

 

 

   
<<<<<<<<<<<<<<   >>>>>>  >>>>>>>>>>
     

onanisme

ENtre-deux (s)   horizontaux

intéressé(s)

 

homocoq (s)

hors-sol - hors-temps

 

onanisme

amitiés (particulières)

ENtre-deux (s)   horizontaux

intéressé(s)

 

homocoq (s)

hors-sol - hors-temps

 

 

 O

....namisme des sens

.. pervers .

..malade en une société malade existentiellement...

....Ma vie d'Uber-exit-en-tiel ...

...malade de la mort ....

 

 

 

 

 

 

88888888888888888888_____________       _________   _   _____888888888888888888

 

 

      .... déploiements .....

 

 

 Ôde

du latin ôidế ...sous le signe des accents circonflexes  ....l' homocoques de l'ENtre-DEUX ....hors "pou(r)-voir(s)"..... en co-naissance EN la loi naturelle


 

 

é

p

o

u

s

e

l

à

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ...à Paule .

 

 

 

NÔUS

époux

 

OOO

  EN

O            la Voie- Vérité- de la Vie             O  

 

 

*

  vÎe

 

 

........     pour le meilleur     ...... 

                                                        


 

 

................ pour le pire ...............

 

en 

  *

nous nous parlons, 

nous  co-<Ô>pérons

...en la joie de communion IN-finie

en notre vie commune...O..

 

m

a

r

i

e

toi à lui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Grande

 

 

 ....la société ...

en homocoques ternaires universels

bottom-up

 

<Ô>

 .... EN Âmour-Grande Santé

 

 

 

 

ET

GRÄCE A LA DOMESTICATION DE L'ENERGIE

et la Révolution Française

.... élévation du Monocoq en notre ciel.fr ...

 

 Oge*  des ÊTre-là

..sous le signe du noeud papillon ...de l'ENtre-deux temporel ..du. Monocoq(s) ..."pou(r)-voir(s)" ...".EsT en même temps " en recherche de re-connaissance en ce monde...

 

 égalité

 

des MONOcoq(s)

du Phallus

 liberté-égalité-fraternité

égalité

       ...  homocoq h ...     

      top-down         

 

de l'ÊTRE SUPRÊME

 ... en homocoq f....

top-down

 

l' ÊTre-là*

l'

M@ vie 

    embourgeoisement *

 

 

dominants/dominés

par mes "pouvoirs"

 top-down

 

 de plus

 

je parle, je peux mentir  O

.. pour le meilleur ...

 le double discours *

 

 

 

vaches autorotatives

..le(a) sacrifié(e) ..

>>>>>

 

 

l' ÊTre-là *

l'

vie @M

    embourgeoisement *

 

 

dominés/dominants

par mes "pouvoirs"

top-down

 

 de plus

 

je parle, je peux mentir O

.. pour le meilleur ....

 le double discours*

 

 

Coq(s) malade(s)

 

la société

en Monocoqs ou

UNipolaire universaliste

top-down

Société malade ,

Coq(s) malade(s)

 

Coq(s) malade(s)

 

 

 ......et si ni l'un ni l'autre ...alors  simplement nOn  ?  ....

 

 

ANDR O  GYNE

 

TRANSMUTATION

 

 

Je suis une expression de la Vie qui m’a créé(e)

Et qui jaillit en source vive toujours renouvelée,

Car le Créateur de toutes choses, Source de la Vie,

Est toujours en moi car je suis en Lui.

Mon corps que je crée constamment selon ma pensée

Qui est Joie, Paix, Bonheur et Santé,

Dirige, dans l’harmonie, chacun de mes systèmes

Par les chakras éveillés, mettant en scène

Chaque organe et chaque cellule au travail

Pour exprimer cette vie qui sourd de mes entrailles

Et qui rayonne autour de moi.

Par mon aura débordant de Vitalité et de Joie

Je vivifie ma compagne/compagnon, mes enfants et mes ami(e)s

Pour manifester leur état de grâce native

Et les garder en excellente condition

Physique et spirituelle, et en communion

Avec l’Univers entier et toutes ses entités

Pour manifester la Vie dans la Divinité

Marcel Mercier (24-11-07)

 

 

 

 

 

 

 

88888888888888888888888888888888888888                               88888888888888888888888888888888888 

 

 

 

" Ce soir L'Apocalypse, il était temps "

...vers la fin d'un monde ? ...

 ...celui des mondes en MONO-MONO 

 corps ET esprit... H ET F, égalitariste, néo libérale et cosmopolitiste

 en la nuit sexuelle

 

en déni de la réalité sexuée >>>>

 

                                                                                                           et ...>>>>>>>>

 

vers

 

 ...  la civilisation de l'amour

celle de homme et femme il NOUS créa

 

 ?

 

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 VIDEO

ÔDE * 

Mada Trek : le témoignage de la famille Poussin au Figaro

LEVET Bérénice .... ardente homocoques.fr ..

L'Eglise catholique reconnaît le 70e miracle de Lourdes

 

 OGE * .


.Les Européennes sont celles qui boivent le plus d’alcool pendant la grossesse

Encore un couple à moitié nu sur la scène de "La France a un incroyable talent"

«Là où les putains n’existent pas», le film choc d’Ovidie

Ovidie ( réalisatrice de film porno) : «On a atteint un stade de violence inouïe dans le porno»

 

 

nOn

 ............ hop-là ....Barbara

 

 

 

 

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EXTRAITS - Le sociologue retrace, dans un essai qui fera date, les dix-huit années qui ont précédé les événements de Mai 68. Il débattra autour de ce thème avec ­Patrick Buisson le 13 mars, dans le cadre des ­rencontres du Figaro qui se déroulent Salle Gaveau.

Après Mai 68, l'héritage impossible (La Découverte, 2006), le sociologue a choisi la forme du récit pour transmettre aux jeunes générations ce que furent la transformation d'un monde et l'ébranlement intérieur d'un jeune Normand pendant les années 1960. Avec précision et profondeur, il décrit les contours de l'adolescence de masse et les tourments du progrès qui, dans une société prospère, déboucheront sur les barricades. Un témoignage précieux et décisif sur la vie quotidienne des Français sous le règne du général de Gaulle. Un portrait de «la France d'avant» pointilliste, profondément honnête et superbement brossé qui permet de comprendre avant de juger. Le Figaro Magazine en publie les bonnes feuilles.

Croyances contemporaines

Aujourd'hui, il est de bon ton, dans certains milieux, de se vanter d'avoir été élevé en dehors des préjugés campagnards et religieux en faisant valoir une modernité qui serait débarrassée de toute croyance. On peut en douter sérieusement au vu de la place et dfe la fascination qu'exerce sur certains esprits le monde de l'audiovisuel. J'ai pu m'en rendre compte un jour où j'avais eu le tort d'accepter d'intervenir dans une émission d'une chaîne de télévision bien connue qui plaît beaucoup aux adolescents. Ce jour-là, de jeunes élèves d'une école de la banlieue parisienne étaient venus assister à l'émission dans le cadre d'une sortie scolaire «à visée éducative». En entrant dans le studio avant que l'émission ne commence, ils s'éparpillèrent dans tous les sens, regardant de tous les côtés comme éblouis par ce lieu hors des normes qu'ils ne connaissaient jusqu'alors qu'à travers leur écran de télévision.

 «Tu ne te rends pas compte. On est des pauvres gens, on a connu la misère et la messe nous fait du bien. »

Les responsables avaient du mal à les tenir en place tellement ils étaient agités. Je les observais jetant leur regard émerveillé vers la table encore vide où les animateurs et les invités allaient bientôt prendre place. J'avais l'impression que ces jeunes entraient pour la première fois dans un nouveau lieu sacré avec ses plateaux inondés de lumière qui sont comme un univers hors de l'espace et du temps, régi par quelques mystérieux ordonnateurs et animateurs auréolés de leur notoriété. M'est revenu spontanément en mémoire l'échange que j'avais eu bien des années auparavant avec celle qu'on appelait «Marraine» […] Je lui avais alors demandé les raisons pour lesquelles elle continuait d'aller à la messe alors que celle-ci me semblait très ennuyeuse. Sa réponse m'avait surpris: «Tu ne te rends pas compte. On est des pauvres gens, on a connu la misère et la messe nous fait du bien. Il y a les vitraux avec leurs couleurs et leur lumière, l'encens et les chants en latin, l'autel et le prêtre en chasuble avec les enfants de chœur devant l'autel… La messe nous fait oublier nos soucis quotidiens. Tu ne te rends pas compte comme pour nous c'est beau…» Ce n'était pas seulement le Bon Dieu qui comptait ou plutôt celui-ci était intimement mêlé à un monde de beauté qui transcendait une vie besogneuse et permettait aux «pauvres gens» d'accéder à un univers surnaturel. Le «peuple adolescent» élevé dans un tout autre contexte où la télévision ou les concerts fusionnels tiennent lieu de monde merveilleux ne me paraît pas nécessairement avoir gagné au change.

Jeux d'enfant

La «petite guerre» avait l'avantage de satisfaire une agressivité par le jeu qui ne débouchait pas sur des drames mais se payait seulement de quelques bleus. Elle faisait alors partie de la condition enfantine des garçons comme la «guerre en vrai» était celle des adultes depuis toujours. Il ne serait jamais venu à l'idée de nos parents comme de nos maîtres d'école de nous interdire de «jouer à la guerre». L'heure n'était pas à l'hygiénisme et au pacifisme ; on ne rêvait pas d'un monde plein d'amour et de bisous et les éducateurs ne prétendaient nullement éradiquer toute forme d'agressivité chez les enfants, tout particulièrement chez les garçons.

Tintin, des racines et des ailes

Le héros pouvait tuer des gazelles, des ­éléphants et récupérer leur ivoire, faire sauter un rhinocéros à la dynamite... cela n'avait rien de choquant.

L'album Tintin au Congo ne semblait choquer personne. Le paternalisme de Tintin tout comme celui des Pères blancs semblait aller de soi face à des indigènes qui paraissaient toujours bêtes et souriants: «Toi y en a grand sorcier! Toi y en a devenir roi des m'Hatouvou!

Dire qu'en Europe, tous les petits blancs, y en a être comme Tintin…» Le héros pouvait tuer des gazelles, des éléphants et récupérer leur ivoire, faire sauter un rhinocéros à la dynamite… cela n'avait rien de particulièrement choquant: la faune et la flore paraissaient inépuisables à l'heure du productivisme triomphant. Tintin savait conduire tous les engins modernes, motos, automobiles, locomotives, avions et hydravions, bateaux à voile et à moteur, sous-marins, sans oublier la fusée pour aller sur la Lune […] En même temps, il disposait d'un point d'attache avec le capitaine Haddock et son château de Moulinsart, qui avait tous les charmes de la campagne et de l'ancien temps. Après chaque aventure, Tintin et ses compagnons étaient heureux de retrouver leur pays. Ce pays, il nous semblait bien le connaître: ses villes, ses rues et ses campagnes environnantes étaient semblables à celles que nous connaissions. Avec Tintin, tout allait vite et pourtant tout paraissait finalement simple et rassurant. On était de plain-pied dans une vie moderne et passionnante qui gardait ses valeurs de vaillance, de loyauté et de gentillesse, avec un héros redresseur de torts imprégné des valeurs du scoutisme qui n'avait peur de rien et savait se battre quand il le fallait.

Ange gardien

Parmi les figures protectrices, l'ange gardien occupait une place particulière: Non content de veiller toujours sur nous, il [Dieu] nous donne encore un gardien, un Ange, un prince de son Paradis. Avoir un ange gardien spécialement attaché à votre personne était quelque chose de merveilleux et de réconfortant. Bien que pur esprit, les images le représentaient avec un visage et un corps d'enfant avec des ailes, à peine plus grand et plus âgé que nous. Lors de nos jeux et dans toutes les situations où nous pouvions tomber et nous faire mal, il était toujours là pour nous protéger. C'était aussi la petite voix de la conscience qui nous disait d'éviter le mal et nous guidait dans le droit chemin. Bien qu'invisible, l'ange gardien se tenait toujours à vos côtés, il ne vous abandonnait jamais ; il aidait a s'endormir et veillait sur vous la nuit.

Fossé générationnel

J'ai pris brutalement conscience de l'importance du fossé entre générations dans le domaine religieux et culturel lors d'une visite dans la maison de mes parents dans les années 1980. Le plus jeune de mes fils apercevant le crucifix accroché au mur de la chambre le montra du doigt en s'exclamant: «C'est Goldorak!» (robot d'une série télévisée japonaise). Je savais que la rupture de la transmission était une réalité mais elle restait jusqu'alors une idée sur laquelle on pouvait gentiment disserter. Tout d'un coup, elle prenait consistance par les paroles de mon fils. Je lui expliquai alors tant bien que mal qu'il s'agissait de Jésus-Christ qui avait été cloué sur la croix. Cette culture chrétienne qui faisait partie de mon éducation première était devenue incompréhensible pour lui. Les années avaient passé et je ne m'étais rendu compte de rien ; une part essentielle de notre héritage avait été mise de côté et dans le vide laissé par cette rupture pouvaient s'engouffrer les mythologies exotiques dégradées en feuilleton ou en dessin animé. À partir de ce jour, j'essayai tant bien mal de rattraper le retard accumulé: j'achetai des livres pour enfants racontant la Bible et les Evangiles et je fis la lecture du soir. Cela pouvait sembler dérisoire mais au moins mon fils aura-t-il pris connaissance de quelques bases du judaïsme et du christianisme. L'heure n'était plus à une révolte qui a pu sembler salutaire en son temps, mais il s'agissait cette fois de renouer le fil pour empêcher que l'inculture ne triomphe.

Progrès ou pagaille

En décembre 1965, dans une interview à la télévision entre les deux tours de l'élection présidentielle, le général de Gaulle décrit à sa manière l'équilibre entre l'ordre et le changement dans cette nouvelle modernité: «Il y a, pour ce qui est de la France, ce qui se passe dans une maison. La maîtresse de maison, la ménagère veut avoir un aspirateur, un frigidaire, elle veut avoir une machine à laver et même, si c'est possible, une auto. Ça, c'est le mouvement. Et, en même temps, elle ne veut pas que son mari aille bambocher de toutes parts, que les garçons mettent les pieds sur la table et que les filles ne rentrent pas la nuit. Ça, c'est l'ordre. Et la ménagère veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille. Eh bien, c'est vrai aussi pour la France. Il faut le progrès, il ne faut pas la pagaille!» C'est précisément cet équilibre qui se trouve mal en point et que la jeunesse va faire basculer.

Antigone sans tragique

La lecture d'Antigone de Jean Anouilh exprimait ce qui était jusqu'alors ressenti comme une révolte incommunicable, éprouvée dans la solitude ou partagée chaotiquement avec quelques amis. L'antagonisme entre Créon le réaliste avec sa cuisine politicienne et Antigone la rebelle exprimait un désir de pureté allant jusqu'à remettre en cause l'idée même de bonheur humain: «Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu'au bout. […] Ah! Vos têtes, vos pauvres têtes de candidats au bonheur! C'est vous qui êtes laids, même les plus beaux. Vous avez tous quelque chose de laid au coin de l'œil ou de la bouche. Tu l'as bien dit tout à l'heure, Créon, la cuisine. Vous avez des têtes de cuisiniers!»

«Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent.»

Le refus d'accepter de vivre dans la limite et le compromis n'offrait d'autre choix qu'une fuite dans l'imaginaire d'un monde hors des contraintes de la vie en société et des lois de la cité. Cette fuite avait le caractère d'un retour impossible au monde de l'enfance que nous ne voulions pas quitter. «Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite - et que ce soit entier - ou alors je refuse! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite - ou mourir.» Ces paroles d'Antigone expriment, on ne peut mieux, une révolte adolescente qui n'était pas seulement la mienne et qui allait grandissant. Dans la pièce de Jean Anouilh, cette exigence du tout, tout de suite débouchait sur la mort. Passant outre au tragique, la jeunesse révoltée des années 1960 allait en faire son programme de vie et d'action dans les conditions nouvelles de la société de consommation et des loisirs.

La perte du sens

«Le plus profond besoin spirituel des hommes n'est ni la justice ni l'ordre, mais la signification. Chaque personne a besoin que sa vie «signifie», et non seulement par son insertion dans quelque vouloir ou dans quelque entreprise collective»(Albert Béguin). Si ce besoin n'a pas disparu, qu'est-il devenu dans une société qui semble avant tout préoccupée des mécanismes de son fonctionnement? Qu'en est-il du souci de la signification à l'heure de la communication, de l'image et du paraître? L'inculture est propice à l'emprise et à l'expression débridée des affects et des pulsions qui ne trouvent plus les canaux de leur expression symbolique. Au risque de la désagrégation, d'une barbarie nouvelle qui rend le monde insignifiant et vain.

Peuple adolescent

Ces interprétations révolutionnaires de Mai 68 demeurent aveugles sur une nouvelle donne historique qui n'entre pas dans le cadre de l'action militante: la venue sur la scène sociale et politique d'un nouvel acteur social, le peuple adolescent élevé et éduqué dans la nouvelle société de consommation et des loisirs […] «La grande masse des étudiants est en fait partagée par des exigences contradictoires. On trouve chez eux une dimension de jeu permanente, de jeu-kermesse mêlé à un extrême sérieux qui peut verser dans la tragédie. La grande fête de la solidarité juvénile, le grand jeu syncrétique de la révolution, ont été en même temps, sur le plan individuel, un examen de passage dans la société (qui, dans l'instant et pour la plupart, a semblé préférable et bien supérieur aux examens scolaires), et, sur le plan collectif, la volonté de s'affirmer pour et contre la société» (Edgar Morin).

La France d'hier. Récit d'un monde adolescent, des années 1950 à Mai 68, de Jean-Pierre Le Goff, Editions Stock, 288 p., 21,50 €.

 

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« Il ne faut pas faire semblant de philosopher mais philosopher pour de bon, car nous n'avons pas besoin de paraître en bonne santé mais de l'être vraiment » (Épicure, Sentences Vaticanes).

 

 

 

« Qu'est-ce que le bonheur ?

Une sécurité et une tranquillité perpétuelles, obtenues à force de grandeur d'âme, à force de constance à s'en tenir à la voie choisie. » Il précise, disons, lettre 98 « Ne croit pas heureux celui dont le bonheur est suspendu à sa prospérité. Bien fragile est le contentement venant de l’extérieur. Tout joie ainsi entrée, disparaîtra de même. Mais celle qui naît de l'intérieur ( ...Ô .. ENtre-DEUX ...), est sûre et solide ; elle croît et nous accompagne jusqu’à notre dernière heure. » >>> lettre 92 Sénèque >>>

 

 

« L’œil est la lumière du corps : si donc ton œil est sain, tout ton corps sera éclairé; » (Matthieu 6:22)

 

 

La santé faisant partie des valeurs essentielles au bonheur et à la vie,

La santé est devenue comme d’autres valeurs, un monde à exploiter et un monde à craindre devant les multiples avenues s’offrant au demandeur, étant démuni des critères nécessaires à un choix judicieux devant la perte de ses forces et l’inefficacité de son jugement en souffrance de connaissances.  

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Alcooliques anonymes, que je cite de mémoire : « Mon Dieu, donnez-moi la force de supporter les choses qui ne dépendent pas de moi, le courage de faire celles qui en dépendent, et la sagesse de distinguer entre les deux. »  >>>>>>

 

                    

 

...et alors ?

 

 

  ....Feuilletons

 

2023

les SIx "coupureS de cordon ombilical

 

2019

....Vérité - Vérités ....

Voici mes dernières pensées ...par Suze


La force de l’existence .... Dominique Venner par Patrice-Hans Perrier

La place du père et de la mère dans la construction psychique ....

Freud ou Winnicott ? .... ou l'homocoques.fr ? (1) 2019-05-14

... par Maurice Merleau Ponty: « Le corps comme ÊTre sexué »

....par Nancy Huston «Il n'y a absolument rien de symétrique dans le désir» 

par François de Muizon  : "homme - femme ... l'altérité fondatrice"

par François de Lochner : STOP au PORNO .. GO à EROS .....

par Mathieu Bock-Côté :.... La politique doit redevenir une activité existentielle

 

...par l'homocoques:

...sachons rendre à César ce qui est à César ...et ...à Dieu ce qui est à Dieu ...

. . . l'art de vivre EN . . . Monocoq s ou homOcoques

 


2018-2000

 

Marie qui su dire " OUI " à la Vie qui nous ENtre-donnée ...

à

l'ENgagement de Joseph

à

Alexandre Soljenitsyne: l'homme qui a su dire "NON" à l'homo-economicus du Monde Occidental

à

...voeux 2018 ..

 

 

..l'ÊTre-là... ou ..l'ENtre-PAIRE-là... ?

... poésis ..ou.. praxis ...

... voilà l'Â vraie question ...

 

 

..Le « sens de la foi » du peuple chrétien.....

 


.....du choc des WELT-anschau-ungen ..

.. à la guerre de l'habillage des MOTS

Père et aux Nom(s)-du-Père 

.... une forclusion de la rencontre ... de l'altérité ...... 2019-01-05 

Le mystérieux rôle de l’épigénétique ..... 2018-10-20

Peut-on se couper de son passé ?  2018-10-20

...l’OCYTOCINE : hormone de l’amour mais aussi du lien social et de la spiritualité 2018-10-11

L'Eglise catholique reconnaît le 70e miracle de Lourdes 2018-02-11

oraison sacrée .... AUX PÊCHEURS .....aux homocoq(s) ... 2018-02-02 23:06:32

Why is loneliness so toxic? Scientists are exploring what it does to the human body 2018-02-02

...vérité EVENEMENT ...sujet ou ENtre-deux ...malade ou grande santé....

.."Choisir c'est renoncer pour son plus proche"..

Maturité émotionnelle et personnalité

...de la Dépendance Affective .....et personnalité ...

« Au commencement est l' ENtre-relation affective ...

 

  Figures du déni

... la vocation chrétienne de la France .

. par cardinal Pacelli ( futur Pie XII)

2019-01-05

https://www.homocoques.com/aaa_aaa_ACCUEIL_2014-2016

 

 

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CORRELATs en MONOcoq(s)

 

  1. image du MONOcoq .....

 

 

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